Pierre Lemaitre - Rosy & John

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Lemaitre - Rosy & John» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2014, ISBN: 2014, Издательство: Éditions Le Livre de Poche, Жанр: Полицейский детектив, Триллер, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Rosy & John: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Rosy & John»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« La bombe a convenablement fonctionné ; sur ce plan, il a tout lieu d’être satisfait. Les rescapés tentent déjà de secourir les victimes restées au sol. Jean s’engouffre dans le métro. Lui ne va secourir personne. Il est le poseur de bombes. » Jean Garnier n’a plus rien à perdre dans la vie : sa mère est en prison, sa petite amie a été tuée et il n’a plus de travail. Face à ce jeune paumé, Camille Verhœven doit agir avec plus de finesse que jamais : Jean est-il une vraie menace pour le pays tout entier, ou juste un loser atteint de la folie des grandeurs ?
La version originale de cette histoire est un feuilleton numérique publié par
en octobre 2012 sous le titre
.

Rosy & John — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Rosy & John», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

19 h 15

S’il n’y avait pas eu tous ces encombrements, Camille aurait été à l’heure chez Anne. D’ordinaire, il est ponctuel. Mais comme si les informations ne l’avaient pas suffisamment alerté ( « … le ministre de l’Intérieur s’est rendu sur place… » ), il est passé à moins de deux arrondissements de la rue Joseph-Merlin, catastrophe assurée. Dès que sa voiture a été bloquée, il a compris qu’il s’était mis dans la gueule du loup. En distance, il n’est pas loin du but, mais en temps… Dans ces cas-là, pas mal de collègues collent le gyrophare sur le toit et foncent dans la circulation, tous phares allumés. S’il était de bonne foi, Camille devrait concéder que de temps à autre, il a, lui aussi, cédé à cette tentation. Mais rarement. Et pas cette fois. Il interroge son GPS pour chercher un chemin alternatif, il lâche ses lunettes qui tombent au sol, pour les rattraper, c’est toute une acrobatie et, naturellement, c’est ce moment que le téléphone choisit pour sonner.

— Tu es où ? demande Anne.

Camille lâche la commande, la voiture cale dans un soubresaut, il se précipite sur ses lunettes, coince le téléphone contre son épaule et, à bout de souffle, murmure :

— Pas loin, pas loin…

Anne, amusée :

— Tu es en voiture ou tu viens en courant ?

Et soudain, devant Camille, la rue se dégage. Le temps de remonter sur son siège sous les klaxons impatients, il attrape sa ceinture de sécurité, démarre le moteur, enclenche une vitesse, la troisième, il a toujours le téléphone coincé contre l’épaule gauche. La voiture broute.

— J’arrive, dit-il, cinq minutes…

Mais il reperd aussitôt le téléphone qui tombe cette fois sur ses genoux et, bien sûr, sonne de nouveau.

La circulation est fluide, on a ouvert un itinéraire de délestage. Camille dépasse un flic agité qui fait tournoyer son bâton en sifflant comme un damné. On roule bien maintenant. Camille se concentre, ne pas perdre son chemin. En fait, il ne se voyait pas si près, il est à quelques rues de chez Anne.

Le téléphone indique un appel de Louis, son adjoint. Tiens, lui aussi, on se demande ce qu’il fait dans la police. Il est riche comme Crésus, il pourrait passer sa vie à faire la sieste sans s’appauvrir. Et cultivé avec ça, c’est une encyclopédie, pour le prendre en défaut… Malgré tout, il a choisi la Criminelle. Au fond, c’est un romantique. Bref.

Camille décroche.

Louis évoque l’explosion de la rue Joseph-Merlin.

— J’ai entendu, oui, dit Camille.

Il cherche une place, dépasse l’immeuble où habite Anne, s’apprête à refaire un tour du pâté de maisons.

— Le ministère est sens dessus dessous, la Préfecture a…

— Bon, accouche, dit Camille.

Il est nerveux parce qu’une place est libre, là, juste devant ses yeux, et faire un créneau en tenant le téléphone… Il ralentit, allume le warning.

— Un homme est ici, dit Louis. Il demande à vous parler.

— C’est pour ça que tu m’appelles ? Reçois-le !

— Il ne veut parler qu’à vous. Il dit que c’est lui qui a posé la bombe.

Camille s’arrête. La voiture, derrière lui, fait des appels de phares.

— Écoute, Louis, des types qui…

Mais Louis ne lui laisse pas le temps de terminer :

— Il a commencé à filmer les lieux près d’une minute avant l’explosion, alors, il y a peu de doute. Si ça n’est pas lui, il est sacrément bien informé.

Cette fois, Camille n’hésite pas, il baisse la vitre, colle le gyrophare sur le toit, allume ses phares et accélère.

— C’est moi, dit-il à Anne. Pour ce soir, je crois que c’est compromis.

19 h 45

Cette histoire de bombe avait déjà électrisé toute la Maison, la Brigade criminelle était aux cent coups ; l’arrivée du garçon qui prétend être l’auteur de l’attentat de la rue Joseph-Merlin a fait l’objet d’une traînée de poudre.

Au rez-de-chaussée, Camille croise Basin, le type du Labo. Ils se connaissent, ils ont travaillé sur deux affaires ensemble, ils s’entendent bien.

— La bombe est sans doute un obus de 140 mm, dit Basin en accompagnant Camille vers l’escalier.

— Mais… c’est énorme, ces trucs-là !

Basin écarte les mains comme s’il montrait la taille d’un brochet.

— 50 sur… 14. Non, c’est pas énorme. Un peu lourd, c’est tout.

Camille enregistre l’information.

— Et côté diagnostic, on en est où ?

— La présence de l’échafaudage, énumère Basin, la traversée en bois, la retenue due à la façade du bâtiment, le niveau d’enfouissement de la bombe… plusieurs facteurs convergents ont limité l’onde de choc et l’effet de souffle. Sans ces obstacles, les dégâts humains auraient pu être considérables. Imagine, s’il avait mis son obus sous un cinéma et qu’il l’avait programmé pour 21 heures, tu avais vingt morts.

Il semble douter, se ravise.

— Plutôt trente.

Basin repart dans l’autre sens, Camille poursuit vers son bureau et croise la jeune fille, assise dans le couloir. Apeurée. Deux képis, rien que pour elle.

— C’est le seul témoin, dit Louis, Clémence Kriszewckanszki. J’ai prévu un tapissage.

Camille entre dans son bureau.

— Allez, Louis, dis-moi tout.

— Il s’appelle Garnier.

Louis tient son joli carnet, son joli stylo, il remonte sa mèche, côté droit.

— Mais pourquoi il veut me parler à moi ? demande Camille, agacé. Il n’y avait personne d’autre ?

— Il dit qu’il vous a vu à la télé.

— Ça donne une idée de son niveau…

Louis ne relève pas et poursuit :

— Son nom ne figure pas au Fichier, mais on trouve celui de sa mère, Rosie Garnier. Elle est en préventive depuis huit mois pour meurtre.

— Ça donne une idée de la famille.

Camille prend la feuille que lui tend Louis. Synthèse parfaite en trente lignes. Camille ne se souvient jamais si c’est le concours de l’ENA que Louis a réussi ou celui de Normale Sup’. De toute manière, il n’y est pas allé, il est entré dans la police. Trente lignes qui expliquent le dossier Garnier, mère. Sur le fils, on n’a rien.

Sur la table, des clichés de l’attentat, pris quelques minutes après l’explosion. Décor de fin du monde. Remontent à l’esprit de Camille des images de la rue des Rosiers ou de la rue Copernic… L’attentat du RER, c’était quelle année ? Il n’a pas mémoire des dates.

Il s’arrête sur le visage hébété d’un petit garçon allongé sur le trottoir, le visage en sang, une joue posée sur le bitume, qui tient à la main un étui de clarinette béant et vide.

Les enfants, ça le bouleverse souvent, Camille, il se sent toujours proche d’eux, à cause de la taille.

En même temps, il est le genre de flic à s’émouvoir facilement. La larme facile.

Pour un flic… enfin, passons.

19 h 55

D’après Camille, il doit avoir une trentaine d’années.

— Vingt-sept. En juin, précise Jean, comme si ça avait de l’importance.

Ses yeux ne savent pas où se poser. Il se frotte lentement les mains à plat l’une contre l’autre, entre ses genoux, mais ça ne veut rien dire. Quand on voit Camille pour la première fois, avec son mètre quarante-cinq, qu’il faut baisser les yeux pour le regarder en face, ou qu’il s’assoit devant vous avec ses pieds à dix centimètres du sol, beaucoup de gens sont embarrassés. Le jeune homme connaît Verhœven qui, pour lui, porte le label « Vu à la télé », mais il se trouve en face du vrai Verhœven, c’est toujours un peu différent.

Et malgré son physique d’agriculteur, c’est un timide.

— Garnier, John, dit Camille.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Rosy & John»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Rosy & John» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Pierre Lemaitre - Sacrifices
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Les grands moyens
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Alex
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Travail soigné
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Couleurs de l'incendie
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Au revoir là-haut
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Robe de marié
Pierre Lemaitre
Pierre Lemaitre - Cadres noirs
Pierre Lemaitre
Jean-Pierre Kermanchec - Das andere Quimper
Jean-Pierre Kermanchec
Отзывы о книге «Rosy & John»

Обсуждение, отзывы о книге «Rosy & John» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x