Frédéric Dard - Foiridon à Morbac City

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Foiridon à Morbac City: краткое содержание, описание и аннотация

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Le gonzier qui passe sa vie dans ses charentaises, à concocter d'illusoires tiercés et quintés plus, ne peut pas s'imaginer tous les amphigouris de ce monde.
Je te prends « la fête du banc », dans l'Utah, tu savais qu'elle existait, toi ?
Moi non plus.
Ben, elle existe, mon vieux, et j'ai failli m'y faire lyncher.
Béru, M. Félix, le Marquis ont eu des avaries de paf si terrifiantes que leur trompes de l'émisphère sud, mondialement réputées, filaient la gerbe aux coyotes.
Si t'as pas peur d'affronter le bizarre, lis ce book d'extrème urgence. Tu y rencontreras d'inoubliables personnages : Roy, dit « Petit Gibus », qui, à six ans, pilote une dépanneuse ; Ivy, la femme du pasteur qui raffole de la levrette ; Le cow-boy suisse qui tire plus vite que son ombre. Sans parler du shérif, un drôle de pourri qui m'a viandé de première !
Non, franchement, t'as pas le droit de passer à côté de cette histoire.
Si tu négligeais la lecture de
, tout le monde se foutrait de la gueule.
T'as pas besoin de ça !

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— Vous ne prendriez pas un drink ? propose-t-elle.

— Avec vous, très volontiers, mais s’il s’agit d’un coup de rouge au facteur, non : je déteste boire seul.

Nouveau sourire.

Elle va ouvrir à deux battants un meuble d’acajou qui sert de bar. Il est plein de flacons avec tout le matériel de manœuvre.

— Genre whisky, ou plus élaboré ? elle questionne.

— Je boirai comme vous, à condition que ça ne soit pas de l’eau, douce Angela.

La voilà partie à bricoler des bouteilles pour un cocktail aussi riche en calories qu’un banquet de charcutiers.

Différentes couleurs se rencontrent, mélangent, conjuguent. Ça s’achève par des glaçons et un touillage consciencieux à la cuiller à long bec emmanchée d’un long cou.

Elle me décerne un godet embué dans lequel le bleu domine.

— Goûtez si ça vous va.

Je goûte. Ça me va. Et le contrat de Mister Harold J.B. Chesterton-Levy aussi, me va. Tu sais quoi ? Il propose à mes trois phénomènes du nœud une semaine de tournage pour réaliser en commun un film X. Il a fait écrire le scénario dans l’après-midi par une de ses équipes « writeuses » (il en a seize, composées chacune d’une centaine de mecs douillés au mois !).

Le résultat de ce travail éclair est enthousiasmant.

Que je te narre !

C’est l’histoire d’un couple de jeunes mariés (robe blanche, fleurs d’oranger, habit) qui vient passer sa nuit de noces dans un luxueux motel.

A peine la lourde fermée, le nouvel époux se jette sur sa femme, la trousse, déculotte et broute avec l’appétit d’une vache savoyarde qu’on remet au pré à l’arrivée des jonquilles.

Cette première et classique phase d’entrée en matière accomplie, le monsieur sort son panoche afin de souscrire aux lois des hommes qui, exceptionnellement, coïncident avec celles de Dieu, car l’enfourchement de bobonne est prescrit par les autorités et le Seigneur avec une même vigueur. Par la suite, tu dois faire avec les humains, car avec Dieu, t’as plus droit à l’erreur.

Donc, le julot veut accomplir son devoir matrimonial. Mais là : un os dans la noce, comme je dis puis volontiers.

Il est trop fort monté pour le frisounet de la petite médème. Il insiste ! Elle regimbe. Il re-insiste : elle chiale. N’empêche le Dracula d’alcôve entend mener à bien sa mission. C’est gentil de paumer sa liberté pour une gonzesse, mais si cette dernière a le hayon trop étroit pour héberger Coquette, il va devenir quoi t’est-ce, leur couple ? Nouveaux essais aussi infructueux que les précédents. Le gazier va au drug’s acheter de la vaseline : que tchi ! La pauvrette continue à héler sa maman, quand l’autre taureau essaie d’engager sa tête de nœud. Elle hurle : maman, papa, mémé, oncle Romuald, cousin Johnny (il lui titillait la chattoune quand ils jouaient à cache-cache, jadis), c’est l’échec.

Le couple tient conseil. Le mari, pragmatique, se résout à une soluce : qu’elle aille se faire débigorner le mollusque par un zigomar membré menu et ensuite les voies royales du Seigneur lui seront accessibles.

Alors voilà la môme consentante. Elle va toquer au bungalow voisin et qui lui ouvre ? Bérurier. La mignonnette expose son problo. Le Gros est partant. Nouvelle minouche lubrifiante, Alexandre-Benoît dégaine ! Alors là, c’est le passage des quarantièmes mugissants ! Devant un gourdin deux fois plus gros que celui du mari, la mariée se sauve dans sa robe blanche qui commence à friper dur.

Seconde tentative, chez Mister Félix. Ce presque vieillard si serein, si apparemment doux la met en fiance. Mais le hic : bande-t-il toujours ? Il pose son bénouze. L’horreur ! Le cauchemar à son paroxysme ! La pauvrette repart à sa quête au zob.

La suite, tu la sais déjà, l’ayant devinée depuis lulure. Oui : elle se rend chez le Marquis. Là, nouvel espoir. Il est encore jeune, bien découplé comme on disait au temps de ma grand-mère. Elle est confiante quand il l’allonge sur son pucier. Elle éteint tout, ferme les yeux par surcroît de précautions. Elle attend. Ne se passe rien d’important. C’est son genou qu’il lui frotte contre l’entrecuisse. Ça va cinq minutes, mais il est temps d’enchaîner. Qu’un gus te rassasie à la minette tyrolienne, passe encore, le cunnilingus est l’adjuvant de service de l’amour, en maintes circonstances, et conduit une dame au plaisir, vaille que vaille. Sans lui, la vieillesse de l’homme deviendrait insupportable. Et même l’individu en pleine possession de ses moyens sud y puise des félicités essentielles à son équilibre psychique.

Alors, la mariée qui commence à en avoir class, au point de regretter que son voile ne soit point celui du Carmel, redonne la lumière.

Sur l’instant elle ne comprend pas. Pour être enregistrée par nos sens, la réalité se doit d’être concevable. Mais là ! Hein, dis, là ? Cette jambe supplémentaire qui déguise le Marquis en trépied, comment réaliser qu’elle n’est pas une jambe ?

Il lui faut du temps pour saisir. Le fantastique nous envoûte parce qu’il nous déconcerte, et elle est envoûtée, la mariée. Reprend tout au départ : voyons, elle commence où, cette chose, ce conduit en forme de trompe de mammouth ? Au bas-ventre, n’est-ce pas ? Et elle se termine où ? Dans le vide : elle est dressée avec un énorme fruit rouge à son extrémité. Si elle tient au bas-ventre, où est le zifolo farceur du monsieur ? N’en a pas ? Alors s’il n’a pas « autre chose », c’est donc que c’est cela, sa biroute, do you know, baby ?

Et c’est là que l’indicible l’empare, la jeune mariée ! Elle pousse une clameur si démente que le mari, en alerte, accourt.

Un homme ! Il a servi dans les marines !

Il dit à sa bien-aimée de se shooter jusque dans leur piaule et qu’ils aviseront.

Puis, retrouvant ses instincts homo d’adolescent, il se met à lécher le gland forcené du Marquis !

The End !

L’œuvre est belle dans sa sobriété, d’un dépouillement qui confine au classicisme. L’équipe des scénaristes propose une seconde fin qui serait de voir la jeune mariée s’écarquiller l’espace bital au moyen d’une courgette. Ils prônent la poésie. Or, qu’y a-t-il de plus émouvant qu’une jeune fille dans ses voiles de noce, la robe remontée, en train de paître du bas ce végétal à forme phallique ? On mettrait la marche de Mendelssohn en final, sur le gros plan de la courgette libératrice, et ce serait d’une grande envolée.

Ayant pris connaissance du synopsis, je passe au contrat proprement dit. Il ne lésine pas, le produc, puisqu’il propose un forfait d’un million de dollars à nous partager, charge à moi de procéder à la répartition.

— Correct ? demande Miss Angela avec un troisième sourire encore plus savoureux que les deux précédents, au point que je le lui boufferais volontiers sur les lèvres.

— Ça peut aller, admets-je. Mais avant de signer ce papier, je dois préalablement consulter mes partenaires pour accord.

Entre nous, les castors mis à part, je ne vois pas d’autres mammifères capables de faire aussi bien avec leurs queues !

* * *

Naturellement, le prof et son débile cocoricant sont ravis. Nous convenons sans barguigner que Pinaud prendra vingt pour cent de la mise afin de se rembourser des débours concernant notre voyage, et que le reste sera divisé en trois. Car, malgré leur insistance, je décline toute commission, n’étant point homme à monnayer la bite de ses amis. Il existe en moi une grande pureté, concernant le fric et l’honnêteté, qui confine à la maniaquerie. Papa et maman m’ont éduqué ainsi, et mémé de même chez qui j’ai passé bien du bon temps. Respecter le bien d’autrui est un précepte fondamental chez nous autres Dauphinois. Oh ! certes, il y a probablement dans nos campagnes quelques noctambules déplaceurs de bornes ou vendangeurs de vin de lune [5] On appelle ainsi, dans mon natal pays, les paysans qui allaient chaparder du raisin, la nuit, dans les vignes des voisins. , mais il s’agit là d’une toute petite minorité. Nos paysans aiment trop l’argent pour ne pas respecter celui des autres.

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