Paul Bourget - Cruelle Énigme

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Cruelle Énigme

DÉDICACE

A Monsieur Henry James

Permettez-moi, mon cher Henry James, de placer votre nom à la première page de ce livre, en souvenir du temps où je commençai de l'écrire, qui fut le temps aussi où nous nous sommes connus. Dans nos conversations de l'été dernier, en Angleterre, prolongées tantôt à une des tables de l'hospitalier Athenœum-club , tantôt sous les ombrages des arbres de quelque vaste parc, tantôt sur cette esplanade de Douvres, retentissante du fracas des lames, nous avons souvent discuté au sujet de cet art du roman, le plus moderne de tous, parce qu'il est le plus souple, le plus capable de s'accommoder aux nécessités variées de chaque tempérament. Nous tombions d'accord que les lois imposées au romancier par les diverses esthétiques se ramènent en définitive à une seule: donner une impression personnelle de la Vie. Trouverez-vous cette impression-là dans Cruelle Énigme ? Je le souhaite, afin que cette œuvre soit vraiment digne de vous être offerte, à vous dont j'ai pu apprécier, comme lecteur, le rare et subtil talent, comme confrère, la sympathie intelligente, et comme ami le noble caractère.

P. B.

Paris, 9 février 1885…

I

Tous les hommes habitués à sentir avec leur imagination connaissent bien la sorte de mélancolie sans analogue qu'inflige une trop complète ressemblance entre une mère et sa fille, lorsque cette mère a cinquante ans, que cette fille en a vingt-cinq, et que l'une se trouve ainsi présenter le spectre anticipé de la vieillesse de l'autre. Qu'elle est féconde en amertumes, pour un amoureux, cette vision de l'inévitable flétrissure réservée à la beauté qu'il chérit! Au regard d'un observateur désintéressé, de telles ressemblances abondent en réflexions singulièrement suggestives. Il est rare en effet que l'analogie des traits des deux visages aille jusqu'à l'identité, plus rare encore que l'expression en soit tout à fait pareille. D'une génération à l'autre, d'ordinaire, il y a eu comme une marche en avant du tempérament commun. La qualité dominante de la physionomie est devenue plus dominante, – symbole visible d'un développement du caractère produit par l'hérédité. Trop fin déjà, le visage s'est affiné davantage; sensuel, il s'est matérialisé; volontaire, il s'est durci et séché. Mais surtout à l'époque où la vie a fait son œuvre, lorsque la mère a passé la soixantième année et la fille la quarantième, cette gradation dans les ressemblances devient comme palpable au contemplateur, et avec elle l'histoire des circonstances morales où s'est débattue cette âme de la race dont ces deux êtres marquent deux étapes. L'aperception des fatalités du sang est si lucide alors, que parfois elle tourne à l'angoisse. C'est dans de telles rencontres que se révèle, même aux esprits les plus dépourvus du sens des idées générales, l'implacable, la tragique action des lois de la nature; et, pour peu que cette action s'exerce contre des créatures qui nous tiennent au cœur, même en dehors de l'amour, cela fait si mal de la constater!

Bien qu'à soixante et douze ans, avec une maladie du foie contractée en Afrique, cinq blessures et quinze campagnes, un homme parti jadis comme simple soldat et retraité comme divisionnaire ne soit pas très disposé aux songeries philosophiques, c'est pourtant à des impressions de cet ordre que le général comte Alexandre Scilly s'abandonnait, ce soir-là, au sortir du salon d'un petit hôtel de la rue Vaneau, où il avait laissé en tête à tête sa vieille amie M meCastel et la fille de cette amie, M meLiauran. Onze heures venaient de sonner à la pendule du plus pur style Empire, – un cadeau de Napoléon I erau père de M meCastel, – posée sur la cheminée de ce salon. Le général s'était levé comme d'habitude, exactement au premier coup, afin de gagner sa voiture annoncée. A vrai dire, le comte avait les plus fortes raisons du monde pour être obscurément et profondément troublé. Après la campagne de 1870, qui lui avait valu ses dernières épaulettes, mais dans laquelle sa santé avait achevé de se ruiner, cet homme s'était trouvé à Paris sans autres parents que des cousins éloignés et qu'il n'aimait pas, ayant eu à se plaindre d'eux lors de la succession d'une cousine commune. N'avaient-ils pas attaqué le testament de la vieille dame, et accusé de captation, qui? Lui, le comte Scilly, le propre fils du héros de Leipsick! Avec ce besoin de remplacer par des habitudes fixes la sécurité de la famille absente, qui distingue les célibataires de tout âge, le général avait été conduit à se créer un intérieur en dehors de son appartement de soldat au repos. Les circonstances avaient ainsi fait de lui le commensal quasi quotidien de l'hôtel de la rue Vaneau où habitaient deux femmes auxquelles il était attaché depuis longtemps. La plus âgée, M meMarie-Alice Castel, était la veuve de son premier protecteur, du capitaine Hubert Castel, tué à ses côtés en Algérie, quand il n'était encore, lui, Scilly, que simple sergent. La seconde, M meMarie-Alice Liauran, était veuve de son plus cher protégé, du capitaine Alfred Liauran, tué en Italie. Toutes les personnes qui ont un peu étudié le caractère du vieux garçon et du vieil officier, – cela fait comme deux célibats l'un sur l'autre, – comprendront, au simple énoncé de ces faits, quelle place cette mère et cette fille occupaient dans l'existence du général. Chaque fois qu'il sortait de chez elles, et durant tout le temps que mettait sa voiture à le ramener chez lui, son unique préoccupation était de revenir sur tous les incidents de sa visite, – et ce temps était long, car le général habitait, au quai d'Orléans, le rez-de-chaussée d'une antique maison, léguée précisément par sa cousine. La voiture n'allait pas vite: elle était attelée d'un ancien cheval de régiment, très âgé, très doux, et débonnairement conduit par un ancien soldat d'ordonnance, le fidèle Bertrand, qui n'aurait pas fouetté la bête pour un tonneau d'eau-de-vie de marc, sa boisson favorite. La voiture elle-même ne roulait pas aisément, basse et lourde comme elle était, – un véritable coupé de douairière que le général avait gardé, tel quel, avec le cuir vert pâle de la garniture et la nuance vert sombre de ses panneaux. Est-il besoin d'ajouter que Scilly avait hérité cette voiture en même temps que la maison? Dans son ignorance de vieux grognard habitué aux rudesses d'un métier qu'il avait pris très au sérieux, il considérait naïvement ce pesant véhicule comme un comble de confortable, et, la main passée dans une des brassières, assis sur le bord des coussins où sa cousine s'allongeait voluptueusement autrefois, ce qu'il revoyait sans cesse c'était le salon de la rue Vaneau et les deux habitantes de ce calme asile, – oh! si calme, avec ses hautes fenêtres fermées, derrière lesquelles s'étend le princier jardin qui va de la rue de Varenne à la rue de Babylone; – oui si calme et si connu de lui, Scilly, dans les moindres détails! Sur les murs étaient appendus trois grands portraits attestant que, depuis la Révolution, tous les hommes de cette famille avaient été soldats. C'était d'abord le colonel Hubert Castel, le grand-père, représenté par le peintre Gros dans le sombre uniforme des cuirassiers de l'Empire, la tête nue, sa robuste nuque prise dans le collet d'un bleu noir, son torse revêtu de la cuirasse, ses bras serrés dans le drap sombre des manches et ses mains couvertes du gantelet à crispin blanc. Napoléon était tombé du trône trop tôt pour récompenser, comme il le voulait, cet officier qui lui sauva la vie dans la campagne de Russie. C'était ensuite le fils de ce dur cavalier, le capitaine de l'armée d'Afrique, peint par Delacroix avec la tunique bleue à pans plissés et le large pantalon rouge serré aux pieds; – puis le portrait, peint par Flandrin, d'Alfred Liauran dans la tenue d'officier de la ligne, telle que Scilly l'avait portée lui-même.

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