Franck Thilliez - Vertige

Здесь есть возможность читать онлайн «Franck Thilliez - Vertige» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2012, ISBN: 2012, Издательство: Éditions Pocket, Жанр: Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Vertige: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Vertige»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Un homme se réveille au fond d’un gouffre, deux inconnus et son fidèle chien comme seuls compagnons d’infortune. Il est enchaîné au poignet, l’un des deux hommes à la cheville et le troisième est libre, mais sa tête est recouverte d’un masque effroyable, qui explosera s’il s’éloigne des deux autres.
Qui les a emmenés là ? Pourquoi ? « Une intrigue simple, mais un suspense en béton qui nous rappelle que l’efficacité se passe de toute sophistication. »
Julie Malaure — Le Point « Sans aucun doute [son thriller] le plus réussi. »
François Aubel — Madame Figaro

Vertige — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Vertige», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Lové dans son duvet, Farid me regarde avec un pâle sourire, ses lèvres craquelées par les accès de température murmurent Merci… Merci… sans discontinuer. Il lui aurait été si facile d’abdiquer, de partir, et pourtant, il s’accroche à son passage sur Terre. Je me rapproche de lui.

— L’autre fois, tu as confié que tu étais désolé pour ce que tu m’avais fait, je lui murmure. De quoi tu parlais ?

— J’ai… J’ai jamais dit ça…

— Si, tu l’as dit. Raconte-moi, je t’en prie.

— Dis… Un truc que je voudrais savoir… Ton père te collait des roustes, plus jeune… Et puis quand t’as bandé, dans mon dos… T’étais un homo ou un bi, c’est ça ?

Je détourne la tête, les mâchoires serrées. Un grésillement s’élève du fond de la galerie et traverse la toile. Nous l’avons reconnu, Farid et moi, et nos langues ont instantanément gonflé dans nos bouches. Ce bruit, c’est celui de la chair en contact avec le métal brûlant de la casserole. Bon sang, ma salive afflue, j’en viens à baver comme ces chiens de chasse au son de la cloche. Je ne trouve même plus la force de me haïr.

La viande vit sur la viande, et la vie sur la vie. Je répète cette phrase à m’en rendre malade, elle me soutient, elle résume si bien l’évolution des espèces et explique clairement que la vie existe parce que son contraire existe. Que l’un est nécessaire à l’autre.

Voilà, Michel revient, on entend ses lourds pas le long de la tente. La flamme du réchaud butine dans l’air au rythme de sa marche. Ma langue court sur mes lèvres, très rapidement, un réflexe pavlovien impossible à refouler. J’ai honte. Farid s’est redressé sur les coudes, son visage est rouge écrevisse. À cause de la fièvre, ses yeux se résument à deux taches jaunâtres.

Michel pose le réchaud éteint, deux assiettes fumantes et la casserole au sol, le geste lent. Sa gueule de fer pue l’alcool, il a dû s’en vider une belle dose, dans son fichu Frigo . Ses mains sont maculées de la mort de Pok. Une incroyable odeur de chair grillée envahit l’espace et me brûle les narines. C’est si doux et violent à la fois. Si j’en avais encore la force, je me lèverais et fuirais en courant.

Courbé, à même le sol, j’ose un œil morne et vitreux vers le contenu des récipients. De la viande, juste de la viande coupée menu et en quantité. Il a fait les choses bien, Michel, avec sa seule pierre tranchante et son petit réchaud. Du bœuf, on dirait des morceaux de bœuf grillés et plongés dans un fond de graisse fondue. J’adore le bœuf et toute la graisse du monde.

La faim, contre le souvenir de mon animal. Le physiologique contre le spirituel. Une lutte effroyable, ancestrale, s’engage dans mon ventre. Du bout des doigts, je soulève une lamelle de « chose », la relâche, la remue du pouce. Farid, lui, ne se perd pas en considérations métaphysiques. Il tire l’assiette à lui et plonge les morceaux directement dans sa gorge. Il ne mange pas, il s’empiffre, s’étranglant dans ses sécrétions. Sa religion lui interdit d’avaler du porc, mais certainement pas mon chien. À ce moment-là, il me dégoûte. Tout me dégoûte.

Michel l’imite. Couché sur le côté, il puise dans la casserole et porte les lamelles à la bouche. Sous le métal, les mâchoires craquent de bonheur, Farid inspire et expire bruyamment, tousse, crache et enfouit à nouveau le nez dans son assiette.

— De la flotte, il murmure entre deux bouchées. Il faut de la flotte.

Il me regarde.

— Mange. Allez, mange toi aussi. C’est trop bon.

Michel acquiesce, pour m’encourager :

— La graisse fondue, c’est pour éviter que ça bouche les tuyaux. Sinon, on pourrait crever d’avoir trop mangé, ce serait con. Allez, avale, tueur , ça va couler tout seul.

Il fait claquer sa paume sur sa poitrine.

— Tueur de chien, je veux dire. On ne dira rien à personne si on sort d’ici. Promis…

J’observe la viande, chaque morceau me ramène le souvenir vivant de mon compagnon. J’ai toujours pensé que certains destins étaient faits pour se rencontrer. Pok est presque né dans mes bras, et il est mort dans mes bras. Lui et moi, nous ne formons qu’un. Alors que mon esprit lutte pour ne pas réagir, mon organisme déploie toute son ingéniosité pour me faire succomber : glandes en hypersécrétion, sens excités, tiraillements intestinaux. Mon estomac ne doit pas être beaucoup plus gros qu’une balle de tennis et pourtant, il lâche de l’acide à n’en plus finir.

Au fond de moi-même, je sais que repousser l’échéance ne sert à rien. Que tôt ou tard, la faim et la tentation me cueilleront. Je me dis aussi que les miens préféreront savoir que j’ai lutté jusqu’au bout. Qu’un jour, ceux qui découvriront nos corps, comprendront le sens de notre geste.

Je me lève et vais m’asseoir contre une paroi, seul dans le noir, la tête dans les mains. Et réfléchis… Prolonger la vie, ou mourir. Je rentre bien plus tard, passe l’entrée de notre abri dans une grande inspiration. Mon visage est fermé.

Je demande à Michel de réchauffer mon assiette. Et je mange mon chien.

En moins de cinq minutes, nos récipients sont vides et nos estomacs pleins. Farid lèche le plastique. Il ne reste plus un gramme de chair.

Dans ce monde, rien ne se perd vraiment.

Tout transite d’un point à l’autre, en définitive.

29

« Je regardais vers le bas, mais je n’avais pas envie de descendre, maman. Pour parvenir jusqu’ici, il m’a fallu trop d’efforts, de nuits sans sommeil. Trop de rêves aussi. Je ne pouvais plus revenir en arrière. Pourtant, je savais mieux que quiconque que tu avais besoin de moi, et que j’aurais dû parler à papa au lieu de me sauver. Mais parler de quoi, maman ? Pendant plus de quinze ans, nous n’avons jamais parlé. Il a préféré frapper, pour chasser cette “maladie”, comme il disait si bien. Redescendre d’où j’étais, à ce moment-là, c’était comme me saigner à blanc, me condamner à affronter ce que j’ai toujours cherché à fuir : le vide de son regard. »

Lettre de Jonathan Touvier à sa mère, il y a longtemps

D’ordinaire, quand un orchestre militaire traverse les rues d’une ville le 11 novembre, on entend d’abord le roulement lointain, presque suggéré des tambours, qui éveille notre attention. Puis arrive la rumeur des trompettes, des cors, des trombones. Les vents, comme on dit, qui nous font penser : « Tiens, c’est vrai, c’est le 11 novembre, il y a le défilé. » Alors, calmement, on enfile nos pardessus et on se présente sur le perron, afin de profiter pleinement du divertissement. Tout va bien, le défilé passe, c’est terminé, on rentre et la vie reprend, comme si de rien n’était.

La coulante, c’est différent. Elle ne prévient pas.

Le festival des réjouissances a commencé avec Michel. Les trompettes ont résonné brusquement alors qu’il revenait avec une casserole de glace pilée. Je l’ai vu se figer, serrer les fesses et baisser son pantalon aussi vite que Lucky Luke tirait sur son ombre. Il n’a même pas cherché à se décaler, à s’enfouir dans l’obscurité. Non, c’était là, flagrant et démonstratif, en franche lumière et en pleine gloire. Un spectacle d’apocalypse : l’homme au masque de fer, en position assise, fesses à dix centimètres au-dessus du sol. Si j’avais eu un appareil photo…

Quelque chose d’effroyable et de douloureux est alors remonté du fin fond de mon ventre : une énorme boule de rire. Je me souviens de m’être plié en deux, incapable même de respirer tant je riais. Farid, malgré sa fièvre alarmante, s’est traîné à l’entrée pour se joindre au son et lumière. Pour la première fois depuis longtemps il s’est dressé, a imité Michel, et nos rires se sont entraînés si fort que j’ai failli mourir étouffé. Le jeune beur, lui, s’est vraiment étouffé, ça m’a fait peur.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Vertige»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Vertige» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Franck Thilliez - L'anneau de Moebius
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Vol pour Kidney
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Un dernier tour
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Ouroboros
Franck Thilliez
Franck Thilliez - L’encre et le sang
Franck Thilliez
Franck Thilliez - AtomKa
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Angor
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Gataca
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Le syndrome E
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Deuils de miel
Franck Thilliez
Franck Thilliez - Conscience animale
Franck Thilliez
Franck Thilliez - El síndrome E
Franck Thilliez
Отзывы о книге «Vertige»

Обсуждение, отзывы о книге «Vertige» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x