Emile Chevalier - Les derniers iroquois

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Les habitants de Lachine l’avaient baptisé Jean-Baptiste, du nom de leur patron national, et sobriquétisé le Quêteux, parce qu’il vivait d’aumônes.

Jean-Baptiste traversait souvent le fleuve pour aller mendier dans les paroisses de l’Est. Bien accueilli par les Indiens de Caughnawagha qui, comme tous les sauvages, pensent que les fous et les estropiés de naissance sont doués d’un pouvoir magique, il s’était pris d’une affection mystérieuse, mais profonde, pour la famille de Nar-go-tou-ké.

Seuls au monde peut-être, le chef et son fils pouvaient échanger des pensées avec lui.

Ces communications avaient lieu par des regards et des signes.

Du reste, Jean-Baptiste se montrait très réservé avec les Canadiens et vivait solitaire.

Jamais personne n’avait pénétré dans sa demeure. Il était l’effroi des petits enfants; les jeunes gens même craignaient de l’affronter, bien que quelques-uns eussent donné beaucoup pour visiter l’intérieur du Quêteux.

Mais, malgré ses infirmités, il possédait une agilité et une force extraordinaires.

Toute cette agilité, toute cette force s’étaient réfugiées dans ses jambes. Ils l’avaient appris à leurs dépens ceux qui s’étaient frottés à Jean-Baptiste. Dès qu’on l’irritait, le nain se jetait sur le dos, ouvrait ses longues jambes, comme un poulpe ouvre ses bras, un crabe ses pinces, saisissait son insulteur, le serrait, et, quelle que fût l’adresse ou la vigueur de celui-ci, il était incapable de sortir de cet étau qui le pressait de plus en plus, jusqu’à ce que la douleur l’obligeât à implorer son pardon.

La méchanceté ne composait pas le fond du caractère de Jean-Baptiste, mais il était fidèle à ses rancunes comme à ses amitiés.

Il s’avança dans la salle en jouant avec un bâton noueux, plutôt qu’il ne s’en faisait une aide.

Dans ses yeux, Nar-go-tou-ké lut une nouvelle fâcheuse: le front du sagamo se rembrunit.

Par une mimique aussi rapide que la parole, le nouveau venu étendit l’index vers Montréal, puis vers Lachine, puis éleva dix doigts en l’air, ensuite le bras droit et rassembla ses mains comme si elles eussent été liées.

Nar-go-tou-ké comprit: dix hommes commandés par le grand connétable accouraient de Montréal pour l’arrêter.

– Merci! fit-il, en frappant sur son cœur pour témoigner sa reconnaissance.

Et s’adressant à Ni-a-pa-ah, consternée par cette scène, dont elle devinait à demi la signification:

– Maintenant, prononça-t-il d’une voix ferme, la hache de guerre est déterrée. Quand Co-lo-mo-o rentrera, que la femme de Nar-go-tou-ké lui dise que son père l’attend. Les Kingsors viendront ici. Bientôt leurs chevelures pendront à la ceinture du sagamo iroquois. Ni-a-pa-ah leur répondra que le chef est parti pour les territoires de chasse. Mais qu’elle prenne garde que le Petit-Aigle ne tombe sous la dent de ces loups-cerviers. La destinée de Nar-go-tou-ké était de venger les os de ses pères qui blanchissent encore sans sépulture, sur les bords des Grands-Lacs; sa destinée s’accomplira.

– Nar-go-tou-ké permettra-t-il à sa femme de l’accompagner? demanda la squaw d’une voix suppliante.

– Non, elle doit rester ici, répliqua la Poudre.

Ni-a-pa-ah laissa retomber sa tête sur sa poitrine, et des larmes emplirent ses paupières.

Cependant le sachem interrogeait Jean-Baptiste du regard.

Avec son bâton, l’autre figura un navire sur le sol.

– Ils s’embarquent pour traverser. Nar-go-tou-ké doit partir, dit le chef.

Il décrocha un fusil à deux coups, suspendit une hache et des pistolets à sa ceinture, plaça le fusil sous son bras, jeta sur ses épaules une robe de peau de buffle, et, serrant la main de sa femme, il lui dit:

– Les yeux de Ni-a-pa-ah ont été rougis par les pleurs qu’elle a versés; mais Nar-go-tou-ké rougira la terre par le sang de ses ennemis, et un ruisseau de ce sang de lièvre paiera pour chacune de ses larmes. Que Ni-a-pa-ah se réjouisse donc! qu’elle se rappelle qu’elle descend de la Chaudière-Noire. Le cri de guerre des Iroquois va retentir!

Après ces mots le sachem, se carrant majestueusement dans sa peau de bison, comme un empereur dans un manteau de pourpre, sortit avec dignité du wigwam, en faisant signe au nain de l’accompagner.

Une fois sur la place du village, Nar-go-tou-ké indiqua du doigt à Jean le chemin de la Prairie, village distant de deux lieues de Caughnawagha, sur la même rive.

Le bancal saisit immédiatement le sens de cette indication, et il se mit à arpenter le terrain avec une célérité qui eût fait envie à un coureur de profession.

L’Indien alors descendit au bord du Saint-Laurent. Il sauta dans un tronc d’arbre creusé en forme de canot et suivit pendant quelque temps le cours de l’eau.

Le soleil, au terme de sa carrière, achevait de ronger son disque enflammé derrière les bois de Lachine. Moutonneux, bruyant, le fleuve, inondé de ses tièdes rayons, réfléchissait des lueurs éblouissantes, qui scintillaient parfois, ainsi que des éclairs, quand une banquise voguait sous leurs larmes de feu; car, après avoir été, pendant cinq mois, emprisonné, par l’hiver, dans une barrière de glace, le Saint-Laurent venait enfin de forcer les murs du cachot, et se trémoussait en fuyant vers son embouchure avec l’ardeur d’un captif qui a brisé ses fers.

À un faible intervalle, on entendait le mugissement des ondes sur les rapides[28] du Sault Saint-Louis.

À chaque instant, des piverts rasaient la surface à tire d’aile, en poussant leur note aiguë, et des bataillons de canards sauvages sillonnaient les airs.

Bientôt Nar-go-tou-ké tourna brusquement à gauche et remonta le courant, en traçant une ligne diagonale.

Devant lui, à trois ou quatre cents brasses, apparaissaient deux îlots.

L’un en amont, à une portée de fusil du second, et d’un accès assez facile; l’autre au-dessous, hérissé d’écueils, que le fleuve déchirait de ses flots rageurs avec un fracas formidable.

Le pied de ce dernier baigne dans les rapides, et sur sa tête, constamment battue par des vagues aussi hautes que des montagnes qui rejaillissent en poussière liquide dans l’île, se présente comme un front de chevaux de frise en granit, infranchissables.

C’est l’île au Diable, la justement nommée. Elle a au plus un demi-mille de circonférence.

Inabordable par en bas et par en haut, elle n’offre aucune baie, aucune anse, aucune crique sur ses flancs. Bien des gens croient encore qu’il est impossible d’y pénétrer. Du reste, plus d’un batelier audacieux et téméraire a péri en essayant d’aller la reconnaître. Je ne sais rien d’affreux, rien de sauvage comme ce lieu inhospitalier. On dirait qu’il n’a été jeté au milieu du Saint-Laurent que pour narguer l’esprit ingénieux des blancs et servir de trône aux martins-pêcheurs, qu’on voit, en toute saison, insolemment juchés à la cime des rochers et des broussailles qui le défendent[29].

Il est notoire cependant que quelques canots montés par des Indiens ont réussi à y atterrir.

C’était vers l’île au Diable que tendaient les efforts de Nar-go-tou-ké.

Durant une demi-heure, il scia le courant du fleuve, et, parvenu à la hauteur du premier îlot, il se laissa emporter au fil de l’eau, en imprimant, avec sa pagaie, une légère oblique à l’embarcation; puis, sans s’émouvoir des fureurs de l’élément sur lequel son canot dansait comme une plume que ballotte la brise, sans s’inquiéter des paquets d’eau écumante qui le couvraient à toute minute, il se contenta de maintenir le léger esquif en équilibre, jusqu’à ce qu’il atteignit un chicot en face de l’île au Diable, à vingt brasses de celle-ci.

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