Fortuné du - Double-Blanc

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Avant de sortir, Hervé avait écrit à son inconnue, mais il s’était dispensé de lui donner son adresse, parce qu’il ne se fiait qu’à demi à la promesse de ne pas venir le relancer à l’hôtel du Rhin. Il lui avait seulement annoncé qu’il passerait, lui, tous les jours, à quatre heures, au marché aux fleurs de la Madeleine et qu’il ne tiendrait qu’à elle de l’y rencontrer.

La lettre était partie et, pour peu que la dame se hâtât d’aller la réclamer à la poste, elle pourrait, dès le lendemain, se trouver au rendez-vous quotidien qu’il lui assignait.

Quant au fameux carnet, Hervé n’avait pas pu se décider à s’en séparer. Il le portait sur lui, dans une poche de sûreté, bien cachée et bien fermée.

Le sommeil avait modifié ses idées. Il tenait moins à éclaircir un mystère qui, en somme, je ne l’intéressait pas personnellement. Il tenait toujours à revoir la femme au domino blanc qui devait lui donner des nouvelles d’Héva Nesbitt. Mais il n’avait pas oublié sa fiancée et il lui tardait qu’il fût l’heure de se présenter chez elle.

Il pensait même à lui dire qu’il était allé au bal de l’Opéra. M. de Bernage pouvait l’y avoir aperçu, et mieux valait confesser cette innocente fredaine que d’attendre que le père en parlât à sa fille. Ce père ne devait pas être disposé à se vanter de s’être affublé d’un faux nez; mais tout arrive, et Hervé n’avait peut-être pas tort de vouloir prendre les devants.

Le cortège était en vue. De ce pas majestueux et lent qui convient à un triomphateur, le bœuf descendait la pente du boulevard Montmartre.

Il s’avançait, précédé d’un escadron de mousquetaires Louis XIII, montés sur des chevaux de troupe, et suivi par un char monumental qui portait tous les dieux de l’Olympe, y compris le Temps, armé de la faux classique.

Un si beau spectacle avait mis sur pied un bon tiers de la population de la ville-lumière et, à l’approche de la cavalcade, les badauds qui encombraient la chaussée refluaient sur les trottoirs.

Hervé attendait que le torrent se fût écoulé pour s’acheminer vers l’hôtel de Bernage et il allait se retirer de la fenêtre, lorsque Pibrac lui dit en lui poussant le coude:

– Regarde donc, là… au-dessous de nous, ton futur beau-père qui essaie de grimper sur le perron de l’établissement; il nous a vus et il voudrait nous rejoindre… Il aura de la peine à arriver jusqu’ici, à travers cette foule, mais il est capable d’y réussir… et je ne te cacherai pas que ce financier m’ennuie. Tu es obligé de le supporter, mais moi, qui n’épouserai pas sa fille, je vais me réfugier dans le salon du fond. J’y ai aperçu des amis qui ne demandent qu’à me régaler d’un punch au kirsch et j’ai soif.

Il le fit comme il le disait et Scaër ne chercha point à le retenir, car il redoutait les intempérances de langage de ce viveur qui, du reste, n’était pas dans les bonnes grâces de M. de Bernage. Scaër descendit au rez-de-chaussée pour épargner au père de sa promise la peine de monter et il le rencontra au bas de l’escalier.

Ce millionnaire – qui ne l’avait pas toujours été – payait de mine et personne ne l’aurait pris pour un parvenu. Grand, large d’épaules et possédant ce qu’on appelle une belle prestance, il pouvait aussi prétendre en belle tête, comme on disait jadis. Sa physionomie, sans être sympathique, n’était pas déplaisante. Il avait l’air et les façons d’un gentleman d’outre-Manche, quoiqu’il ressemblât beaucoup moins à un Anglais qu’à un Arabe, avec son teint basané, ses dents blanches et ses grands yeux noirs pleins de feu.

Il venait d’atteindre la cinquantaine et ses cheveux commençaient à peine à s’argenter.

Un beau-père doué d’un extérieur si avantageux ne pouvait que faire honneur à Hervé qui, jusqu’alors, n’avait eu qu’à se louer de lui, car cet homme, enrichi par les affaires, n’avait ni marchandé, ni finassé pour traiter celle du mariage de sa fille.

Dès les premiers pourparlers, il s’était montré plus franc et plus désintéressé que bien des pères de noble race. Il lui suffisait, disait-il, que M. de Scaër plût à Solange et la rendît heureuse. Il avait fixé lui-même le chiffre de la dot, sans hésiter et sans autre condition que celle de passer chaque année quelques mois en Bretagne chez ses enfants.

Ce n’était vraiment pas trop exiger, et Hervé ne répugnait pas du tout à habiter pendant l’été avec un homme sérieux qui était resté gai et indulgent.

La fortune de Bernage, contrôlée par le notaire du futur, était solidement assise, en immeubles et en capitaux bien placés, et si elle était de date récente, il ne paraissait pas qu’elle eût été mal acquise. Elle avait un point de départ assez modeste et elle s’était rapidement accrue par d’heureuses spéculations commerciales et industrielles.

Celui qui l’avait faite en était à ce moment psychologique où l’homme qui a su s’enrichir sans se déconsidérer essaie de prendre pied dans le monde aristocratique, et le mariage de sa fille avec l’héritier d’un des plus anciens noms de la vieille Armorique allait aider M. Laideguive, dit de Bernage, à s’y introduire.

D’un autre côté, cette mésalliance apportait au dernier des Scaër la seule chose qui lui manquât: l’argent.

Tout était donc pour le mieux, à une époque où, plus que jamais, les nobles cherchent à redorer leur blason et les roturiers à s’anoblir.

– Et puis, pas de belle-mère! s’était écrié Pibrac, en apprenant que son ami Hervé allait épouser Mlle Solange.

Bernage était veuf depuis de longues années.

Il vivait comme vivent bien des Parisiens qui ont perdu leur femme étant jeunes, c’est-à-dire qu’il ne se privait pas de s’offrir des consolations, mais il avait toujours sauvegardé les apparences. On ne lui connaissait pas de liaison et s’il en avait de passagères, il ne les affichait pas.

Bernage était donc le modèle des beaux-pères et Hervé, qui l’appréciait à toute sa valeur, l’accueillit avec empressement.

– Je ne vous dérange pas, j’espère, dit l’aimable capitaliste, après avoir cordialement serré la main de son futur gendre. Je m’étais fourvoyé sur les boulevards, sans songer que le bœuf allait y passer, et à l’approche du cortège je me suis réfugié ici pour éviter d’être écrasé… mais vous étiez là-haut avec un ami et je ne veux pas que vous le plantiez là pour m’être agréable.

Hervé protesta qu’il ne tenait pas du tout à la compagnie d’Ernest Pibrac et saisit cette occasion de déclarer qu’il avait cessé de le fréquenter habituellement.

– C’était un assez bon camarade au temps où je menais la même existence que lui, mais nous avons bifurqué, dit-il gaiement. Je n’ai pas rompu, mais je ne le recherche plus. Il a le diable au corps et il finirait par me compromettre. Ainsi, tenez!… hier, vers minuit, j’allais tranquillement me coucher, quand j’ai eu la mauvaise chance de le rencontrer. Il s’est accroché à moi et il a tant fait qu’il m’a entraîné au bal de l’Opéra. Je m’en accuse devant vous, cher monsieur… c’est un commencement d’expiation.

– Vous n’avez rien à expier, mon cher baron, dit en souriant le plus accommodant des beaux-pères. Aller au bal de l’Opéra n’est pas un crime. J’y vais bien encore quelquefois, moi qui n’ai plus votre âge. Si la fantaisie m’était venue d’y entrer cette nuit, je ne m’en serais pas caché, et si je vous y avais vu, je ne vous aurais pas reproché d’y être.

– Donc, il n’y était pas, pensa Hervé. Pibrac a rêvé cette histoire du faux nez… à moins qu’il ne l’ait inventée pour se moquer de moi.

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