Pierre Lemaitre - Robe de marié

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Nul n’est à l’abri de la folie. Sophie, une jeune femme qui mène une existence paisible, commence à sombrer lentement dans la démence : mille petits signes inquiétants s’accumulent puis tout s’accélère. Est-elle responsable de la mort de sa belle-mère, de celle de son mari infirme ? Peu à peu, elle se retrouve impliquée dans plusieurs meurtres dont, curieusement, elle n’a aucun souvenir. Alors, désespérée mais lucide, elle organise sa fuite, elle va changer de nom, de vie, se marier, mais son douloureux passé la rattrape… L’ombre de Hitchcock et de Brian de Palma plane sur ce thriller diabolique.
Avec
dont on comprendra le titre dans les dernières pages, Pierre Lemaitre livre un polar parfaitement orchestré où le mal n’épargne personne.
Allan Kaval, Marianne. Une fable cruelle et amorale sur le harcèlement et la vengeance. Philippe Lemaire

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Il est sorti ce matin en costume. Il doit avoir un rendez-vous. Il a ouvert le hangar en grand et il a retiré sa veste pour amener jusque dans le jardin un petit véhicule-tondeuse, le genre de truc qui sert à tondre l’herbe sur les terrains de golf. La machine doit être en panne parce qu’il a dû la pousser, la tirer et que ce truc à l’air de peser des tonnes. Il a coincé dessus une enveloppe. Sans doute quelqu’un passera-t-il la prendre dans la journée. Frantz a profité de l’ouverture des deux portes pour regarder — et faire quelques photos — l’ensemble du hangar : toute une moitié est occupée par des piles de cartons, des sacs de terreau, des valises fermées par du ruban adhésif. Auverney a quitté la maison vers 9 heures. Il n’a plus reparu depuis. Il est presque 14 heures. Rien ne bouge.

Fiche clinique

Sarah Berg, née Weiss le 22 juillet 1944

Parents déportés et morts à Dachau, date inconnue

Épouse Jonas Berg le 4 décembre 1964

Naissance d’un fils, Frantz, le 13 août 1974

1982 — Diagnostic de psychose maniaco-dépressive (3 eforme : mélancolie anxieuse) — Hôpital L. Pasteur

1985 — Hospitalisation clinique du Parc (D r Jean-Paul Roudier)

1987–1988 — Hospitalisation clinique des Rosiers (D r Catherine Auverney)

1989 — Hospitalisation clinique Armand-Brussières (D r Catherine Auverney)

4 juin 1989 — Après un entretien avec le D rAuverney, Sarah Berg revêt sa robe de mariée et se défenestre du 5 e étage. Morte sur le coup.

On a beau être taillé dans le roc, l’attente, ça épuiserait n’importe qui. Voilà maintenant trois jours entiers que Sophie a disparu… Auverney est rentré vers 16 h 30. Il a jeté un œil sur la tondeuse et repris, d’un geste fataliste, l’enveloppe qu’il y avait posée avant de partir.

C’est exactement à ce moment que le téléphone de Frantz a sonné.

Il y a d’abord eu un grand silence. Il a dit : « Marianne…? » Il a entendu comme des sanglots. Il a répété :

— Marianne, c’est toi ?

Cette fois, plus de doute. À travers ses sanglots, elle a dit :

— Frantz… tu es où ?

Elle a dit :

— Viens vite.

Puis elle s’est mise à répéter en boucle : « Tu es où ? » comme si elle n’attendait aucune réponse.

— Je suis là, a tenté de dire Frantz.

Puis :

— Je suis rentrée…, a-t-elle dit d’une voix rauque, épuisée. Je suis à la maison.

— Alors ne bouge pas… Ne t’inquiète pas, je suis là, je vais rentrer très vite.

— Frantz… Je t’en supplie, reviens vite…

— Je serai là dans… un peu plus de deux heures. Je laisse mon téléphone allumé. Je suis là, Marianne, tu n’as plus à avoir peur. Si tu as peur, tu m’appelles, d’accord ?

Puis, comme elle ne répond pas :

— D’accord ?

Il y a eu un silence et elle a dit :

— Viens vite…

Et elle a recommencé à pleurer.

Il a refermé son téléphone. Il ressent un immense soulagement. Elle n’a pas pris ses médicaments depuis plus de trois jours, mais à sa voix, il la sent entamée, asthénique. Par bonheur, cette fuite ne semble pas lui avoir redonné des forces et le bénéfice semble intact. Rester attentif quand même. Savoir où elle est allée. Frantz est déjà au grillage. Il rampe et commence à courir. Rentrer très vite. Il ne peut être sûr de rien. Et si elle repartait ? La rappeler tous les quarts d’heure jusqu’à son arrivée. Il reste vaguement inquiet mais avant tout, ce qui surnage, c’est le soulagement.

Frantz court à sa voiture et tout se libère. Tandis qu’il démarre, il se met à pleurer comme un enfant.

SOPHIE ET FRANTZ

Lorsqu’il ouvre la porte, Sophie est assise devant la table de la cuisine. Elle donne l’impression de s’être assise là il y a des siècles et de ne plus en avoir bougé. La table est vide, à l’exception du cendrier débordant ; elle a les mains jointes, posées sur la toile cirée. Elle porte des vêtements qu’il ne lui connaît pas, fripés, mal assortis, qu’on dirait achetés dans une brocante. Ses cheveux sont sales, ses yeux rouges. Elle est terriblement maigre. Elle se tourne lentement vers lui, comme si le mouvement lui demandait un effort démesuré. Il s’avance. Elle veut se lever mais elle n’y parvient pas. Elle penche simplement la tête de côté et dit : « Frantz. »

Il la serre contre lui. Elle sent très fort la cigarette. Il demande :

— Tu as mangé au moins ?

Elle reste collée à lui et fait non de la tête. Il s’est promis de ne rien lui demander maintenant, mais il ne peut pas s’en empêcher :

— Tu étais où ?

Sophie dodeline de la tête puis s’écarte de lui, le regard perdu.

— Je ne sais pas, articule-t-elle. J’ai fait du stop…

— Il ne t’est rien arrivé, au moins ?

Elle fait signe que non.

Frantz reste là un long moment à la tenir contre lui. Elle a cessé de pleurer, blottie entre ses bras comme un petit animal apeuré. Elle s’est abandonnée mais elle reste incroyablement légère. Elle est tellement maigre… Il se demande, bien sûr, où elle est allée, ce qu’elle a bien pu faire pendant tout ce temps. Elle finira par le lui dire, il n’y a plus aucun secret pour lui dans la vie de Sophie. Mais ce qui domine, dans ces instants de silence où ils se retrouvent, c’est qu’il voit combien il a eu peur.

Après avoir touché l’héritage de son père, Frantz était convaincu qu’il allait pouvoir se consacrer tout entier au docteur Catherine Auverney, aussi la nouvelle de sa mort quelques mois plus tôt lui a-t-elle fait l’effet d’une trahison. L’existence se montrait totalement déloyale. Mais aujourd’hui, quelque chose irrigue toutes ses fibres : le même soulagement que le jour où il a découvert l’existence de Sophie et où il a compris qu’elle remplacerait le docteur Auverney. Qu’elle mourrait à sa place. C’est ce trésor qu’il a failli perdre au cours de ces trois jours. Il la serre contre lui et ressent un puissant bien-être. Il baisse légèrement la tête et respire l’odeur de ses cheveux. Elle s’écarte légèrement, le regarde. Paupières gonflées, visage sali. Mais elle est belle. Indéniablement. Il se penche et cette vérité, soudain, lui apparaît dans toute sa nudité, dans toute sa vérité : il l’aime. Ce n’est pas vraiment cela qui le frappe, il y a longtemps qu’il l’aime. Non, ce qui est terriblement émouvant, c’est qu’à force de lui prodiguer tous ses soins, à force de la travailler, de la piloter, de la guider, de la pétrir, Sophie a maintenant exactement le visage de Sarah. À la fin de sa vie, Sarah elle aussi avait ces joues creuses, ces lèvres grises, ces yeux vides, ces épaules osseuses, cette maigreur évanescente. Comme Sophie aujourd’hui, Sarah le regardait avec amour, comme s’il était la seule issue à tous les malheurs du monde, la seule promesse de retrouver un jour un semblant de sérénité. Ce rapprochement entre les deux femmes le bouleverse. Sophie est parfaite. Sophie est un exorcisme, elle va mourir merveilleusement. Frantz va pleurer beaucoup. Elle va beaucoup lui manquer. Beaucoup. Et il va être très malheureux d’être guéri sans elle…

Sophie peut encore regarder Frantz à travers le mince rideau de larmes, mais elle sait que le liquide lacrymal fait effet pendant peu de temps. Il est difficile de comprendre ce qui se passe en lui. Alors, rester là, ne pas bouger, se laisser faire… Attendre. Il tient ses épaules entre ses mains. Il la serre contre lui et à cet instant précis, elle sent quelque chose en lui qui faiblit, qui se creuse et qui fond, elle ne sait pas quoi. Il la serre et elle commence à prendre peur parce que son regard est d’une fixité étrange. Des pensées courent visiblement dans sa tête. Elle ne le quitte pas des yeux, comme si elle voulait l’immobiliser. Elle avale sa salive et dit : « Frantz… » Elle tend ses lèvres, qu’il prend aussitôt. C’est un baiser retenu, tendu, un peu pensif, mais il y a quand même quelque chose de vorace dans cette bouche. D’impératif. Et quelque chose de dur en bas de son ventre. Sophie se concentre. Elle voudrait faire un calcul dans lequel la peur n’entrerait pas en compte mais c’est impossible. Elle se sent tenue, prise. Il est physiquement fort. Elle a peur de mourir. Alors elle se serre contre lui, serre son bassin contre son ventre, elle le sent se durcir et cela la rassure. Elle pose sa joue contre lui et regarde vers le sol. Elle peut respirer. De haut en bas, elle relâche tous ses muscles, un à un, et son corps se dissout peu à peu dans les bras de Frantz. Il la soulève. Il l’entraîne dans la chambre et l’allonge. Elle pourrait s’endormir ainsi. Elle l’entend qui s’éloigne, passe dans la cuisine, elle ouvre les yeux brièvement, les referme. Maintenant le bruit caractéristique de la petite cuillère contre les parois de verre. Sa présence de nouveau au-dessus d’elle. Il dit : « Tu vas dormir un petit peu maintenant, pour te reposer. C’est ça le plus important : te reposer. » Il tient sa tête et elle avale lentement le liquide. Pour couvrir le goût, il met toujours beaucoup de sucre. Puis il repart dans la cuisine. D’un geste, elle se renverse sur le côté, écarte le drap, plonge deux doigts au fond de sa gorge. Son estomac fait un bond, elle régurgite le liquide dans un mouvement qui lui retourne le ventre, elle tire le drap et se rallonge. Il est déjà là. Il passe sa main sur son front. « Dors tranquillement », dit-il dans un souffle. Il pose sa bouche sur ses lèvres sèches. Il admire ce beau visage. Il l’aime maintenant. Ce visage, c’est sa possession. Il a déjà peur du moment où elle ne sera plus là…

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