Pierre Lemaitre - Travail soigné

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Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhœven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhœven ».
Policier atypique, le commandant Verhœven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art…
Prix Cognac, 2006.

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Juste avant de s’endormir Camille eut le temps d’émettre un dernier doute :

— Je suis vraiment fatigué.

Mardi 8 avril 2003

1

Dans le métro, il avait lu la presse. Sa crainte, autant dire — comme chez tous les pessimistes — son diagnostic, s’était confirmée. La presse avait déjà appris le rapprochement établi avec l’affaire de Tremblay-en-France. La rapidité avec laquelle ce genre d’information parvenait aux journaux était aussi fulgurante que logique. Des pigistes étaient appointés pour faire le tour des commissariats et il était notoire que bien des policiers servaient de gardiens de phare à certaines rédactions. Camille prit tout de même le temps de réfléchir un instant sur le circuit qu’avait suivi cette information depuis la fin d’après-midi de la veille mais la tâche était réellement impossible. Le fait, lui, était là. Les journaux annonçaient que la police avait effectué un rapprochement significatif entre le meurtre de Courbevoie, sur lequel ils ne disposaient que d’informations très partielles, et celui de Tremblay sur lequel, en revanche, ils disposaient tous de dossiers très substantiels. Les manchettes débordaient de sensation, les titreurs s’en donnant visiblement à cœur joie avec « L’éventreur de la petite couronne », « Le boucher de Tremblay récidive à Courbevoie » ou « Après Tremblay, le carnage de Courbevoie ».

Il entra dans l’Institut et se dirigea vers la salle qui lui avait été indiquée.

Maleval, dans son simplisme parfois fécond, considérait que le monde était divisé en deux catégories distinctes, les cow-boys et les Indiens, manière de moderniser, sur un mode primaire, la distinction traditionnelle qu’à la hache, nombre de gens opèrent entre les introvertis et les extravertis. Le docteur N’Guy en et Camille étaient des Indiens tous les deux, silencieux, patients, observateurs et attentifs. Ils n’avaient jamais eu besoin de prononcer beaucoup de mots et se comprenaient facilement du regard.

Peut-être y avait-il entre le fils de réfugié vietnamien et le policier miniature une solidarité secrète forgée dans l’adversité.

La mère d’Éveline Rouvray, elle, avait l’air d’une provinciale en visite à la capitale. Toute fagotée dans des vêtements qui auraient été vaguement à sa taille. Il la trouva tout de suite plus petite que la veille. La douleur sans doute. Elle sentait l’alcool.

— Ça ne sera pas long, dit Camille.

Ils entrèrent dans la salle. Sur la table était maintenant posée une forme qui pouvait vaguement rappeler un corps entier. Le tout était recouvert avec soin. Camille aida la femme à s’avancer jusque-là et fit un signe au type à la blouse qui découvrit soigneusement la tête sans aller trop loin, sans dépasser le cou après quoi il n’y avait plus rien.

La femme regarda sans comprendre. Son regard ne disait rien. La tête posée sur la table était comme un objet factice pour le théâtre avec la mort en dedans. Cette tête ne ressemblait à rien ni à personne et la femme dit oui, rien d’autre que oui, hébétée. Et il fallut la retenir avant qu’elle s’effondre.

2

Dans le couloir, un homme attendait.

Camille, comme tout un chacun, jaugeait les hommes selon sa mesure propre. Pour lui, celui-ci n’était pas trop grand, 1,70 m peut-être. Ce qui le frappa d’emblée, ce fut son regard. Cet homme était d’abord un regard. Il pouvait avoir une cinquantaine d’années, le genre qui prend soin de sa personne, qui respecte une hygiène de vie, et court vingt-cinq kilomètres le dimanche matin hiver comme été. Le genre vigilant. Bien habillé, sans recherche excessive, il tenait sobrement à la main une sacoche en cuir clair et attendait avec patience.

— Docteur Édouard Crest, annonça-t-il en tendant la main. Je suis commis par le juge Deschamps.

— Merci d’être venu aussi vite, dit Camille en lui serrant la main. J’ai demandé votre présence parce que nous avons besoin d’un profil de ces types, de leurs motivations possibles… Je vous ai fait copie des premiers rapports, ajouta-t-il en lui tendant une chemise cartonnée. Camille le regarda plus attentivement pendant qu’il parcourait à la hâte les premiers feuillets. « Bel homme », se dit-il et sa pensée le conduisit à Irène, inexplicablement. Une jalousie fugitive le visita, qu’il chassa aussitôt.

— Délai ? demanda-t-il.

— Je vous dirai ça après l’autopsie, répondit Crest, en fonction des éléments que je pourrai recueillir.

3

Au premier coup d’œil, Camille sentit ce que la circonstance aurait de différent. Une chose avait été de regarder l’abominable tête — où ce qui en avait été fait — d’Évelyne Rouvray. Autre chose était de pratiquer une autopsie qui ressemblait davantage à un puzzle macabre.

D’habitude, les corps extraits des caissons réfrigérés évoquaient une détresse terrible mais la détresse elle-même avait quelque chose de vivant. Pour souffrir, il faut vivre. Mais cette fois, le corps semblait s’être dissous. Il arrivait simplement par paquets, comme des morceaux de thon à la pesée d’un marché maritime.

Dans la salle d’autopsie, sur les tables en inox, sous les protections, on distinguait des masses un peu vagues, de différentes tailles. Tout n’était pas encore sorti, mais il était déjà difficile d’imaginer que ces morceaux avaient pu faire un ou deux corps. En regardant un étal de boucher, il ne vient à personne l’idée de recomposer mentalement l’animal entier.

Les docteurs Crest et N’Guyen se serrèrent la main comme ils auraient fait à un congrès. Le représentant de la folie salua dignement celui de l’atrocité.

N’Guyen chaussa ensuite ses lunettes, s’assura du fonctionnement de son magnétophone et choisit de commencer par un ventre.

— Nous sommes en présence d’une femme de type européen âgée d’environ…

4

Philippe Buisson n’était peut-être pas le meilleur mais il était parmi les plus accrocheurs. Le message : « Le commandant Verhœven ne souhaite pas parler à la presse à ce stade de l’enquête » ne provoquait chez lui aucun émoi.

— Je ne lui demande pas une déclaration. Je veux seulement m’entretenir avec lui quelques instants.

Il avait commencé à appeler la veille en fin de journée.

Il avait remis ça à la première heure de la matinée. À 11 heures, le standard faisait part à Camille de son treizième appel. Agacé, le standard.

Buisson n’était pas une star. Il lui manquait l’essentiel pour être un grand journaliste mais il était un bon journaliste parce que sa redoutable intuition était exactement circonscrite à son domaine de compétence. Conscient sans doute de ses limites et de ses qualités, Buisson avait choisi le fait divers et cette option s’était avérée judicieuse. Il n’était évidemment pas un homme à style mais sa plume était efficace. Il avait gagné sa notoriété en couvrant quelques affaires spectaculaires pour lesquelles il avait su ramener à la surface quelques éléments nouveaux. Un peu de nouveauté et beaucoup d’effet. Buisson, journaliste sans génie, avait exploité le cocktail classique avec application. Restait la chance qui, paraît-il, sert aveuglément les héros et les crapules.

Buisson était tombé sur l’affaire de Tremblay et, le premier peut-être, avait compris ce qu’il y avait à y gagner : beaucoup de lecteurs. Il avait couvert ce fait divers du début à la fin. Aussi, le voir apparaître dans l’enquête de Courbevoie à l’heure où les deux affaires se croisaient ne constituait évidemment pas une surprise.

En sortant du métro, Camille le reconnut tout de suite. Un grand type, la trentaine à la mode. Belle voix dont il abusait un peu. Trop de charme. Retors. Intelligent.

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