Frédéric Mistral - Mes Origines

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"L'œuvre poétique de Mistral est un monument… Ce qui, grâce à lui, ne périra point de son pays est incommensurable" (Léon Daudet). Au terme de sa vie, Mistral, pour faire revivre la Provence de sa jeunesse, illustrer ses beautés et léguer au monde à venir son image immortelle, confia dans ce complément en prose à ses chefs d'œuvre poétiques, ses souvenirs les plus chers et les plus intimes. Les dessins de la figure lumineuse de sa mère et des traits austères de son père, le maître du "Mas du Juge", de tous ceux qui ont entouré son enfance, les récits des épisodes de la vie familiale, l'évocation des antiques maisons aux décors immuables, arrêtent la fuite du temps et ressuscitent pour le bonheur du lecteur, les douces heures enfuies et l'essence même des beaux fours évanouis.

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– Ces nigauds, me dit-il, m’avaient donné une sonnette pour que je la remue quand j’aurais besoin de tisane. Ne vaut-il pas mieux mon fifre? Sitôt que je veux boire, au lieu d’appeler ou de sonner, je prends mon fifre et je joue un air.

Si bien qu’il mourut son flûteau en main, et qu’on le lui mit dans son cercueil, chose qui donna lieu, le lendemain de sa mort, à l’histoire que voici:

A la filature de soie, – où allaient travailler les filles de Maillane, le lendemain du jour où l’oncle fut mis en terre, – une jeune luronne, le matin, en entrant, fit d’un air effaré, aux autres jeunes filles:

– Vous n’avez rien entendu, fillettes, cette nuit?

– Non, le mistral seulement… et le chant de la chouette…

– Oh! écoutez: nous autres, mes belles, qui habitons du cote du cimetière, nous n’avons pas fermé l’œil. Figurez- vous qu’à minuit sonnant, le vieux Bénoni a pris son flûteau (qu’on avait mis dans son cercueil); il est sorti de sa fosse et s’est mis à jouer une farandole endiablée. Tous les morts se sont levés, ont porté leurs cercueils au milieu du Grand Clos, les ont, pour se chauffer, allumés au feu Saint-Elme, et ensuite, au rigaudon que jouait Bénoni, ils ont dansé un branle fou, autour du feu, jusqu’à l’aurore.

Donc, avec l’oncle Bénoni, que vous connaissez maintenant, avec ma mère et mes trois tantes, nous nous étions mis en route pour la ville d’Avignon. Vous connaissez peut-être la façon des villageois, lorsqu’ils vont quelque part en troupe: tout le long, au trantran de notre véhicule, ce furent qu’exclamations et observations diverses au sujet des plantations, des luzernes, des blés, des fenouils, des semis, que la charrette côtoyait.

Quand nous passâmes dans Graveson, – où l’on voit un beau clocher, tout fleuronné d’artichauts de pierre:

– Vois, petit, cria mon oncle, les nombrils des Gravesonais, les vois-tu cloués au clocher?

Et de rire et de rire, de cette facétie qui égaie les Maillanais depuis sept ou huit cents ans, facétie à laquelle les Gravesonais répliquent par une chanson qui dit:

A Graveson, avons un clocher…

Ceux qui le voient disent qu’il est bien droit!

Mais, à Maillane, leur clocher est rond;

C’est une cage pour moineaux; dit-on.

Et l’on m’égrenait ainsi, les uns après les autres, les racontages coutumiers de la route d’Avignon: le pont de la Folie où les sorciers faisaient le branle, la Croisière où l’on arrêtait parfois à main armée, et la Croix de la Lieue et le Rocher d’Aiguille.

Enfin, nous arrivâmes aux sablières de la Durance; les grandes eaux, un an avant, avaient emporté le pont, et il fallait passer la rivière avec un bac. Nous trouvâmes là, qui attendaient leur tour, une centaine de charrettes. Nous attendîmes comme les autres, une couple d’heures, au marchepied; puis, nous nous embarquâmes, après avoir chassé, en lui criant: «Au Mas» le Juif, notre gros chien, qui nous avait suivis.

Il était plus de midi quand nous fûmes en Avignon. Nous allâmes établer, comme les gens de notre village, à l’Hôtel de Provence, une petite auberge de la place du Corps-Saint; et, le reste du jour, on alla bayer par la ville.

– Voulez-vous, dit mon oncle, que je vous paie la comédie? Ce soir, on joue Maniclo où Lou Groulié bèl esprit avec l’Abbaye de Castro.

– Ho! reprîmes-nous tous, il faut aller voir Maniclo .

C’était la première fois que j’allais au théâtre, et l’étoile voulût qu’on donnât, ce jour-là, une comédie provençale. A l’ Abbaye de Castro , qui était un drame sombre, on ne comprit pas grand’chose. Mais mes tantes trouvèrent que Maniclo , à Maillane, était beaucoup mieux joué. Car, en ce temps, dans nos villages, il s’organisait, l’hiver, des représentations comiques et tragiques. J’y ai vu jouer, par nos paysans, la Mort de César, Zaïre et Joseph vendu par ses frères. Ils se faisaient des costumes avec les jupes de leurs femmes et les couvertures de leur lit. Le peuple, qui aime la tragédie, suivait, avec grand plaisir, la déclamation morne de ces pièces en cinq actes. Mais on jouait aussi l’ Avocat Pathelin , traduit en provençal, et diverses comédies du répertoire marseillais, telles que Moussu Just, Fresquerio ou la Co de l’Ai, Lou Groulié bèl esprit et Misè Galineto. C’était toujours Bénoni le directeur de ces soirées, où, avec son violon, en dodelinant de la tête, il accompagnait les chants. Vers l’âge de dix-sept ans, il me souvient d’avoir rempli un rôle dans Galineto et dans la Co de l’Ai, et même d’y avoir eu, devant mes compatriotes, assez d’applaudissements.

Mais bref: le lendemain, après avoir embrassé ma mère et le cœur gros comme un pois qui aurait trempé neuf jours, il fallut s’enfermer dans la rue Pétramale, au pensionnat Millet. M. Millet était un gros homme, de haute taille, aux épais sourcils, à figure rougeaude, mal rasé et crasseux, en plus, des yeux de porc, des pieds d’éléphant, et de vilains doigts carrés qui enfournaient sans cesse la prise dans son nez. Sa chambrière, Catherine, montagnarde jaune et grasse, qui nous faisait la cuisine, gouvernait la maison. Je n’ai jamais tant mangé de carottes comme là, des carottes au maigre en une sauce de farine. Dans trois mois, pauvre petit, je devins tout exténué.

Avignon, la prédestinée, où devait le Gai-Savoir faire un jour sa renaissance, n’avait pas, il s’en faut, la gaieté d’aujourd’hui; elle n’avait pas encore élargi telle qu’elle est à sa place de l’Horloge, ni agrandi sa place Pie, ni percé sa Grande-Rue. La Roque-de -Dom, qui domine la ville, complantée, maintenant, comme un jardin de roi, était alors pelée: il y avait un cimetière. Les remparts, à moitié ruinés, étaient entourés de fossés pleins de décombres avec des mares d’eau vaseuse. Les portefaix brutaux, organisés en corporation, faisaient la loi au bord du Rhône, et en ville, quand ils voulaient. Avec leur chef, espèce d’hercule, dénommé Quatre-Bras, c’est eux qui balayèrent, en 1848, l’Hôtel de Ville d’Avignon.

Ainsi qu’en Italie, une fois par semaine passait par toutes les maisons, en remuant sa tirelire, un pénitent noir, qui, la cagoule sur le visage et deux trous devant les yeux, disait d’une voix grave:

– Pour les pauvres prisonniers!

Inévitablement, on se heurtait, par les rues, à des types locaux, tels que la sœur Boute-Cuire, son panier à couvercle au bras, un crucifix d’argent sur sa grosse poitrine, ou bien le plâtrier Barret qui, dans une bagarre avec les libéraux, ayant perdu son chapeau, avait fait le serment de ne plus porter de chapeau jusqu’à ce qu’Henri V fût sur le trône, et qui, toute sa vie, s’en alla tête nue.

Mais ce qu’on rencontrait le plus, avec leurs grands chapeaux montés et leurs longues capotes bleues, c’étaient les invalides installés en Avignon (où était une succursale de l’Hôtel de Paris), vénérables débris des vieilles guerres, borgnes, boiteux, manchots, qui, de leurs jambes de bois, martelaient, à pas comptés, les pavés pointus des rues.

La ville traversait une sorte de mue, embrouillée, difficultueuse, entre les deux régimes, l’ancien et le nouveau, qui n’avait pas cessé de s’y combattre à la sourdine. Les souvenirs atroces, les injures, les reproches des discordes passées, étaient encore vivants, étaient encore amers entre les gens d’un certain âge. Les carlistes ne parlaient que du tribunal d’Orange, de Jourdan Coupe-Têtes, des massacres de la Glacière. Les libéraux, en bouche, avaient 1815, remémorant sans cesse l’assassinat du maréchal Brune, son cadavre jeté au Rhône, ses valises pillées, ses assassins impunis, entre autres le Pointu, qui avait laissé un renom terrible, et, si quelque parvenu tant soit peu insolent réussissait dans ses affaires:

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