Paul Bourget - Mensonges
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– « Et vous ne rompez pas avec elle? » dit Vincy.
– « C'est fait, » répliqua Claude, « et pour toujours, je vous en donne ma parole. Seulement, je veux lui dire ce que je pense d'elle, une dernière fois. Ah! la gueuse! mais vous verrez comment je la traiterai ce soir… »
La lamentation de Claude trahissait une telle souffrance que l'allégresse de René en fut du coup toute diminuée… Le sentiment de pitié pour cet homme auquel il était profondément attaché, par ce lien de la reconnaissance si doux à un jeune cœur, se mélangeait à l'impression de dégoût que lui causait la honteuse duplicité de Colette. À ce moment, un obscur remords lui vint aussi, à se rappeler par contraste, le visage pur et l'âme fidèle de Rosalie. Mais ce ne fut qu'un frisson, vite dissipé par le spectacle de la volte-face à laquelle se livra aussitôt son compagnon. Ce diable d'homme, qui vivait uniquement sur ses nerfs, possédait le pouvoir de changer d'idées et de sentiments avec une rapidité déconcertante. Il venait de parler, avec un râle dans la voix, avec un désespoir dans le cœur que son ami savait sincère. Il fit claquer ses doigts, par un geste qui lui était familier quand il voulait reprendre courage; il dit simplement: « Allons, allons… » et il posa une question de littérature à l'autre stupéfié, si bien que les deux écrivains causaient du dernier roman d'un de leurs confrères, lorsqu'un arrêt de la voiture, obligée de prendre la file derrière d'autres, puis le glissement des roues sur du gravier, les avertit qu'ils étaient arrivés. René sentit son cœur battre de nouveau comme tout à l'heure, à petits coups secs et vibrants. La voiture s'arrêta devant un perron que protégeait une marquise, et ce fut, pour le jeune homme, une sensation de songe que de se trouver dans l'antichambre qu'il avait traversée une fois, mais de jour. Plusieurs domestiques en livrée se tenaient dans cette pièce, remplie de fleurs et chauffée par les invisibles bouches du calorifère. Les pardessus et les manteaux rangés sur une table et sur un des fauteuils témoignaient que la réunion devait être au complet dans les salons dont la rumeur arrivait jusque-là. Une jeune femme était dans cette antichambre, qu'un valet de pied débarrassait de sa fourrure, d'où elle sortit, les épaules nues, sa fine taille prise dans une robe toute rouge. Elle avait un profil délicat, un nez légèrement busqué, une bouche spirituelle. Des diamants brillaient dans ses cheveux d'un blond très doux. René la vit qui saluait Claude d'un signe de tête, et il se sentit pâlir, à rencontrer deux yeux qui se posaient sur lui indifféremment, des yeux d'un bleu tout clair, dans ce teint des blondes qu'il faut bien appeler, malgré la banalité de la métaphore, un teint de rose, car il en a la fine fraîcheur et la délicatesse.
– « C'est Mme Moraines, la fille de Victor Bois-Dauffin, l'ancien ministre de l'Empire. »
Cette phrase de Claude, jetée comme en réponse à une interrogation muette, devait souvent revenir à René. Il devait souvent se demander quel étrange hasard l'avait fait se rencontrer, à la première minute de son entrée à l'hôtel Komof, précisément avec celle des femmes réunies dans ces salons qui exercerait sur lui la plus profonde influence? Mais, sur la minute même, il n'éprouva aucun de ces pressentiments qui nous étreignent quelquefois, à nous trouver en face d'une créature qui nous sera très bienfaisante ou très funeste. La vision de cette belle jeune femme de trente ans, déjà disparue, tandis que Claude et lui attendaient les numéros de leurs pardessus, se confondit dans l'impression totale que lui donnait la nouveauté de toutes les choses autour de lui. Sans qu'il s'en rendît compte, la mollesse des tapis sous ses pieds, la magnificence de la décoration du vestibule, la hauteur des plafonds, la tenue des gens, les reflets des lumières, entraient pour beaucoup dans cette impression, étrangement mélangée de timidité torturante et de sensualité délicieuse. Lors de sa première visite chez la comtesse, il s'était déjà senti enveloppé par les mille atomes impondérables qui flottent dans l'atmosphère du grand luxe. Les personnes nées dans l'opulence ne perçoivent pas plus ces infiniment petits de sensation, que nous ne percevons le poids de l'air qui nous entoure. On ne sent rien de ce que l'on a senti toujours. Et les parvenus ne les racontent guère. Ils ont un instinct qui leur fait engloutir ces impressions-là dans le fond de leur cœur, comme plébéiennes et bourgeoises. René n'eut pas le temps d'ailleurs de réfléchir sur le plus ou moins de distinction du sentiment qui l'envahissait. Les portes s'étaient ouvertes de nouveau, et il entrait dans le premier salon, meublé avec cette somptuosité composite, propre aux grandes installations modernes, à Paris. Qui en a vu une en a vu cinq cents. Aux yeux du jeune homme, les moindres détails de cet ameublement devaient apparaître comme des signes de l'aristocratie la plus rare, depuis les vieilles étoffes des fauteuils jusqu'à la tapisserie à énormes personnages représentant un triomphe de Bacchus qui se déployait au-dessus de la cheminée. Ce premier salon, de dimension moyenne, communiquait, par une baie largement ouverte, avec un autre salon, beaucoup plus grand, celui-là, et où devaient s'être ramassés déjà tous les invités, à en juger par le brouhaha des conversations. René aperçut cet ensemble d'un regard, avec la surexcitation de facultés que certaines timidités affolantes donnent aux très jeunes gens; il vit la robe rouge de madame Moraines s'éloigner par la grande baie, au bras d'un habit noir, et devant la cheminée du petit salon, au pied de la tapisserie, la comtesse Komof qui causait au milieu d'un groupe, avec des jeux violents de physionomie et des gestes excessifs. C'était une femme d'un aspect presque tragique, grande, avec des épaules trop minces pour le reste de son corps, des cheveux blancs, un visage aux traits un peu forts et des prunelles grises d'un éclat insoutenable. Elle était vêtue d'une toilette sombre qui faisait encore mieux ressortir la magnificence des bijoux dont elle était couverte, et ses mains, qu'elle agitait tout en parlant, montraient des bagues de barbare, tant les saphirs, les émeraudes et les diamants des chatons étaient énormes. Elle répondit d'un sourire au salut que Claude et René vinrent lui adresser. Elle était en train de terminer le récit d'une séance de spiritisme, son occupation favorite.
– « La table montait, montait, montait, » disait-elle, « à peine si nos doigts pouvaient la suivre; alors, un souffle a passé sur les bougies, et dans l'obscurité j'ai vu une main qui allait et venait… énorme… la main de Pierre le Grand! »
Ses traits se décomposaient en parlant, ses yeux se fixaient dans une vision d'épouvante. L'être instinctif, presque sauvage, et comme au bord de la folie, qui se cache souvent chez les Russes même les plus raffinés, apparut quelques secondes sur ce visage. Puis la grande dame se souvint brusquement qu'elle avait à faire les honneurs de chez elle. Le sourire revint sur sa bouche, l'éclat de ses yeux s'atténua. Une de ces divinations propres aux femmes âgées, et qui en font, lorsqu'elles sont bonnes, des créatures délicieuses à fréquenter pour les hommes à irritabilité souffrante, lui révéla-t-elle que René se sentait déjà enveloppé de solitude, à deux pas de ce grand salon où il ne connaissait personne? Toujours est-il qu'elle eut la grâce de s'adresser à lui, avec un sourire, aussitôt son histoire contée:
– « Croyez-vous aux esprits, monsieur Vincy? Oui, car vous êtes poète… Mais nous en reparlerons un autre jour… Il faut que vous veniez avec moi, quoique je ne sois ni jeune ni jolie, et que je vous présente à quelques amies qui sont déjà vos admiratrices passionnées… »
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