Jean-Christophe Grangé - La Forêt des Mânes

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La Forêt des Mânes: краткое содержание, описание и аннотация

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Jeanne Korowa n'a fait qu'une erreur. Elle cherchait le tueur dans la forêt. C'était la forêt qui était dans le tueur. Comme l'enfant sauvage au fond de l'homme.

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Antoine Féraud ne fait aucun commentaire. Le prêtre claque des lèvres. Il a sans doute la gorge sèche. Jeanne connaissait bien cette sensation. A force de parler la tête sur le coussin, on n’avait plus de salive dans la bouche et trop de sang dans la tête.

« Une foi qui s’arrête à la crucifixion du Christ, répète Féraud.

— Et alors ?

— Vous vous souvenez des dernières paroles de Jésus, non ? » Nouveau silence. Puis la voix du prêtre qui prononce, vaincu : « Mon Père, pourquoi m’as-tu abandonne ? »

Jeanne souriait, picorant toujours son riz blanc dans son bol. Bien joué, Féraud… Elle imaginait le cabinet. Les parquets vernis. Un kilim marocain. Des tons mordorés. Des livres sur des étagères. Un fauteuil près du divan, dos à la fenêtre. Un bureau à l’oblique, plus loin encore.

Toutes les séances n’étaient pas intéressantes. Mais toujours variées. Il y avait les pressés, qui finissaient avant l’heure. Les volubiles, qui parlaient à jet continu. Les silencieux, qui laissaient échapper un mot ou deux par minute. Les rationnels, qui n’en finissaient pas d’échafauder des analyses, d’organiser leurs souvenirs, leurs fantasmes. Les poètes, qui se berçaient de mots et d’émotions. Les nostalgiques, qui s’épanchaient sur leur passé avec des inflexions mélancoliques. Les récalcitrants, qui venaient à regret et dont chaque séance paraissait être la dernière…

Elle écoutait. Et écoutait encore.

« Je ne cesse de me masturber en pensant à elle, dit une voix grave. Pourtant, je l’ai larguée comme une malpropre l’année dernière. Et je ne la touchais plus depuis trois ans ! Pourquoi ce désir soudain ? Pourquoi cette obsession, alors que je ne voulais plus entendre parler d’elle ?

— Votre plaisir ne réside pas dans cet acte masturbatoire, dit Féraud. Votre plaisir est dans votre culpabilité. En vous masturbant, vous caressez votre remords et non le corps de cette femme. Ce que vous aimez, c’est votre délit. Vous êtes coupable et vous aimez ça. C’est ça qui vous fait jouir. »

Jeanne s’amusait comme une folle. Elle connaissait par cœur ces discours de psy. Deux années qu’elle se farcissait ce genre de répliques, toujours à contre-pied, toujours énigmatiques, mais qui tombaient juste parfois. En tout cas, qui vous forçaient à réfléchir, à vous enfoncer dans vos propres ténèbres, pour y chercher une vérité nouvelle.

Ce qui l’envoûtait le plus, c’était la voix d’Antoine Féraud. Médium, mais virile. Avec quelque chose de rauque dans le timbre. Son élocution était particulière aussi. Une lenteur solennelle, qui donnait un rythme, une gravité à chaque mot. Et surtout, il y avait la douceur. Sa voix possédait une inflexion suave, envoûtante, qui était un baume pour l’âme…

En trois disques — lundi, mardi, mercredi —, Jeanne avait déjà profité des bienfaits de cette voix. Elle avait mis au point un rituel. Chaque soir, elle se plongeait dans l’obscurité, s’installait sur son canapé et chaussait un casque audio. Enfouie dans la nuit, elle s’imprégnait de cette douceur, de cette séduction. La voix s’insinuait en elle et faisait levier, lui ouvrant les côtes, laissant respirer son cœur, qui semblait se dilater sous l’effet du timbre…

La veille au soir, Jeanne avait même senti quelque chose craquer en elle. Une poussée trouble… Elle avait glissé la main dans son boxer et s’était caressée au fil des séances. Regrettant déjà de tout salir. De souiller cette voix qui lui inspirait un pur sentiment…

Le jeudi 5 juin au matin, elle s’éternisait sous sa douche et s’engueulait à voix basse. Se masturber en écoutant la voix d’un psy, seule chez soi, dans le noir. Vraiment pathétique…

Elle s’essuya. Se peigna. La buée du miroir s’estompait. Elle n’était pas pressée de voir sa gueule. Les traits tendus. Le teint livide. Elle était belle, malgré tout. Visage mince. Peau blanche, pigmentée de rousseur. Pommettes hautes. Et ces yeux verts qui, dans les bons jours, brillaient comme des agathes. Une fois, Thomas l’avait comparée à l’absinthe, boisson interdite aujourd’hui, qui faisait fureur au XIX esiècle et qu’on surnommait « la fée verte ». On faisait fondre un sucre à la flamme au-dessus du verre d’alcool vert pâle. Thomas, qui n’était pourtant pas un poète, avait noté les similitudes. Le vert pour les yeux. La flamme pour la rousseur. Quant à l’ivresse… Ce soir-là, il avait murmuré : « Tu es ma fée verte… » La métaphore s’était finie au lit. Jeanne était certaine qu’il avait pompé tout ça dans un magazine mais elle en conservait tout de même un souvenir ému.

Elle sortit de la salle de bains, les cheveux humides. But le café qu’elle s’était préparé. Grignota une tartine de pain complet. Avala sa dose habituelle d’Effexor 0,75 mg. Ouvrit son dressing et choisit ses vêtements d’un coup d’œil, comme on choisit un uniforme.

Jean blanc.

Chemisier blanc à motifs noirs. Veste en lin.

Et des chaussures Jimmy Choo, pointues comme des poignards.

Elle attrapa ses clés, son sac, son cartable — et claqua la porte avec violence.

Au boulot, maintenant.

Dossiers. Auditions. Confrontations.

Et plus question de conneries de voix sans visage, de baume mental, de caresses nocturnes.

9

Dès qu’elle parvint à son étage, au TGI, elle comprit que quelque chose clochait. Deux flics se tenaient, de dos, dans le couloir. Carrures d’athlète. Brassards rouges. Automatique à la ceinture, bien en vue. Du sérieux.

L’un d’eux se retourna. Elle reconnut le visage mal rasé, un peu joufflu, du capitaine Patrick Reischenbach, chef de groupe à la Crime. Ses cheveux étaient toujours luisants de gel. D’un geste rapide, elle tenta d’ébouriffer sa propre chevelure encore humide. En vain.

— Salut, dit-elle en souriant. Qu’est-ce que vous foutez là ?

— On vient chercher Taine.

Jeanne allait demander des précisions quand Taine en personne sortit de son bureau, rasé de frais, enfilant sa veste, tenant son cartable de cuir d’une main. Sa greffière était sur ses pas.

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Jeanne.

— On en a un autre. (Taine joua des épaules pour ajuster sa veste.) Un autre meurtre. Le cannibale. J’y vais. C’est dans le 9–3. Le parquet de Bobigny se dessaisit au profit du parquet initial.

Jeanne considéra l’équipe. Reischenbach, indéchiffrable. L’autre flic, qu’elle ne connaissait pas, tout aussi fermé. Taine, arborant son expression standard de juge glacé. La greffière, sur ses pas, à l’unisson. Du super-sérieux.

— OK, fît Taine, qui lisait dans les pensées de Jeanne. Tu veux venir ?

— Je peux ?

— Pas de problème. (Il regarda sa montre.) C’est à Stains. On fait la blague et on revient pour le déjeuner.

Jeanne fila dans son bureau. Vérifia ses dossiers. Donna des instructions à Claire et courut rejoindre le groupe dans l’ascenseur.

Dehors, l’averse qui couvait depuis l’aube avait éclaté. Une belle averse d’été. Chaude. Grise. Libératrice. Les gouttes claquaient sur le trottoir comme des pétards chinois. Le ciel ressemblait à un immense parachute de ténèbres moirées où le vent s’engouffrait, s’amusant à former des sculptures mobiles de vapeur sans cesse redéfinies.

Une voiture banalisée les attendait, stationnée en double file avenue Joliot-Curie. L’acolyte de Reischenbach, un dénommé Leroux, prit le volant. Le capitaine s’installa à ses côtés. Les magistrats et la greffière montèrent à l’arrière.

Taine n’attendit pas que la Peugeot démarre pour demander :

— Qu’est-ce qu’on a ?

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