Paul d'Ivoi - Le sergent Simplet

Здесь есть возможность читать онлайн «Paul d'Ivoi - Le sergent Simplet» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Издательство: Array Иностранный паблик, Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le sergent Simplet: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le sergent Simplet»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le sergent Simplet — читать онлайн ознакомительный отрывок

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le sergent Simplet», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Les vagabonds, les « roulants » ont conservé le souvenir de cette journée. Tous ceux dont les papiers n’étaient pas suffisamment en règle, furent arrêtés; la prison se trouva trop petite pour les recevoir tous. On occupa militairement la maison de ville et l’école transformées en lieux de détention.

Cent onze malheureux furent logés aux frais de l’État; mais ceux qui causaient tout ce remue-ménage demeuraient introuvables. L’Avignonnais écumait. Vers le soir, n’y pouvant plus tenir, il sortit d’Étaples et courut sur les routes comme un renard en chasse. Il allait, dans la nuit, flairant le vent, proférant de sourdes menaces.

Tout à coup le terrain manqua sous ses pas. Une tranchée coupait la route jusqu’au milieu de la chaussée. Le négociant ne l’avait pas remarquée, et il avait roulé au fond du trou. Pour comble de malheur, de l’eau provenant d’infiltrations remplissait la cavité.

Trempé, bouleversé, le commissionnaire avala quelques gorgées du liquide boueux, réussit à se redresser et, les vêtements collés au corps, couvert de glaise jaunâtre, il parvint à remonter sur la route.

Rentrer à Étaples pour changer d’habits était sa pensée. Afin d’éviter la fluxion de poitrine, il prit le pas gymnastique. Des pas lourds donnèrent derrière lui sur le revêtement du chemin. Des voix impérieuses lui crièrent:

– Arrêtez!

Peu brave par nature, démoralisé d’ailleurs par son accident, Canetègne s’affola. Il crut être poursuivi par des brigands. Ses jarrets se détendirent ainsi que des ressorts, et une course folle, vertigineuse, commença.

Les cris continuaient en arrière, le cinglant comme des coups de cravache. Il bondissait; son cœur faisait dans sa poitrine de brutales embardées; l’air s’engouffrait dans ses poumons avec des sifflements. Son sang affluait à la tête, ses tempes palpitaient, et dans le grossissement de l’épouvante, les poursuivants lui paraissaient approcher dans un roulement de tonnerre. Les premières maisons de la ville se montraient. Le négociant se crut sauvé, mais une ombre se dressa brusquement au milieu de la voie.

– Halte-là!

À cette vue, Canetègne s’arrêta net, la respiration lui manqua, ses jambes plièrent et il s’abattit à terre sans connaissance.

Quand il revint à lui, il s’aperçut qu’il était couché sur le dos, dans une pièce basse qu’un rayon de lune éclairait vaguement. En suivant la traînée lumineuse, il se rendit compte qu’elle pénétrait par une fenêtre garnie de barreaux. Il se passa la main sur le front, et comme il est d’usage au sortir d’un évanouissement.

– Où suis-je? bégaya-t-il.

Des ricanements lui répondirent. Dans tous les coins de la chambre des ombres s’agitèrent.

– Qu’est-ce que c’est que ça?

– Ça, mon vieux, fit une voix rauque, c’est le clou. Quand on n’a pas de papiers, l’État vous offre l’hospitalité.

– Comment! je suis en prison?

– Comme nous. Après ça, si ça ne convient pas à monsieur, il n’a qu’à parler, on lui retiendra un appartement à l’hôtel.

Un éclat de rire ponctua la plaisanterie. L’Avignonnais se demanda s’il ne rêvait pas.

L’aventure était simple. Deux gendarmes, revenant sur la route, avaient remarqué son allure désordonnée. En le voyant disparaître dans la tranchée, ils avaient pensé qu’il cherchait à se cacher, s’étaient précipités, l’avaient poursuivi et arrêté, grâce à un collègue embusqué aux abords de la ville. Aucun n’avait reconnu dans cet homme souillé de glèbe, aux cheveux trempés de sueur, le « notable » à la prime de cinquante louis, et, fidèles à leur consigne, ils avaient transporté leur prise dans une des salles de l’école, occupée déjà par plusieurs autres habitants.

– En prison, reprit le négociant, mais c’est de la folie.

Chancelant, il se leva, gagna la porte qu’il frappa à coups redoublés. Un agent se montra aussitôt.

– Monsieur, s’écria l’Avignonnais, mon arrestation est le résultat d’une erreur.

– C’est pour me conter cela que vous me dérangez, grommela le gardien moitié fâché, moitié railleur.

– Sans doute, je suis monsieur Canetègne.

– Vraiment?

– À preuve que je dois payer une prime de mille francs à celui qui ramènera…

L’agent eut un large rire.

– Vous expliquerez cela au commissaire, demain matin.

– Mais…

– Et surtout restez tranquille. C’est un conseil que je vous donne. La porte se referma au nez du commerçant ahuri.

Il n’eut pas le loisir de se plaindre. Une main s’appuya lourdement sur son épaule. Il se retourna. Devant lui, ses compagnons de captivité étaient debout.

– Tu viens d’affirmer que tu es Canetègne, gronda le premier; que tu as promis une prime à la rousse, est-ce vrai?

– Parfaitement.

– Alors, c’est à cause de toi que l’on nous a ramassés?

Le danger de sa confidence pénétra l’Avignonnais.

– Je vais vous expliquer…

– Pas besoin, c’est compris. Ah! tu tracasses le pauvre monde, tu couvres d’or les gendarmes. Tu es seul maintenant, nous allons voir si tu déchantes.

Et prenant la position du boxeur, l’homme ajouta:

– Gare-toi. Je t’offre le duel des zigs, à un pas, autant de coups de poing que l’on veut. Y es-tu?

– Mais, monsieur, gémit le négociant terrifié.

– Monsieur! as-tu fini. Je te dispense de mettre des gants.

La main du vagabond s’avançait menaçante. Canetègne se recula et, d’une voix étranglée par l’émotion, cria:

– Au secours!

Il n’acheva pas. Son adversaire l’avait frappé en pleine figure. Durant quelques instants une grêle de taloches s’abattit sur lui. Aveuglé, contusionné, il tomba à genoux, cachant son visage de ses bras relevés.

La nuit parut longue au commissionnaire. À chaque minute il tremblait de recevoir une nouvelle correction. Blotti dans un coin, car les prisonniers ne lui permettaient pas de s’étendre auprès d’eux, il attendit le jour avec angoisse. Enfin l’aurore entr’ouvrit les portes de l’Orient; mais pendant de longues heures encore, le malheureux dut subir les quolibets de ses voisins.

Extrait de la prison et conduit au commissariat, il eut peine à se faire reconnaître. Les yeux pochés, le nez gonflé, la face meurtrie, il ne rappelait en rien le commerçant de la veille. Le magistrat, convaincu cependant par ses explications, le remit en liberté. Il poussa même la délicatesse jusqu’à lui donner la formule d’une lotion excellente pour bassiner les plaies contuses. Boitant et pestant, Canetègne se rendit à l’hôtel et étendit ses membres endoloris dans un lit moelleux. Mais il était écrit que le séjour à Étaples ne lui procurerait aucune satisfaction. Le marché se tenait sous ses fenêtres. Les hennissements des chevaux, les appels des marchands faisaient un tintamarre tel qu’il ne lui fut pas possible de fermer l’œil.

Et, pour comble de disgrâce, vers trois heures de l’après-midi, M. Martin vint lui annoncer que la Bastienne entrait au port, ayant transporté les fugitifs en Angleterre, et que lui-même, estimant son rôle terminé, partait pour Lyon où, grâce à son chèque, il comptait se donner du bon temps. C’était trop. Le négociant pensa étouffer de rage. Ses ennemis lui échappaient. Il perdait cent mille francs. Il retrouva des forces pour vomir des imprécations qui eussent épuisé le souffle des héros d’Homère.

Pourtant, le lendemain, en dépit d’une forte courbature, il se rendit à la gare et monta dans le train pour Paris. À l’arrivée il déjeuna copieusement, puis sautant dans une voiture qui passait.

– Cocher, dit-il, au Petit Journal!

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le sergent Simplet»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le sergent Simplet» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le sergent Simplet»

Обсуждение, отзывы о книге «Le sergent Simplet» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x