Frédéric Dard - Chauds, les lapins!

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Chauds, les lapins!: краткое содержание, описание и аннотация

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Les Editions Fleuve Noir ont longuement hésité avant de publier cet ouvrage. Car les événements qu'il retrace sont rigoureusement authentiques et mettent en cause l'épouse d'un ministre.
L'aventure survenue à cette courageuse femme est hors du commun, c'est pourquoi, seule une acceptation de sa part pouvait nous décider à éditer ce livre. Ce consentement héroïque, elle nous l'a donné sans réserve.
Nous prions donc Mme Alexandre-Benoît Bérurier de trouver ici l'expression de notre admiration et de notre reconnaissance.

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Le président sourit nostalgiquement.

— Vous m’amusez, Bérurier ; je crois que je vous regretterai, et cependant je ne regrette jamais grand monde.

Il presse un timbre. Un secrétaire surgit.

— Demandez à Bajazet de venir me voir ! fait le Monarque.

Presque tout de suite, son conseiller à la Cour des Cons se présente. Je te l’ai déjà évoqué dans mon précédent, j’y reviens pas, t’as qu’à tous me les lire ; je les écris bien, moi !

Je te rappelle simplement que ce mec, c’est un intellectuel pur fruit. L’esprit en marche. Un cerveau dans un corps humain. Tu dis rien : il pense pour toi.

Il nous sourit chétif, trouvant superflue cette dépense d’énergie. Ce gonzier, les choses matérielles l’encombrent. La bouffe, la baise, la dorme sont autant de contraintes qui le perturbent. Avant de devenir oracle d’Etat, il s’emmerdait dans des activités collectives. A présent, et pour une durée supposée septénaire, il est assis dans un bureau et il pense tout son soûl. Libre penseur, quoi. De temps à autre, le président l’appelle pour lui demander un coup de méninges. Bajazet le donne et retourne penser. A midi, on lui monte une assiette garnie qu’il ne pense pas toujours à consommer, car il pense trop pour penser à s’alimenter. Absent par surméditation ! Il n’est pas parce qu’il pense, lui, tu comprends ? Le contraire de nous autres qui faisons avec la matière grise du bord.

Bon, alors voilà Bajazet.

Le président se tourne vers moi.

— Résumez brièvement la situation sans indiquer toutefois vos conclusions personnelles, commissaire.

Etant de nature suicidaire, je m’exécute.

Grande éconocroque de mots. Je raconte à la corde.

Rien de plus duraille que d’aller à l’essentiel et d’y rester.

Bon : le voyage du Gros à Interpol Amsterdam. Sa rombière qui insiste pour l’accompagner. Quelqu’un la drague, probablement, l’embarque en partouze, puis elle est kidnappée. Et voici le message et l’album qui en consécutent.

Bajazet a reniflé deux fois pour m’indiquer qu’il suivait. Un regard à la bafouille. Il feuillette rapidement l’album sans s’y attarder, indifférent au cul velu de Berthe et au membre gulliverien d’un des deux protagonistes mâles.

De l’index, il plaque ses lunettes rondes au sommet de l’arête de son nez. Ses yeux sont vagues derrière les gros verres. Tu dirais deux poissons des mers chaudes intrigués par les hublots d’un bathyscaphe.

— Quelle tactique adopter devant une telle situation, Bajazet ? demande le président en se tapotant les dents du bout des ongles.

— Révocation immédiate de M. le ministre, déclare Bajazet de sa voix douce et calme. Ensuite, M. l’ex-ministre entre dans une maison de repos pour quelques jours, de manière à être inatteignable. Vous, monsieur le président, vous faites une déclaration aux médias pour dire que votre ministre n’a commis aucune faute professionnelle, mais que certaine personne de son entourage a un comportement incompatible avec ses fonctions. C’est tout. Du très sec et très bref ! On sent votre courroux ! Vous êtes horrifié !

Le silence revient.

— Mais, et mon honneur ? balbutie le Mammouth.

Impitoyable, Bajazet pose la main sur l’album, comme sur une bible pour prêter serment.

— Il est enterré là, monsieur le ministre ! fait-il doucement.

Je me risque :

— J’avais pensé que la démission de Bérurier…

— Insuffisante, trop cool, mon cher commissaire. Une démission, c’est une compromission, du bricolage. Seule la destitution sera efficace.

Le président lisse ses cheveux sur ses tempes inestimables. Bajazet réfléchit déjà à autre chose. J’aime bien ce type, je devine en lui un univers que je souhaiterais visiter.

— Merci, Bajazet, murmure le Tout Grand.

L’autre nous moule après une inclination du chef.

— Si vous me permettez, monsieur le président, attaqué-je, je vous fais observer que Bérurier est venu vous révéler spontanément l’affaire. Il aurait pu attendre, louvoyer avec ces gens, essayer de se tirer sans trop de casse de ce guet-apens.

— J’apprécie, déclare l’Empereur. Cela prouve que je sais m’entourer de gens courageux et entièrement dévoués.

— Son attitude vaut bien que vous lui accordiez de démissionner, monsieur le président. Le point de vue de M. Bajazet me paraît par trop clinique et ne tient pas compte du facteur humain.

Il opine.

— Peut-être, mais la raison d’Etat, commissaire ? Hmm ? La raison d’Etat, qu’en faites-vous ?

Lors, j’assiste à une scène très belle, qui mériterait d’être enregistrée pour la postérité, sans vouloir faire l’apologie de l’éphémère.

Bérurier, enfin pâle (c’est la première fois), se dresse.

— Mon président, fait-il, j’vous remercille d’la confiance dont vous m’avez accordée en me nommant miniss. J’aurai fait mon boulot du mieux qu’j’ai pu. Y s’produit un couac de par ma chère femme, souate, je lui subis les conséquences ; mais faut pas pousser Berthe dans les orties. J’ai venu ici v’s’apporter ma démission, pointe à la ligne. Qu’vous m’débarquiez après n’rime plus à rien. J’ai déjà démissionné. Y a un témoin : l’v’là. Commissaire Santantonio, siouplaît. Officier de police assermenté dont auquel la réputation n’est pas à r’faire. Sana, j’doute pas d’ton intégralité, mon grand. T’es bel et bien témoin, raison d’Etat ou pas, que j’ai donné ma démission ?

— J’en suis le témoin, Alexandre-Benoît, confirmé-je.

— Mercille.

Le Molosse s’approche du bureau.

— Ce qu’j’voye, président, c’est qu’ma bergère a disparu et qu’j’la reverrai p’t’être plus jamais vivante. Ça, c’t’un point. Second deuxième point : on n’sait même pas ce que ses kidnappeurs me veuillent. Je largue mon minissère avant qu’y m’auront contacté. Donc, c’qui se passera doré de l’avant n’regarde plus l’Etat mais ma pomme occlusivement. J’r’tourne même plus au burlingue, v’serez gentil d’me faire déposer au bar-tabac du coin mes effets personnels, c’t’à-dire : une caisse de beaujolais Dubeuf, quèqu’ conserves de tripes à la mode de Caen, mes charentaises d’délassement et un slip qu’j’m’étais oublié d’dans à la suite d’un malentendu qu’j’ai eu avec un pet, sauf vot’respecte ; j’signale qu’y s’trouve dans l’tiroir du bas de mon bureau. Quant à ce qu’est d’aller en maison de repos alors qu’ma chère épouse est en perdition, comptez-y pas. A partir de tout d’sute je m’lance à sa recherche. Là-dessus, avec mon bon souv’nir à vot’dame, j’vous prille d’agréger, m’sieur l’président, l’assureur d’mes salutations respecteuses, empressées, distinguées et particulièrement françaises.

Il sort.

Son fumet demeure. Des relents de gibier, de sueur prolétarienne, d’andouillette grillée, de chaussettes surmenées, d’abattoirs en effervescence, de…

Le président pose le bout de ses deux mains sur le bord de sa table pour en contempler les ongles.

— Cet homme est dangereux, commissaire, murmure-t-il. Dans l’état où il se trouve, il est capable de n’importe quel acte insensé ; occupez-vous de lui ! Ne le quittez plus sous aucun prétexte.

Je me lève.

— A-t-il démissionné ou est-il révoqué, monsieur le président ?

Le Monarque me jette un regard en faisceau de lampe électrique d’ouvreuse.

— Il a démissionné, soupire-t-il.

— Merci, monsieur le président ; en ce cas, je vais m’occuper de lui.

III

DÉBUT DE L’ENQUÊTE ENTREPRISE SUR LA DISPARITION DE MME ALEXANDRE-BENOÎT BÉRURIER. PREMIÈRES DISPOSITIONS. PREMIÈRES DÉDUCTIONS. PREMIÈRES MANŒUVRES

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