Pierre Lemaitre - Rosy & John

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« La bombe a convenablement fonctionné ; sur ce plan, il a tout lieu d’être satisfait. Les rescapés tentent déjà de secourir les victimes restées au sol. Jean s’engouffre dans le métro. Lui ne va secourir personne. Il est le poseur de bombes. » Jean Garnier n’a plus rien à perdre dans la vie : sa mère est en prison, sa petite amie a été tuée et il n’a plus de travail. Face à ce jeune paumé, Camille Verhœven doit agir avec plus de finesse que jamais : Jean est-il une vraie menace pour le pays tout entier, ou juste un loser atteint de la folie des grandeurs ?
La version originale de cette histoire est un feuilleton numérique publié par
en octobre 2012 sous le titre
.

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— Jean !

Il a sursauté. L’air d’y tenir, à cette précision. Camille, sceptique, plisse les yeux sur la carte d’identité, comme s’il déchiffrait une langue étrangère :

— Désolé, moi, je lis « John ».

Le garçon le regarde en face.

— Bon, d’accord, concède Camille, ça s’écrit John, mais ça se prononce Jean. Et donc, Jean (Camille appuie sur la syllabe), c’est vous qui avez posé une bombe rue Joseph-Merlin.

Puis il croise les bras.

— Expliquez-moi ça.

— Pendant les travaux, dit Jean. J’ai mis la bombe avant qu’ils referment.

Camille reste sans réaction. Dans ce genre de situation, les suspects parlent, se coupent et se recoupent, se contredisent, une fois sur deux, ils se délitent d’eux-mêmes, le plus sûr, c’est de les laisser faire.

— L’obus, précise Jean. Je l’ai posé de nuit.

Camille se contente de lever un sourcil sceptique. Jean (ou John) a une voix grave qui fléchit après quelques mots, comme s’il mettait des points partout, qu’il faisait des phrases rudimentaires, verbe sujet complément.

— Ils faisaient des travaux de canalisation. La chaussée est restée ouverte pendant plusieurs jours. Ils avaient mis une barrière de sécurité. Pour que les gens ne risquent pas de tomber dans le trou. J’y suis allé de nuit, j’ai posé une bâche sur la tranchée, je suis descendu et après j’ai travaillé sous la bâche. J’ai creusé la paroi de la tranchée. J’ai posé l’obus, à cinquante centimètres en dessous du trottoir, j’ai mis un détonateur, un réveil, j’ai programmé et après j’ai rebouché.

Avec lui, pas de mystère. Au contraire, il veut s’expliquer, il suffit de demander.

Louis est derrière son écran. D’un regard à Camille, il confirme : le mois dernier, on a effectivement changé des conduites d’eau, rue Joseph-Merlin.

— Et pourquoi vous avez fait ça ? demande Camille. Qu’est-ce que vous voulez ?

Mais Jean ne répond pas aux questions. Il dit tout, mais dans son ordre personnel, il faut que les choses se déroulent comme il les a imaginées. Il est très appliqué.

— Des obus… J’en ai mis sept. Il en reste six. Une explosion par jour. C’est prévu comme ça.

— Mais… répète Camille abasourdi, vous voulez quoi ?

Jean veut qu’on les libère, sa mère (qui est en préventive) et lui (qui va être placé en garde à vue).

— Une procédure du genre « protection des témoins », précise-t-il.

C’est idiot, mais la première réaction de Camille est d’éclater de rire. Jean, lui, reste imperturbable.

— Vous nous donnez une nouvelle identité, poursuit-il. Vous nous faites passer en Australie avec de l’argent, de quoi nous installer. J’ai pensé à cinq millions. Dès qu’on passe la frontière, je vous donne l’endroit des six obus qui restent.

— Mais ce truc-là, ça se pratique aux États-Unis, explique Camille. Pas ici ! Vous avez regardé trop de séries télé, mon vieux ! On est en France et…

— Oui, je sais (Jean balaye devant lui, vraiment agacé), je sais ! Mais s’ils peuvent le faire là-bas, on peut le faire ici. D’ailleurs, je suis certain qu’on l’a déjà fait. Pour des espions, des mafieux, ce genre de trucs, renseignez-vous. De toute manière, c’est ça ou rien, alors…

Le garçon est assez rustique, évidemment immature (cette idée de l’Australie est stupide comme un rêve d’adolescent), mais il est loin d’être bête. Et si sa menace se confirme, sa capacité de nuisance est prodigieuse.

— Bon, dit Camille en se levant, on va reprendre tout ça depuis le début, si vous voulez bien.

Pas de problème.

Jean est d’accord, plus les choses seront claires, plus vite on en finira.

— Pour l’argent, je peux descendre à quatre millions. Mais pas moins.

Il n’a pas l’air d’avoir le moindre doute.

20 h 05

En sortant, Camille se retrouve face à face avec la jeune fille au nom imprononçable. Il lui sourit, s’avance.

— Ça va ?

Elle se contente d’un signe de tête.

— On va avoir besoin de vous, reprend Camille. Ensuite, vous pourrez rentrer.

Elle confirme. D’accord.

Juste avant son entrée dans la salle de tapissage, Camille prend Louis à part.

— Tu sors Garnier…

Louis remonte sa mèche, signe d’embarras. Ça n’est pas…

— Oui, je sais, Louis, le coupe Camille, mais je m’en fous. Si c’est lui, la régularité de la procédure sera le cadet de nos soucis. Allez, grouille-toi.

Et donc, quand la jeune Clémence regarde les cinq hommes qu’on a installés debout face à elle, sans ceinture, sans lacets, sans cravate, des jeunes, des vieux, cinq flics provenant de tous les services, elle hoche la tête, elle regrette, mais vraiment…

— C’est pas un de ceux-là, assure-t-elle.

Elle a une jolie voix, douce, un sourire emprunté, elle veut bien faire, elle aurait aimé reconnaître le jeune homme… Même quand on lui demande de les regarder une nouvelle fois, non, celui qu’elle a vu à la terrasse du café n’est pas là.

Camille hausse les épaules, l’air de dire, c’est ainsi, on ne gagne pas à tous les coups.

Après quoi, il ouvre la porte et naturellement, dès qu’elle fait un pas dans le couloir, Clémence se retourne vers le commandant, comme si elle voulait fuir dans l’autre sens. Elle désigne du pouce, derrière elle, l’un des garçons assis sur la banquette à côté de deux jeunes flics en civil, tous les trois ont l’air d’attendre leur tour dans un cabinet médical.

— C’est lui ! murmure-t-elle fiévreusement, les dents serrées. C’est lui !

C’est une bonne nouvelle et le début des emmerdements. Il confie Clémence à l’un des jeunes flics, qui va la raccompagner.

Avant de regagner son bureau, il appelle le standard et demande qu’on lui passe Basin. Autour de lui, on se tait, la présence de celui qui prétend être l’auteur de l’attentat excite tout le monde, on attend la confirmation.

— Alors ? demande Basin au téléphone.

— Je ne veux pas t’en dire trop, répond Camille, mais à mon avis, c’est du lourd. J’aimerais vraiment que tu entendes ça… Que tu me dises. Techniquement.

En attendant, Camille s’avance vers la fenêtre, il tâche de mettre de l’ordre dans ses pensées. « Six bombes à venir, se dit-il. Une explosion par jour. »

Il a beau se le répéter, c’est un peu comme « raz-de-marée » ou « tremblement de terre », on sent que c’est catastrophique, mais tant qu’on n’y est pas, l’idée reste assez abstraite.

20 h 15

Jean Garnier a vu Camille revenir dans le bureau accompagné d’un homme grand, large d’épaules et aux mains de femme, qui s’est installé sur une chaise, derrière lui, bras croisés. Ça n’a pas l’air de le déranger.

On reprend tout depuis le début.

— Et donc vous avez acheté sept obus ?

— Non, explique Jean, pas achetés. Je les ai ramassés sur la route de Souain-Perthes, en direction de Sommepy. Et à Monthois.

Camille, par-dessus l’épaule de Jean, interroge Basin qui approuve d’un léger mouvement de la tête. C’est dans l’Est, expliquera-t-il un peu plus tard, du côté de Châlons, dans la Marne. Chaque année, des dizaines d’obus de 14–18 remontent encore à la surface ; les agriculteurs les stockent en bout de chemin en attendant le passage des services de déminage.

Camille est sidéré.

Le type a simplement ramassé des obus sur le bord de la route…

— Et vous les avez transportés comment ?

Jean se retourne vers Louis sur le bureau duquel on a placé tout ce que contenait le sac de sport avec lequel il est arrivé. Il tend le bras, désigne un paquet de tickets de caisse, reliés par un gros trombone.

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