Paul Bourget - Mensonges

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– « J'ai acheté un journal en route, » ajoutait le brave homme, « pour y voir le récit de la soirée d'hier… Tiens, » ajouta-t-il en fouillant dans les poches d'une serviette de cuir blanchie par l'usage, bourrée de livres, et ficelée par une courroie, « je l'aurai égaré… »

– « Tu es si distrait, » fit Émilie presque avec aigreur.

– « Bah! le père Offarel nous renseignera, » dit gaiement René; « tu sais bien qu'il est mon indicateur vivant. Il aura lu, ce soir, toutes les feuilles de Paris et de la province!.. »

Précisément parce qu'il était trop certain que les moindres comptes rendus de la représentation à l'hôtel Komof seraient collectionnés par le sous-chef de bureau et commentés par la mère, René crut devoir à Rosalie de lui donner lui-même tous les détails. Il y a ainsi un instinct qui pousse l'homme, – est-ce hypocrisie, est-ce pitié? – à ces délicatesses de procédés à l'égard d'une femme qu'il va cesser d'aimer. Aussitôt après le déjeuner, il se dirigea donc du côté de la rue de Bagneux en prenant la rue de Vaugirard. C'était son habitude autrefois d'aller chez son amie à cette heure-là; il lui arrivait de composer pour elle, et de tête, durant cette courte promenade, une ou deux strophes, dans la manière de Heine, qu'il lui disait quand ils étaient seuls. Il y avait longtemps que ce pouvoir de marcher ainsi en plein rêve lui était refusé, mais rarement la vulgarité de ce coin de Paris l'avait frappé à ce degré. Tout y révélait la médiocre existence des petits bourgeois, depuis la multiplicité des humbles boutiques jusqu'à l'étalage, poussé presque au milieu du trottoir, de toutes sortes d'objets à bon marché. Derrière les devantures des restaurants étaient collées de petites affiches à la main qui mentionnaient des menus à prix fixe d'une extraordinaire simplicité. Les ustensiles en vente dans les bazars prenaient comme une physionomie pauvre. Ces signes et vingt autres rappelaient au jeune homme la dépense calculée des petites bourses, une existence réduite à cette décente économie, qui n'a pas l'horrible et attirant pittoresque de la vraie misère. Quand on commence d'aimer, on trouve à toutes les choses qui environnent la personne aimée des raisons de s'attendrir, et, quand on cesse d'aimer, ces mêmes choses fournissent au cœur des raisons de se refermer davantage. Pourquoi René se prit-il à en vouloir à Rosalie de l'impression de mesquinerie dont le pénétrait ce tableau de son quartier? Pourquoi l'aspect de la rue de Bagneux l'indisposa-t-il contre la jeune fille comme eût pu le faire un grief personnel? Elle avait, cette rue, une physionomie si pauvre, si abandonnée, avec le mur du jardin de couvent qui la termine et la file de ses vieilles maisons. Une charrette surchargée de paille la barrait à moitié, avec trois chevaux attelés de cordes, qui mangeaient, le mufle engagé dans la musette, tandis que le conducteur achevait de déjeuner dans un petit restaurant à la devanture lie de vin. Une sœur marchait sur le trottoir de gauche; un gros parapluie bombait sous son bras; le vent agitait les ailes de sa coiffe blanche, et la croix de son chapelet battait sa robe de bure bleue. Pourquoi René, après avoir reporté sur Rosalie toute la déplaisance de ses sensations bourgeoises, reporta-t-il involontairement sur l'image de madame Moraines le mouvement de rêverie religieuse que ce costume de la sœur de charité produisit en lui? Les phrases que la belle mondaine lui avait débitées à table, la veille, sur les œuvres pieuses auxquelles prennent part tant de grandes dames jugées frivoles, lui revint à la mémoire. C'était la troisième fois depuis le matin que le visage de cette femme lui apparaissait, et chaque fois plus précis. Mon Dieu! Si son bon génie voulait qu'il la rencontrât ainsi, dans une rue écartée de Paris, en train de rendre visite à ses pauvres?.. Et au lieu de cela, il s'engageait dans un couloir au bout duquel était une cour, et au fond de cette cour se trouvait la porte du rez-de-chaussée occupé par les Offarel. Poussés par l'exemple des Fresneau, ils avaient, eux aussi, réalisé le rêve secret de toute famille de la petite bourgeoisie parisienne, et déniché dans ce quartier isolé un appartement, avec un jardinet grand comme un mouchoir de poche.

– « Ah! monsieur René!.. » fit Rosalie qui vint, au coup de sonnette du jeune homme, ouvrir elle-même. Les Offarel n'avaient à leur service qu'une femme de ménage, la mère Forot, sur le compte de laquelle la vieille dame ne tarissait pas en anecdotes, et qui partait à midi. À la vue de celui qu'elle aimait, le visage de la pauvre enfant, pâlot d'habitude, s'était rosé de plaisir et elle n'avait pu retenir un petit cri. « Que c'est gentil à vous d'être venu nous raconter tout de suite comment votre comédie a réussi!.. » Elle introduisait le jeune homme dans la salle à manger, pièce mal éclairée par une fenêtre au nord, et qui n'était même pas chauffée. La scrupuleuse avarice de madame Offarel lui faisait, quand les journées d'hiver n'étaient pas trop froides, remplacer la dépense du feu, pour elle et ses filles, par des espèces de pèlerines ouatées et des mitaines.

– « Vous voyez, » dit-elle à René en lui faisant signe de s'asseoir, « nous comptons le linge. »

Sur la table, en effet, tout le blanchissage de la quinzaine était étalé, depuis les chemises du père jusqu'à celles des filles. L'éclat bleuâtre des calicots et des cotonnades était rendu plus clair par le fond obscur de toute la pièce. C'était le pauvre linge du ménage gêné: il y avait des bas dont le talon se hérissait de reprises, des serviettes effilochées, des manchettes élimées et qui montraient le grain de la trame, – enfin tout un appareil intime dont la jeune fille sentit aussitôt qu'il n'était guère fait pour plaire au poète, car elle empêcha qu'il ne prit le siège que lui indiquait madame Offarel en disant:

– « Monsieur René sera mieux au salon, il fait trop sombre ici… »

Avant que sa mère n'eût pu lui répondre, elle avait déjà poussé le visiteur dans la pièce décorée de ce nom pompeux de salon, et qui, en réalité, servait surtout de cabinet de travail à Angélique. Celle-ci augmentait un peu les ressources de la famille par le produit de quelques traductions de romans anglais. Elle était, en ce moment, assise auprès de la fenêtre, en train d'écrire sur un guéridon. Un dictionnaire traînait à ses pieds, chaussés de pantoufles dont elle avait, pour plus de commodité, écrasé les quartiers. Elle n'eut pas plutôt vu René qu'elle ramassa ses papiers et ses livres. Elle s'échappa, en laissant voir ses cheveux mal peignés, sa robe de chambre au corsage de laquelle manquaient des boutons.

– « Excusez-moi, monsieur René, » disait-elle en riant, « je suis faite comme une horreur et je ne peux pas me montrer. »

Le jeune homme s'était assis et il regardait la pièce, de lui bien connue, dont la grande élégance consistait dans une série d'aquarelles lavées par l'employé durant les loisirs de son bureau. Il y en avait une douzaine, et qui représentaient, les unes des paysages étudiés dans les promenades du dimanche, les autres des copies de quelques toiles chères à la rêverie du père Offarel, et c'étaient précisément, comme les Illusions perdues de Gleyre, les tableaux que le goût moderne de René détestait le plus. Un tapis de feutre aux couleurs fanées, six chaises et un canapé revêtus de housse, achevaient le mobilier de cette chambre, autrefois aimée par le poète comme un symbole de simplicité presque idyllique, mais qui devait lui paraître deux fois odieuse à cause des dispositions d'esprit où il arrivait, et de l'aigreur avec laquelle madame Offarel lui dit, se croyant très fine:

– « Hé bien! c'était-il gai, hier soir, dans votre beau monde? » – Elle prononçait ti et vote . – Et, sans attendre la réponse: – « Votre M. Larcher ne fréquente donc plus que des gens qui ont hôtel, équipage et tout?.. On ne l'entend plus parler que de comtesses, de baronnes, de princesses… Hé! Il n'est pas déjà si relevé, lui qui courait le cachet il y a dix ans. »

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