Laure Abrantès - Histoire des salons de Paris. Tome 5

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Histoire des salons de Paris. Tome 5: краткое содержание, описание и аннотация

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Mais une circonstance dont le souvenir, non seulement ne s'effacera jamais de mon âme, et dont la puissance, je crois, sera toujours aussi vive dans le cœur de tout Français ayant assisté à cette journée, ce fut ce qui arriva au moment où le premier Consul vit passer devant lui les drapeaux de plusieurs demi-brigades. Lorsque le porte-drapeau de la 43e inclina celui qu'il portait devant son général, on ne vit qu'un simple bâton surmonté de quelques lambeaux criblés, mutilés par les balles, et noircis par la fumée de la poudre… En l'apercevant au moment du salut, Napoléon parut frappé de respect… Son noble visage prit une expression toute sublime; il ôta son chapeau et s'inclina profondément avec une émotion visible devant ces enseignes de la république, mutilées dans les batailles. Celles de la 30e et de la 96e étaient dans le même état. En voyant la troisième s'incliner devant lui, le premier Consul parut encore plus ému que pour la 43e. On voyait que plus les preuves de notre gloire se multipliaient à ses yeux, plus il était heureux et fier de commander une armée dont les hauts faits parlaient un tel langage. Son émotion avait sa source dans de hautes et nobles pensées, sans doute; car, en ce moment, un rayon lumineux semblait entourer son visage. Le peuple le vit et le comprit! Alors ce ne furent plus de ces cris simplement animés de: Vive le premier Consul!.. Ce fut une explosion d'amour et de délire… Des masses entières s'ébranlaient pour aller à lui; on voulait le voir de plus près, le contempler, le toucher… Les femmes, les hommes, les enfants, les vieillards, tous, tous voulaient aller à lui; tous articulaient des paroles d'affection, tous poussaient des cris frénétiques d'amour et de joie… Oh! qui donc pourrait dire qu'alors il n'était pas l'idole de la France!

Madame Lætitia m'avait demandée à ma mère pour cette journée, et j'étais avec elle et madame Leclerc à une fenêtre de l'hôtel de Brionne 6chez M. Benezeth… Quel souvenir que celui de cette mère, dont le noble et beau visage était couvert de larmes de joie!.. de ces larmes qui effacent tout un passé de malheur, et font croire à tout un avenir heureux.

Ceci me rappelle une circonstance que j'ai omise en parlant du 18 brumaire; elle montrera combien peu Bonaparte se laissait deviner par les siens.

Le 19 brumaire de l'an VII, ma mère, qui était fort attachée, comme on le sait, à la famille Bonaparte, et chez laquelle cette famille tout entière passait sa vie, voyant l'inquiétude de son amie 7Lætitia, lui proposa de venir dîner avec nous, ainsi que madame Leclerc, et puis ensuite d'aller ensemble à Feydeau, pour y voir un fort joli spectacle, dans lequel jouaient Martin et Elleviou. Ces dames acceptèrent: le dîner se passa tristement. Madame Lætitia était inquiète sans savoir pourquoi, ou plutôt parce quelle le devinait. Mais en véritable mère d'un grand homme, tout ce qu'elle éprouvait demeurait au fond de son âme; et même avec ma mère, elle fut silencieuse.

Mon beau-frère, ami intime de Lucien, et qui ne le quitta pas dans toute cette journée, était parti depuis le matin, et ses adieux ne nous avaient pas rassurées, ma mère et moi; car nous aimions tendrement Lucien, et ne pouvions nous dissimuler qu'il y avait beaucoup à craindre dans les heures qui allaient s'écouler, quoique nous ne sussions que très-imparfaitement ce qui se tenterait… J'aimais Lucien et Louis comme des frères; et bien que je ne comprisse pas la politique, j'en savais assez pour être au moins inquiète; et pour moi, c'était souffrir.

Aucune nouvelle ne parvint d'une manière positive jusqu'à sept heures. Alors ma mère demanda ses chevaux, et nous partîmes avec madame Leclerc, madame Lætitia et mon frère Albert pour Feydeau.

Je ne me rappelle plus maintenant quelle était la pièce qu'on jouait premièrement. Je n'ai gardé le souvenir que de celle qui terminait le spectacle: c'était l'Auteur dans son ménage . Nous étions assez calmes, et même presque gaies, car rien ne nous était parvenu. Albert était sorti plusieurs fois et avait parcouru le foyer et les corridors sans rien apprendre de nouveau; nous nous disposions à écouter la dernière pièce, lorsque le rideau se lève avant le moment, et l'acteur qui devait remplir le rôle principal se présente en robe de chambre de piqué blanc, costume de ce rôle 8, et s'avançant sur le devant de la scène, dit au public: Citoyens, une révolution vient d'avoir lieu à Saint-Cloud; le général Bonaparte a eu le bonheur d'échapper au poignard du représentant Arena et de ses complices. Les assassins sont arrêtés.

Au moment où le mot, vient d'échapper au poignard , fut prononcé, un cri perçant retentit dans la salle… Il partait de notre loge: c'était madame Leclerc qui l'avait jeté, et qui était dans un état vraiment alarmant. Elle sanglotait et ne pouvait pleurer; ses nerfs, horriblement contractés, lui causaient des convulsions tellement fortes, qu'Albert commençait à ne pouvoir la contenir. Madame Lætitia était pâle comme une statue de marbre; mais quels que fussent les déchirements de son cœur, on n'en voyait d'autre trace sur son visage encore si beau à cette époque, qu'une légère contraction autour des lèvres. Se penchant sur sa fille, elle prit ses mains, les serra fortement, et dit d'une voix sévère:

«Paulette 9, pourquoi cet éclat? Tais-toi. N'as-tu pas entendu qu'il n'est rien arrivé à ton frère?.. Silence donc… et lève-toi; il faut aller chercher des nouvelles.»

La voix de sa mère frappa plus madame Leclerc que toutes nos consolations. Les miennes, d'ailleurs, étaient plutôt de nature à l'alarmer qu'à la rassurer. Je craignais pour mes deux frères de cœur, Lucien et Louis; et je pleurais tellement, que ma mère me gronda tout aussi sévèrement que Paulette. Enfin nous pûmes partir. Albert, que nous avions envoyé pour savoir si la voiture de ma mère était arrivée, nous annonça qu'elle nous attendait. Il prit madame Leclerc dans ses bras, et la porta, plutôt qu'il ne la conduisit, à la voiture dans laquelle nous nous hâtâmes de monter; car on sortait en foule du théâtre pour aller aux nouvelles; et plusieurs personnes ayant reconnu ma mère et les femmes qui étaient avec nous, disaient: «C'est la mère et la sœur du général Bonaparte!..» La beauté incomparable de Paulette, qui était encore doublée, je crois, par sa pâleur en ce moment, suffisait déjà bien assez pour attrouper les curieux. Qu'on juge de l'effet que produisirent ce peu de mots: C'est la sœur du général Bonaparte!

«Où voulez-vous aller? dit ma mère à madame Lætitia, lorsque son domestique lui demanda ses ordres. Est-ce rue du Rocher 10, ou bien rue Chantereine?

– Rue Chantereine, répondit madame Lætitia, après avoir réfléchi un moment. Joseph ne serait pas chez lui, et Julie ne saurait rien…

– Si nous allions rue Verte 11?» dis-je à madame Lætitia.

– Ce serait inutile. Christine 12ne sait rien; et peut-être même pourrions-nous l'alarmer… non, non, rue Chantereine.»

Nous arrivâmes rue Chantereine; mais il fut d'abord impossible d'approcher de la maison. C'était une confusion à rendre sourd par le fracas que faisaient les cochers en criant et en jurant; les hommes à cheval arrivant au galop, et culbutant tout ce qui se trouvait devant eux; des gens à pied, les uns demandant des nouvelles, les autres criant qu'ils en apportaient… Et tout ce fracas, ce tumulte au milieu d'une nuit de novembre, sombre et froide… Quelques hommes de la bonne compagnie étaient parmi eux pour apprendre quelque chose; car on racontait d'étranges événements qui, du reste, devaient bientôt se réaliser. Dans le nombre de ces curieux malveillants se trouvait Hippolyte de R… l'un des habitués les plus intimes du salon de ma mère. Il reconnut notre voiture; et ne voyant pas quelles étaient les personnes qui étaient avec nous: «Eh bien! s'écria-t-il, voilà de la belle besogne!.. Votre ami Lucien, mademoiselle Laure, poursuivit-il en s'adressant à moi, qu'il voyait contre la portière, avec tout son républicanisme et sa colère contre notre club de Clichy, vient de faire un roi de son frère le caporal.»

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