Frédéric Dard - Faut être logique

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Vous croyez aux fantômes, vous ?
Moi, non plus !
Seulement Béru y croit, lui. Et quand le Gros doute de ses sens, il fait appel à mon bon sens… Faut être logique !
On m'a toujours appris à l'école que la vérité sortait du puits. Eh bien ! moi, j'y suis descendu, dans le puits. Et, en effet, j'ai trouvé la vérité… Elle avait une drôle de bouille !

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— Votre confiance m’honore, madrigalé-je bêtement ; vos parents sont au courant de votre présence ici ?

Elle glousse :

— Maman n’est jamais au courant de rien ; quant à papa, il est trop conformiste pour tolérer que je passe la nuit avec un homme seul.

Elle regarde autour d’elle et fait « Brrr », ce qui est encore, croyez-moi, la meilleure onomatopée pour exprimer l’effroi sans utiliser de voyelles.

— Quelle horrible chambre ! murmure-t-elle, si un jour P’pa achète la propriété, comme il en est question, j’espère qu’il fera construire une écurie modèle à la place de cette maison, je préfère habiter la ferme…

Je dresse ce que les espions et les garennes appellent le bout de l’oreille :

— Votre père veut acheter le Franc-Mâchon ?

— À cause des terres. Il n’est que fermier, ici. Mais les propriétaires actuels sont de plus en plus décidés à vendre et trouvent de moins en moins d’acquéreurs, si bien qu’ils vont finir par accepter les conditions de mon paternel.

— Qui, lui, a moins peur des fantômes ? plaisanté-je.

— Depuis le temps qu’il cohabite avec eux…

Elle montre l’orgue silencieux.

— Quand j’ai entendu la musique, en bas, j’ai cru que la séance était déjà commencée…

— Je jouais seulement le prélude.

Elle se lève, virevolte sur le parquet ciré où le lustre de cristal accroche des reflets de glace sans tain.

— Qu’est-ce qu’on fait, en attendant l’arrivée de ces messieurs ?

— Pourquoi ces messieurs ? je demande. Les fantômes, comme les anges, n’ont pas de sexe.

Elle a un léger sourire, signifiant, je pense (à moins qu’il ne s’agisse d’un effet de mon imagination) « les pauvres bougres, heureusement que nous ne sommes pas encore comme eux ! »

— Alors, disons : ces revenants. On pourrait danser, non ?

C’est moi qui n’en reviens pas.

— Mon petit lapin, dis-je à Angélique (qui m’a l’air d’être une drôle de marquise des Anges) je ne peux à la fois tenir les orgues et une cavalière ; et puis, la musique d’église, pour le tango, vous savez, c’est pas l’idéal.

— Qui vous parle des orgues, fait-elle en extrayant de la poche de son imper un transistor gros comme une gomme de bureau.

Elle titille l’appareil d’un index menu mais assuré et une musique douce retenti. Juste ce que j’aime : un slow plus langoureux qu’une publicité pour l’ambre solaire.

La gosse laisse tomber son imper à ses pieds et je la prends dans mes bras. Je vous jure que ça ressemble de plus en plus à un film d’Orson Welles, ma petite affaire. Vous mordez le topo ? Cette adolescente en pyjama et moi, dans l’immense chambre dont les deux pôles sont constitués par des orgues et un lit à baldaquin ? C’est de toute beauté, mes amis ! Là, le sensoriel perçoit ses jetons de présence, je vous le déclare en tenant compte de la surtaxe progressive. Je la sens frissonner contre moi, la petite latiniste distinguée. Est-ce la peur, le froid ou le trouble physique ? Un mystère de plus à élucider.

Elle se presse vachement contre moi : le cataplasme en attendant l’ectoplasme. C’est pas dégueu comme thérapeutique, je vous la recommande contre les refroidissements. Je sais pas si les revenants nous voient, si oui ils doivent regretter leurs enveloppes charnelles. On a beau se dire que ça n’est que du provisoire, ça n’est pas négligeable. Au moment de canner, mon survêtement de vivant, je pourrais le carrer à l’antimite, j’hésiterais pas. C’est moins distingué que l’auréole ou le halo (ne coupez pas) mais j’ai idée que ça tient plus chaud. Et puis, dans le fond, ça se nettoie facilement : au savon de Marseille et au gant de toilette !

On danse ce slow, puis une valse, ensuite c’est un tango…

Elle a ça dans les flûtes, la fille d’Ambroise. D’une docilité merveilleuse, elle est ! On tangue, on tangote, on gambille, on babille. Elle me raconte sa vie, ses aspirations, ses regrets… Ah ! si elle habitait Paris au lieu de ce trou perdu ! Ah ! Si son père possédait une maison agréable pour qu’elle puisse y convier des amis. Mais lui, tout ce qui l’intéresse, ce sont les hectares. Il ne parle que blé, maïs, betterave, verger… Ah ! si le brave homme se rendait compte qu’on n’emporte pas le cadastre dans la doublure de son suaire ! Bon suaire, m’sieurs-dames, bon suaire, m’sieurs-dames, bon suaire (sur l’air des lampions).

— Ne vitupérez pas votre sort, ma petite poule, je lui murmure, il est enviable, et puis, comme disent les grand-mères : vous avez tout l’avenir devant vous ! Je n’aime pas qu’une ravissante jeune fille lamente des « si ». Le « si », c’est la conjonction du pauvre, au même titre que le « je » est le pronom personnel du riche.

Elle s’arrête de danser, brusquement. Elle me regarde, avec de la buée dans les mirettes. À travers cette brillance inaccoutumée, j’aperçois ses pensées, comme on distingue des silhouettes derrière une vitre dépolie. Je sais qu’elle va me dire des choses gentilles, comme quoi je ne suis pas comme les autres, ou je sais pas…

Et puis non ! elle se ravise. La radio maintenant diffuse une chanson napolitaine, avec grande envolée mandolinesque. Ça vous chevrote dans l’oreille, ça vous gratouille le bout du cœur, ça vous chatouille la moelle épinière… Un zig à la voix chaude et sirupeuse se met à débloquer des trucs sur la moutarde, je suppose, vu qu’il ne fait que clamer « Amora, Amora »… On a beau se trouver dans une maison hantée, au pied d’un orgue, ça vous incline au plaqueputche. ce genre de goualante. C’est pourquoi, en moins de temps qu’il n’en faut à un sacristain pour étouffer le bifton d’un généreux donateur dans le plateau de la quête, v’là Angélique qui me roule la plus belle galoche jamais enregistrée dans le nouveau département des Yvelines. Et croyez-en ma petite expérience, c’est pas la première fois que cette gamine explore, avec sa menteuse, la partie du corps d’un monsieur qui sert à jouer de l’harmonica. Elle ponctue avec le reste. Houïe, houïe, houïe, y’a maldonne sur la madone, les gars ! Angélique ne l’est pas dans l’intimité. Moi, vous me connaissez ! Le sens de l’honneur avant tout. Je me dis : « San-Antonio, mon amour (car je ne me méprise pas lorsque je me tiens entre quat’ z’yeux), San-Antonio, mon amour (on m’a surnommé Hiroshima dans le métier), San-Antonio, mon amour, tu es reçu par un monsieur fort sympa qui ne serait pas content du tout du tout que tu uses et abuses de sa grande fille ; d’autant plus que, celle-ci étant mineure, tu commettrais, ce faisant, un délit. Alors refrène tes envies, file un seau d’eau froide sur ta passion naissante et abstiens-toi de chercher ton cheptel à la sortie des lycées, sinon tu auras mauvaise conscience, ce qui est grave, et des ennuis, ce qui est pire.

N’est-ce pas soliloquer en homme, dites voir ? C’est duraille, vous savez, de s’arracher un petit sujet aussi mignon et frémissant de l’estomac. Faut de la volonté, l’esprit de sacrifice et surtout essayer de penser à des choses tristes pour se déconnecter le métronome à contrepoids.

J’y parviens pourtant. Je prends sur moi, comme on dit. C’est la grande expression des gens quand il vous arrive un turbin, que la vie vous fait un méchant croche-pattes. « Prenez sur vous, ils conseillent ! » Je veux bien, mais prendre quoi ? Marrant, non ? « Réagissez, mon vieux, prenez sur vous ! »

Un jour, faudra que je leur demande le mode d’emploi. La façon de prendre sur soi sans se faire mal. Et si on prenait plutôt sur les autres ? Ou bien si on se faisait prendre sur soi PAR les autres ? « Vous avez de la peine, vieux ? Prenez sur moi ! » Ça changerait tout ! C’est beau et noble, de prêcher l’abnégation, la volonté… Mais ça a un grave défaut : c’est facile ! Et puis, c’est gland aussi. Dire à un mec qui chiale de ne pas pleurer, à un type qui souffre de ne pas avoir mal, c’est comme si on disait à un nègre de ne plus être noir ! Bref, je m’applique donc cette recette de bonne femme et, ayant pris sur moi, je ne prends plus rien sur Angélique.

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