Jean-Christophe Grangé - Miserere

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Miserere: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce sont des enfants. Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits. Aucune ombre. Aucune inclusion. Aucune faille. Mais leur pureté est celle du mal.
C’est toujours un piège d’ouvrir un roman de Jean-Christophe Grangé. On se dit qu’on va juste en humer les premières pages et puis, bing ! en un clin d’œil, vous voilà pris au piège, cramponné au fort volume qui fi le à cent à l’heure. AL. F., Livres Hebdo. Il y a là de quoi leurrer les plus éprouvés des lecteurs de Grangé. Et assez d’ombre pour les contenter. Alexis Brocas, Le Figaro Magazine.

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Kasdan s’assura que l’avenue était bien déserte puis alluma son plafonnier. Il avait piqué à l’Ephorie la fiche de Wilhelm Goetz, remplie par l’organiste lui-même à ses débuts. Le Chilien n’avait pas écrit grand-chose. Né en 1942, à Valdivia (Chili). Célibataire. Vivait à Paris depuis 1987.

Heureusement, Sarkis avait interrogé lui-même le musicien et ajouté, au crayon, quelques notes en bas de page. Goetz avait suivi ses études musicales à Valparaiso jusqu’en 1964. Piano, orgue, harmonie, composition. Il s’était ensuite installé à Santiago où il était devenu professeur de piano au conservatoire central de la ville. Il avait alors participé à la vie politique du pays et accompagné Salvador Allende dans son ascension jusqu’au pouvoir. 1973. Coup d’État de Pinochet. Goetz avait été arrêté et interrogé. Ensuite, trou noir. Goetz réapparaissait en France, en 1987, avec le statut de réfugié politique.

En vingt années, le Chilien s’était fait sa place à Paris, occupant le poste d’organiste dans plusieurs paroisses et dirigeant quelques chorales. A cela, s’ajoutaient des cours particuliers de piano. Rien de folichon, mais de quoi survivre dans la capitale et y goûter les douceurs d’une bonne vieille démocratie. Wilhelm Goetz avait réussi le rêve de tout immigré : se fondre dans la masse.

Kasdan appela l’image mentale du Chilien. Rougeaud. Des cheveux d’un blanc très vif. Une tignasse plantée haut et fort, frisée comme le pelage d’une brebis. A part ça, pas grand-chose à dire. Des yeux enfouis sous des sourcils épais. Un regard fuyant. Kasdan s’était toujours méfié de lui. Un Odar. Un non-Arménien…

L’ex-flic balaya cette poussée de raciste primaire et réalisa, par contrecoup, à quel point il avait éprouvé peu de compassion pour la mort du bonhomme. Était-il indifférent ? Ou simplement trop vieux pour réagir ? Au fil de sa carrière, son cuir n’avait cessé de s’épaissir. Surtout les dernières années, à la BC, où la viande froide et les histoires sordides étaient monnaie courante.

Kasdan éteignit le plafonnier. Attrapa dans la boîte à gants une lampe-stylo Searchlight, des gants de chirurgien et un fragment de radiographie. Il sortit de la voiture. La verrouilla, inspectant au passage sa carrosserie. Il gratta avec précaution une minuscule fiente d’oiseau puis observa le véhicule avec satisfaction. 5 ans qu’il bichonnait le break Volvo qu’il s’était payé à sa retraite. Impeccable.

Il descendit à pied l’avenue Reille en direction de la rue Gazan, longeant les grilles du parc et respirant l’atmosphère particulière de ce quartier, aux confins du quatorzième arrondissement.

Calme. Silence. S’il n’y avait pas eu la rumeur lointaine du boulevard Jourdan, on aurait pu se croire dans une ville de province.

L’air était d’une douceur inquiétante pour un 22 décembre. Cette douceur inexplicable, qui filait les jetons à tout le monde en l’an 2006 parce qu’elle annonçait, à plus ou moins long terme, la fin du monde.

Cette pensée en appela une autre. Il songea aux générations futures. A son fils, David, dont il n’avait aucune nouvelle depuis deux ans — depuis la mort de Nariné, sa femme. Morsure à l’estomac. Où était David aujourd’hui ? Était-il toujours à Erevan, en République d’Arménie ? Lorsqu’il était parti, il l’avait prévenu qu’il allait « bouffer l’Arménie ». Comme si des générations d’envahisseurs ne s’en étaient pas chargés avant lui…

La brûlure dans son ventre se mua en colère. On lui avait tout volé — sa famille, et avec elle, la possibilité de la protéger, cette mission qui avait constitué sa colonne de direction durant près de 30 ans. Il aurait voulu que sa rage soit tournée contre le ciel, le destin, mais au fond, elle était tournée contre lui-même. Comment avait-il pu laisser partir son fils ? Comment avait-il pu laisser l’orgueil, la colère, l’entêtement, se dresser entre eux ? Il avait tout sacrifié pour ce môme et une engueulade, une seule, avait suffi à couper les ponts entre eux.

La rue Gazan croisa l’avenue Reille. Le 15–17 était à quelques numéros sur la droite. Un de ces blocs mochards datant des années 60 et dont la seule vue vous filait le cafard. Façade de crépi beige. Baies crasseuses de pollution. Balcons maculés, aux barreaux de geôle. Le Chilien avait sans doute obtenu ce logement social grâce à son statut de réfugié politique.

Kasdan utilisa sa clé PTT et pénétra dans le hall. Pénombre. Faux marbre. Portes vitrées. L’Arménien avait vécu dans un bâtiment de ce genre durant des années. Des constructions qui étaient à l’habitat ce que le Formica est au bois. Du faux, du toc, du lisse, où les existences se suivent et se ressemblent, sans laisser de trace.

IL s’approcha des boîtes aux lettres et repéra un index indiquant le nom des locataires et leur appartement. Goetz vivait au deuxième étage, appartement 204. Kasdan grimpa les marches en silence puis inspecta le couloir. Personne. On entendait seulement une télévision, étouffée par une cloison. Il s’approcha du 204.

Une porte de contreplaqué brun verni, branlant sur ses gonds. Le verrou cadrait avec le reste. Un « deux points » qui ne posait pas de problème. Pas de ruban de non-franchissement croisant le chambranle. Les flics n’étaient pas encore venus. A moins que Vernoux ait déjà fait un saut, en toute discrétion. Il avait dû trouver les clés dans les poches de Goetz…

Kasdan colla son oreille à la paroi. Aucun bruit. Il sortit la radiographie qu’il avait roulée dans sa poche et la glissa entre la porte et le chambranle. Le verrou n’était pas fermé — Goetz ne se méfiait pas. Kasdan opéra un mouvement de haut en bas, sec et rapide, tout en poussant la porte de l’épaule. En quelques secondes, il était à l’intérieur.

Il n’avait pas fait un pas dans le vestibule qu’un bruit résonna dans l’appartement.

L’ouverture d’une porte-fenêtre.

Il hurla : « Police ! On bouge plus ! » et se précipita dans le couloir. Dans le même mouvement, sa main se serra sur le vide — il n’avait pas emporté d’arme. Il se cogna contre un meuble, jura, avança encore, lançant des regards incertains vers les pièces qu’il croisait et qui ne lui renvoyaient que leur propre obscurité.

Au bout du couloir, il trouva le salon.

Porte-fenêtre ouverte : le voilage flottait dans la pénombre.

Kasdan bondit sur le balcon.

Un homme courait le long de la grille du parc.

L’Arménien ne comprit pas comment le mec avait pu sauter la hauteur des deux étages. Puis il repéra la camionnette stationnée juste sous le balcon. Son toit portait encore la marque de l’impact. Sans réfléchir, Kasdan enjamba la balustrade et sauta.

Il rebondit sur la tôle, roula sur le côté, se rattrapa maladroitement à la galerie de l’estafette et dégringola le long de la portière. Pieds au sol, il mit quelques secondes à retrouver ses repères : la rue, les immeubles, la silhouette, sac à dos tressautant sur les épaules, qui courait et tournait déjà à gauche, dans l’avenue Reille.

Kasdan rugit dans son col :

— Putain de blawel !

Il partit au pas de charge. Sa discipline quotidienne — jogging tous les matins, musculation, régime alimentaire strict — allait enfin servir à quelque chose. Avenue Reille.

L’ombre courait deux cents mètres devant lui. Dans la nuit, elle semblait désarticulée, les bras partant en tous sens, sac à dos bringuebalant à contretemps de la course. Le fuyard paraissait jeune. On percevait sa panique à travers sa cadence irrégulière. Kasdan sentait au contraire son propre corps parfaitement lancé, montant en puissance à mesure qu’il se chauffait. Il allait rattraper le salopard.

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