Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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A Montbrun, disait-on autrefois en Dauphiné, arrivé à deux heures, à trois on est pendu. Cela montre qu’un proverbe n’est pas toujours véridique, mais ça devait se rapporter (je le crois) au renom du terrible Montbrun, le capitaine huguenot qui fut seigneur de ce village. C’est lui, Charles du Puy, dit «le brave Montbrun», qui fit face au roi de France, alléguant pour raison que «les armes et le jeu rendaient les hommes égaux». C’est le même qui, au siège de Mornas, place catholique, lorsqu’il eut pris le château, en précipita la garnison sur la pointe, là-bas, des hallebardes de sa troupe (1562). D’où les gens de Mornas ont gardé jusqu’à nos jours le sobriquet de saute-remparts , et voici ce qu’on raconte:

Un de ces malheureux, dont le tour était venu de faire le plongeon, reculait pour prendre élan, mais arrivé au bord de l’affreux casse-cou, il s’arrêtait épouvanté. Il revenait prendre sa course, et chose facile à comprendre, il lâchait pied de nouveau.

– O poltron, lui cria le farouche Montbrun, en deux fois que tu pris rescousse, tu ne peux pas faire le saut?

– Monseigneur, répliqua le pauvre catholique, s’il vous plaît d’essayer, je vous le donne en trois.

Et pour la repartie, Montbrun, à ce qu’on dit, lui accorda sa grâce.

Nous allâmes visiter le château du baron – que François II fit démolir. – Il y reste quelques fresques, attribuées à André del Sarto. Sur la terrasse, on nous montra l’endroit d’où parfois, pour s’amuser, le seigneur huguenot abattait d’un coup d’arquebuse les moines qui, là-bas, lisaient leur bréviaire, dans le jardin d’un couvent qu’il y avait en dessous.

Enfin, derrière le Ventoux, le long du Toulourenc, rivière qui sépare le Dauphiné de la Provence, ayant repris notre tournée, nous vîmes en passant au pied du Ventouret et en longeant le Gourg des Oules déboucher dans une vallée, la riante vallée de Sault.

– Faisons la méridienne? dîmes-nous… Et tous trois, à l’orée d’une prairie limitrophe avec la route, nous nous couchâmes pour dormir et laisser passer la chaleur.

– Adieu, Ventoux! s’écria Aubanel, tu nous fis, ô gueusard, assez suer et essouffler!

Grivolas regardait les ombres et les clairs que remuaient entre eux les noyers et les chênes, et moi, épiant l’heure qu’il était au soleil, je tétais à la gourde une gorgée d’eau-de vie.

A ce moment, dans le grand hâle, nous vîmes sur la route blanche s’acheminer avec sa blouse, ses gros souliers à clous, son chapeau à larges bords, un vieillard qui tenait une houssine à la main. Quelque chose d’imposant et de particulier dans sa figure ouverte, rôtie par le soleil, attira, comme il passait, notre attention vers lui et nous lui dîmes bonjour.

– Bonjour, toute la compagnie, nous fit-il d’une voix douce, vous faites un peu halte?

– Eh oui! brave homme; à vous d’en faire autant, si vous voulez.

– Eh bien! je ne dis pas non… Je viens de la ville de Sault, où j’avais quelques affaires et je commençais d’être las. Ce n’est plus, mes amis, comme quand j’avais votre âge! Berthe filait alors, et maintenant Marthe dévide.

Et il s’assit en causant à côté de nous sur l’herbe.

– Je suis bien curieux peut-être, poursuivit-il, mais par hasard ne seriez-vous pas herboristes?

Ah! parbleu, si nous connaissions la vertu des simples que nos pieds foulent, nous n’aurions jamais besoin d’apothicaires ni de médecins.

– Non, répondîmes-nous, nous venons du mont Ventoux.

– Sage qui n’y retourne pas, mais fou celui qui y retourne! dit le vieillard sentencieusement…»Allons, je vois, je vois, vous êtes peut-être bien des triacleurs de Venise.

– Triacleurs? Qu’est-ce que c’est?

– Vous n’ignorez pas, messieurs, qu’un remède souverain est ce qu’on nomme la thériaque , qui se fait à ce qu’on dit, avec de la graisse de vipère… Et, ici, dans nos montagnes, au Ventoux, au Ventouret, et, dans cette vallée même, les vipères ne manquent pas. Si c’est elles que vous cherchiez…

– Ah! les cherche qui voudra! nous écriâmes-nous.

– Veuillez m’excuser, reprit le bonhomme, si je vous ai offensés, mais il n’est pas de sot métier:

Comme dit le renard

Chacun joue de son art.

Le bon Dieu, que je salue, a répandu sa lumière, voyez-vous un peu à tous. Pris à part, l’homme ne sait rien; entre tous, nous savons tout… Et, sans aller plus loin, moi, je suis devineur d’eau.

– Ah! tonnerre de nom de nom!

– Oui, tel que vous me voyez, par la vertu de la baguette que je tiens entre mes mains, je déniche les veines d’eau.

– Par exemple, et à notre tour, s’il n’y a pas d’indiscrétion, comment faites-vous donc pour découvrir les sources qu’il y a dans la terre?

– Comment je fais? De vous le dire, répondit l’hydroscope, ce serait malaisé peut-être… C’est affaire de bonne foi. Il m’arrive, tenez, quand le soleil est ardent, de voir fumer les eaux, de les voir s’évaporer, à sept lieues de distance… je les vois, oui, je les vois (mon Dieu! je vous rends grâces!) aspirées, colorées par l’ardeur du soleil. Ensuite la baguette, qui tourne d’elle-même et se tord entre mes doigts, achève le restant… Mais il faut, comme je vous le dis, sentir cela pour le comprendre: c’est à la bonne foi. Vous pouvez d’ailleurs parler de moi à Sault, à Villes, à Verdolier, dans tous les villages qui avoisinent: je suis d’Aurel (que vous voyez là), mon nom est Fortuné Aubert. On vous montrera partout les sources que j’ai mises en vue.

Nous lui dîmes en plaisantant:

– Compère Fortuné, si vous pouviez, avec la baguette, trouver un jour la Chèvre d’Or?

– Et pourquoi non? Si Dieu voulait, je n’aurais pas plus de peine à cela, voyez-vous, que d’être assis sur ce talus… Mais Celui de là-haut a plus de sens que nous tous. Une fontaine d’eau, quand on a soif, ne vaut-elle pas mieux qu’une fontaine d’or? Et ce pré! Ne croyez-vous pas que la moindre rosée fasse plus de bien à son herbe, – que si la traversait le carrosse d’un roi, chargé d’or et d’argent? Rendre service, quand on peut, à notre frère prochain, comme il nous est recommandé, mes amis, voilà, voilà où le bon Dieu vient en aide! Et pour preuve, permettez que je vous conte encore ceci:

«L’an passé, la servante de notre curé d’Aurel (qui vous le certifierait) me fit appeler à la cure.

«- Maître Fortuné, me dit-elle, vous me voyez en grand souci. M. le curé, ce matin, est allé à Carpentras, où l’on juge aux assises un jeune parent à lui, inculpé comme incendiaire. Il devait, me l’ayant promis, retourner de bonne heure, et la nuit déjà descend, et je ne vois venir personne: je ne sais que m’imaginer. Si au moyen de votre science vous pouviez me rendre instruite de ce qui là-bas se passe, ah! que vous me feriez plaisir!

«- Nous essayerons, répondis-je… Donnez-moi quelques oublies, ce avec quoi les hosties se font.

Et alors, sur la table, je plaçai les oublies, en représentation de Celui qu’on ne voit pas, l’Amour suprême, le bon Dieu.

«A côté des oublies, je mis un verre de vin pur, pour représenter la Justice.

«Devant l’Amour et la Justice, je mis un verre d’eau – qui représentait l’inculpé. Et derrière l’inculpé je posai un gobelet de vin troublé avec de l’eau: ça représentait l’avocat.

«Je saisis la baguette et, à la bonne foi, humblement, je demande à Dieu, l’Amour suprême, si l’accusé était condamné.

«La baguette, mes amis, ne branla pas plus que ces pierres.

«Bon! je demandai alors si on l’avait acquitté. La baguette entre mes doigts tourna joyeuse, comme en danse.

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