Charles Dickens - Le magasin d'antiquités, Tome II

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Le magasin d'antiquités, Tome II: краткое содержание, описание и аннотация

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À ce sujet, Kit exprima quelques doutes, le gentleman s'abandonna à de violentes démonstrations, et le notaire ainsi que M. Abel prononcèrent à l'envi des discours pour l'apaiser. Le résultat de la conférence fut que Kit, après avoir pesé dans son esprit et examiné soigneusement la question, promit, au nom de sa mère, qu'à deux heures de là elle serait prête pour l'expédition projetée et s'engagea à l'amener chez le notaire tout équipée pour le voyage, avant même que le terme indiqué fut expiré.

Ayant pris cet engagement assez téméraire, car il n'était pas sûr de pouvoir le tenir, Kit ne perdit pas de temps pour sortir et aviser aux mesures d'où dépendait l'accomplissement immédiat de sa parole.

CHAPITRE IV

Kit se fraya un chemin à travers la foule qui encombrait les rues, divisant ce courant de flots humains, s'engageant d'un pas rapide le long des trottoirs, passant au travers des allées et des ruelles, et ne s'arrêtant ni ne se détournant de sa route jusqu'à ce qu'il fût arrivé près de la boutique d'antiquités: là il fit une pause, moitié par habitude, moitié pour reprendre haleine.

C'était par une sombre soirée d'automne, et jamais ce lieu ne lui avait paru plus triste que dans l'ombre lugubre du crépuscule. Les fenêtres brisées, les châssis détraqués craquant dans leurs cadres, cette maison déserte qui formait une sorte d'interruption sinistre dans la lumière et le mouvement de la rue qu'elle coupait en deux longues lignes séparées, au milieu desquelles elle s'élevait froide, ténébreuse et vide, tout cela présentait un tableau de désolation qui traversait péniblement les rêves brillants que le jeune homme avait conçus pour les derniers habitants de cette maison; il ne voyait partout que désenchantement et malheur. Ah! qu'il eût aimé à voir un bon feu ronfler dans les cheminées glacées, des flambeaux illuminer les croisées, des figures aller et venir derrière les vitres, à entendre le bruit d'une conversation animée, quelque chose enfin qui fût à l'unisson des espérances nouvelles qu'il avait senties s'agiter dans son coeur! Il ne s'était pas attendu à trouver à la maison un aspect différent, car il savait bien que c'était impossible; mais ce spectacle de deuil tombant au milieu de ses pensées ardentes et de ses souhaits impatients, en arrêtait brusquement le cours pour y jeter une ombre pleine de deuil et de tristesse.

Cependant, bien heureusement pour lui, il n'avait ni assez de savoir, ni assez de poésie contemplative dans l'esprit pour en concevoir de fâcheux présages d'avenir, et grâce à ce qu'il lui manquait ces lunettes mentales pour éclaircir sa vision, il ne vit rien autre chose qu'une maison en ruine qui formait un fâcheux désaccord avec ses pensées précédentes. Ainsi, tout en regrettant d'être obligé de passer outre sans se rendre compte de son impression, il reprit sa course et redoubla de célérité pour regagner les quelques moments qu'il avait perdus.

«Et maintenant, se dit-il, à mesure qu'il approchait du pauvre logis de sa mère, si elle était sortie, si je ne pouvais pas la trouver, cet impatient gentleman me recevrait joliment! Ce qu'il y a de sûr, c'est que je ne vois pas de lumière et que la porte est fermée. Dieu me pardonne, s'il y a là dedans du Petit-Béthel, je voudrais que le Petit-Béthel fût au… fût bien loin d'ici!» dit Kit, corrigeant à temps sa malédiction contre le Petit-Béthel, et frappant à la porte.

Il frappa une seconde fois sans obtenir de réponse; mais une voisine sortit de chez elle, au bruit qu'il faisait:

«Qui est-ce qui demande mistress Nubbles? dit-elle.

– C'est moi, dit Kit. Elle est au… au Petit-Béthel, je suppose?»

Il prononça avec quelque répugnance le nom de ce conventicule qui lui déplaisait, et appuya sur les mots avec une emphase dédaigneuse.

La voisine fit un signe de tête affirmatif.

«Eh bien, je vous prie, dites-moi où c'est, car je suis venu pour affaire pressée, et il faut que j'emmène ma mère sur-le-champ quand bien même elle serait dans la chaire.»

Ce n'était pas chose aisée que d'obtenir des renseignements sur le bercail en question; en effet, aucun des voisins n'appartenait au troupeau qui le fréquentait; et la plupart d'entre eux ne le connaissaient que de nom. Enfin, une commère qui avait accompagné mistress Nubbles à la chapelle une ou deux fois, aux jours solennels, les jours où une bonne tasse de thé devait précéder les exercices de dévotion, fournit à Kit les informations nécessaires. Il ne les eut pas plutôt obtenues, qu'il partit comme un trait.

Si le Petit-Béthel avait été plus près, si l'on avait pu s'y rendre par un chemin plus direct, le révérend gentleman qui présidait la congrégation eût perdu son allusion favorite aux rues tortueuses qui y conduisaient, et qui lui permettaient de le comparer au paradis même, en opposition aux églises de paroisse et aux larges rues qui y mènent. Enfin, et non sans peine, Kit réussit à le découvrir; il s'arrêta un moment à la porte pour respirer et se présenter décemment, puis il entra dans la chapelle.

À certain égard, ce lieu n'était pas mal nommé, car c'était vraiment un petit Béthel, un Béthel de dimensions exiguës, avec un petit nombre de petits bancs et une petite chaire dans laquelle un petit gentleman cordonnier par état et prophète par vocation, était en train de débiter d'une toute petite voix un tout petit sermon approprié à l'état moral de l'auditoire qui, s'il était petit par le nombre, était moindre encore par l'attention, la majorité étant parfaitement endormie.

Au nombre des derniers, se trouvait la mère de Kit. La pauvre femme, après les fatigues de la nuit précédente, avait bien de la peine à tenir les yeux ouverts; et comme les arguments du prédicant ne secondaient que trop leur inclination, mistress Nubbles avait fini par céder à la puissance de l'assoupissement et tomber en plein sommeil; son sommeil n'était pas cependant si profond qu'il l'empêchât d'émettre de temps en temps un léger et presque inintelligible murmure comme un assentiment donné aux doctrines de l'orateur. Le poupon qu'elle tenait dans ses bras s'était endormi aussi vite qu'elle; quant au petit Jacob, à qui sa jeunesse ne permettait pas de trouver dans cette copieuse nourriture spirituelle la moitié du plaisir que lui avaient causé les huîtres, tour à tour on le voyait dormir tout à fait ou s'éveiller en sursaut, selon qu'il était vaincu par le doux attrait du sommeil ou dominé par la crainte d'une allusion personnelle dans le sermon.

«M'y voici donc! pensa Kit, se glissant vers le banc vide le plus rapproché en face de celui de sa mère, de l'autre côté de la petite nef; mais comment faire pour arriver jusqu'à elle ou pour la déterminer à sortir? Autant vaudrait être à vingt milles d'ici. Jamais elle ne s'éveillera que tout ne soit fini, et l'heure marche pendant ce temps! Si cet homme pouvait seulement s'arrêter une minute, ou bien s'ils se mettaient tous à chanter!»

Malheureusement, il n'y avait guère lieu d'espérer l'une ou l'autre chose avant deux heures. Le prédicant venait d'annoncer à ses auditeurs qu'il se proposait de ne pas finir avant de les avoir convaincus, et il était clair que s'il tenait à réaliser seulement la moitié de sa promesse, deux heures ne seraient pas de trop pour une telle entreprise.

Dans son agitation et son désespoir, Kit promenait ses regards tout autour de la chapelle; les ayant laissés tomber sur un petit siège placé devant la chaire, il eut peine à en croire le témoignage de ses yeux qui lui faisaient voir… Quilp!

Il eut beau se les frotter deux ou trois fois, toujours ils s'obstinaient à lui persuader que Quilp était là. Oui, c'était bien lui assis, les mains appuyées sur ses genoux et son chapeau posé entre ses jambes, sur un petit escabeau; c'était lui, avec cette grimace habituelle imprimée sur sa laide figure; son regard était attaché au plafond. Assurément, il n'avait pris garde ni à Kit ni à sa mère, et il ne paraissait pas le moins du monde se douter de leur présence; cependant, Kit ne put s'empêcher de penser que l'attention du méchant nain était fixée sur eux, et sur eux seulement.

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