Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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Nous entrâmes au café, pour voir si en payant on voudrait nous apprêter quelque chose pour dîner.

– Cela m’est défendu, nous dit le cafetier, comme de tuer un homme!

– Et pourquoi?

– C’est que l’auberge, appartenant à la commune, s’afferme sous condition que personne autre n’ait le droit de donner à manger aussi.

– Il nous faut donc crever de faim?

– Allez trouver M. le Maire… Je ne puis, moi, vous offrir autre chose qu’à boire.

Nous bûmes un coup pour nous rafraîchir, et de là, tout poussiéreux, nous allâmes chez M. le Maire de Méthamis.

Le maire, un grand rustaud, moricaud et grêlé comme une poêle à châtaignes, croyant avoir affaire à des batteurs d’estrade, nous fait brutalement, comme quelqu’un que l’on dérange:

– Que voulez-vous?

– Nous voudrions, lui dis-je, que vous donniez au cafetier l’autorisation nécessaire pour nous servir à manger, du moment, monsieur le Maire, que votre auberge est fermée…

– Avez-vous des papiers?

– Que diable! nous sommes d’ici d’Avignon: si l’on ne peut plus faire un pas, ni manger une omelette dans le département, sans avoir des papiers…

– Ça, point tant de raisons! vous irez vous expliquer, accompagnés de mes deux gardes, devant le commissaire de police du canton.

– Mais peste! vous voulez rire? nous voilà n’en pouvant plus…

– Oh! je vous ferai charrier sur ma charrette; j’ai un bon mulet.

Cela commençait, parbleu! à ne plus tant nous amuser, d’autant plus, saperlotte! que nous n’avions rien dans le ventre.

– Monsieur le Maire, dit Aubanel, si vous vouliez nous conduire chez M. le curé, je suis sûr qu’il nous connaîtra.

– Allons-y, allons-y, fit le maire hargneux.

Et arrivés au presbytère, en présence du prêtre:

– Voyez, lui dit-il, monsieur le Curé, si vous connaissez ces individus.

Le curé de Mathamis, dans son petit salon, nous offrit d’abord des chaises, et puis tournant autour de nous et examinant nos visages:

– Non, dit-il, monsieur le Maire, je ne connais pas ces messieurs.

– Mais regardez-moi bien, monsieur le curé, fit Aubanel, ne vous souvient-il pas de m’avoir vu en Avignon, dans ma librairie?

– Ah! monsieur Aubanel?

– Précisément.

– Monsieur Aubanel, cria le curé de Méthamis, libraire et imprimeur de notre Saint Père le Pape! Jacomone, Jacomone! apporte vite les petits verres, que nous buvions une goutte de ratafia de Gouit à la santé de l’Almanach provençal et des félibres!

Et comme nous tournions la tête, pour voir un peu la mine du maire de Méthamis, celui-ci, en cherchant la porte qu’il ne pouvait retrouver, grommelait:

– Je ne bois pas, je ne bois pas, monsieur le Curé. Il faut que j’aille mettre au joug.

C’est bien. Quand nous sortîmes, au bout d’un moment, l’aubergiste sur son seuil, le cafetier devant sa porte, nous appelaient:

– Messieurs, messieurs, vous pouvez venir… M. le Maire vient de dire que si vous désiriez manger…

Mais dépités et dédaigneux, nous, tels que des apôtres qui ont été méconnus, en resserrant nos ceintures nous secouâmes sur Méthamis la poussière de nos souliers et nous reprîmes clopin-clopant la descente de la Nesque.

– Eh bien! mon vaillant Pierre, disait Aubanel à Grivolas, tu vois que les soldats du Pape sont encore bons à quelque chose?

– Je ne dis pas, mais à Venasque, répondait notre artiste en se léchant la barbe, si nous tombions sur un monceau de lapins, de poulets, de levrauts et de dindes, comme à la fête de Montbrun, il me semble que tout à l’heure, mes amis, nous y taperions.

Hélas! les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas. A Venasque, l’aubergiste, charron de son métier, nous fit souper, l’animal, avec un épais ragoût de pommes de terre au plat, rissolées dans de l’huile infecte, que nous ne pûmes avaler.

Non content de cela, le pendard nous fit coucher sur une pile de bois d’yeuse, avec, pour matelas, quelques fourchées de paille qui, dans la nuit, s’éparpillèrent, et, à cause des bûches anguleuses et noueuses qui nous entraient dans le dos, nous ne pûmes fermer l’œil.

Bref, les habits fripés, les chaussures trouées, le visage hâlé, mais allègres, mais pleins de la saveur de la Provence, nous revînmes à travers une croupe de montagnes pelées qui a pour nom la Barbarenque, en passant par Vaucluse, l’abbaye de Sénanque, Gordes et le Calavon (non sans autres aventures dont le récit serait trop long), nous revînmes de là aux plaines d’Avignon.

CHAPITRE XVIII: LA RIBOTE DE TRINQUETAILLE

Alphonse Daudet dans sa jeunesse. – La descente en Arles. – La Roquette et les Roquettières. – Le patron Gafet. – Le souper chez Le Counënc. – Les chansons de table. – Le registre du cabaret. – Le pont de bateaux. – La noce arlésienne. – Le spectre des Aliscamps. – Une lettre de Daudet pendant le siège de Paris.

I

Alphonse Daudet, dans ses souvenirs de jeunesse (Lettres de mon Moulin et Trente Ans de Paris), a raconté, à fleur de plume, quelques échappées qu’il fit, avec les premiers félibres, à Maillane, en Barthelasse, aux Baux, à Châteauneuf; je dis avec les félibres de la première pousse, qui, en ce temps, couraient sans cesse le pays de Provence, pour le plaisir de courir, de se donner du mouvement, surtout pour retremper le Gai-Savoir nouveau dans le vieux fonds du peuple. Mais il n’a pas tout dit, de bien s’en faut, et je veux vous conter la joyeuse équipée que nous fîmes ensemble, il y a quelque quarante ans.

Daudet, à cette époque, était secrétaire du duc de Morny, secrétaire honoraire, comme vous pouvez croire, car tout au plus si le jeune homme allait, une fois par mois, voir si le président du Sénat, son patron, était gaillard et de bonne humeur. Et sa vigne de côté, qui depuis a donné de si belles pressées, n’était qu’à sa première feuille. Mais entre autres choses exquises, Daudet avait composé une poésie d’amour, pièce toute mignonne, qui avait nom: les Prunes. Tout Paris la savait par cœur, et M. de Morny, l’ayant ouïe dans son salon, s’était fait présenter l’auteur, qui lui avait plu, et il l’avait pris en grâce.

Sans parler de son esprit qui levait la paille, comme on dit des pierres fines, Daudet était joli garçon, brun, d’une pâleur mate, avec des yeux noirs à longs cils qui battaient, une barbe naissante et une chevelure drue et luxuriante qui lui couvrait la nuque, tellement que le duc, chaque fois que l’auteur de la chanson des Prunes lui rendait visite au Sénat, lui disait, en lui touchant les cheveux de son doigt hautain:

– Eh bien! poète, cette perruque, quand la faisons-nous abattre?

– La semaine prochaine, monseigneur! en s’inclinant répondait le poète.

Et ainsi, tous les mois, le grand duc de Morny faisait au petit Daudet la même observation, et toujours le poète lui répondait la même chose. Et le duc tomba plus tôt que la crinière de Daudet.

A cet age, devons-nous dire, le futur chroniqueur des aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon était déjà un gaillard qui voyait courir le vent: impatient de tout connaître, audacieux en bohème, franc et libre de langue, se lançant à la nage dans tout ce qui était vie, lumière, bruit et joie, et ne demandant qu’aventures. Il avait, comme on dit, du vif-argent dans les veines.

Je me souviens d’un soir où nous soupions au Chêne-Vert, un plaisant cabaret des environs d’ Avignons. Entendant la musique d’un bal qui se trouvait en contrebas de la terrasse où nous étions attablés, Daudet, soudainement, y sauta (je puis dire de neuf ou dix pieds de haut) et tomba, à travers les sarments d’un treille, au beau milieu des danseuses, qui le prirent pour un diable.

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