Laure Abrantès - Histoire des salons de Paris. Tome 3

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Histoire des salons de Paris. Tome 3: краткое содержание, описание и аннотация

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Madame de Sartines coupa elle-même ses cheveux, et les partagea en plusieurs lots qu'elle chargea le concierge de la Conciergerie de remettre aux personnes qu'elle lui désigna. Sa mère était abattue… Émilie fut à elle, et l'embrassant avec son jeune frère: Ma mère, lui dit madame de Sartines… comme nous sommes heureux! nous mourrons avec toi!

Lorsqu'on leur apporta les robes rouges qu'elles devaient revêtir pour aller à la mort, madame de Sainte-Amaranthe repoussa d'abord la sienne, et retomba pâle et sans force sur sa chaise. Madame de Sartines fut encore pour elle un ange consolateur, et fortifiant sa faiblesse, donnant elle-même l'exemple, elle vint ensuite se montrer à sa mère, comme pour lui dire:

– Aurai-je plus de courage que ma mère?

Mais lorsque les victimes furent dans le fatal tombereau, madame de Sainte-Amaranthe reprit sa présence d'esprit; elle causa avec sa fille, encouragea son fils et son gendre, et ces infortunés bravèrent ainsi jusque dans la mort ceux qui les assassinaient.

Tout à coup madame de Sartines, qui parlait avec la gravité que demandait le moment, mais avec une entière présence d'esprit, s'arrêta au milieu d'une phrase; son front pâle reçoit une teinte encore plus blanche, son œil se voile…; une larme est suspendue à sa longue paupière; sa bouche se resserre convulsivement… Ah! c'est que, parmi cette foule oiseuse qui vient voir mourir deux pauvres femmes portant la chemise rouge , parmi cette foule cruelle, son œil a rencontré celui d'un être dont le regard a fait battre son cœur plus rapidement… elle cherche encore celui du malheureux qui est venu demander un dernier signe d'amour à celle qui va mourir!.. Une douce reconnaissance émeut le cœur d'Émilie en remarquant la physionomie bouleversée de cet ami qu'elle ne doit plus revoir, et que pourtant elle aimait tant!.. À cette pensée, sa tête se penche sur sa poitrine… ses yeux se ferment… elle croit mourir avant de toucher l'échafaud…! L'échafaud…! ce mot évoqué par elle-même la fait tressaillir…; mais ce n'est pas pour elle…! quel spectacle pour le malheureux…! Émilie relève sa tête avec force…; son beau regard se promène sur cette foule avide…; elle cherche de nouveau un visage aimé…; elle a retrouvé son œil chargé de pleurs attaché sur elle… Une dernière fois attachant, appuyant son regard sur le sien, elle lui révèle, POUR LA PREMIÈRE FOIS, tous les trésors d'affection que contenait son cœur; puis, rassemblant toutes ses forces, elle le supplie, par la puissance de ce même regard, de fuir cette scène d'horreur et de deuil… D'abord, son ami ne put lui obéir…; il suivait machinalement cette charrette où sa vie était attachée… Tout à coup un cri sourd fut entendu… Émilie ouvrit les yeux…; elle tressaillit… car elle approchait en ce moment de l'échafaud!.. Mais ce n'était pas elle qui avait crié…

BAL DES VICTIMES

(JANVIER 1795.)

Tout est de l'histoire chez un peuple comme nous… Nous sommes légers dans ce qui est sérieux, sérieux dans ce qui est léger; et tout cela avec un aplomb parfait. Je ne veux pas, en avançant cette opinion, soutenir une thèse défavorable à la nation française. Je dis seulement qu'elle est légère et peu réfléchie dans les grandes choses. Les infortunes les plus terribles ne laissent pas de souvenirs dès qu'elles sont éloignées, même avec les deuils les plus profonds. Cela est heureux, dira-t-on vulgairement: peut-être. Je ne crois pas que le bonheur consiste à oublier. – Il est des peines dont il faut même que le souvenir demeure comme leçon, ou même comme point de ressemblance. – En quoi que ce soit en ce monde, tout est préférable à l'oubli… L'oubli est une mort morale de l'âme et du cœur… L'oubli annonce l'absence de toute affection douce… Celui qui oublie, enfin, est un être à part dans la création, car, s'il n'a pas de souvenirs, il n'a pas d'espérances, il n'a pas de craintes; et toute la vie pourtant ne se compose que de ces continuelles péripéties. C'est par elles que notre existence est animée; c'est par elles enfin que nous sortons de l'apathie et du néant, et que nous vivons .

Ce fut surtout au moment où la France échappa à ce massacre général dont quelques monstres l'avaient menacée, que cet oubli de toutes choses dont j'ai parlé fut frappant; à peine respirait-on! à peine était-on rassuré sur sa vie et celle des siens, qu'oubliant l'état dans lequel était encore Paris après 1794, les femmes et les hommes de tous les âges et de toutes les conditions, fatigués de larmes et de souffrances, ennuyés d'une aussi longue privation de tous plaisirs, firent un appel à toutes les joies, à tous les plaisirs. Mais un obstacle renaissait sans cesse pour s'opposer à ces joyeux desseins; on voulait rire, mais on n'osait pas; on oubliait le danger passé parce qu'il rappelait à beaucoup de gens qu'ils devraient être encore en deuil, mais on voulait bien se le rappeler pour laisser éveiller une crainte personnelle. Aucune personne de la société ayant un nom, une fortune, une position, ne voulait recevoir ni ouvrir sa maison; il y avait un reste de terreur qui parfois se soulevait encore et faisait trembler les faibles… Ah! c'est qu'on avait été si malheureux, qu'il était bien permis de craindre!.. Si je me plains, c'est qu'on ne craignait pas assez.

Il en est de la patrie comme de la famille dans beaucoup de circonstances; on est solidaire pour plusieurs choses, et sur ces choses on se tait; mais il en est d'autres tellement connues qu'il vaut mieux les expliquer que de les tenir sous le silence. De ce nombre est la légèreté qu'on nous a reprochée après 1793. Sans doute elle fut coupable, toutefois sa source ne fut pas dans un sentiment cruel. Nous sommes bons, et cette qualité est une de celles dont nous pouvons être fiers. Mais nous sommes légers; nous le sommes au point de rire de notre supplice à nous-même; et lorsque M. de Champcenetz disait au Tribunal révolutionnaire, en écoutant sa condamnation: Je demande si c'est ici comme à la garde nationale… et si l'on peut se faire remplacer pour vingt-quatre heures seulement? le mot eût été atroce dit sur un autre; mais pour celui qui allait mourir, il est rempli de courage, car il annonce de la présence d'esprit.

Non, c'est une injustice d'attribuer à un mauvais sentiment cette extrême légèreté dont nous fîmes une si éclatante démonstration en 95. Elle n'en est pas moins blâmable; mais l'origine n'a rien de ce qui, surtout dans des femmes, est toujours révoltant et repoussant même… la cruauté. – Nous sommes légers . Nous sommes comme le peuple du Pirée. Nous avons besoin d'un changement de situation, et, lorsque cette situation est passée, il nous faut en quoi que ce soit plaisanter sur elle.

Cela ne m'empêche pas d'être fière de ma nation. Nous n'avons rien de caché, au moins. On peut nous juger sur nos actions; et lorsqu'on aura dit que nous sommes légers , on aura dit à peu près tout le mal qu'on peut dire de nous.

Lorsqu'il fut reconnu qu'il n'y aurait pas encore de longtemps de maisons particulières où l'on recevrait, alors les jeunes gens les plus à la mode parmi les incroyables , les femmes les plus élégantes parmi les merveilleuses , décidèrent qu'on danserait dans des bals publics, où toute la bonne compagnie allant en masse, elle ne serait pas exposée à rencontrer des personnes étrangères à elle. La chose arrêtée, on choisit un local; le premier fut l'hôtel de Richelieu, au bout de la rue Louis-le-Grand: on l'appela par cette raison le bal Richelieu . Plus tard, on prit l'hôtel de Thélusson 26 26 Cet hôtel n'existe plus… il était en face de la rue Cerutti , aujourd'hui la rue Laffitte… Murat l'acheta lorsqu'il se maria, c'est-à-dire deux ans après… Il avait pour portail une immense arcade de mauvais goût. , rue de Provence, et le bal reçut également le nom de bal Thélusson .

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