Louise-Eléonore-Charlotte-Adélaide Boigne - Récits d'une tante (Vol. 1 de 4)

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Récits d'une tante (Vol. 1 de 4): краткое содержание, описание и аннотация

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Mon premier projet, si tant est que j'en eusse un, était uniquement de retracer ce que j'avais entendu raconter à mes parents sur leur jeunesse et la Cour de Versailles. L'oisiveté, l'inutilité de ma vie actuelle m'ont engagée à continuer le récit de souvenirs plus récents; j'ai parlé de moi, trop peut-être, certainement plus que je n'aurais voulu; mais il a fallu que ma vie servît comme de fil à mes discours et montrât comment j'ai pu savoir ce que je raconte.

Il y avait déjà bien du papier griffonné, d'une façon à peu près illisible, lorsqu'une personne au goût de laquelle j'ai confiance m'a fait une sorte de violence pour en prendre connaissance: elle m'a fortement engagée à en faire faire une copie et à la revoir. Pour la copie, c'était facile; quand à la revoir , c'est tout à fait inutile, je ne sais pas écrire; à mon âge je n'apprendrai pas le métier et, si je voulais essayer de rédiger des phrases, je perdrais le seul mérite auquel ces pages puissent aspirer, celui d'être écrites sans aucune espèce de prétention et tout à fait de premier jet. S'il m'avait fallu faire une recherche quelconque ailleurs que dans ma mémoire, j'y aurais bien vite renoncé; je n'ai voulu qu'une distraction et non pas un travail.

Si donc mes neveux jettent jamais un coup d'œil sur ces écritures, ils ne doivent pas s'attendre à trouver un livre , mais seulement une causerie de vieille femme, un ravaudage de salon; je n'y mets pas plus d'importance qu'à un ouvrage de tapisserie. Je me suis successivement servi de ma plume pour laisser reposer mon aiguille et de mon aiguille pour reposer ma plume, et mon manuscrit arrivera à mes héritiers comme un vieux fauteuil de plus.

N'ayant consulté aucun document, il y a probablement beaucoup d'erreurs de dates, de lieux, peut-être même de faits; je n'affirme rien si ce n'est que je crois sincèrement tout ce que je dis. Je professe peu de confiance dans une impartialité absolue, mais je pense qu'on peut prétendre à une parfaite sincérité: on est vrai quand on dit ce qu'on croit.

En recherchant le passé, j'ai trouvé qu'il y avait toujours du bien à dire des plus mauvaises gens et du mal des meilleurs; j'ai tâché de ne pas faire la part d'après mes affections; je conviens que cela est assez difficile; si je n'y ai pas réussi, je puis assurer en avoir eu l'intention.

Les temps devenant plus calmes, peut-être sera-t-il assez curieux d'observer comment, dans ceux où j'ai vécu, la force des circonstances m'a toujours entraînée à être une personne de parti, tandis que, par instinct, par goût et par raisonnement, j'avais horreur de l'esprit de parti et que je jugeais assez sainement des fautes et des ridicules où il conduit.

J'espère que mes neveux seront à l'abri de cette fausse situation: je le souhaite pour eux, pour mon pays, pour le monde qui aurait bien besoin d'un peu de repos. Quant à moi, j'en jouirai probablement depuis longtemps avant que l'oisiveté de quelque matinée pluvieuse ou de quelque longue soirée d'automne porte peut-être quelqu'un à ouvrir ce volume destiné à la bibliothèque de Pontchartrain.

Châtenay, juin 1837.

NOTA DE 1860

La mort, la cruelle mort a changé toutes mes prévisions. Ce manuscrit sera déposé dans la bibliothèque du château d'Osmond, département de l'Orne, lieu du berceau de mes ancêtres et de ma sépulture.

À MON NEVEU RAINULPHE D'OSMOND

«I pray you when you shall these deeds relate
Speak of me as I am: nothing extenuate
Nor set down aught in malice.»

Othello – Shakespeare.

De si grands événements ont occupé la vie de la génération qui vous a précédé et l'ont tellement absorbée que les traditions de famille seraient perdues dans ce vaste océan si quelque vieille femme comme moi ne recherchait dans ses souvenirs d'enfance à les reproduire.

Je vais tâcher d'en réunir quelques-uns à votre usage, mon cher neveu.

PREMIÈRE PARTIE VERSAILLES

CHAPITRE I

Origine de ma famille. – Mon grand-père: aventure de sa jeunesse. – Mariage de mon grand-père. – Envoi de ses fils en Europe. – Mes grands-oncles. – Étiquettes de cour. – Jeunesse de mon père. – Famille de ma mère. – Mariage de mon père. – Ma mère a une place à la Cour. – Mes parents s'établissent à Versailles. – Ma naissance. – Anciens usages de la Cour. – Le roi Louis XVI. – La Reine. – Madame de Polignac. – Monsieur, comte de Provence. – Monseigneur le comte d'Artois. – Madame, comtesse de Provence. – Madame la comtesse d'Artois. – Madame Élisabeth. – Les princes de Chio

Gianoni, dans son Histoire de Naples , vous apprendra la plus brillante des prétentions de votre famille; Moréri vous expliquera les droits que vous avez à vous croire descendant de ces heureux aventuriers normands, conquérants de la Pouille, droits aussi bien fondés que sont la plupart de ces antiques prétentions de famille. La cathédrale de Salisbury renferme les restes d'un de ses archevêques, saint Osmond, auquel nous rattachons aussi des souvenirs, et le comté de Sommerset a pour armes le vol qui forme les vôtres et qu'il tient de son seigneur Osmond, compatriote de Guillaume le Conquérant. Ces armes furent données par le duc de Normandie à son gouverneur, Osmond, qui l'avait enlevé aux vengeances de Louis d'Outremer.

La branche anglaise est éteinte depuis longtemps, mais le nom est resté familier au pays et se retrouve perpétuellement dans les poètes et les romans. La branche normande s'est appauvrie par les partages égaux; les aînés des trois dernières générations qui ont précédé celle de mon père n'ont eu que des filles, et même en si grand nombre qu'elles ont fait de très misérables alliances. Aussi une de mes grand'tantes, chanoinesse de Remiremont, répondit-elle à monsieur de Sainte-Croix, mari de sa sœur, qui lui demandait si elle n'avait jamais regretté de ne s'être point mariée: «Non, mon frère, mesdemoiselles d'Osmond sont en habitude de faire de trop mauvais mariages.» Voilà tout ce que je vous dirai de notre famille.

Si, à l'époque où vous entrerez dans le monde, vous attachez quelque prix à ces souvenirs nobiliaires, vous retrouverez plus facilement des traces de ces temps éloignés que des détails intimes de ce qui s'est passé depuis une centaine d'années. D'ailleurs, je ne suis pas très habile moi-même à ces récits. Je n'ai jamais attaché un grand prix aux avantages de la naissance; ils ne m'ont point été contestés comme fille; je n'y ai aucun droit comme femme, et peut-être cette situation toute nette m'a empêchée de m'en occuper autant que beaucoup d'autres. Je ne veux donc vous raconter que les détails qui me reviendront à la mémoire, sur ce que j'ai su ou vu personnellement, sans prétendre y mettre une grande suite, et seulement comme des anecdotes qui acquerront de l'intérêt pour vous par mes rapports avec les personnages mis en jeu: ce sera une sorte de ravaudage dont la sincérité fera tout le prix.

Mon grand-père était marin. Fort jeune encore, il commandait pendant la guerre de 1746 une corvette, et fut chargé d'escorter un convoi de Rochefort à Brest. Une tempête effroyable dispersa les bâtiments et envoya le sien de relâche à la Martinique, où il arriva fort désemparé. Mon grand-père trouva la colonie en grande liesse, en festins, en illuminations. Dès qu'il débarqua, on lui demanda s'il apportait des dépêches pour Son Altesse:

«Quelle altesse?

– Le duc de Modène.

– Je n'en ai pas entendu parler.»

On vint le chercher de la part de Son Altesse; il fut conduit dans l'appartement que le commandant avait cédé à un très bel homme, chamarré d'ordres et de cordons, ayant des formes très imposantes: «Comment se fait-il, chevalier d'Osmond, que vous n'ayez pas de dépêches pour moi? Votre vaisseau n'est donc pas celui qu'on doit m'expédier?» Mon grand-père expliqua qu'il était parti de Rochefort avec la destination de Brest et la circonstance de son arrivée à la Martinique.

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