Pierre Lemaitre - Travail soigné

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Travail soigné: краткое содержание, описание и аннотация

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Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhœven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhœven ».
Policier atypique, le commandant Verhœven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art…
Prix Cognac, 2006.

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— Vous devrez signer une déposition, bien sûr, lui expliqua Louis, comme s’il parlait à un enfant, vous pourriez être aussi amené à comparaître, alors…

Camille l’interrompit.

— Alors, vous ne touchez à rien. Ni à vos livres, ni à quoi que ce soit. Avec le fisc, vous vous débrouillerez tout seul. Pour le moment nous avons deux filles coupées en morceaux. Alors, maintenant, même pour vous, c’est ça l’essentiel.

Cottet avait le regard perdu, comme s’il cherchait à mesurer des conséquences qu’il pressentait catastrophiques, et sa cravate bariolée jurait tout à coup comme une lavallière sur la poitrine d’un condamné à mort.

— Vous avez des photographies, des plans ? demanda Camille.

— Nous avons réalisé une très belle plaquette de présentation… commença Cottet avec un large sourire de cadre commercial, mais il se rendit compte de l’incongruité de sa satisfaction et relégua aussitôt son sourire dans les pertes et profits.

— Faites-moi parvenir tout ça au plus tôt, dit Camille en tendant sa carte.

Cottet la prit comme s’il craignait les brûlures.

En redescendant, Louis évoqua brièvement les « avantages » de la standardiste. Camille répondit qu’il n’avait rien remarqué.

7

Même avec deux équipes, l’Identité devrait passer une grande partie de la journée sur place. Le ballet inévitable des voitures, des motos et des camionnettes provoqua un premier attroupement en fin de matinée. C’était à se demander comment des gens avaient eu l’idée de venir jusque-là. Ça ressemblait à la montée des morts vivants dans un film de série B. La presse fut sur place une demi-heure plus tard. Evidemment pas de photos de l’intérieur, évidemment pas de déclaration, mais avec les premières fuites, sur le coup de 14 heures, le sentiment qu’il valait mieux dire quelque chose que laisser la presse livrée à elle-même. De son portable, Camille appela Le Guen et lui fit part de son inquiétude.

— Ici aussi, ça fait déjà du bruit… lâcha Le Guen.

Camille sortit de l’appartement avec une seule ambition : en dire le moins possible.

Pas tant de monde que ça, quelques dizaines de badauds, une petite dizaine de reporters et au premier coup d’œil aucune pointure, que des pigistes et des bouche-trous, l’occasion inespérée de désamorcer la situation et de gagner quelques jours précieux.

Camille avait deux bonnes raisons d’être connu et reconnu. Son savoir-faire lui avait apporté une solide réputation que son mètre quarante-cinq avait transformée en une petite notoriété. Quoiqu’il soit difficile à cadrer dans l’objectif, les journalistes se pressaient volontiers pour interroger ce petit homme à la voix sèche et tranchante. Ils le trouvaient peu loquace mais « carré ».

En certaines occasions, mince avantage au regard des inconvénients, son physique lui avait servi. À peine entrevu, on ne l’oubliait pas. Il avait déjà refusé plusieurs émissions de télévision, se sachant invité dans l’espoir de l’entendre prononcer la tirade délicieusement émotionnelle de celui qui a « magnifiquement surmonté le handicap ». Visiblement les animateurs salivaient en imaginant un reportage d’accroché montrant Camille dans sa voiture d’handicapé, toutes les commandes au volant mais gyrophare sur le toit. Camille ne voulait pas de tout ça et pas seulement parce qu’il détestait conduire. Sa hiérarchie lui en avait su gré. Une fois pourtant, une seule, il avait hésité. Un jour d’orage sombre. Avec de la colère. Un jour sans doute, où il avait fallu faire un trop long trajet en métro, sous des regards fuyants ou goguenards. On lui avait proposé une intervention sur France 3. Après le pathos habituel sur la prétendue mission d’intérêt public qu’il se devait d’incarner, son interlocuteur lui avait fait comprendre à mots couverts qu’il n’y perdrait pas, s’imaginant sans doute que le désir de célébrité taraudait la terre entière. Non, c’était le jour où il s’était cassé la gueule dans la baignoire. Jour de poisse pour les nains. Il avait dit d’accord, la hiérarchie avait fait semblant de consentir de bon cœur.

8

En arrivant aux studios, passablement déprimé de céder à ce qui n’était même plus une tentation, il avait dû emprunter l’ascenseur. La femme qui l’y avait rejoint, des bobines et des papiers plein les bras, lui avait demandé à quel étage il allait. Camille avait désigné, avec un regard fataliste, le bouton du quinzième, perché à une hauteur vertigineuse. Elle avait fait un très joli sourire mais, dans son effort pour atteindre le bouton, avait aussitôt lâché les bobines. Lorsque l’ascenseur était arrivé à destination, ils étaient encore à quatre pattes à ramasser les boîtiers ouverts et rassembler les papiers. Elle l’avait remercié.

— Quand je pose du papier peint, c’est pareil, l’avait rassuré Camille. Ça vire tout de suite au cauchemar…

La femme avait ri. Elle avait un beau rire.

Il avait épousé Irène six mois plus tard.

Les journalistes étaient pressés.

Il lâcha :

— Deux victimes.

— Qui ?

— On n’en sait rien. Des femmes. Jeunes…

— Quel âge ?

— Dans les vingt-cinq ans. C’est tout ce qu’on peut dire pour l’instant.

— Les corps sortent quand ? demanda un photographe.

— Ça va venir, on est un peu en retard. Des problèmes techniques…

Un trou dans les questions, la bonne occasion pour s’engouffrer :

— On ne dira pas grand-chose maintenant mais honnêtement rien de très exceptionnel. Nous n’avons pas beaucoup d’éléments, voilà tout. On devrait faire le point demain soir. D’ici là, il vaudrait mieux laisser les gars du labo travailler…

— Et qu’est-ce qu’on dit ? demanda un jeune gars blond au regard d’alcoolique.

— On dit : deux femmes, on ne sait pas encore qui. On dit : tuées, il y a un jour ou deux, on ne sait pas par qui et on ne sait pas encore ni comment ni pourquoi.

— C’est mince !

— C’est ce que j’essaie de vous expliquer.

On pouvait difficilement en dire moins. Il y eut un instant de perplexité dans les rangs.

9

Et arriva, à cet instant précis, ce que Camille désirait le moins. La camionnette de l’Identité avait reculé mais n’avait pu s’approcher suffisamment de l’entrée du loft à cause d’une jardinière en béton plantée là pour une raison très mystérieuse. Le chauffeur était alors descendu pour ouvrir largement les deux portes arrière et, dans la seconde qui suivit, deux autres types de l’Identité étaient sortis l’un derrière l’autre. L’attention, jusqu’alors distraite des reporters, céda soudain à un intérêt passionné lorsque la porte du loft laissa clairement apparaître un mur du salon couvert d’une immense gerbe de sang, jeté à la diable comme sur une toile de Pollock. Comme si cette vision avait encore besoin d’une confirmation, les deux types de l’Identité commencèrent à charger consciencieusement dans la camionnette des sacs plastique soigneusement fermés avec les étiquettes de l’Institut médico-légal.

Or, les journalistes sont un peu comme des employés de pompes funèbres, ils vous estiment la longueur d’un corps au premier coup d’œil. Et en voyant sortir les sacs, tout le monde devina que tout ça était en morceaux.

— Merde ! lâcha le chœur des reporters.

Le temps pour le cordon de sécurité d’élargir le périmètre de sécurité, les photographes avaient mitraillé la première sortie. La petite meute se scinda spontanément en deux comme une cellule de cancer, les uns mitraillant la camionnette en hurlant : « Par ici ! » pour attirer le regard des macabres déménageurs et leur faire marquer un temps d’arrêt, les autres empoignant leurs téléphones portables pour appeler du renfort.

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