Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes
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- Название:La Forêt des Mânes
- Автор:
- Издательство:Éditions Albin Michel
- Жанр:
- Год:2009
- Город:Paris
- ISBN:978-2226194008
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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En cinq années au TGI de Nanterre, elle n’avait traité que des faits divers minables. Trafic de drogue. Violences conjugales. Arnaques aux assurances. Et quand elle instruisait un assassinat, le mobile était toujours l’argent, l’alcool ou une quelconque pulsion issue de la haine ordinaire…
Elle traversa la porte Maillot et emprunta l’avenue Charles-de-Gaulle en direction du pont de Neuilly. Le trafic était dense. La circulation lente. Malgré elle, Jeanne sentit sa mémoire se mettre en mouvement. L’affaire de François Taine réveillait un souvenir. Le pire de tous. Celui qui expliquait sa vocation. Sa solitude. Son goût du sang.
Elle serra les mains sur son volant et s’apprêta à affronter le passé. Quand elle pensait à Marie, sa sœur ainée, elle songeait toujours à une partie de cache-cache. Celle qui ne s’était jamais achevée. Dans la forêt de silence…
En réalité, rien ne s’était passé de cette façon, mais dans son souvenir, c’était elle, Jeanne, qui s’y collait. Elle comptait, front contre un arbre, paumes posées sur les veux. Et elle revoyait les événements, scandés par sa propre voix qui chuchotait :
1, 2, 3…
Un soir, Marie, dix-sept ans, n’était pas rentrée à la maison. Sa mère, qui élevait seule ses deux gamines, s’était inquiétée. Elle avait appelé les amies de sa fille. Personne ne l’avait vue. Personne ne savait où elle était. Jeanne s’était endormie au rythme de ces coups de fil. Comptant à voix basse, afin de repousser l’inquiétude. 10, 11, 12… Elle avait huit ans. Sa sœur s’était cachée. C’était le jeu. C’était tout.
Le lendemain matin, des hommes étaient venus. Ils avaient parlé de la gare de Courbevoie, d’un parking situé en contrebas. On avait retrouvé Marie dans cette zone d’ombre. Les flics pensaient que le corps avait été déposé à l’aube mais que la jeune fille avait été tuée ailleurs et… Jeanne n’entendait plus. Ni les hurlements de sa mère. Ni les paroles des policiers. Elle comptait plus fort. 20, 21, 22… Le jeu continuait. Il fallait seulement garder les yeux fermés. Quand elle les ouvrirait, elle reverrait sa sœur.
Elle l’avait retrouvée trois jours plus tard, au commissariat, quand sa mère avait fait un malaise. Les flics s’étaient occupés d’elle. Jeanne avait pu voir le dossier. En douce. Les clichés du corps : le cadavre à couvert de la balustrade, bras et jambes inversés, viscères déroulés sur le ventre, chaussettes blanches, ballerines de petite fille, cerceau.
Jeanne n’avait pas assimilé la scène dans son intégralité. Le grain des tirages. Le noir et blanc. La perruque blonde qui couvrait le visage de sa sœur. Mais elle avait lu. Les phrases du rapport. On disait qu’on avait tué Marie par strangulation — elle ne savait pas ce que cela voulait dire. Qu’on l’avait déshabillée. Qu’on l’avait éviscérée — encore un mot inconnu. Qu’on lui avait tranché les bras et les jambes et qu’on les avait placés à l’inverse — jambes à la jointure des épaules, bras à la base du tronc. On disait aussi que le tueur s’était livré à une « mise en scène macabre ». Mais qu’est-ce que ça voulait dire ?
31, 32, 33… Tout cela était impossible. Jeanne allait ouvrir les yeux. Elle allait découvrir l’écorce de l’arbre. Se tourner et plonger dans la forêt de silence. Marie serait là, quelque part, parmi les feuillages. Il fallait compter. Respecter les chiffres. Lui laisser le temps de se cacher. Pour mieux la débusquer…
Il y avait eu l’enterrement. Jeanne l’avait vécu comme une somnambule. Les visites des flics, avec leur tête de chien battu, leur odeur de cuir, leurs phrases qui tournaient en rond. Puis la dégringolade de sa mère. Un an plus tard, avec son élocution lente, empâtée, de droguée sans retour, elle lui avait révélé qu’elle avait toujours été sa fille préférée. Tu es née in chaos et c’est pour ça que je t’ai toujours plus aimée…
Jeanne et Marie n’avaient pas le même père. Celui de Marie était parti : on n’en parlait jamais. Celui de Jeanne était parti aussi : on en parlait encore moins. Le seul legs qu’il avait laissé, c’était son nom : Korowa. Bien des années plus tard, Jeanne avait cherché à savoir. Elle avait interrogé sa mère. Son père était polonais. Un drogué qui se prétendait cinéaste et racontait qu’il avait appartenu à l’école de Lodz, celle de Roman Polanski, Jerzy Skolimowski, Andrzej Zulawski… Un vrai tombeur. Et une grande gueule. A la fin des années soixante-dix, l’homme était rentré au pays. On n’avait plus jamais eu de nouvelles…
Jeanne était le fruit d’un accident hippie, dans la tradition des seventies. Deux défoncés s’étaient croisés autour de quelques acides ou un shoot d’héroïne. Ils avaient fait l’amour. La descente de trip avait été la naissance de Jeanne. Pourtant, comme le disait sa mère, elle avait toujours été sa préférée. Et cette position se retournait maintenant contre elle. C’était parce qu’on n’avait pas assez pris soin de Marie qu’elle était morte. Telle était la conviction de sa mère. C’était donc sa faute à elle, Jeanne, la « chouchoute ». La favorite. Celle qu’on protégeait. Celle qui était à l’abri alors que sa sœur avait été mutilée…
43, 44, 45…
Plus que le meurtre de Marie, ces paroles avaient décidé de la vocation de Jeanne. Elle se sentait redevable. Elle avait une dette morale. Envers Marie. Envers toutes les victimes de sexe féminin. Les femmes violées. Les épouses battues. Les inconnues assassinées. Elle serait juge d’instruction. Elle trouverait les salopards et réclamerait vengeance au nom de la loi. 54, 54, 55…
C’est avec cette idée qu’elle avait décroché son bac. Avec cette obsession qu’elle avait passé son master de droit. Cette hantise qu’elle avait suivi une année de préparation à l’IEJ (Institut d’études judiciaires), puis était entrée à l’ENM. Après ses études, elle était partie une année en Amérique latine pour se libérer de cette pression, mais cela n’avait pas marché. Elle était revenue en France. Elle s’était cogné deux années à Limoges et trois à Lille avant d’atterrir à Nanterre.
De retour en Ile-de-France, elle avait exhumé le dossier d’enquête du meurtre de sa sœur — tout s’était passé à Courbevoie, dans la juridiction du TGI de Nanterre. Elle s’était rendue au bureau d’ordre, là où sont remisées les archives du parquet.
Elle avait lu. Relu. Étudié. Le déclic ne s’était pas produit. Elle pensait, naïvement, que sa brève expérience de magistrate l’aiderait à comprendre. A déceler un indice. Mais non. Pas l’ombre d’un signe. Et le tueur n’avait jamais refait surface.
Le seul élément qui l’avait frappée était la remarque d’un journaliste du magazine Actuel. Une coupure de presse glissée dans le dossier, datée d’octobre 1981. L’homme avait noté des analogies entre la mise en scène du meurtrier et les « poupées » de l’artiste Hans Bellmer. Même agencement inversé des membres. Même perruque blonde. Même socquettes blanches et chaussures noires. Même cerceau…
Jeanne s’était renseignée. Bellmer était un peintre et sculpteur allemand du début du XX esiècle, passé à la photographie. Lorsqu’elle avait découvert ses poupées de taille humaine, elle avait reçu un choc. Exactement le corps de sa sœur mutilée. Elle s’était payé plusieurs voyages. Museum of Modem Art à New York. Tate Gallery de Londres. D’autres musées en Allemagne. Elle avait arpenté le Centre Pompidou. Elle avait vu les sculptures, les gravures, les dessins. Elle avait pleuré. Elle avait imaginé un tueur qui aurait suivi le même chemin qu’elle. Un dément qui se serait imprégné, dans chacun de ces musées, de ces assemblages démoniaques. Une sorte de voleur de délires qui n’aurait plus eu d’autre choix que de les réaliser à son tour, sur des corps humains.
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