Pierre Lemaitre - Travail soigné

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Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhœven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhœven ».
Policier atypique, le commandant Verhœven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art…
Prix Cognac, 2006.

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Armand fit un signe d’assentiment mais son œil reluquait la petite boîte de cigares de Louis. Il lui tapait son premier cigare de la journée lorsque Bergeret sortit les rejoindre.

— Il faudra du temps.

Puis il tourna les talons. Bergeret avait commencé sa carrière dans l’armée. Style direct.

— Jean ! appela Camille.

Bergeret se retourna. Beau visage obtus, l’air de qui sait camper sur ses positions et s’arc-bouter sur l’absurdité du monde.

— Priorité absolue, dit Camille. Deux jours.

— Sûrement, tiens ! lâcha l’autre en lui tournant résolument le dos.

Camille se retourna vers Louis et fit un geste résigné.

— Des fois, ça marche…

6

Le loft de la rue Félix-Faure avait été aménagé par une société spécialisée en investissement immobilier, la SOGEFI.

11 h 30, quai de Valmy. Bel immeuble, en face du canal, avec de la moquette marbrée partout, du verre partout et une hôtesse avec des seins partout. La carte de la PJ, un rien d’affolement, puis l’ascenseur, re-moquette marbrée (couleurs inversées), la porte à double battant d’un bureau immense, une gueule d’empeigne du nom de Cottet, asseyez-vous, sûr de soi, vous êtes sur mon territoire, en quoi puis-je vous rendre service mais je n’ai pas beaucoup de temps à vous consacrer.

En fait, Cottet ressemblait à un château de cartes. Il était de ces hommes qu’un rien peut ébranler. Grand, il donnait l’impression d’habiter une carcasse d’emprunt. Il était visiblement habillé par sa femme qui avait son idée sur le bonhomme et pas la meilleure. Elle l’imaginait en chef d’entreprise dominateur (costume gris clair), décideur (chemise à fines rayures bleues) et pressé (chaussures italiennes à bouts pointus) mais concédait qu’il n’était, somme toute, qu’un cadre moyen un rien m’as-tu-vu (cravate voyante) et passablement vulgaire (chevalière en or et boutons de manchettes assortis). Lorsqu’il vit Camille débarquer dans son bureau, il échoua lamentablement à son examen de passage en haussant les sourcils d’un air de surprise, se reprit et fit comme si de rien n’était. La plus mauvaise solution, selon Camille, qui les connaissait toutes.

Cottet était de ceux qui voient la vie comme une affaire sérieuse. Il y avait les affaires dont il pouvait dire « c’est du billard », celles qu’il déclarait « épineuses » et enfin les « sales affaires ». À la simple vue du visage de Camille, il comprit que la circonstance présente allait échapper à ses catégories.

C’est souvent Louis, dans ces cas-là, qui prenait l’initiative. Louis était patient. Louis était très pédagogue parfois.

— Nous avons besoin de savoir par qui et dans quelles conditions cet appartement a été occupé. Et c’est assez urgent, évidemment.

— Évidemment. De quel appartement s’agit-il ?

— 17 rue Félix-Faure, à Courbevoie.

Cottet pâlit.

— Ah…

Puis le silence. Cottet regardait son sous-main comme un poisson, l’air atterré.

— M. Cottet, reprit alors Louis de son ton le plus calme et le plus appliqué, je crois qu’il vaudrait mieux, pour vous et pour votre société, nous expliquer tout cela, très tranquillement et très complètement… Prenez votre temps.

— Oui, bien sûr, répondit Cottet.

Puis il leva vers eux un regard de naufragé.

— Cette affaire ne s’est pas passée… comment dire… d’une manière tout à fait habituelle, voyez-vous… Pas très bien, non, répondit Louis.

— Nous avons été contactés en avril dernier. La personne…

— Qui ?

Cottet leva les yeux vers Camille, son regard sembla se perdre un instant par la fenêtre pour y chercher une aide, un réconfort.

— Haynal. Il s’appelait Haynal. Jean. Je crois…

— Vous croyez ?

— C’est ça, Jean Haynal. Il s’intéressait à ce loft de Courbevoie. Pour tout vous dire, poursuivit Cottet en reprenant de l’assurance, ce programme n’est pas très facile à rentabiliser… Nous avons beaucoup investi et sur l’ensemble de la friche industrielle où nous avons déjà aménagé quatre programmes individuels, les résultats ne sont pas encore très convaincants. Oh, rien d’alarmant non plus, mais…

Ses circonlocutions agaçaient Camille.

— En clair, vous en avez vendu combien ? coupa-t-il.

— Aucun.

Cottet le regardait fixement comme si ce mot « aucun » revenait, pour lui, à une condamnation à mort. Camille aurait parié que cette aventure immobilière les avait mis, lui et son entreprise, dans une situation très, très embarrassante.

— Je vous en prie… l’encouragea Louis, poursuivez…

— Ce monsieur ne désirait pas acheter, il voulait louer pour une durée de trois mois. Il disait représenter une entreprise de production cinématographique. J’ai refusé. C’est une chose que nous ne faisons pas. Trop de risques quant au recouvrement, trop de frais et pour trop peu de temps, vous comprenez. Et puis notre métier, c’est de vendre des programmes, pas de jouer les agences immobilières.

Cottet avait lâché cela d’un ton méprisant qui en disait long sur la difficulté de la situation qui l’avait contraint à se transformer lui-même en agent immobilier.

— Je comprends, dit Louis.

— Mais nous sommes soumis à la loi de la réalité, n’est-ce pas, ajouta-t-il comme si ce trait d’esprit montrait qu’il avait aussi de la culture. Et ce monsieur…

— Payait en liquide ? demanda Louis.

— Oui, en liquide, et…

— Et il était prêt à payer cher, ajouta Camille.

— Trois fois le prix du marché.

— Comment était cet homme ?

— Je ne sais pas, dit Cottet, je ne l’ai eu qu’au téléphone.

— Sa voix ? demanda Louis.

— Voix claire.

— Et ensuite ?

— Il a demandé à visiter le loft. Il voulait faire des photos. Nous sommes convenus d’un rendez-vous. C’est moi qui suis allé sur place. Là, j’aurais dû me douter…

— De quoi ? demanda Louis.

— Le photographe… Il n’avait pas l’air, comment dire… très professionnel. Il est venu avec une sorte de Polaroid. Il posait chaque photo qu’il faisait par terre, les unes à côté des autres, bien rangées, comme s’il craignait de les mélanger. Il consultait un papier avant chaque prise de vue, comme s’il suivait des instructions sans les comprendre. Je me suis dit que ce type était photographe comme moi je suis…

— Agent immobilier ? risqua Camille.

— Si vous voulez, dit Cottet en le fusillant du regard.

— Et vous pourriez le décrire ? reprit Louis pour assurer une diversion.

— Vaguement. Je ne suis pas resté longtemps sur place. Je n’avais rien à y faire, et perdre deux heures dans un local vide pour regarder un type prendre des photos… Je lui ai ouvert, je l’ai regardé un peu travailler et je suis parti. Quand il a eu terminé, il a remis les clés dans la boîte aux lettres, c’était un double, ça pouvait attendre.

— Comment était-il ?

— Moyen…

— C’est-à-dire ? insista Louis.

— Moyen ! s’emporta Cottet. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise, moi : taille moyenne… âge moyen… moyen, quoi !

Suivit alors un silence pendant lequel chacun des trois hommes sembla méditer sur la désespérante moyenne du monde.

— Et le fait que ce photographe soit si peu professionnel, demanda Camille, vous a semblé une garantie de plus, n’est-ce pas ?

— Oui, je l’avoue, répondit Cottet. C’était payé en espèces, pas de contrat et je pensais qu’un film… enfin, pour… ce genre de film, nous n’aurions pas de problème avec le locataire.

Camille se leva le premier. Cottet les raccompagna jusqu’à l’ascenseur.

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