Arvède Barine - Alfred de Musset

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Les contemporains l'ont vu à tour de rôle sous ces divers aspects, et ils ont porté sur lui des jugements contradictoires qui contenaient tous une part de vérité.

CHAPITRE III

«CONTES D'ESPAGNE ET D'ITALIE»

LE «SPECTACLE DANS UN FAUTEUIL»

Les Contes d'Espagne et d'Italie effarèrent les classiques. On ne s'était pas encore moqué d'eux avec autant de désinvolture. Les critiques saisirent leurs férules, et Musset en eut sur les doigts. Je crois – sans oser en répondre – que le premier article fut celui de l' Universel (22-23 janvier 1830). Il portait en épigraphe ces vers des Marrons du feu :

N'allez pas nous jeter surtout de pommes cuites
Pour mettre nos rideaux et nos quinquets à bas,

et il commençait ainsi: «Voyez la force de la conscience! Le premier cri de M. de Musset, qui n'aime pas les pommes cuites, c'est: Ne me jetez pas de pommes cuites! Il sent que le lecteur sera tenté de lui jeter quelque chose, et naturellement il pare le danger qu'il redoute le plus. Que jetterons-nous donc à M. de Musset?»

Le critique (il signe F.) s'excuse ensuite auprès de ses lecteurs «de traîner leur vue sur les poésies de M. de Musset», et il analyse le volume avec de grandes marques de dégoût. Les fautes de français le révoltent, les rejets le blessent, les termes réalistes, tels que pots ou haillons , lui font mal. Le pauvre homme!

Le Figaro (4 février) se défie. Il a peur de se laisser prendre à quelque plaisanterie: «Son livre est-il une parodie? Est-ce une œuvre de bonne foi?» Tout considéré, Figaro conclut à la bonne foi, et il en est d'autant plus indigné. Il gronde le jeune auteur de commencer «sa vie poétique» par les exagérations et les folies, et lui montre à quoi il s'expose: «Le ridicule, une fois imprimé sur un front ou sur un nom d'écrivain, y reste souvent comme une de ces taches, qui ne s'effacent plus, même à grand renfort de savon et de brosse.» M. de Musset mérite d'éviter ce triste sort, car il y a çà et là des traces de talent dans son recueil, malgré son «mépris pour les lois du bon sens et de la langue».

Le même jour, le Temps constate qu'une partie du public a cru à une parodie. Il trouve, pour sa part, une inspiration très personnelle dans les vers du nouveau venu. Il reconnaît qu'il y a là des images charmantes et des dialogues étincelants. Mais les caractères ne se tiennent pas; par exemple, la Camargo «contredit à chaque instant la nature de son âme italienne par des formes de langage abstrait, par des exclamations métaphysiques, par des images et des comparaisons tout à fait en dehors du monde matériel et moral de l'Italie». Serait-il possible que le critique du Temps n'eût pas reconnu dans les Marrons du feu la double parodie d'une tragédie classique et de la forme romantique? La Camargo, c'est Hermione, obligeant Oreste (l'abbé Annibal) à tuer Pyrrhus (Rafaël) et l'accueillant ensuite par des imprécations. Le respect de «la nature de son âme italienne» avait été le moindre souci de l'auteur, et il était dans son droit. – Dans le même article, sur Mardoche : «D'un bout à l'autre, c'est une énigme dépourvue d'intérêt, pauvre de style et platement bouffonne».

La Quotidienne (12 février) est relativement aimable. Elle voit dans le débutant «un poète et un fou, un inspiré et un écolier de rhétorique»; dans les Contes d'Espagne et d'Italie un «livre étrange», où l'on est ballotté «de la hauteur de la plus belle poésie aux plus incroyables bassesses de langage, des idées les plus gracieuses aux peintures les plus hideuses, de l'expression la plus vive et la plus heureuse aux barbarismes les moins excusables». Don Paez témoigne d'un véritable sens dramatique et contient des observations profondes, des détails d'une grande richesse de poésie. D'autre part, c'est un poème «où se presse du ridicule à en fournir à une école littéraire tout entière». Le même critique déclare dans un second article (23 février) qu'il y a «plus d'avenir» dans M. de Musset «que dans aucun des poètes de notre époque», compliment qui a trop l'air d'avoir été mis là dans le seul but d'être désagréable à Victor Hugo; mais il faut, ajoute le journal, que l' «enfant» se mette à l'école s'il veut arriver à quelque chose.

Le Globe , qui témoignait aux romantiques assez de bienveillance, commence (17 février) par constater l'existence d'un parti avancé pour lequel «M. Hugo est presque stationnaire… M. de Vigny classique», et M. de Musset le seul grand poète de la France. Il avoue qu'en ce qui le concerne, la première impression a été mauvaise: «Deux choses étonnent et choquent d'abord dans les poésies de M. de Musset: la laideur du fond et la fatuité de la forme». A mesure qu'il avançait dans sa lecture, il a aperçu «quelques beautés; puis ces beautés ont grandi, puis elles ont dominé les défauts», et le critique n'a plus été sensible qu'à la franchise de l'inspiration, à la force de l'exécution, au sentiment et au mouvement qui manquent à tant d'autres poètes. Il est vrai que M. de Musset exagère quelques-uns des défauts de la nouvelle école; celle-ci «rompt le vers, M. de Musset le disloque; elle emploie les enjambements, il les prodigue». Néanmoins, malgré les Marrons du feu , qui «révoltent» et «dégoûtent» l'auteur de l'article, malgré Mardoche , qui a l'air écrit par un «fou», les Contes d'Espagne et d'Italie annoncent «un talent original et vrai».

La critique la plus vinaigrée est demeurée inédite. Elle arriva de Vendôme. La tante chanoinesse avait appris par la voix publique qu'elle avait un neveu poète, et elle reprochait aigrement à M. de Musset-Pathay de lui avoir attiré cette disgrâce. Elle avait toujours blâmé son frère de trop aimer la littérature; il voyait à présent où cela conduisait.

Le pardon des injures ne figurait pas dans son credo . En châtiment des Contes d'Espagne et d'Italie , la chanoinesse «renia et déshérita les mâles de sa famille pour cause de dérogation», et la première édition était pourtant expurgée! On en avait supprimé la conversation impie de Mardoche avec le bedeau.

Cependant Musset lisait les journaux avec beaucoup de calme et d'attention. Il ne s'indignait pas. Il ne traitait pas les critiques de pions et de cuistres. Il ne désespérait pas de la littérature et de l'humanité. «La critique juste, disait-il, donne de l'élan et de l'ardeur. La critique injuste n'est jamais à craindre. En tout cas, j'ai résolu d'aller en avant, et de ne pas répondre un seul mot.» – M. de Musset-Pathay, aussi attentif et moins calme, écrivait à un ami, à propos de l'article si cruel de l' Universel : «Mes inquiétudes sur les disputes possibles n'étaient heureusement pas fondées, et j'ai su avec une surprise extrême le stoïcisme de notre jeune philosophe. Je sais du seul confident qu'il ait 7 7 Son frère Paul. et qui le trahit pour moi seul, qu'il profite de toutes les critiques, abandonne le genre en grande partie. Ce confident a ajouté que je serai surpris du changement. Je le souhaite et j'attends.» (2 avril 1830, à M. de Cairol.)

Musset était modeste et extrêmement intelligent. De là son attitude patiente et attentive lorsqu'on disait du mal de ses vers. Il avait d'ailleurs été dédommagé des injures de la presse. Non pas que le gros public eût été pour lui. Les bonnes gens, raconte Sainte-Beuve, ne virent dans le livre «que la Ballade à la lune , et n'entendirent pas raillerie sur ce point d'invention nouvelle: ce fut un haro de gros rires». Mais les femmes et la jeunesse se déclarèrent en faveur de Musset, et tous les vieux amateurs de poésie qui n'étaient pas inféodés au parti classique sentirent plus ou moins nettement qu'il y avait là du nouveau.

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