Arvède Barine - Alfred de Musset

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On peut discuter les origines de cette misère morale; on ne peut en nier les ravages. Le mal fut tenace. M. Maxime Du Camp, plus jeune que Musset d'une douzaine d'années, a écrit dans ses Souvenirs littéraires : «La génération artiste et littéraire qui m'a précédé, celle à laquelle j'ai appartenu, ont eu une jeunesse d'une tristesse lamentable, tristesse sans cause comme sans objet, tristesse abstraite, inhérente à l'être ou à l'époque.» Les jeunes gens étaient hantés par l'idée du suicide. «Ce n'était pas seulement une mode, comme on pourrait le croire; c'était une sorte de défaillance générale qui rendait le cœur triste, assombrissait la pensée et faisait entrevoir la mort comme une délivrance.»

Le collégien «bien malheureux» de la lettre à Paul Foucher allait donc entrer dans le monde l'âme empoisonnée de germes de dégoût. Un autre mal, qu'il partageait aussi avec beaucoup de contemporains, empêchait la plaie de se fermer: «J'ai eu, écrivait-il longtemps après, ou cru avoir cette vilaine maladie du doute, qui n'est, au fond, qu'un enfantillage, quand ce n'est pas un parti pris et une parade.» ( A la duchesse de Castries ,1840.) Il ne s'agit pas seulement ici de tiédeur religieuse, mais de cette espèce d'anémie morale qui fait qu'on n'a plus foi à rien. Musset attribuait le fléau à l'influence des idées anglaises et allemandes, représentées par Byron et Gœthe. Quoi qu'il en soit, le mal existait, et il contribuait à la «défaillance générale» dont parle M. Maxime Du Camp. Musset en avait été atteint à l'âge où il est le plus important de croire à n'importe quoi.

CHAPITRE II

MUSSET AU CÉNACLE ROMANTIQUE

Les deux années qui suivirent sa sortie du collège furent décisives pour son développement. Il avait l'air de ne rien faire: «Sous le prétexte de faire son droit, dit-il de lui-même dans les Deux Maîtresses , il passait son temps à se promener aux Tuileries et au boulevard.» Il laissa bientôt le droit pour la médecine, mais la salle de dissection lui fit horreur; il s'enfuit, ne put dîner, rêva de cadavres et renonça solennellement à avoir une profession. «L'homme, déclara-t-il à sa famille, est déjà trop peu de chose sur ce grain de sable où nous vivons; bien décidément, je ne me résignerai jamais à être une espèce d'homme particulière.»

Malgré les apparences, il était fort loin de perdre son temps. Paul Foucher l'avait amené tout enfant chez Victor Hugo. Il y retourna assidûment après avoir quitté les bancs, et fut le Benjamin du fameux Cénacle. Alfred de Vigny, Sainte-Beuve, Mérimée, Charles Nodier, les deux frères Deschamps, s'accoutumèrent, à l'exemple de Victor Hugo leur chef et leur maître, à avoir ce gamin dans les jambes. Ils l'admettaient aux discussions littéraires dans lesquelles on posait en principe que le romantisme sortait du «besoin de vérité» (exactement comme on l'a dit du naturalisme un demi-siècle plus tard); que «le poète ne doit avoir qu'un modèle, la nature, qu'un guide, la vérité»; qu'il lui faut, par conséquent, mêler dans ses œuvres le laid au beau, «le grotesque au sublime», puisque la nature lui en a donné l'exemple et que «tout ce qui est dans la nature est dans l'art» 5 5 Préfaces des Odes et Ballades et de Cromwell . .

On arrêtait devant lui ce que serait la poétique nouvelle: «Nous voudrions un vers libre, franc, loyal… sachant briser à propos et déplacer la césure pour déguiser sa monotonie d'alexandrin; plus ami de l'enjambement qui l'allonge que de l'inversion qui l'embrouille; fidèle à la rime, cette esclave reine, cette suprême grâce de notre poésie, ce générateur de notre mètre; inépuisable dans la variété de ses tours, insaisissable dans ses secrets d'élégance et de facture.»

On l'emmenait dans les promenades esthétiques où le Cénacle, Victor Hugo en tête, s'exerçait aux sensations romantiques, et il faut bien avouer que Musset n'y apportait pas toujours des dispositions d'esprit édifiantes. Ses compagnons prenaient au sérieux leur rôle de néophytes. Qu'on grimpât sur les tours de Notre-Dame pour se figurer qu'on contemplait le Paris des truands, ou qu'on allât dans la plaine Montrouge voir coucher le soleil, personne n'oubliait jamais d'être romantique. Musset s'amusait irrévérencieusement des gilets de satin et des barbes au vent de ses condisciples, de leurs attitudes respectueuses devant une ogive et de leurs apostrophes grandiloquentes au paysage.

Il était aussi des soirées de l'Arsenal, chez Nodier, où chacun récitait ses œuvres, vers ou prose. En un mot, il avait la chance insigne d'être adopté, gâté, prêché, endoctriné, par l'une des plus glorieuses élites intellectuelles que pays ait jamais possédées, et il ne tarda guère à lui prouver qu'elle n'avait pas semé le bon grain sur des pierres ou parmi des épines. La poésie s'éveillait en lui si vite, que c'était plus rapide qu'un printemps; c'était une aurore, qui grandissait à vue d'œil et dont les premières clartés le plongeaient dans des ravissements inoubliables.

C'est au cours de promenades solitaires dans le Bois de Boulogne, moins fréquenté que de nos jours, qu'il entendit chanter au dedans de lui ses premiers vers. Au printemps de 1828, ses parents s'étaient installés à Auteuil. Musset s'en allait lire dans les bois, et il y recevait les visites, encore furtives, rappelées dans la Nuit d'août :

LA MUSE

Pauvre enfant! nos amours n'étaient pas menacées,
Quand dans les bois d'Auteuil, perdu dans tes pensées,
Sous les verts marronniers et les peupliers blancs,
Je t'agaçais le soir en détours nonchalants.
Ah! j'étais jeune alors et nymphe, et les dryades
Entr'ouvraient pour me voir l'écorce des bouleaux,
Et les pleurs qui coulaient durant nos promenades
Tombaient, purs comme l'or, dans le cristal des eaux.

Il rapportait de ses promenades des pièces de vers qu'il n'a pas admises dans ses recueils, avec raison, parce qu'on y sentait trop l'imitation, mais qui sont précieuses pour le biographe à cause de leur extrême diversité. Elles sont d'un débutant qui cherche sa voie, et n'est pas irrésistiblement entraîné d'un côté plutôt que de l'autre. Une lecture d'André Chénier lui inspira une élégie:

Il vint sous les figuiers une vierge d'Athènes,
Douce et blanche, puiser l'eau pure des fontaines…

Une réunion du Cénacle fit naître une ballade. Musset écrivit ensuite un drame à la Victor Hugo. On y lisait:

Homme portant un casque en vaut deux à chapeau,
Quatre portant bonnet, douze portant perruque,
Et vingt-quatre portant tonsure sur la nuque.

Une autre ballade, intitulée le Rêve et annonçant par son rythme la Ballade à la lune , fut imprimée, grâce à Paul Foucher, dans une feuille de chou de province. Elle débutait ainsi:

La corde nue et maigre
Grelottant sous le froid
Beffroi,
Criait d'une voix aigre
Qu'on oublie au couvent
L'avent.
Moines autour d'un cierge,
Le front sur le pavé
Lavé,
Par décence, à la Vierge,
Tenaient leurs gros péchés
Cachés.

Est-ce déjà une parodie de la poésie romantique, comme la Ballade à la lune ? Il n'y aurait rien d'impossible à cela. Alfred de Musset au Cénacle a toujours été un élève zélé, mais indocile. On avait la bonté d'écouter ce bambin, et il en profitait pour rompre en visière sur certains points au maître lui-même. Il n'accepta jamais l'obligation de la rime riche. A l'apparition de ses premières poésies, il écrivait au frère de sa mère, M. Desherbiers, en lui envoyant son volume: «Tu verras des rimes faibles; j'ai eu un but en les faisant, et sais à quoi m'en tenir sur leur compte; mais il était important de se distinguer de cette école rimeuse , qui a voulu reconstruire et ne s'est adressée qu'à la forme, croyant rebâtir en replâtrant» (janvier 1830). Sainte-Beuve, témoin de ses premiers tâtonnements, déclare qu'il dérima après coup, avec intention, la ballade andalouse , et que celle-ci était «mieux rimée dans le premier jet».

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