Fred Vargas - Temps glaciaires

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« Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’œil cette nuit, une de ses sœurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment.
— La femme du 33 bis ? demanda-t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D’après les rapports internes, il s’agit d’un suicide avéré. Tu as des doutes ?
Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur grand fumeur grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c’était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à cent ans.
— Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait, les tiques »

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Ses cousins, Régis Rémond et Martin Druot, ses amis et ses collègues ont la douleur de vous faire part du décès de

Mme Alice Clarisse Henriette Gauthier, née Vermond,

survenu en sa soixante-sixième année, des suites d'une longue maladie. La levée du corps aura lieu au 33 bis rue de la…

Au 33 bis. Elle réentendit la garde-malade qui criait : « Mme Gauthier, au 33 bis… ». La pauvre femme, elle lui avait sauvé la vie — en évitant que sa tête ne heurte le sol, elle en était à présent convaincue —, mais pas pour longtemps.

À moins que cette lettre ? Cette lettre qu'elle avait choisi de poster ? Et si elle avait mal fait ? Si la précieuse lettre avait déclenché une catastrophe ? Si c'était la raison pour laquelle la garde-malade s'y était tant opposée ?

De toute façon, elle serait partie, cette lettre, se réconforta Marie-France en se versant une seconde tasse de thé. C'est le destin.

Non, elle ne serait pas partie. La lettre s'était envolée dans la chute. Réfléchis, ma fille, tourne ta pensée sept fois. Et si Mme Gauthier, au fond, avait commis un… — comment disait-il, le patron de son ancienne boîte ? Il n'avait que ce mot-là à la bouche — avait commis un acte manqué ? C'est-à-dire un truc qu'on ne veut pas faire mais que l'on fait tout de même, pour des raisons qui sont cachées sous les raisons ? Si la crainte de poster sa lettre lui avait donné ce vertige ? Et qu'elle l'ait perdue, par acte manqué , renonçant à son idée en raison des raisons qui sont sous les raisons ?

Alors en ce cas, c'était elle, le destin. Elle, Marie-France, qui avait pris la décision d'achever l'intention de la vieille femme. Et pourtant, elle l'avait bien tournée, sa pensée, ni pas assez ni trop, avant d'aller à la boîte aux lettres.

Oublie, tu n'en sauras jamais rien. Et rien ne dit que la lettre ait eu des conséquences funestes. C'est de l'imagination pour rien, cela, ma fille.

Mais à l'heure du déjeuner, Marie-France n'avait toujours pas oublié, preuve en est qu'elle n'avait plus progressé dans ses rubriques nécrologiques, et qu'à ce stade elle ne savait toujours pas si la cousine aux orangs-outans était décédée ou pas.

Elle se rendit au magasin de jouets où elle travaillait à mi-temps, l'esprit brouillé, l'estomac douloureux. Et cela, ma fille, cela veut dire que tu rumines, et tu sais assez ce que papa a seriné là-dessus.

Ce n'est pas qu'elle ait jamais remarqué le commissariat sur son chemin — elle passait devant six jours sur sept —, mais cette fois-ci, il lui apparut soudain comme un point de lumière, un phare dans la nuit. Un phare dans la nuit , cela aussi, c'était de son père. « Mais l'ennui avec le phare, ajoutait-il, c'est que ça clignote. Donc ton projet, il vient et il repart sans cesse. Et en plus, ça s'éteint dès qu'il fait jour. » Eh bien, il faisait jour, et le commissariat s'allumait quand même comme un phare dans la nuit. Preuve qu'on pouvait apporter quelques modifications aux bibles paternelles, soit dit sans offense.

Elle entra craintivement, avisa le gars morne à la réception, et plus loin, une femme très grande et très grosse qui lui fit peur, puis un petit blond effacé qui ne lui dit rien qui vaille, plus loin un homme déplumé qui ressemblait à un vieil oiseau posté sur son nid, attendant une ultime couvée qui ne viendrait pas, là un type qui lisait — et elle avait une bonne vue — une revue sur les poissons, un gros chat blanc qui dormait sur une photocopieuse, un baraqué qui semblait prêt à étriper le monde, et elle manqua repartir. Ah non, se reprit-elle, c'est parce que le phare clignote bien sûr, et en ce moment, il est éteint. Un type ventru, très élégant mais sans silhouette, traînant les pieds, la croisa en lui lançant un regard bleu et précis.

— Vous cherchez quelque chose ? demanda-t-il avec une diction parfaite. Ici, madame, on n'enregistre pas les plaintes pour vols, agressions, ou autres. Vous êtes à la brigade criminelle. Homicides ou meurtres.

— Il y a une différence ? demanda-t-elle d'un ton anxieux.

— Très grande, dit l'homme en se penchant d'un rien vers elle, comme dans un salut effectué au siècle passé. Un meurtre est un assassinat prémédité. Un homicide peut être involontaire.

— Alors oui, je viens pour un peut-être homicide, pas volontaire.

— Vous déposez une plainte, madame ?

— C'est-à-dire que non, c'est peut-être moi qui l'ai fait, l'homicide, sans le vouloir.

— Il y a eu une bagarre ?

— Non, commissaire.

— Commandant. Commandant Adrien Danglard. À votre entier service.

Cela faisait longtemps, ou jamais, qu'on ne lui avait pas parlé avec tant de déférence et de courtoisie. Le type n'était pas beau, — comme désarticulé, disons, à son avis — mais mon dieu, ses jolis mots l'emportaient. Le phare s'allumait de nouveau.

— Commandant, dit-elle d'une voix plus assurée, j'ai peur d'avoir envoyé une lettre qui a causé une mort.

— Une lettre qui contenait des menaces ? De la colère ? De la vengeance ?

— Ah non, commandant — et elle aimait prononcer ce mot qui semblait lui donner de l'importance, à elle-même. Je n'en sais rien.

— Rien de quoi, madame ?

— Rien de ce qu'il y avait dedans.

— Mais vous dites l'avoir envoyée, n'est-ce pas ?

— Pour sûr, je l'ai envoyée. Mais j'ai bien réfléchi avant. Ni pas assez, ni trop.

— Et pourquoi l'avoir postée — c'est bien cela ? — , si elle n'était pas de vous ?

Le phare s'était éteint.

— Mais parce que je l'ai ramassée par terre, et que la dame ensuite, elle est morte.

— Vous avez donc posté une lettre pour une amie, c'est cela ?

— Mais pas du tout, je ne la connaissais pas, cette femme. Je venais juste de lui sauver la vie. Ce n'est pas rien, quand même ?

— C'est immense, confirma Danglard.

Bourlin n'avait-il pas dit qu'Alice Gauthier était sortie poster une lettre qui avait disparu ?

Il se redressa de toute sa taille, autant qu'il le pouvait. En réalité, le commandant était grand, bien plus grand que le petit commissaire Adamsberg, mais personne ne le percevait vraiment.

— Immense, répéta-t-il, attentif au désarroi de cette femme en manteau rouge.

Le phare se rallumait.

— Mais après, elle est morte, dit-elle. Je l'ai lu dans la rubrique nécrologique ce matin. Je la regarde de temps en temps, expliqua-t-elle trop vite, voir si je ne manque pas l'enterrement d'un de mes proches, d'un ancien ami, vous voyez.

— C'est une attention qui vous honore.

Et Marie-France se sentit ragaillardie. Elle éprouva une sorte d'affection pour cet homme qui la comprenait si bien et la lavait promptement de ses péchés.

— Alors j'ai lu qu'Alice Gauthier, du 33 bis, était morte. Et c'était sa lettre que j'avais postée. Mon dieu, commandant, et si j'avais tout déclenché ? Et pourtant j'avais retourné ma pensée sept fois, et pas une fois de plus.

Danglard tressaillit au nom d'Alice Gauthier. À son âge, tressaillir était devenu si rare, et sa curiosité pour les petits événements de la vie s'épuisait si vite, qu'il ressentit de la gratitude pour la femme en manteau rouge.

— À quelle date avez-vous posté cette lettre ?

— Mais le vendredi d'avant, quand elle s'est trouvée mal dans la rue.

Danglard eut un geste vif.

— Je vous prie de m'accompagner voir le commissaire Adamsberg, dit-il en la conduisant par les épaules, comme s'il craignait que les éléments inconnus qu'elle détenait ne s'éparpillent en route, tel un vase qui se brise en lâchant son contenu.

Subjuguée, Marie-France se laissa guider. Elle allait au bureau du grand chef. Et son nom — Adamsberg — ne lui était pas inconnu.

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