Paul Bourget - Mensonges

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– « Ah! Monsieur! quelle poésie! quelle grâce divine! C'est du Watteau à la plume. Et quel sentiment!.. Cette pièce datera, Monsieur, oui, elle datera. Vous nous vengez, nous autres femmes, de ces prétendus analystes qui semblent écrire leurs livres avec un scalpel, sur une table de mauvais lieu… »

– « Madame… » balbutiait le jeune homme, assassiné par cette étonnante phraséologie.

– « Je vous verrai chez moi, n'est-ce pas, » continua-t-elle, « je reçois les mercredis de cinq à sept. J'ose croire que vous préférerez la société de mon salon à celle de cette excellente comtesse, qui est une étrangère, vous savez. J'ai quelques-uns de ces messieurs de l'Institut qui me font le grand honneur de me consulter sur leurs travaux. J'ai moi-même écrit quelques poésies. Oh! sans prétention, quelques vers à la mémoire de ce pauvre M. de Sermoises… une plaquette, que j'ai intitulée simplement: Lis de la tombe . Vous me direz votre avis, mais en toute franchise… Madame Hurault, monsieur Vincy, » continua-t-elle en présentant l'écrivain à une femme de quarante ans, élégante encore de tournure et de physionomie; « exquis, n'est-il pas vrai? Un Watteau à la plume. »

– « Vous devez beaucoup aimer Alfred de Musset, Monsieur, » dit la nouvelle venue. Elle était la femme d'un homme du monde, auteur, sous le pseudonyme de Florac, de quelques pièces, tombées à plat, malgré la prodigieuse intrigue de madame Hurault, laquelle n'avait pas, depuis seize ans, donné un dîner auquel n'assistât quelque critique ou un personnage lié avec quelque critique, un directeur de théâtre ou quelque parent de directeur.

– « Qui ne l'aime à mon âge? » répondit le jeune homme.

– « Je me le disais en écoutant vos jolis vers, » reprit madame Hurault, « cela me faisait l'effet d'une musique déjà entendue. » Puis, son épigramme une fois lancée, elle se souvint que dans beaucoup de jeunes poètes dort un feuilletoniste futur, et elle corrigea la phrase où venait d'éclater sa cruelle envie de femme de confrère par une invitation: – « J'espère vous voir chez moi, Monsieur; mon mari, qui n'est pas là, fera votre connaissance avec un grand plaisir, je suis toujours à la maison le jeudi, de cinq à sept. »

– « Mme Éthorel, M. Vincy, » disait madame de Sermoises en présentant de nouveau René, mais cette fois à une très jeune et très jolie femme, toute brune avec une douce pâleur ambrée sur son visage, de grands yeux de velours et une délicatesse presque fragile qui contrastait avec sa voix, presque grave.

– « Ah! Monsieur, » commença-t-elle, « que vous savez parler au cœur! J'aime surtout ce sonnet que Lorenzo récite à un moment… voyons… Le fantôme de l'ancienne année… »

– « Le spectre d'une ancienne année… » fit René, rectifiant, malgré lui, le vers que la jolie bouche citait à faux, et, avec un pédantisme inconscient, il dissimula un sourire, car c'était, ce morceau, deux strophes de six vers chacune et qui n'offraient ni de loin ni de près aucun rapport avec un sonnet.

– « C'est cela, » reprit madame Éthorel, « adorable, Monsieur, c'est adorable! Je reçois le samedi de cinq à sept. Oh! un tout petit cercle, si vous voulez me faire le plaisir d'y venir. »

René n'eut pas le temps de remercier, et déjà madame de Sermoises, en proie à cet étrange délire de la vanité du reflet, qui donne, à certains hommes aussi bien qu'à certaines femmes, le besoin irrésistible et presque naïf de s'instituer le cornac de tout personnage en vue, l'entraînait à une nouvelle présentation. Il dut saluer ainsi madame Abel Mosé, la beauté la plus éclatante du monde israélite, tout en blanc; puis madame de Sauve tout en rose, et madame Bernard tout en bleu. Puis ce fut un retour vers lui de madame Komof qui vint le prendre pour l'entraîner auprès de la comtesse de Candale, la descendante aux yeux si fiers du terrible maréchal du xve siècle, et de sa sœur la duchesse d'Arcole. À ces deux noms bien français succédèrent les noms, impossibles à retenir du premier coup, de quelques parentes de la comtesse, et ce furent encore des poignées de main échangées avec les hommes qui se trouvaient auprès de ces dames. René fit ainsi la connaissance du marquis de Hère, le plus rangé des élégants, qui vit avec vingt mille francs de rente comme s'il en avait cinquante; du vicomte de Brèves, en train de se ruiner pour la troisième fois; de Crucé le collectionneur; de San Giobbe le célèbre tireur italien, et de trois ou quatre Russes. Parmi les noms de ces femmes à la mode et de ces hommes de club, la plupart étaient familiers au poète, pour les avoir lus, enfantinement et avec une folle avidité, dans ces comptes rendus de soirées que les journaux du boulevard rédigent, à la plus grande édification des jeunes bourgeois en train de rêver de haute vie. Il s'était façonné, par avance, de cette société plutôt riche qu'aristocratique et plutôt européenne que française, qui tient le haut du pavé dans le Paris des fêtes et du plaisir, une idée si prestigieuse et si parfaitement fausse, qu'il demeurait tout à la fois ravi et déconcerté de cette réalisation d'un de ses plus anciens songes. Il y avait un extrême atteint dans le décor qui l'enchantait, en même temps que son succès enivrait sa vanité d'auteur. Il rencontrait des sourires sur des bouches si tentantes, des regards flatteurs dans des yeux si beaux! Et cela, en lui caressant l'âme, l'affolait aussi de timidité, en même temps que le tourbillonnement des visages lui infligeait une impression d'ahurissement, et la banalité des éloges une involontaire désillusion. Ce qui rend le monde, et quel que soit ce monde, intolérable jusqu'à la nausée à beaucoup d'artistes, c'est qu'ils y viennent, eux, par accès, pour y être en parade et qu'ils en attendent quelque chose d'extraordinaire, tandis que les personnes qui appartiennent vraiment à une société se meuvent dans l'atmosphère d'un salon avec le naturel et la simplicité d'une habitude quotidienne. Cette indéfinissable déception, cet étourdissement des présentations multiples, cette griserie d'orgueil et cette angoisse de gaucherie poussaient René à chercher son ami Claude, mais il ne le trouvait point. Ses yeux ne rencontrèrent que Colette, qui, descendue de la scène avec son costume aux nuances vives, aux formes anciennes, et ses blonds cheveux tout poudrés, faisait un contraste piquant de couleur avec les habits noirs dont elle était entourée. Elle aussi éprouvait une visible gêne, – qui se manifestait par un peu d'énervement dans le sourire, un peu de défiance dans le fond du regard, et par une rapide manière d'ouvrir sans cesse et de refermer son éventail, – cette gêne de l'actrice subitement transportée hors de son milieu, à la fois fière et troublée de l'attention qu'elle inspire. Elle eut pour René un sourire qui trahissait un plaisir réel de retrouver quelqu'un de son bord. Elle était en train de causer avec ce personnage au teint de brique dont René savait par la comtesse que c'était Salvaney, le rival de Claude.

– « Ah! voilà mon auteur, » dit-elle en tendant la main au poète. « Hé bien! vous devez être content, ce soir… Comme tout a porté!.. Allons, Salvaney, complimentez monsieur Vincy, quoique vous n'y entendiez rien; et votre ami Larcher, » continua-t-elle, « il a disparu?.. Vous lui direz de ma part qu'il a failli me faire mourir de rire en scène. Il avait sa mèche, là, qui lui barrait le front, son air de saule pleureur. Pour qui jouait-il son Antony?.. »

Il y avait une cruauté en ce moment dans les yeux brouillés de vert de la jeune femme, dans le retroussis de ses lèvres, et une espèce de haine, qui venait de ce que le malheureux Claude était parti sans même la saluer. Elle l'aimait, à sa manière, en le trompant et en le torturant, mais surtout en l'asservissant. Elle éprouvait une impression de rancune satisfaite à se moquer ainsi de lui devant Salvaney, et à se dire que le naïf René répéterait ces phrases à son ami.

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