Jacques Chirac - Chaque pas doit être un but

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Jacques Chirac ne parle pas facilement de lui-même. Pudique et secret, il se raconte ici pour la première fois. Dans un style vivant et direct, non dénué d’humour, il évoque ses origines familiales, sa jeunesse aventureuse et ses débuts en politique, depuis son élection en 1967 comme député de Corrèze, qui lui a permis de s’imposer très vite dans un milieu pour lequel il ne se sentait pas prédestiné.
Ce volume couvre les soixante-trois premières années de sa vie, jusqu’à son élection à la présidence de la République en 1995. On y voit naître et se former un homme politique hors normes et s’élaborer sa réflexion profondément marquée par les valeurs conjointes du radicalisme et du gaullisme.
Jacques Chirac revient sur ses relations privilégiées avec Georges Pompidou, ses rapports conflictuels avec Valéry Giscard d’Estaing, sa cohabitation à la fois orageuse et complice avec François Mitterrand, son affrontement avec Édouard Balladur. Il lève le voile sur les années de solitude qui, nonobstant les trahisons, l’ont conduit en 1995 à la tête de l’État. C’est avec la même franchise qu’il révèle ses échanges avec divers chefs d’État étrangers. Jacques Chirac consacre aussi une large place dans ce livre à ses souvenirs personnels, brossant un portrait intime et émouvant de ses parents, de son épouse Bernadette et de ses filles Laurence et Claude. Il nous fait entrer dans son « jardin secret » en expliquant les raisons de son goût pour l’Asie et les arts premiers, qui a largement fondé sa vision humaniste du monde et de l’Histoire.

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À La Nouvelle-Orléans, c’est une vie de rêve qui nous attend. Nous tombons instantanément amoureux de cette ville, où nous passons des nuits entières à écouter du jazz, Cab Calloway et tant d’autres, dans le quartier français. Nous remontons le Mississippi, visitons la région des bayous, traversons des forêts magnifiques aux arbres couverts de mousse blanche. Nous découvrons des villages, le long du fleuve, où les personnes âgées de plus de cinquante ans ne s’expriment encore que dans notre langue.

Au lendemain d’une soirée mémorable avec mes compagnons d’équipée et quelques amis de rencontre, je me réveille avec la conviction, la certitude même, que j’ai eu grand tort de vouloir me fiancer. Comme si je sortais tout à coup d’un vertige enivrant, je décide de ne pas donner suite à ma relation avec Florence. Lorsque je la revois, comme convenu à Washington en septembre, je lui fais part de mon intention de rompre. Elle m’avoue, de son côté, que son père s’oppose farouchement, comme le mien, à toute union entre nous. Nous sommes aussi émus l’un que l’autre en nous quittant, conscients que nous ne nous reverrons sans doute jamais.

Une quarantaine d’années plus tard, le lendemain de mon élection à la présidence de la République, un reporter de Paris Match retrouvera trace de ma « fiancée américaine ». J’apprendrai, en lisant l’interview de celle qui est devenue une grand-mère radieuse, que nous nous sommes mariés, l’un et l’autre, à quelques mois d’intervalle, moi en 1956 avec Bernadette de Courcel, elle l’année suivante avec un enseigne de vaisseau. Je n’ai jamais cherché à maintenir un contact avec Florence Herlihy après mon retour à Paris, ni même lorsque je suis revenu à La Nouvelle-Orléans, à l’automne 1954, chargé de réaliser un numéro spécial de la revue L’Import-Export français sur cette ville pour laquelle je m’étais pris de passion. Je gardais de mon idylle avec Florence un souvenir délicieux, indissociable de ce qu’avait été mon apprentissage du Nouveau Monde. Mais mon destin était ailleurs…

En octobre 1953, peu après être rentré en France, je décide de me fiancer avec Bernadette de Courcel. Malgré leurs réticences initiales, ses parents ont fini par donner leur consentement. Au sein de la famille Courcel, ma future belle-mère est devenue mon meilleur supporter. Nos rapports seront toujours faits d’estime, de franchise et d’affection réciproques. Mme de Courcel, que j’appelle « mère », m’a aidé à me familiariser avec un milieu auquel, en partie grâce à elle, je n’aurai pas trop de mal à m’assimiler. En fait, je m’adapte assez facilement aux milieux divers que je traverse. Mais je reste tout de même un phénomène à part dans la mesure où je fuis, dès ce moment-là, toute forme de mondanités, refusant les cocktails, les dîners en ville, où j’ai très vite observé que les gens, fussent-ils les plus intelligents et cultivés, ont rarement à dire quelque chose d’intéressant.

Après trois années passées sans encombre rue Saint-Guillaume, il ne fait plus guère de doute à mes yeux, même si je me laisse un peu porter par les événements, que ma vocation est de servir l’État. En juin 1954, sorti troisième de ma promotion à Sciences-Po, je décide aussitôt de me présenter au concours d’entrée à l’ENA. À l’époque, on mettait près de deux mois à corriger les copies. En attendant les résultats, je repars à La Nouvelle-Orléans, au début de l’automne 1954, pour la revue L’Import-Export français , et préparer une thèse de géographie économique sur la ville et son port.

Logé chez le capitaine Henley, ami de la famille de Bernadette, je sillonne La Nouvelle-Orléans en tous sens, rassemble des documents, interroge les principaux responsables économiques de la ville, me mêle aux dockers, écoute, regarde, prends des notes… Cette enquête me permet de mesurer les forces et les faiblesses, tant au niveau local que régional, du fameux géant américain. Je suis frappé, entre autres, par l’état de précarité des digues censées protéger la Nouvelle-Orléans des inondations et souligne, dans mon étude, un demi-siècle avant la catastrophe provoquée par l’ouragan Katrina, les risques de voir la ville engloutie sous les eaux.

En novembre, je me trouve encore aux États-Unis quand mon père me prévient, par télégramme, que je suis reçu à l’écrit à l’ENA. Il me demande de rentrer en France au plus vite pour passer l’oral d’entrée.

Le jury du grand oral se compose d’une dizaine de personnalités, hauts fonctionnaires, professeurs d’université, sous la présidence de Louis Joxe. Après avoir tiré un sujet d’exposé, les candidats vont s’isoler pendant une demi-heure pour se préparer à en parler durant dix minutes. Dix minutes et pas une de plus. C’est une question de discipline, une manière de tester l’aptitude de chacun de nous à se maîtriser.

Mon problème, ce jour-là, est que je suis grippé, et si mal fichu que j’ai peine à répondre aux questions qu’on me pose. Louis Joxe, qui était mélomane, commence à me parler de Bayreuth. Alors je lui explique : « Monsieur le président, je préfère vous dire tout de suite que je ne suis pas musicien. Interrogez-moi sur l’archéologie, la peinture, la sculpture, la poésie. Pas sur la musique. » Il m’a dit après : « Le jury a trouvé que c’était une bonne réponse. » La dernière question, c’est encore Louis Joxe qui me la pose : « On se réfère beaucoup à la philosophie de ce médecin de l’Antiquité, vous voyez qui je veux dire, monsieur Chirac. » J’ai de plus en plus de bourdonnements dans la tête et lui réponds sans réfléchir : « Oui, monsieur le président, vous voulez parler d’Hypocrite. » Lapsus qui plonge l’assistance dans une grande hilarité, mais ne m’empêche pas d’être admis du premier coup à l’ENA.

Mais avant d’y entrer, je dois m’acquitter de mes obligations militaires. Et cela, alors qu’une guerre, qui n’ose pas encore dire son nom, vient d’éclater en Algérie…

3

LE DILEMME ALGÉRIEN

J’ai été particulièrement sensible au problème algérien pour m’être battu dans les djebels pendant plus d’une année, du mois d’avril 1956 à juin 1957, avant d’être affecté comme fonctionnaire, deux ans plus tard, au siège du Gouvernement général, à Alger.

Les gouvernements de la IV eRépublique ne savaient peut-être pas où ils voulaient en venir à propos de l’Algérie, mais les ordres que nous recevions sur place étaient précis. Nous les avons exécutés sans états d’âme, et mon escadron s’est bien comporté. Nous ne méritions pas d’être vaincus. D’ailleurs, nous ne l’avons pas été. Pour beaucoup d’entre nous, le plus grave est que nous avons engagé notre parole et notre honneur, en même temps que la parole et l’honneur de la France, en affirmant aux populations ralliées à notre cause que nous ne les abandonnerions jamais. Ensuite est venu le moment où il a fallu, malgré nous, et la mort dans l’âme, laisser à la merci de l’adversaire ceux qui nous avaient fait confiance et qui souvent s’étaient compromis en notre faveur. J’avais alors quitté l’Algérie, mon service militaire terminé. Pourtant, je mesurais pleinement les terribles conséquences que pouvait avoir, sur le terrain, la politique décidée par Paris. Même si la raison me conduisait à approuver l’action du général de Gaulle, je me reconnaissais plus proche sentimentalement de mes camarades qui se réclamaient de l’« Algérie française ». Je ne tenterai pas aujourd’hui de m’en excuser, en prétextant ma jeunesse ou mon inexpérience politique, car, placé dans des circonstances similaires, je crois que je ressentirais le même dilemme et le même déchirement.

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