Laure Abrantès - Histoire des salons de Paris. Tome 3
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- Название:Histoire des salons de Paris. Tome 3
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Mais ce fut le premier qui reçut une seconde dénomination bien étrange! on l'appela le bal des Victimes! … et voici l'origine de ce nom.
Au moment où la France en deuil se voyait décimer chaque jour, la plupart des femmes en prison, voulant sauver le trésor de leur chevelure pour le léguer à ceux qu'elles aimaient, avaient pris le parti de les couper elles-mêmes… avant même que le bourreau n'y eût un droit… Lorsqu'elles sortirent de prison ensuite, ces jeunes femmes, elles se trouvèrent avec des cheveux courts, et la première d'elles toutes était madame Tallien. Comme elle était parfaitement belle, et que cette coiffure lui allait bien, elle la garda. Mais ce fut autre chose avec des femmes qui n'avaient pour elles que des cheveux coupés…
On trouva un moyen terme: ce fut d'en faire une mode générale. On appela cela galamment une coiffure à la victime! … mais où ce mot devint choquant, ce fut au bal de Richelieu.
Deux mères que je ne nommerai pas, car elles existent toutes deux, avaient leurs deux enfants avec elles à ce bal; l'une était une fille, l'autre un fils: la fille avait treize ans, et le garçon de quinze à seize. Ces deux dames se rencontrèrent au bal de Richelieu pour la première fois depuis la Révolution; la dernière fois qu'elles s'étaient vues, c'était aux Tuileries, en 1791. L'une de ces dames avait émigré: son mari n'avait pas voulu la suivre, et le malheureux avait payé son obstination de sa tête. C'était le père du jeune homme. Celui de la jeune fille était mort à Quiberon.
L'orchestre venait de jouer les premières mesures d'une contredanse, lorsque la jeune fille, qu'on appelait Adèle , fut engagée par un jeune homme inconnu. Avant de répondre, elle tourna les yeux vers sa mère pour lui en demander la permission; mais au lieu de répondre par une acceptation, la mère de la jeune fille dit au jeune homme: – Je suis bien fâchée, monsieur, ma fille est engagée.
Le jeune homme se retira avec regret, car la jeune fille était alors fort jolie.
– Mais, maman, dit-elle à sa mère, pourquoi avoir répondu que j'étais engagée? je ne le suis point du tout.
– Je le sais bien, ma fille; un peu de patience.
Et, se penchant alors vers son ancienne amie de l'Œil-de-Bœuf…
– Ernest est-il engagé? lui demanda-t-elle.
– Non…; pourquoi?.. je crois qu'il n'aime pas beaucoup la danse…
– Croyez-vous qu'il voudra bien danser avec ma fille?
– Vraiment, reprit l'amie, je le crois bien… Ernest… engagez mademoiselle de ***.
Monsieur Ernest ne se le fit pas répéter deux fois; et, saisissant la main de mademoiselle de ***, il l'entraîna dans la contredanse, où précisément il manquait un couple.
– Ne voyez-vous pas pourquoi j'ai fait danser ces deux jeunes gens ensemble? demanda madame de *** à l'amie de l'Œil-de-Bœuf.
– Non…; pourquoi cela? parce qu'ils sont tous deux très-gentils peut-être?
– Ce n'est pas cela: c'est que leurs pères sont morts tous deux pour le Roi; et je trouve que jamais une jeune fille orpheline du fait de ces cannibales ne devrait danser qu'avec le fils d'un martyr comme son père.
– Ah! que c'est merveilleusement trouvé! s'écria l'amie…; c'est une idée qu'il faut faire courir… Hélas! nous ne sommes que trop ici ayant perdu des parents aussi tragiquement… Venez, prenez mon bras, nous allons prêcher votre invention.
Le croira-t-on? à peine cette volonté si étrange fut-elle connue, que les malheureux enfants qui avaient des droits à cette affreuse distinction furent classés, et la contredanse qui suivit ne fut composée qu'ainsi que l'avait désiré madame de ***.
Le bal suivant, la chose avait fait des progrès: elle avait été revue et corrigée , et elle était en exercice fort activement. Je l'ai vue. – J'ai vu danser la contredanse des Victimes , et cela, sans que les mères eussent un moment la pensée qu'elles faisaient une chose extraordinaire selon les lois du cœur et celles du monde: car ces femmes étaient bonnes; et l'une d'elles est même PARFAITEMENT bonne, et, certes, elles savaient bien vivre. Quant aux enfants, il est inutile de dire qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient.
J'ai longtemps été frappée, quoique bien jeune à cette époque, de cette manière d'établir et prouver des regrets.
La chose se soutint. Il y a plus: lorsqu'elle devint publique, plusieurs personnes qui ne s'étaient pas abonnées, mais qui étaient pourtant dans les conditions voulues , firent prendre des abonnements. On annonçait que le père, le frère, l'oncle, la mère ou la tante enfin, avaient été victimes de la Révolution, et l'admission dans le cercle intime avait lieu aussitôt. On avait soin même de former la contredanse de cette manière: on mettait ensemble les orphelins les plus élevés en infortune, et celui qui n'était mort qu' en prison ne trouvait pas dans cette nouvelle loi assez de protection pour que son fils ou sa fille eût une première place. Ce n'était pourtant pas la faute du père ou de la mère s'ils n'étaient morts qu'en prison!
J'ai vu madame de Staël bien étrangement courroucée de ce bal des Victimes et de cette coiffure à la Victime dont la forme rappelait cette horrible mesure précédant l'exécution, et cet assemblage de la fille et d'un fils de deux martyrs dans un bal, au milieu des chants de joie, des éclats de la folie!.. En vérité, celui qui aurait vu de pareilles choses, et qui aurait été témoin de plusieurs jours de notre Révolution, l'étranger qui aurait assisté à de pareilles saturnales, pourrait dire que notre nation est une méchante nation, et certes il n'en est rien.
Ce bal des Victimes était, malgré ce que je viens de dire, un fort beau bal, mais avec le grand inconvénient d'une fête donnée sans maîtresse de maison. Il y avait du froid, et pourtant on devait craindre la licence dans un lieu où nul frein n'était apporté pour réprimer un excès.
C'est à cette même époque du bal des Victimes que madame Tallien était dans le plus beau moment de ses triomphes; la rare perfection de sa personne avait reçu un complément tellement parfait, qu'en vérité, une femme aussi belle est une merveille de la création que Dieu doit rarement donner à la terre. C'était elle qui protégeait aussi la coiffure à la Victime , parce qu'elle lui seyait miraculeusement. Quant à la contredanse, elle ne s'en mêlait pas: je ne l'ai jamais vue danser. Et pourtant si elle était grande, elle ne l'était pas trop pour danser; et, au moment où je parle, elle était svelte comme une biche et parfaitement élégante. Une seule fois je lui vis danser une anglaise, ou plutôt la marcher… Chez elle, à la chaumière de Chaillot, elle recevait du monde, mais sans donner de bals. On y jouait très-gros jeu, on y soupait, on dînait, et voilà comment la vie se passait.
Quant au bal Thélusson, il était bien composé aussi, mais moins bien pourtant que le bal Richelieu. J'ai vu dans ce dernier une foule de noms qui seraient aujourd'hui sur la liste de la personne la plus difficile de Paris; tandis qu'au bal Thélusson ils étaient plus rares, et d'autres plus abondants. Mais un bouleversement bien sensible pour nous, qui aimons tant nos plaisirs, était celui qui avait eu lieu dans le Théâtre-Français; ce théâtre était tout à fait détruit: la moitié des acteurs avaient été enfermés, les hommes à Picpus et aux Madelonnettes, et les femmes aux Anglaises et à Sainte-Pélagie… Les hommes étaient: Fleury, Dazincourt, Saint-Prix, Larochelle, Champville, Dupont; les femmes: mademoiselle Raucourt, mademoiselle Contat (l'aînée), mademoiselle Contat (la cadette), mademoiselle Lange, mademoiselle Devienne, et quelques autres encore; toute la comédie enfin, car mademoiselle Mars n'était pas alors ce que nous avons depuis trouvé en elle, un diamant sans prix.
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