Bernard Minier - Glacé

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Glacé: краткое содержание, описание и аннотация

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Prix du meilleur roman francophone au Festival Polar de Cognac 2011
Prix de l’Embouchure 2012 Décembre 2008, dans une vallée encaissée des Pyrénées. Au petit matin, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre d’un cheval sans tête, accroché à la falaise glacée.
Le même jour, une jeune psychologue prend son premier poste dans le centre psychiatrique de haute sécurité qui surplombe la vallée.
Le commandant Servaz, 40 ans, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier cette enquête, la plus étrange de toute sa carrière. Pourquoi avoir tué ce cheval à 2 000 mètres d’altitude ? Serait-ce, pour Servaz, le début du cauchemar ?
Une atmosphère oppressante, une intrigue tendue à l’extrême, une plongée implacable dans nos peurs les plus secrètes, ce premier roman est une révélation !

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Diane commençait à se sentir exaspérée par le bavardage du psychiatre. Où voulait-il en venir ? À l’évidence, l’homme adorait s’écouter parler.

— N’est-ce pas une description assez exacte de nos sociétés, mademoiselle Berg ? D’un côté des Éloïs dont l’intelligence et la volonté se sont affaiblies dans le bien-être et l’absence de danger, et dont l’égoïsme et l’indifférence se sont accrus. De l’autre, des prédateurs qui leur rappellent la vieille leçon : celle de la peur. Vous et moi sommes des Éloïs, mademoiselle Berg… et nos pensionnaires sont des Morlocks.

— N’est-ce pas une vision un peu simpliste ?

Il ignora sa remarque.

— Vous savez quelle était la morale de cette histoire ? Car il y en a une, bien sûr : Wells estimait que l’affaiblissement de l’intelligence est une conséquence naturelle de la… disparition du danger. Qu’un animal en parfaite harmonie avec son milieu n’est qu’un pur mécanisme. La nature ne fait appel à l’intelligence que si l’habitude et l’instinct ne suffisent pas. L’intelligence ne se développe que là où il y a changement — et là où il y a danger.

Il la regarda longuement, un large sourire sur sa face.

— Si nous parlions du personnel, dit-elle. Nous n’avons pas croisé grand monde jusqu’à présent. Tout est automatisé ?

— Nous employons une trentaine d’aides-soignants. Plus six infirmiers, un médecin, un sexologue, un chef cuistot, sept personnes en cuisine et au service, neuf agents d’entretien — tous à mi-temps, bien sûr, réductions budgétaires obligent, à l’exception de trois aides-soignants de nuit, de l’infirmière en chef, du cuistot… et de moi. La nuit, nous sommes donc six à dormir ici. Plus les gardes qui, je l’espère, ne dorment pas. (Il eut un petit rire sec et bref.) Avec vous, ça fera sept, conclut-il avec un sourire.

— Six pour… quatre-vingt-huit patients ?

Combien de gardes ? se demanda-t-elle aussitôt. Elle pensa à cette immense bâtisse vidée de ses employés la nuit, avec quatre-vingt-huit dangereux psychotiques enfermés au fond de ses couloirs déserts, et un frisson la traversa.

Xavier parut percevoir son malaise. Son sourire s’agrandit, en même temps que son regard l’enveloppa, noir et luisant comme une flaque de pétrole.

— Je vous l’ai dit : les systèmes de sécurité sont non seulement nombreux mais redondants. L’Institut Wargnier n’a connu aucune évasion ni même aucun incident notable depuis sa création.

— Quel genre de pharmacopée employez-vous ?

— L’utilisation de substances antiobsessionnelles s’est avérée plus efficace que les substances classiques, comme vous le savez. Notre traitement de base consiste à associer une médication à base hormonale, type LHRH, à un traitement d’antidépresseurs SSRI. Ce traitement agit directement sur la production d’hormones liées à l’activité sexuelle et diminue les troubles obsessifs. Bien entendu, ces traitements sont totalement inefficaces sur nos sept pensionnaires de l’unité A…

Ils venaient de déboucher dans un grand hall, au pied d’un escalier dont les marches ajourées laissaient voir un mur de pierre brute. Diane supposa qu’il s’agissait des formidables murailles qu’elle avait contemplées en arrivant, percées de rangées de petites fenêtres comme une prison. Les murs de pierre, l’escalier en béton, le sol de ciment : Diane se demanda quelle était la destination de cet édifice à l’origine. Une baie vitrée donnait cependant sur les montagnes lentement avalées par la nuit. Elle fut surprise par l’obscurité précoce derrière la vitre. Elle n’avait pas vu le temps passer. Soudain, une ombre silencieuse fut auprès d’elle, et Diane étouffa un hoquet de surprise.

— Mademoiselle Berg, je vous présente notre infirmière en chef, Élisabeth Ferney. Comment vont nos « champions », ce soir, Lisa ?

— Ils sont un peu nerveux. Je ne sais pas comment ils ont fait, mais ils sont déjà au courant pour la centrale.

Une voix froide, autoritaire. L’infirmière en chef était une grande femme dans la quarantaine aux traits un peu sévères mais pas désagréables pour autant. Des cheveux châtains, un air de supériorité, un regard direct mais sur la défensive. En entendant la dernière phrase, Diane se remémora le barrage sur la route.

— J’ai été arrêtée par la gendarmerie en venant, dit-elle. Que s’est-il passé ?

Xavier ne prit même pas la peine de répondre. Diane semblait devenue quantité négligeable tout à coup. Lisa Ferney tourna vers elle ses yeux bruns, puis ils revinrent se fixer sur le psychiatre.

— Vous ne comptez pas l’amener dans l’unité A ce soir, au moins ?

— Mademoiselle Berg est notre nouvelle… psychologue , Lisa. Elle est ici pour un moment. Et elle aura accès à tout.

Une fois de plus, les yeux de l’infirmière en chef s’attardèrent sur elle.

— Dans ce cas, je suppose que nous allons être amenées à nous voir souvent, commenta Lisa Ferney en gravissant les marches.

L’escalier en béton conduisait à une nouvelle porte, tout en haut de l’édifice. Celle-ci n’était pas vitrée mais fabriquée dans un acier très épais percé d’un hublot rectangulaire. Diane en vit une seconde identique derrière le hublot. Un sas — comme on en trouvait dans les sous-marins ou les sous-sols des banques. Au-dessus du chambranle d’acier, une caméra les filmait.

— Bonsoir, Lucas, dit Xavier en levant la tête vers l’objectif. Tu nous ouvres ?

Une lampe à deux diodes passa du rouge au vert et Xavier tira la lourde porte blindée. Une fois à l’intérieur, ils attendirent en silence qu’elle se reverrouille. Dans cet espace confiné, Diane sentit, par-dessus l’odeur minérale et métallique, le parfum de l’infirmière chef debout à côté d’elle. Soudain, à travers la seconde porte, un long hurlement la fit tressaillir. Le cri mit longtemps à s’éteindre.

— Avec les sept pensionnaires de l’unité A, dit Xavier sans paraître avoir noté le hurlement, comme je vous l’ai dit, nous pratiquons une thérapie aversive d’un genre spécial. Une sorte de « dressage ». (C’était la deuxième fois qu’il employait ce mot et, à nouveau, Diane se raidit.) Je le répète, ces individus sont des sociopathes purs : pas de remords, pas d’empathie, pas d’espoir de guérison. En dehors de ce dressage, nous nous contentons d’une thérapie minimale, par exemple contrôler régulièrement le taux de sérotonine : un taux trop bas de sérotonine dans le sang est associé à l’impulsivité et à la violence. Pour le reste, il s’agit de ne jamais leur donner l’occasion de nuire. Ces monstres n’ont peur de rien. Ils savent qu’ils ne ressortiront jamais. Aucune menace, aucune autorité ne les atteint.

Un signal retentit et Xavier posa ses doigts manucurés sur la seconde porte blindée.

— Bienvenue en enfer, mademoiselle Berg. Mais pas ce soir. Non, pas ce soir, Lisa a raison. Ce soir, j’entre seul : Lisa va vous reconduire.

Servaz fixa le deuxième vigile :

— Donc, tu n’as rien entendu ?

— Non.

— À cause de la télé ?

— Ou de la radio, répondit l’homme. Quand on ne regarde pas la télé, on écoute la radio.

— À fond ?

— Assez fort, oui.

— Et vous avez regardé ou écouté quoi, cette nuit ?

Ce fut au tour du vigile de soupirer. Entre les gendarmes et ce flic, c’était la troisième fois qu’il répétait sa version des faits.

— Un match de foot : Marseille / Atlético Madrid.

— Et après le match, vous avez mis un DVD, c’est ça ?

— C’est ça.

La lumière du néon faisait briller son crâne. Ses cheveux étaient coupés ras, Servaz voyait une belle cicatrice au travers. Dès son entrée dans la pièce, instinctivement, il avait décidé de recourir au tutoiement. Avec ce genre d’individu, il fallait pénétrer d’emblée dans son espace vital, lui faire sentir qui tenait le manche.

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