Jean-Christophe Grangé - Lontano

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Le père est le premier flic de France.
Le fils aîné bosse à la Crime. Le cadet règne sur les marchés financiers.
La petite sœur tapine dans les palaces. Chez les Morvan, la haine fait office de ciment familial. Pourtant, quand l’Homme-Clou, le tueur mythique des années 70, ressurgit des limbes africaines, le clan doit se tenir les coudes.
Sur fond d’intrigues financières, de trafics miniers, de magie yombé et de barbouzeries sinistres, les Morvan vont affronter un assassin hors norme, qui défie les lois du temps et de l’espace. Ils vont surtout faire face à bien pire : leurs propres démons. Les Atrides réglaient leurs comptes dans un bain de sang. Les Morvan enfouissent leurs morts sous les ors de la République.

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— Vous pouvez vous déchausser ?

Voix chevrotante, timbre de crécelle : il pénétrait dans un conte de Perrault. Il retira ses Timberland montantes qu’il avait choisies pour l’occasion — comme s’il partait en randonnée — et remarqua des patins et des chaussons qu’il n’osa pas enfiler. Il s’avança en chaussettes dans une salle d’un autre siècle : carrelage en damier, haute cheminée au fond tapissé de céramique, étagères chargées de vaisselle en cuivre. Une odeur de café planait. Il sentait sous ses pieds le froid des carreaux alors que la chaleur du feu lui faisait monter le sang au visage.

Assise près de l’âtre, sœur Marcelle lui tournait le dos. On n’était pas dans un conte de Perrault mais des frères Grimm. En visite chez la sorcière de Hänsel et Gretel .

— Vous voulez du café ?

— Merci, avec plaisir.

Quand elle lui fit face, Erwan n’éprouva aucune surprise. Elle sortait d’un portrait de groupe de missionnaires du siècle dernier. Chasuble grise sur polo blanc. Coiffe d’ardoise, lunettes rudimentaires. Visage viril, foncé comme du vieux cuir, sourcils encore noirs et racines blanches sous le voile. Elle aurait pu défiler sur le thème « Exister, c’est renoncer ».

— Je viens vous parler d’une histoire très ancienne, ma sœur.

— Vous venez me parler de Nono, fit-elle en lui tendant une tasse. Le père Krauss m’a téléphoné.

— Vous vous souvenez de quelques détails à propos de cette affaire ?

— Je me souviens de tout.

141

Elle lui désigna une chaise près d’une table recouverte d’une toile cirée. Erwan se revoyait enfant, visitant la ferme qui jouxtait la maison de vacances louée par ses parents. Chaque détail avait un grain brutal et triste mais aussi une authenticité, une présence inhabituelles pour un petit Parisien.

— Quand exactement avez-vous connu… Nono ? demanda-t-il pour ouvrir le bal.

— Lorsque Thierry Pharabot a été arrêté par votre père.

— Vous savez ça aussi.

Elle sourit. Une multitude de rides apparurent, le masque brun se transforma en toile d’araignée. Elle tenait sa tasse à deux mains, comme une offrande.

— Je lis la presse française. Je savais qu’un jour, vous sonneriez à ma porte.

Il but une goulée de café brûlant. Sa gorge était anesthésiée. Il sortit son dictaphone et le posa sur la table :

— Je peux ?

— Je vous en prie.

Pression. Deuxième interrogatoire.

— Pharabot possédait une cabane isolée à deux kilomètres de Lontano, commença la religieuse. À l’intérieur, les militaires zaïrois ont découvert son matériel, ses ingrédients magiques, ses notes. Et aussi un enfant âgé de onze ans, dans un état déplorable. Ils ont réagi à l’africaine. Ils ont brûlé la cabane, condamné la zone et placé le gamin dans une geôle pourrie. Il s’en est fallu de peu qu’ils ne le brûlent aussi.

Son accent était différent de celui de Krauss : du pur wallon qui, pour un locuteur parisien, sonnait d’une manière plutôt comique.

— Je croyais que tout le monde craignait et respectait Pharabot.

— Tant qu’il n’était pas arrêté. Le pouvoir blanc avait brisé sa puissance. Dans ce contexte, un enfant complice était pire que tout. Un petit sorcier à lyncher. On a commencé à l’exhiber lors des messes. On organisait des exorcismes. Quand je l’ai rencontré, il allait finir avec un pneu enflammé autour du cou.

— Où était mon père ?

— Il s’occupait de Pharabot et de son transfert à Kinshasa. Il n’était pas au courant de cette histoire.

— Vous en êtes sûre ?

— Certaine. C’est moi qui l’ai contacté.

— Comment il a réagi ?

— Comme moi. Il était convaincu de l’innocence du gamin. Un simple maillon dans l’histoire. On s’est mis d’accord : il arrangerait la paperasse, je garderais le petit auprès de moi.

— Comment a-t-il pu faire ça ? Je veux dire : techniquement ?

— Le Zaïre n’est ni la France ni la Belgique. Par ailleurs, aucune charge n’était retenue contre lui. S’il avait contribué à attirer les jeunes filles dans un piège, elles n’étaient plus là pour le raconter. Pharabot n’a jamais dit un mot sur lui.

Erwan baissa les yeux — le voyant du dictaphone ressemblait à un fer rouge.

— Parlez-moi du gamin. Décrivez-le-moi.

— Il s’appelait Arno, avec un « o », à la flamande. Arno Loyens. Il était blond et fluet. Il était orphelin lui aussi et venait de Mons. Comment s’est-il retrouvé à Lontano ? On a jamais su. Pharabot l’a recueilli. Tout le monde pensait qu’il s’agissait d’un membre de sa famille : ils se ressemblaient un peu.

Erwan songea aux viols :

— Vous pensez que Pharabot a abusé de lui ?

— Absolument pas. Nono n’a jamais subi le moindre sévice sexuel. J’ai recueilli son témoignage. L’enjeu était ailleurs. Pharabot voulait transmettre ses pouvoirs avant d’être arrêté. Il a donc initié Nono…

— Le père Krauss m’a déjà parlé de ça.

Elle hocha la tête, l’air de dire : « Cela vaut le coup de s’y arrêter encore. »

— Nono a vécu plusieurs mois isolé en forêt. Chaque jour, chaque nuit plutôt, Pharabot le visitait et le nourrissait. Il venait dans sa tenue de nganga .

Elle attrapa une boîte à biscuits en fer sur la table, l’ouvrit et en sortit de vieilles photos noir et blanc. Des portraits de sorciers, ou plutôt de guérisseurs — pour un œil novice, aucune différence. Des hommes à coiffes de plumes, à masques de bois sculptés, tenant des sceptres ciselés ou des cloches décorées. Elles rivalisaient d’horreur.

— D’après ce que racontait Nono, fit sœur Marcelle en sélectionnant un tirage, Pharabot portait ce genre de masque.

Elle désignait un ovale de bois pâle, reproduisant les traits d’un bébé joufflu à la peau dure. Grands yeux noirs, petite bouche, aussi brève qu’une blessure, une expression de cruauté exacerbée, frémissante.

— Nono était traumatisé, bien sûr, mais il possédait une force de caractère peu commune. Les enfants disposent toujours d’une réserve d’innocence qui leur permet de triompher de beaucoup d’abjections.

Sœur Marcelle rangea ses clichés. Derrière ses lunettes qui avaient l’air d’être fabriquées avec des trombones, elle louchait légèrement. Ce que personne ne veut, Dieu le récupère , se dit-il malgré lui.

— Je suis restée près de lui à Kinshasa, continua-t-elle. Au bout de six mois, il s’alimentait normalement, en utilisant des couverts, et réussissait, une fois par semaine, à mettre des mots sur ces années terribles. Presque une psychanalyse. Alors seulement, il s’est mis à évoquer le pire.

— Le pire ?

— Les meurtres. Durant les sacrifices, c’est lui qui passait les outils à son maître, qui nettoyait le sang, l’aidait à installer la victime le long des pistes de la forêt.

— Sur les meurtres, que vous a-t-il dit ?

— Je préfère ne plus m’en souvenir.

Il imaginait les deux officiants, l’homme et l’enfant, maquillés d’argile blanche et de poudre de bois rouge, autour des corps suppliciés.

— Vous n’avez pas de portrait de lui ?

— Non. Il a toujours refusé d’être photographié. Il… (Elle s’arrêta et reprit sur un ton sans appel.) Ce n’est pas lui qui tue aujourd’hui.

— Comment vous pouvez l’affirmer ?

— Quand j’ai quitté Arno, il était complètement guéri. Deux ans de thérapie, de douceur, d’études. Il était doué, intelligent, d’une grande gentillesse. Une simple victime des circonstances.

— Dans mon métier, on est payé pour savoir que de telles circonstances ne s’effacent jamais vraiment.

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