Харлан Кобен - Ne le dis à personne...

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Ne le dis à personne...: краткое содержание, описание и аннотация

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Cela commence par une idylle. David est pédiatre, marié à Elizabeth qu’il connaît depuis l’enfance. Ils ont pris l’habitude de se rendre régulièrement en pèlerinage sur les rives du lac Charmaine, là où ils ont échangé leur premier baiser à l’âge de douze ans. Mais le jour où Elizabeth est assassinée par un serial killer, la vie de David bascule. Il a beau s’investir à fond dans son travail, il reste inconsolable. Jusqu’au jour où il reçoit d’un inconnu un e-mail, puis une séquence vidéo sur laquelle il reconnaît sa femme sans aucun doute possible, Elizabeth qui lui demande pardon. Pourtant elle est morte, son propre père officier de police a formellement identifié le corps huit ans auparavant. Une quête angoissante commence alors que de nouvelles victimes apparaissent.
Harlan Coben est le seul à avoir cumulé les trois prix les plus prestigieux récompensant le roman policier aux États-Unis.

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Tout l'épisode — depuis la main sur mon épaule jusqu'au redémarrage de la camionnette — n'a pas duré plus de cinq secondes.

Le Glock, ai-je pensé.

J'ai essayé de l'attraper, mais quelqu'un m'a sauté sur le dos. On m'a immobilisé les mains. J'ai entendu un déclic, et mon poignet droit s'est retrouvé menotte au plancher. Ils m'ont retourné, manquant me déboîter l'épaule. Ils étaient deux. Je les voyais maintenant. Deux hommes, blancs, âgés d'une trentaine d'années. Je les voyais clairement. Trop clairement. J'étais capable de les identifier, ils allaient s'en rendre compte.

Ça s'annonçait mal.

Ils ont menotte mon autre main, de sorte que je me suis retrouvé écartelé sur le plancher. Puis ils se sont assis sur mes jambes. J'étais enchaîné maintenant et totalement à leur merci.

— Qu'est-ce que vous voulez? ai-je demandé.

Personne n'a répondu. La camionnette a freiné brusquement au sortir d'un tournant. L'Asiatique baraqué est monté, et nous sommes repartis. Il s'est penché sur moi, me regardant avec une vague curiosité.

— Pourquoi étiez-vous dans le parc?

Sa voix m'a pris au dépourvu. Je m'attendais à un grognement, à quelque chose de menaçant, or il parlait doucement, d'un ton haut perché et enfantin à vous donner la chair de poule.

— Qui êtes-vous? ai-je questionné.

Il m'a frappé à l'estomac. Avec une force telle que ses jointures, j'en étais sûr, avaient raclé le plancher de la camionnette. J'ai tenté de me plier ou de me rouler en boule, mais les entraves et les hommes assis sur mes jambes ne m'en laissaient pas la possibilité. De l'air. Il me fallait de l'air. J'ai cru que j'allais vomir.

Tu seras suivi…

Les multiples précautions — les e-mails anonymes, les noms de code, les mises en garde — m'apparaissaient justifiées à présent. Elizabeth avait peur. Je n'avais pas encore toutes les réponses — loin de là —, néanmoins je comprenais enfin que ses messages sibyllins avaient été dictés par la peur. Peur qu'on la retrouve.

Que ces types-là la retrouvent.

Je suffoquais. Chaque cellule de mon corps réclamait de l'oxygène. Finalement, l'Asiatique a hoché la tête à l'adresse des deux autres hommes. Ils se sont levés, libérant mes jambes. Aussitôt, j'ai ramené les genoux sur la poitrine. Gigotant comme un épileptique, je me suis efforcé d'insuffler un peu d'air dans mes poumons. Au bout d'un moment, j'ai fini par reprendre mon souffle. Lentement, l'Asiatique s'est agenouillé à côté de moi. Je l'ai fixé droit dans les yeux. Enfin, j'ai essayé. Car son regard n'avait rien à voir avec celui d'un humain, ni même d'un animal. C'était un regard inanimé. Si une armoire métallique avait des yeux, elle ferait ce genre d'effet.

Néanmoins, je n'ai pas cillé.

Il était jeune, mon ravisseur — vingt, vingt-cinq ans à tout casser. Il a posé sa main à l'intérieur de mon bras, juste au-dessus du coude.

— Pourquoi étiez-vous dans le parc? a-t-il répété de sa voix chantante.

— J'aime bien ce parc, ai-je répondu.

Il a appuyé, fort. Avec deux doigts seulement. J'ai haleté. Les doigts ont traversé la chair jusqu'à un faisceau nerveux. Les yeux me sont sortis des orbites. Jamais je n'avais connu une douleur pareille. Tout le reste a cessé d'exister. Je me suis contorsionné tel un poisson agonisant au bout de l'hameçon. J'ai voulu donner des coups de pied, mais mes jambes sont retombées comme deux élastiques. Je n'arrivais plus à respirer.

Il ne lâchait pas prise.

J'attendais qu'il desserre les doigts, qu'il diminue un peu la pression. En vain. Je me suis mis à pousser de petits gémissements. Mais il continuait d'appuyer, avec une expression d'ennui.

La camionnette roulait toujours. J'ai tenté d'évacuer la douleur, de la fractionner au moins. Ça n'a pas marché. J'avais besoin de répit. Rien qu'une seconde. J'avais besoin qu'il me lâche, et lui restait de marbre, à me fixer de ses yeux vides. La pression montait dans ma tête. J'étais incapable de parler — même si j'avais voulu répondre à sa question, ma gorge était bloquée. Et il le savait.

Échapper à la douleur. C'était ma seule pensée. Comment faire pour échapper à la douleur? Tout mon être semblait converger vers ce faisceau de nerfs dans mon bras. Mon corps était en feu, la pression dans mon crâne ne cessait d'augmenter.

Juste avant que ma tête explose, il a brusquement relâché son emprise. J'ai haleté à nouveau, de soulagement cette fois. Mais ça n'a pas duré. Sa main a glissé le long de mon abdomen avant de s'arrêter.

— Pourquoi étiez-vous dans le parc?

J'ai essayé de réfléchir, de concocter un mensonge plausible. Il a pincé en profondeur, la douleur est revenue, encore plus forte, si tant est que ce soit possible. Son doigt m'a transpercé le foie à la façon d'une baïonnette. J'ai rué dans mes entraves. Ma bouche s'est ouverte dans un hurlement silencieux.

J'ai remué la tête d'avant en arrière. C'est là que j'ai aperçu la nuque du chauffeur. La camionnette s'était arrêtée, à un feu rouge probablement. Le conducteur regardait droit devant lui — la route, j'imagine. Ensuite, tout s'est passé très vite.

J'ai vu sa tête pivoter vers la vitre, comme s'il avait entendu un bruit. Trop tard. Il a reçu un coup sur un côté du crâne et s'est effondré tel un canard dans un stand de tir. Les portières avant se sont ouvertes.

— Les mains en l'air!

Des pistolets sont apparus. Deux. Visant le fond de la camionnette. L'Asiatique m'a lâché. Je suis retombé sur le dos, incapable de bouger.

Derrière les pistolets, deux visages familiers, qui ont failli m'arracher un cri de joie.

Tyrese et Brutus.

L'un des deux Blancs a esquissé un mouvement. Tyrese a tiré, sans autre préambule. La poitrine de l'homme a explosé. Il est tombé à la renverse, les yeux grands ouverts. Mort, aucun doute là-dessus. Devant, le chauffeur a gémi, revenant à lui. Brutus lui a mis un coup de coude en plein visage. On ne l'a plus entendu.

L'autre Blanc avait levé les mains. Mon tortionnaire, lui, n'avait pas bronché. Il assistait à la scène comme de loin, sans faire le moindre geste. Tyrese gardait son arme pointée droit sur lui.

— Détachez-le, a-t-il ordonné.

Le Blanc a regardé l'Asiatique. Ce dernier a acquiescé de la tête. L'autre m'a détaché. J'ai essayé de m'asseoir. C'était comme si quelque chose à l'intérieur de moi avait volé en mille morceaux et que les éclats s'enfonçaient dans les tissus.

— Ça va? a demandé Tyrese.

J'ai réussi à hocher la tête.

— Je les refroidis, ces deux-là?

Je me suis tourné vers le Blanc qui respirait encore.

— Qui vous a engagés?

Ses yeux ont pivoté vers le jeune Asiatique. J'ai fait pareil.

— Qui vous a engagés? ai-je répété.

L'Asiatique a fini par sourire, mais son regard n'a pas changé. Puis, une fois encore, tout s'est passé trop vite.

Je n'ai pas vu partir sa main, mais je l'ai sentie qui me saisissait par la peau du cou. Il m'a projeté sans effort sur Tyrese. Je me suis retrouvé dans les airs, gigotant comme si ça pouvait me ralentir. Tyrese m'a vu arriver, mais sans pouvoir s'écarter, et j'ai atterri sur lui. J'ai eu beau essayer de me dégager rapidement, le temps de nous relever, l'Asiatique avait sauté par la porte latérale de la camionnette.

Il avait disparu.

— Putain de Bruce Lee gonflé aux stéroïdes, a grogné Tyrese.

J'ai acquiescé.

Le chauffeur a bougé de nouveau. Brutus a levé le poing, mais Tyrese l'a arrêté.

— Ils savent que dalle, ces deux-là, m'a-t-il dit.

— Je sais.

— On peut les flinguer ou les laisser partir.

D'une façon ou d'une autre, ça n'avait pas l'air de l'émouvoir.

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