Paul Bourget - Mensonges

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– « Maman… » interrompit Rosalie d'une voix suppliante.

– « Mais pourquoi a-t-il toujours ses yeux insolents, » continua la vieille dame; « oui, il vous regarde en ayant l'air de nous dire: Pauvres diables!.. »

– « Comme vous vous trompez sur son caractère, » répliqua René; « il a un peu la manie de la société élégante, c'est vrai, mais c'est si naturel à un artiste!.. Tenez, moi-même, » continua-t-il en souriant, « mais j'ai été ravi d'aller dans cette soirée hier, de voir cette espèce de palais, ces fleurs, ces toilettes, cette magnificence… Est-ce que vous croyez que cela m'empêcherait d'aimer mon modeste chez moi et mes vieux amis?.. Nous autres, gens de lettres, voyez-vous, nous avons tous cette rage du décor brillant; mais Balzac l'a eue. Musset l'a eue… C'est un enfantillage qui n'a pas d'importance… »

Tandis que le jeune homme parlait, Rosalie lança du côté de sa mère un regard où se lisait plus de bonheur que ses pauvres yeux n'en avaient exprimé depuis des mois. En avouant ainsi et raillant lui-même ses plus intimes sensations, René obéissait à un mouvement du cœur trop compliqué pour que la simple enfant en comprît le rouage. Il avait vu, à l'angoisse des prunelles de la jeune fille, quand madame Offarel avait prononcé cette phrase: « votre beau monde, » que le secret de l'attraction exercée sur lui par le mirage de l'élégance n'avait pas échappé à la double vue de celle qui l'aimait. Il avait un peu honte, d'autre part, d'être si plébéien dans cette griserie de luxe. Il avait donc parlé de ses impressions, comme s'il n'en eût pas été dupe, en partie afin de rassurer Rosalie et de lui épargner une peine inutile, en partie afin de se permettre cette petitesse, sans trop se la reprocher. Pour certaines natures, – et l'habitude du dédoublement moral les rend fréquentes parmi les écrivains, – raconter ses fautes, c'est se les pardonner. Celui-là se complut, tout en défendant Claude Larcher, à reprendre le détail de ses propres enivrements, avec une nuance d'ironie qui aurait trompé des observateurs plus fins qu'une enfant amoureuse. Tout en se moquant à demi de ce qu'il appela lui-même son Snobisme, et il expliqua ce mot d'origine anglaise aux deux femmes, il continuait de se livrer à la misère des petites remarques qui se multipliaient en lui depuis la veille. Il ne pouvait se retenir de mesurer en pensée l'abîme qui séparait les créatures entrevues chez madame Komof, – roses vivantes poussées dans la serre chaude de l'aristocratie européenne, – et la petite provinciale de Paris au teint plombé, aux doigts fatigués par le travail, aux cheveux simplement noués, à la tournure si modeste qu'elle en était gauche. Petit à petit, cette comparaison devint presque douloureuse, et le jeune homme subit un de ces accès de sécheresse intérieure qui déconcertaient son amie. Elle les apercevait toujours, sans jamais en comprendre la cause. Elle connaissait si bien René!.. Elle savait d'instinct que deux êtres existaient en lui, côte à côte, l'un doux, bon et tendre, facile à l'émotion, incapable de supporter sa peine, enfin le René qu'elle aimait, – et un autre, atone, étranger à elle, irrité contre elle… Mais le lien qui unissait ces deux êtres, elle ne le saisissait pas. Ce qu'elle comprenait, c'est qu'avant le succès triomphal du Sigisbée , elle ne voyait presque jamais que le premier de ces deux René, et, depuis, que le second. Elle n'osait pas dire: « le malheureux succès… » Elle en avait été si fière! Pourtant elle aurait tant souhaité en revenir à l'époque où son ami était inconnu, et pauvre, et si à elle!.. Que sa voix pouvait se faire aisément dure, si dure que même les phrases adressées à une autre, lui semblaient, par leur seule intonation, dirigées contre son cœur! En ce moment, c'était avec sa mère qu'il causait, et rien que l'accent avec lequel il prononçait des paroles bien innocentes, faisait mal à Rosalie. Cependant madame Offarel qui paraissait depuis quelques secondes toute préoccupée, se leva brusquement.

– « J'entends Cendrette qui gratte, » dit-elle; « la mignonne veut sortir. »

Elle passa de nouveau dans la salle à manger, pour ouvrir la porte de la cour à sa chatte préférée, et ravie sans doute de laisser les deux jeunes gens ensemble; car, Cendrette une fois partie, elle s'attarda longuement à flatter Raton, un de ses autres pensionnaires, en lui disant à très haute voix: « Que tu as d'esprit, mon Raton! Que je t'aime, démonet!.. » C'était un des innombrables termes d'amitié qu'elle avait imaginés pour ses chats, et tandis qu'elle discourait ainsi, elle se disait à elle-même: « S'il est venu tout de suite, c'est qu'il lui reste fidèle; mais quand se déclarera-t-il? Pauvre fillette!.. Ce n'est pas dans ces salons dorés qu'il trouvera une perle comme celle-là. C'est doux, c'est honnête, et joli, et vrai!.. » Puis tout haut: « N'est-ce pas, mon Raton? Tu me comprends, mon fils?.. » Le matou faisait le gros dos, il frottait sa tête contre la jupe de sa maîtresse, il ronronnait voluptueusement, et le monologue intérieur de la mère continuait: « Avec cela qu'il est devenu un beau parti. On peut bien y penser puisqu'on voulait bien de lui avant. Elle n'aura pas à trimer, comme moi avec Offarel. Si ça ne fait pas pitié qu'elle use ses gentilles mirettes à ravauder ce linge… » et elle empilait, par une vieille habitude de ménagère active, les mouchoirs déjà passés en revue, et elle songeait encore: « Sa petite dot! Quelle surprise!.. » À force d'âpre économie, elle avait gratté, sur le traitement modeste de son mari, une quinzaine de mille francs qu'elle plaçait à l'insu du sous-chef de bureau. Elle se souriait à elle-même et tendait l'oreille avec une certaine inquiétude: « Que se disent-ils? » Elle savait que sa fille aimait René, mais elle ignorait les secrètes accordailles qui unissaient les deux jeunes gens. De quel étonnement n'eût-elle pas été remplie si elle s'était doutée que Rosalie avait échangé déjà souvent avec son ami de furtifs, de timides baisers, et qu'à peine sa mère passée dans l'autre chambre, elle venait de lui prendre la main et de lui dire, mettant tout son cœur dans ce gracieux reproche:

– « Et vous avez pu partir hier au soir sans me dire adieu?.. »

– « Mais j'ai été bousculé par Claude, » fit René en rougissant, et serrant les doigts de la jeune fille qui ne fut la dupe ni de cette excuse ni de cette feinte caresse, car elle se déroba à cette pression. Elle secoua la tête avec mélancolie, et, comme ouvrant la bouche avec effort:

– « Non, » dit-elle, « vous n'êtes plus gentil comme autrefois… Depuis combien de temps ne m'avez-vous plus fait de vers? »

– « Vous êtes donc comme les bourgeois qui pensent que les vers s'écrivent à volonté? » répliqua le jeune homme presque durement. Il éprouvait cette irritabilité qui est le signe le plus indiscutable d'un déclin d'amour. L'obligation sentimentale, la pire de toutes, lui apparaissait sous une de ses mille formes. Par un instinct qui les conduit, d'une part à regarder jusqu'au fond de leur malheur, de l'autre à poursuivre avec acharnement leur bonheur passé, les femmes qui se sentent moins aimées formulent ainsi de ces exigences toutes petites, tout humbles, qui produisent sur le cœur de l'homme l'effet que produit sur la bouche trop sensible d'un cheval un maladroit coup de caveçon. L'amant qui était venu avec la ferme volonté d'être doux et tendre se cabre soudain. Rosalie avait déplu; elle le sentait comme elle avait senti la sécheresse de René tout à l'heure, et une étrange détresse s'empara d'elle. Depuis le départ de son ami, la veille, elle était jalouse, à vide, et sans vouloir admettre ce mauvais sentiment, mais jalouse tout de même: « Qui rencontrera-t-il dans cette fête?.. » s'était-elle demandé avant et pendant, au lieu de dormir: « Avec qui cause-t-il?.. » et maintenant: « Ah! il m'est déjà infidèle, sans quoi il ne me parlerait pas sur ce ton… » Le silence qui suivit la dure réponse lui fut si pénible qu'elle dit timidement:

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