Харлан Кобен - Ne le dis à personne...

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Ne le dis à personne...: краткое содержание, описание и аннотация

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Cela commence par une idylle. David est pédiatre, marié à Elizabeth qu’il connaît depuis l’enfance. Ils ont pris l’habitude de se rendre régulièrement en pèlerinage sur les rives du lac Charmaine, là où ils ont échangé leur premier baiser à l’âge de douze ans. Mais le jour où Elizabeth est assassinée par un serial killer, la vie de David bascule. Il a beau s’investir à fond dans son travail, il reste inconsolable. Jusqu’au jour où il reçoit d’un inconnu un e-mail, puis une séquence vidéo sur laquelle il reconnaît sa femme sans aucun doute possible, Elizabeth qui lui demande pardon. Pourtant elle est morte, son propre père officier de police a formellement identifié le corps huit ans auparavant. Une quête angoissante commence alors que de nouvelles victimes apparaissent.
Harlan Coben est le seul à avoir cumulé les trois prix les plus prestigieux récompensant le roman policier aux États-Unis.

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Je louvoyais entre les blocs d'immeubles comme si cela pouvait tromper la police. Je ne me retournais pas pour voir s'ils étaient à mes trousses. Je savais que oui. Au son des sirènes et du grésillement de la radio.

Aucune chance de leur échapper.

J'enfilais des rues où je ne me serais même pas aventuré en voiture. J'ai sauté par-dessus une clôture et galopé à travers les hautes herbes de ce qui avait dû être une aire de jeux. Les gens parlaient de la hausse du prix de l'immobilier dans Manhattan. Ici, non loin de Harlem River Drive, il y avait des parcelles de terrain jonchées de verre brisé, de carcasses rouillées de balançoires, de cages à poules et de voitures.

Au pied d'une barre de logements sociaux, un groupe d'adolescents noirs, tout frime et vêtements coordonnés, m'ont lorgné comme si j'étais un morceau de choix. Ils étaient sur le point de faire quelque chose — j'ignore quoi — quand ils se sont rendu compte que j'étais poursuivi par la police.

Alors ils ont entrepris de m'encourager.

— Vas-y, mec, fonce!

J'ai en quelque sorte hoché la tête en passant comme une flèche devant eux, marathonien reconnaissant à la foule de son soutien. L'un d'eux a hurlé:

— Diallo!

J'ai continué à courir; naturellement, je savais qui était Amadou Diallo. Tout le monde le savait à New York. Il avait été abattu de quarante et une balles par des policiers alors qu'il n'était pas armé. L'espace d'un instant, j'ai cru à une sorte d'avertissement, et que la police risquait de me tirer dessus.

Mais je n'y étais pas du tout.

Dans l'affaire Amadou Diallo, la défense avait plaidé que quand Diallo avait voulu sortir son portefeuille, les policiers avaient cru que c'était une arme. Depuis, en guise de protestation, les gens plongeaient la main dans leur poche, attrapaient leur portefeuille et criaient: « Diallo! » Les gardiens de la paix disaient que quand quelqu'un esquissait ce geste, ils éprouvaient chaque fois une bouffée d'angoisse.

Mes nouveaux alliés — ils devaient me prendre pour un meurtrier — ont donc brandi leurs portefeuilles. Les deux flics sur mes talons ont hésité. Suffisant pour me donner de l'avance.

Pour faire quoi?

J'avais la gorge en feu. C'était le trop-plein d'air. Mes baskets, j'avais l'impression qu'elles étaient en plomb. Je devenais paresseux. Mon pied s'est accroché, j'ai trébuché, perdu l'équilibre et dérapé sur le bitume, m'écorchant les paumes, le visage et les genoux.

J'ai réussi à me relever, mais mes jambes flageolaient.

Ils se rapprochaient.

Ma chemise était collée par la sueur. Mes oreilles sifflaient. J'ai toujours eu horreur de courir. Les joggeurs nouvellement convertis vous décrivent l'extase que leur procure la course, le nirvana qui les fait planer. Soit. Moi, je reste fermement convaincu que — tout comme dans l'autoasphyxie — la jouissance provient plus du manque d'oxygénation du cerveau que d'une quelconque production d'endorphines.

Croyez-moi, ce n'était pas jouissif du tout.

Fatigué. J'étais fatigué. Je ne pouvais pas continuer à courir éternellement. J'ai jeté un coup d'œil en arrière. Pas de flics. La rue était déserte. J'ai poussé une porte. Rien à faire. Une autre. La radio s'est remise à grésiller. J'ai détalé. Au bout du bloc, j'ai repéré une porte de cave légèrement entrouverte. Rouillée également. Tout était rouillé par ici.

Me baissant, j'ai tiré la poignée métallique. La porte a cédé avec un grincement sinistre. J'ai scruté l'obscurité à mes pieds.

Un flic a crié:

— Coupe par l'autre côté!

Je n'ai pas pris la peine de me retourner. Rapidement, je suis descendu dans le trou. J'ai trouvé la première marche. Branlante. Du bout du pied, j'ai cherché la deuxième. Il n'y en avait pas.

Une seconde, je suis resté suspendu dans le vide, comme le Coyote quand il franchit en courant le bord de la falaise avant de plonger dans le gouffre.

J'ai dû tomber de trois mètres, pas plus, mais la chute m'a paru interminable. J'ai agité les bras, sans effet. Mon corps a atterri sur le ciment, et sous l'impact mes dents se sont entrechoquées.

J'étais allongé sur le dos, regardant vers le haut. La porte a claqué au-dessus de moi. Tant mieux en un sens, sauf que je me trouvais maintenant dans un noir quasi absolu. Brièvement, j'ai passé mon anatomie en revue, le médecin en moi se livrant à un examen interne. J'avais mal partout.

À nouveau, j'ai entendu les flics. Les sirènes ne faiblissaient pas, ou peut-être que le tintamarre continuait à résonner dans mes oreilles. Il y avait des voix, beaucoup de voix. Et la radio qui grésillait non-stop.

Fait comme un rat.

J'ai roulé sur le côté. Ma main droite s'est posée sur le sol, rouvrant les coupures dans ma paume, et mon corps a commencé à se redresser. La tête était à la traîne; elle a protesté bruyamment quand je me suis remis debout. J'ai failli tomber une fois de plus.

Et maintenant?

Devais-je me cacher ici? Non, ça ne marcherait pas. Ils finiraient par fouiller tous les immeubles. Je serais pris. De toute façon, je n'avais pas fui pour me terrer dans une cave pourrie. J'avais fui afin de pouvoir être à l'heure à mon rendez-vous avec Elizabeth à Washington Square.

Il fallait que je bouge.

Mais comment?

Mes yeux s'accommodaient à l'obscurité, suffisamment en tout cas pour distinguer des formes sombres. Des cartons entassés en vrac. Des piles de tapis, quelques tabourets de bar, un miroir brisé. Apercevant mon reflet dans la glace, j'ai presque fait un bond en arrière. J'avais une entaille sur le front. Mon pantalon était déchiré aux genoux. Ma chemise était en lambeaux, on aurait dit l'Incroyable Hulk. J'étais barbouillé de suie, un vrai ramoneur.

Où aller?

Un escalier. Il devait y avoir un escalier quelque part. J'ai avancé à tâtons, dans une sorte de danse spasmodique, ma jambe gauche me guidant à la manière d'une canne blanche. Du verre brisé a crissé sous mon pied. J'ai continué.

J'ai entendu comme un grommellement, et une pile de tapis géante s'est dressée sur mon chemin. Quelque chose ressemblant à une main d'outre-tombe s'est tendu dans ma direction. J'ai réprimé un cri.

— Himmler aime les steaks de thon! a-t-on hurlé.

L'homme — on voyait à présent que c'était sans conteste un homme — a entrepris de se relever. C'était un grand Noir avec une barbe si blanche et si cotonneuse qu'on l'aurait cru en train de manger une brebis.

— Tu m'entends? Tu entends ce que je te dis?

Il a fait un pas vers moi. J'ai eu un mouvement de recul.

— Himmler! Il aime les steaks de thon!

Le barbu était manifestement contrarié. Il a brandi le poing dans ma direction. Je me suis écarté sans réfléchir. Son poing s'est propulsé en avant avec tant de force — et peut-être d'alcool — qu'il a perdu l'équilibre. Il s'est étalé à plat ventre. Je n'ai pas demandé mon reste. J'ai trouvé l'escalier et l'ai monté quatre à quatre.

La porte était fermée à clé.

— Himmler!

Il faisait du bruit, beaucoup trop de bruit. J'ai poussé sur la porte. Rien à faire.

— Tu m'entends? Tu entends ce que je te dis?

J'ai perçu un grincement. Je me suis retourné pour voir une chose qui m'a glacé le sang.

La lumière du jour.

Quelqu'un avait ouvert la porte donnant sur la rue.

— Qui est là?

Une voix autoritaire. Le faisceau d'une torche s'est mis à danser sur le sol. Il a atteint le barbu.

— Himmler aime les steaks de thon!

— C'est toi, le vieux, qui es en train de brailler?

— Tu m'entends?

J'ai calé mon épaule contre la porte, pesant de tout mon poids. Le montant a commencé à craquer. L'image d'Elizabeth a surgi devant mes yeux — celle de l'ordinateur —, le bras levé, le regard qui me faisait signe. J'ai poussé un peu plus fort.

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