Fred Vargas - Coule La Seine

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Coule La Seine: краткое содержание, описание и аннотация

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Publiées séparément à des périodes différentes, ces trois nouvelles rassemblées en un volume mettent en scène le commissaire Adamsberg confronté aux sans-abri, aux « clodos ». Elles ont été légèrement remaniées, mais Fred Vargas a tenu à leur garder leur forme et leur substance originales.
Les dessins de Baudoin sont inédits et ont été réalisés spécifiquement pour cette édition.

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Vasco, fidèle à l’une de ses principales manies, vidait méticuleusement ses poches et en disposait le contenu sur le banc et sur le trottoir, comme s’il le voyait pour la première fois. Et ses poches, extrêmement nombreuses, contenaient des accumulations inépuisables d’objets inclassables. Adamsberg jeta un coup d’œil à une petite boîte en carton déformée et coloriée.

— Comment sais-tu ces choses sur Danglard ou sur moi ? demanda-t-il.

— Comme ça. Je suis un poète, moi, tout me parle. Dis donc, ce n’est pas pour rien qu’on m’appelle Vasco. Ça voyage là-dedans, ajouta-t-il en frappant sa tête.

— Tu l’as déjà dit.

— Ça voyage drôlement, même. Imagine un instant qu’il y ait une grande flaque d’eau sale sur le trottoir. Tu saisis la situation ?

— Très bien.

— Bon. Ton ami blond arrive, il voit la flaque. Il s’arrête, il examine la chose et il la contourne, il prépare bien son affaire. Toi, tu ne vois même pas cette flaque mais tu passes à côté sans le savoir, au flair. C’est une tout autre appréhension du monde. Tu piges ? T’es comme un magicien. Le blond ne fait pas confiance à sa magie. Alors pas du tout. Tu vois cette petite tête sur cette photo ? Ne l’abîme pas, c’est mon père. Et là, tu vas être épaté, c’est ma mère. Je lui ressemble, pas vrai ? Je lui ai mis un petit cadre doré. Ça, c’est une photomaton d’un inconnu que j’ai trouvée par terre. Ne me demande pas qui c’est. Mais lui, c’est Valentin. Mon père a sauvé sa grand-mère des Turcs, ça remonte à loin. Attends, une petite branche d’arbre. Dis donc, hier, je marche, et cette petite branche d’arbre me tombe sur les cheveux. Fais gaffe à ne pas la casser. Attends, un cendrier jaune pliant. C’est une fille qui me l’a donné dans un café, et j’ai jamais revu la fille. Les petits ciseaux, en revanche, je ne sais plus d’où je les tiens.

— Je peux les prendre ?

— Ah non ! Pas les ciseaux ! Trop utiles. Prends le cendrier si tu veux. Ou ça, tiens, un bracelet-montre.

— Je te remercie, je ne porte pas de montre.

— Ça sert pourtant. T’es con.

— Oui. On me l’a déjà dit ce matin.

— Ah bon ? Dans les journaux, ils disent le contraire.

— Tu sais beaucoup de choses, Vasco. Vraiment.

— Parbleu. J’édite mon propre journal et même je le vends. Alors je lis ceux des autres, pour être au courant. Il y a deux mois, ils ont parlé de toi, avec ta photo et tout le fourniment. Tu es un type respecté. C’est bien. Moi, si j’étais respecté, je pourrais tailler des costumes en soie, mieux qu’à Londres.

— Tu es vraiment tailleur ?

— Tout juste, tailleur. Mais le client est rare, le sur-mesure agonise. Tu veux que je te lise cet article sur toi ? Ou tu le connais ? Je l’ai dans une poche.

— Tu trouves normal d’avoir sur toi un article qui me concerne ?

— Ce n’est pas à cause de toi. C’est pour le pauvre gars qui s’est fait jeter dans la Seine, le clochard du pont Henri-IV qu’on appelait « Dix de carreau ». Un ami. Parole d’honneur, je ne connaissais pas ton nom avant de lire l’article. Tu as serré son assassin en trois semaines. C’est fortiche, non ?

— Je ne sais pas.

— Si, ils disent que t’es un fortiche. Que, l’air de rien, t’as le génie de ces trucs-là. Moi, j’ai le génie de la poésie, à chacun sa croix. Je t’assure, j’ai le génie de la poésie, j’en fais pour mon journal. Seulement, pour faire des vers, il faut avoir mangé, tu le sais. En ce moment, la passe est raide.

Adamsberg donna à Vasco les pièces qui lui restaient en poche.

— Tu repars travailler ?

— Oui.

— À tout hasard, sache qu’il y a une flaque d’eau dégueulasse devant la porte de ton commissariat. Prends-y garde. Le grand blond l’a bien repérée, lui.

Adamsberg dit merci et traversa lentement la rue.

Durant les deux semaines qui suivirent, aucune lettre anonyme ne parvint au commissariat. Jean-Baptiste Adamsberg, qui s’était pris à guetter l’heure du courrier avec une passion très inusitée chez lui, avait passé par toutes les phases de l’amour dépité, de l’espoir à la rumination. Il en était à la dernière étape, c’est-à-dire rébellion et hauteur, et s’efforçait désormais à l’indifférence quand le paquet de lettres parvenait au bureau.

Le rapport du labo avait été décevant. Ni le papier, ni l’enveloppe, ni la colle n’avaient révélé quoi que ce soit de curieux. Les lettres avaient été découpées avec des ciseaux de petit format, et non pas au rasoir. Aucune trace de doigt. Aucune faute d’orthographe. Les caractères provenaient probablement du quotidien régional La Voix du Centre. Ce qui ne menait à rien car l’enveloppe avait été postée de Paris et qu’on trouvait ce journal dans toutes les gares. De l’auteur, enfin, on pouvait supposer qu’il était cultivé et méticuleux. Ces bribes d’information ne conduisaient nulle part, Adamsberg les savait par cœur.

La nonchalance rêveuse du commissaire était rarement entaillée par les remous des affaires criminelles. Il se laissait porter sans impatience par les circonstances des enquêtes jusqu’au dénouement pressenti. Il savait attendre des semaines ou des mois si nécessaire avant de viser au but, ce qui exaspérait Danglard. Il savait viser tranquillement. Pendant son année à l’armée, il s’était retrouvé tireur d’élite, et ses supérieurs le trimballaient de concours en concours, comme un imbécile. Il avait passé l’année à tirer dans des carrés de carton. Il n’avait jamais appris à viser. Il ne s’était jamais entraîné. Le moment venu, il épaulait lentement, il visait, il tirait. Une bonne planque, ça ne tuait que le carton. Il avait l’impression d’agir un peu de même dans ses enquêtes, de déambuler loin des marches forcées et puis, le moment venu, de viser. Il pensait qu’il percevrait l’instant où l’assassin traverserait son territoire, qu’il en serait d’une manière ou d’une autre alerté, et qu’alors il agirait. Danglard disait que c’étaient des conneries.

Adamsberg ne lui donnait pas tort, mais il surveillait malgré tout son territoire, il y laissait flotter son regard, comme un filet sous les vagues. Mais cette fois, les choses se passaient un peu différemment. Il flottait moins bien. Il n’y avait pas d’enquête et pas de crime. Et pour une simple lettre qui l’avait traité de con, il était aux aguets, et mécontent. Pour cette raison, il estimait que le type avait dès le début pris l’avantage sur lui.

A l’opposé, l’absence de lettre conforta Danglard dans le peu d’intérêt qu’il avait porté à ce courrier. En revanche, la présence pesante de Vasco de Gama toujours posté sur son banc le contrariait plus de jour en jour. Tous les soirs, Vasco remportait son valet où pendait à présent, en plus du vieux veston, un pantalon presque assorti.

Hier matin, l’arrivée de Vasco avec un lampadaire de bureau avait anéanti Danglard. C’était un lampadaire haut comme un homme, à la tige rouillée, à l’abat-jour en métal vert foncé. De la fenêtre du couloir, il vit Vasco lui faire un signe de la main, poser sur le banc un carton de biscuits et un sac de pistaches, et caler son lampadaire en vis-à-vis du valet, comme pour se donner de la lumière afin de lire confortablement. Vasco avait transporté tout son équipement sur un diable bon pour le rebut. Il se recula de quelques pas pour juger de l’effet de son nouveau salon, disposa ses sacs en plastique au sol, aligna quelques décombres qu’il sortit de ses poches après un examen scrupuleux, et se prépara à lire. Collé à la vitre, Danglard était déchiré entre le désir répressif de le foutre au trou pour vagabondage et perturbation de l’ordre public, et l’envie sourde d’aller s’asseoir sur le banc à ses côtés, en plein soleil, sous ce lampadaire qui ne fonctionnait pas. Il entendit Adamsberg s’approcher. Le commissaire se plaça à côté de lui, le front contre la vitre.

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