Paul Bourget - Mensonges
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– « Nous causions avec M. Crucé du talent que M. Perrin déploie dans la mise en scène. Vous souvenez-vous, monsieur, du décor du Sphinx ?.. »
Elle parlait avec une voix douce, légèrement voilée et qui ressemblait à sa nuance de beauté, indéfinissable attrait qui achève de rendre le charme d'une femme irrésistible pour ceux qui le subissent. René se sentit enveloppé par cette voix, comme par le parfum qu'il respirait davantage encore, maintenant qu'elle s'était tournée vers lui. Il lui fallut un effort pour répondre, tant cette sensation l'envahissait. Madame Moraines vit-elle son trouble? En fut-elle flattée comme toute femme est flattée de recevoir cet hommage d'une timidité qui ne peut pas se dissimuler? Toujours est-il qu'elle sut l'art de franchir ces premières étapes de la conversation, si difficiles entre une femme du monde et un admirateur effarouché, avec tant de grâce qu'après dix minutes René lui parlait presque en confiance, exposant, avec une certaine éloquence naturelle, ses idées à lui sur le théâtre. Il se confondait en éloges passionnés des représentations organisées par Richard Wagner à Bayreuth, telles que ses amis les lui avaient décrites. Madame Moraines l'écoutait, en le regardant, de la manière dont ces grandes comédiennes de salon savent regarder l'homme connu qu'elles ont entrepris de séduire… Si on avait dit à René que cette idéale personne se souciait de Wagner et de la musique comme de sa première robe longue, vu qu'elle ne se plaisait vraiment qu'aux petits théâtres d'opérette, – il en serait demeuré aussi stupide que si le joyeux tumulte dont s'égayait en ce moment la table se fût changé en une clameur d'épouvante. Colette, qui avait bu sans doute deux doigts de champagne de plus qu'il n'aurait fallu, riait, à deux pas de lui, d'un rire un peu trop haut. Les appellations familières s'échangeaient entre les convives, et, dans ce bruit, il écoutait la voix de la jeune femme lui dire:
– « Que cela fait du bien de rencontrer un poète qui sente véritablement en poète!.. Je pensais que l'espèce en était perdue… Voulez-vous me croire? » ajouta-t-elle avec un sourire qui, renversant les rôles, la métamorphosait, elle, la grande mondaine, en une personne intimidée devant une supériorité indiscutable; « tout à l'heure, dans le salon, j'allais demander de faire votre connaissance. J'avais tant aimé le Sigisbée !.. Et puis: à quoi bon? me suis-je dit… Et voyez, le hasard nous a mis l'un à côté de l'autre… Vous n'aviez pas l'air de vous amuser beaucoup, » continua-t-elle finement, « pour un triomphateur… »
– « Ah! Madame, » fit-il, « si vous saviez, » – et, obéissant à l'invincible attrait qui déjà émanait pour lui de cette femme, – « vous allez me trouver bien ingrat… Toutes ces dames ont été charmantes d'indulgence… Mais je ne peux pas vous expliquer pourquoi leurs compliments me glaçaient. »
– « Aussi ne vous en ai-je pas fait, » dit-elle; et comme négligemment: « Vous n'allez pas beaucoup dans le monde? »
– « Vous ne vous moquerez pas trop de moi, » dit le jeune homme avec cette grâce dans le naturel qui faisait le charme de son être, – « c'est ma première sortie; oui, avant cette fête, » ajouta-t-il en lisant une curiosité dans le regard de celle à qui il parlait, « je ne connaissais le monde que par les romans que j'ai pu lire… Je suis un vrai sauvage, vous voyez… »
– « Mais, » dit-elle, « comment passez-vous vos soirées?.. »
– « J'ai tant travaillé jusqu'à ces derniers temps, » répondit-il, « je vis avec ma sœur, et je ne connais presque personne. »
– « Et qui vous a présenté à la comtesse? » reprit madame Moraines.
– « Un de mes amis que vous devez connaître, Claude Larcher. »
– « Un homme charmant, » fit-elle, « et qui n'a qu'un défaut, celui de penser beaucoup de mal des femmes. Ne le croyez pas trop, » ajouta-t-elle avec ce même sourire un peu timide, « vous vous gâteriez… Ce pauvre garçon a toujours eu la spécialité d'aimer des coquettes et des coquines, et la faiblesse de croire que toutes leur ressemblent. »
En prononçant cette phrase, ses yeux exprimaient la plus délicate tristesse. Il y avait de tout sur son joli visage, depuis la fierté d'une personne qui a dû souffrir, comme femme, des cruautés d'un écrivain misogyne, jusqu'à de la pitié pour Claude, et aussi une espèce de crainte discrète que René ne fût induit à mal juger les choses du cœur, qui impliquait une muette estime de sa nature. Un silence suivit, pendant lequel le jeune homme se surprit à se réjouir que son ami fût absent. Il aurait souffert s'il lui avait fallu, après ce souper, entendre des paradoxes outrageants comme ceux que l'amant jaloux de Colette avait débités dans la voiture durant le trajet de la rue Coëtlogon à la rue du Bel-Respiro. Ah! qu'il avait eu raison de protester en lui-même contre les flétrissantes théories de Claude, même avant de connaître une seule de ces femmes de la haute société vers lesquelles l'attirait une invincible espérance de rencontrer celle qu'il aimerait sans retour! Et il écoutait madame Moraines parler des mélancolies que cache si souvent la vie mondaine, des vertus secrètes qui s'y dissimulent sous la frivolité apparente, des œuvres de charité, par exemple, auxquelles prenaient part telle et telle de ses amies… Elle disait cela, simplement, doucement, sans qu'une seule intonation trahît autre chose qu'un profond amour du Bien et du Beau, et puis, avec une espèce de divine pudeur d'avoir ainsi étalé ses sentiments, et comme on se préparait à se lever de table:
– « Voilà une conversation bien étrange pour un souper, » fit-elle, « on a dû vous dire tant de cinq à sept que je n'ose pas vous prier de venir chez moi… Quand vous passerez par-là, les jours d'Opéra, avant le dîner, j'y suis toujours. Vous verrez mon mari qui n'était pas ici ce soir… Il était souffrant… Il a voulu que je vienne, à cause de la comtesse qui nous avait tant priés… Ce qui prouve, » ajouta-t-elle en serrant la main du jeune homme, « qu'on est quelquefois récompensée de remplir ses devoirs, même ceux du monde. »
V
L'AUBE DE L'AMOUR
L'assaut des sensations nouvelles avait été si violent et si multiple pour René Vincy, durant toute cette soirée, qu'il lui fut impossible de discerner exactement leur détail, dans le temps qu'il mit à franchir de pied la distance entre la rue du Bel-Respiro et la rue Coëtlogon. Si Claude n'avait pas brusquement quitté l'hôtel Komof, en proie aux affres de l'amour trompé, les deux amis seraient revenus ensemble. Ils auraient eu, le long des avenues désertes et sous les froides étoiles, une de ces conversations de trois heures du matin où les jeunes gens qui sortent d'une fête se disent tout ce qu'ils en emportent dans le cœur. Peut-être alors, et rien qu'à prononcer le nom de madame Moraines, René aurait compris quelle place avait prise subitement dans sa pensée cette beauté fine et rare, en qui s'étaient comme incarnées et rendues palpables toutes ses chimères d'aristocratie. Peut-être aurait-il acquis par Claude quelques notions justes sur ce caractère et sur la différence qu'il y a entre une femme à la mode comme l'était madame Moraines et une vraie grande dame, et il se serait épargné la dangereuse fièvre d'imagination qui le fit se complaire, tout le long de sa route, dans le souvenir du visage et des moindres gestes de Suzanne. Il avait entendu la comtesse l'appeler de ce joli prénom, en l'embrassant à la minute de l'adieu, et il la revoyait dans son manteau doublé de fourrure blanche, si épais qu'il faisait paraître la gracieuse tête blonde presque trop petite. Il revoyait le mouvement que cette tête avait eu, la légère inclinaison de son côté avant de monter en voiture. Il la revoyait aussi à la table du souper, et le regard de ses beaux yeux attentifs, et la façon dont elle remuait ses lèvres pour lui dire de ces mots bien simples, mais dont chacun lui avait prouvé que celle-là du moins avait l'âme de sa beauté, de même qu'elle avait une beauté digne du cadre où elle lui était apparue. À peine s'il s'aperçut du long chemin qu'il avait à parcourir, le tiers de Paris. Il contemplait le ciel sur sa tête, l'eau de la Seine qui coulait, mouvante et sombre, les longues files des becs de gaz qui semblaient approfondir encore la profondeur indéterminée des rues. Cette nuit lui apparaissait si vaste, – vaste comme son impression présente de sa propre vie. La forme d'esprit, particulière aux poètes qui ne sont que poètes, fait d'eux les victimes d'une sorte d'état mal défini, que l'on pourrait nommer l'état lyrique: c'est comme l'enivrement anticipé de l'espérance ou du désespoir, suivant que cette qualité d'amplifier prodigieusement la sensation présente s'applique à la joie ou à la tristesse. Cette entrée dans le monde, qui, à cette minute, revêtait pour cette tête d'enfant un aspect de renouvellement de sa destinée, qu'était-ce en somme? À peine un coup d'œil jeté par l'entre-bâillement d'une porte, et qui supposait, pour devenir profitable, une série de menues actions auxquelles eût pensé un ambitieux. L'ambitieux se fut demandé quelle impression il avait produite, quels caractères il avait rencontrés, quels, parmi les salons où on l'avait prié, valaient une seule visite, et quels une fréquentation assidue. Au lieu de cela, le poète se sentait marcher dans une atmosphère de félicité. La douceur de la dernière portion de la soirée se reflétait pour lui sur tout le reste. Il oubliait même les quarts d'heure de détresse qu'il avait dû traverser. Ce fut dans ce sentiment qu'il se retrouva devant la grille de sa maison. L'antithèse entre le monde d'où il venait et le monde où il rentrait lui fut douce à constater, tandis qu'il poussait le lourd battant, puis qu'il se glissait à petits pas jusqu'à sa chambre. Cette antithèse ne donnait-elle pas à sa joie actuelle tout le piquant de la fantaisie?.. Puis, comme il était à cet âge où la réparation des fatigues nerveuses s'accomplit avec une régularité parfaite à travers les mouvements les plus désordonnés de la pensée et des sensations, il ne fut pas plutôt couché dans son lit qu'il dormait déjà d'un sommeil profond. S'il rêva des magnificences entrevues, des applaudissements dans le vaste salon, du profil un peu mignard de madame Moraines, si délicat sous ses cheveux blonds, il n'aurait pu le dire, quand il se réveilla au lendemain matin, vers les dix heures.
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