Фредерик Дар - Le Standinge. Le savoir-vivre selon Bérurier

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Le Standinge. Le savoir-vivre selon Bérurier: краткое содержание, описание и аннотация

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Exister en compagnie de gens bien élevés est terriblement démoralisant car cela contraint à vivre comme eux pour ne pas ressembler à un peigne-cul.
Ce qu'il faut faire pour accéder aux belles manières est aussi important que ce qu'il convient d'éviter.
Celui qui se mouche dans les rideaux et boit l'eau de son rince-doigts est condamné.
Avec ce book, on va essayer d'acquérir une couche de vernis à séchage instantané. Pour cela, suivez le guide et, pareil à Béru, vous deviendrez des milords !

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Béru lève le doigt.

— Vous avez parfaitement raison, ma comtesse, approuve l’Honorable. Je me rappelle qu’un jour j’étais allé voir jouer « Y a le feu chez la mère de Madame ». J’inaugurais des targettes neuves, en veau crispé. Il était même tellement crispé qu’il me contondait les cors aux pieds. J’ai posé mes tatanes. Et puis v’là qu’un retardataire se pointe, en retard, comme la plupart des retardataires. Il bouscule mes ribouis sans que j’y prisse garde. A la fin du spectac, je m’ai retrouvé en chaussettes. Plus de lattes ! Je me mets à chercher ardemment : des clous ! Un salopard me les avait sucrées. J’ai dû repartir en chaussettes. Manque de bol, elles étaient trouées et pas de la même couleur. Et puis on allait souper dans une boîte chic de Saint-Ouen avec des amis. Toute la soirée en chaussettes ça manque de confort. On a la sérénité qui fiche le camp.

La comtesse le fait taire d’un geste autoritaire. Elle a tant et tant à dire, la chère femme. Par exemple, en ce qui concerne la correspondance, tenez. Ne jamais commencer une lettre par « Chère Madame », c’est pas poli. Ne jamais donner un titre nobiliaire à quelqu’un, sauf s’il est duc. Ainsi on commence une lettre par « Madame » à une comtesse et par « Madame la duchesse » à une duchesse. Si vous écrivez au pape (on n’écrit jamais assez au pape, on a plutôt tendance à lui téléphoner, le matin de préférence) vous attaquez par « Très Saint-Père ».

— Vous vous rendez compte comme c’est irremplaçable la haute naissance ? s’enthousiasme le Gros, tourné vers nous. Elle sait tout, cette bougresse !

— Mon ami ! proteste la comtesse.

Il applique sa main devant sa bouche, comme pour contenir le reste de couennerie susceptible de s’en évader encore. Après un sourcillement furax, la mère Troussal du Trousseau repart, au milieu de ses scintillements.

Selon elle, le Français, il doit s’amender encore. Se châtier. Perdre ses mauvaises habitudes. Par exemple, cette manie qu’il a de faucher les cendriers, dans les hôtels, les cafés et même chez les amis…

Nouvelle interruption de Béru.

— Vu que ce sont des réclames, dit-il, i1 n’y a pas de mal, ma comtesse, sauf chez les copains, bien sûr. Comme eux-mêmes les ont déjà volés, c’est qu’ils y tiennent, alors ce serait vache de leur les prendre !

Sourire indulgent de la dame. Elle passe à une rubrique qui lui tient à cœur, celle des mauvaises expressions.

— Messieurs, fait-elle en nous dominant d’un regard troublant, troublé et un tantinet salace, il existe dans le langage courant certaines scories auxquelles on ne prend plus garde tellement elles sont devenues familières à nos oreilles. Ainsi par exemple, on ne doit jamais dire « Je parle avec quelqu’un »…

— Non, tranche le Gros, on doit dire je cause à quelqu’un.

La dame pince les lèvres.

— Je parle à quelqu’un, rectifie-t-elle.

Et la comtesse poursuit :

— On ne dit jamais : « je vais au coiffeur ! »

— On doit dire : « je vais au merlan », coupe Béru. Ou mieux, ce qui est encore plus simple : « je vais me faire tailler les crins ».

— On ne doit pas dire, poursuit-elle en réprimant son agacement : « qué qu’tu fais ».

— Mais on doit dire : « qu’est-ce tu branles », affirme l’Encyclopédique.

— On ne doit pas dire, continue notre noble visiteuse : « je pars à Lyon ».

— Surtout si c’est à Poitiers qu’on va, ironise le Finaud.

— On ne doit pas dire : « cette rue est passagère »…

— On doit dire : « y a du trèpe ».

— On ne doit pas dire : « voulez-vous venir manger ? »…

— Il suffit de crier : « à la bouffe » ! tonne le Gros.

— On ne doit pas dire : « un aréoplane ».

— On dit : « un bohinge ».

La comtesse hausse les épaules.

— Ne pas dire non plus : « j’ai rêvé à vous », mais : « j’ai rêvé de vous ! »

Alors le Gros se lève, troublé, timide. Il s’approche de la dame, saisit sa main alourdie de joyaux et la pose sur sa robuste poitrine.

— Moi qui ne suis que Bérurier, balbutie Sa Tendresse, je m’ai permis de rêver à vous, ma comtesse. Vous entendez ? A vous, avec même un « h » majuscule. Oui, vous !

Cette déclaration d’amour publique nous fait glousser, mais il n’en a cure.

— J’ai rêvé à vous chaque jour, et surtout chaque nuit, ma belle comtesse. C’est pourquoi je crains pas de vous le dire devant mes chers élèves (il hausse le ton) et le premier qui bronche aura affaire à moi (il se radoucit), ma vie, mon honneur et ma fortune sont à vos pieds.

On va pour applaudir, mais la porte s’ouvre sur Dubois-Durand, un des plantons de l’établissement. C’est encore pour moi. Il vient à ma table.

— Monsieur le directeur voudrait vous voir tout de suite ! me dit-il.

— Et alors ! aboie le Gros, depuis l’estrade, on ne frappe plus quand on pénètre dans une classe ?

— Excusez-moi, ça urgeait, bredouille Dubois-Durand.

Mais soudain son visage change. Il vient d’apercevoir la comtesse Troussal du Trousseau.

— Ah ben ça, alors, bée-t-il.

— Allez, ouste, disparaissez ! enjoint le Gros.

Au lieu d’obtempérer, le garde s’avance vers le couple. Ses yeux font des bulles et son nez de la fumée.

— Qu’est-ce que tu fous ici, pétasse ! crie-t-il à la comtesse.

Béru bondit, le poing haut, prêt au massacre.

— Je vais t’apprendre à respecter la comtesse Troussal du Trousseau que ses aïeux ont fait les Croisades comme colonels et la Révolution comme décapités !

— Ça, une comtesse ! rigole le garde, vous plaisantez, m’sieur le professeur. C’est Mimi-Belles-Fesses, qui tenait un claque à Montbrison et qui possède, paraît-il, des clandés à Saint-Etienne et à Lyon ! Une drôle de pétroleuse ! Un soir qu’on faisait une rafle dans une de ses boîtes, cette carne m’a filé une poignée de poivre moulu dans les yeux ! Ose dire le contraire, eh ! radasse, lance Dubois-Durand à l’invitée d’horreur de la semaine.

Elle est devenue pâlotte, la fausse comtesse. Elle pince le nez. Et puis son naturel reprend le dessus.

— Radasse toi-même, enviandé ! qu’elle lui rétorque au trouble-fête. Ah ! là, là ! avec la volaille c’est toujours du pareil au même ; la galanterie bulldog, quoi !

— C’est pas possible ! C’est pas possible ! que meurt le Gros en se pressant la gorge pour arrêter les plaintes de l’agonie.

— Et visez-moi cette grosse patate qui joue la Dame aux Camélias , fulmine-t-elle en faisant tintinnabuler sa quincaillerie.

Elle fustige Béru du doigt et de la voix.

— M’sieur Sac-à-Soupe qui se croit doué pour les bonnes manières ! Un tas de lard rance, cradingue comme une poubelle après un mois de grève des ramasseurs ! Tout le Vermot des années 20 relié en un seul bonhomme ! Il est pas trognon, ce bébé rose, avec ses liquettes qui sentent le gibier et ses pannes de subjonctif ?

« Et il veut faire dans le rond-de-guibolles et le baise-paluche, monseigneur de Verse-Pinard ! Il lui manque même pas un nez de carton pour avoir l’air d’un clown ! Quand il est à poil, on sait même pas reconnaître son dargeot de sa vitrine, à ce chérubin rapiécé ! Pauv’ minet, va ! Tu peux t’en farcir des guides et des bonnes manières avant de choper la dégaine grand siècle !

La hure dans ses deux mains en forme de conques, Béru se soustrait partiellement à l’ironie de sa classe. Pour éviter de perdre la face, il la cramponne de ses pauvres doigts pleins d’écailles et de fissures.

Ne pouvant supporter davantage son désarroi, je me taille en douce. Je virerais bien la comtesse par la peau de sa culotte, mais je crains qu’elle ne me reconnaisse et déclame publiquement ma trop célèbre identité.

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