Emile Blémont - A quoi tient l'amour?

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Les preuves que Rouillon croyait impossibles à produire, étaient acquises contre lui.

Tant que l'ennemi avait occupé Verval, tant que la tranquillité n'avait pas été complètement rétablie, Madeleine Cibre avait gardé son secret. Elle ne se décida pas sans trouble et sans déchirement à perdre le misérable qu'un moment elle avait aimé! Mais chaque jour, à toute heure, elle voyait la navrante douleur des braves gens qui l'avaient recueillie, sauvée, et dont le fils unique avait été victime d'une si odieuse lâcheté. Un jour elle ne put se contenir, et dit tout à M. Dufriche. Elle lui remit la pièce décisive. La justice fut saisie.

Devant le Conseil de guerre, François Rouillon eut d'abord une attitude hautaine. Il comptait sur les nombreuses personnes à qui, pendant l'invasion, il avait procuré des affaires si lucratives. Est-ce que tout le monde, sauf les enragés, ne professait pas la plus grande estime pour lui à Verval? Certes, les témoins à décharge ne lui manqueraient point.

Néant que tout cela! De la fosse où il la croyait à jamais ensevelie, la vérité se dressa, irrésistible! Madeleine, lorsqu'il lui eut reproché de le calomnier par vengeance personnelle, l'accabla sans pitié. M. et Mme Dufriche firent sur les juges une impression profonde. Maintes circonstances vinrent corroborer l'accusation. Enfin, un incident décisif dissipa les derniers doutes. Une enfant de dix ans, la fille du jardinier de la Villa des Roses, surprise par l'arrivée des Allemands, s'était réfugiée dans le salon, où, blottie derrière un rideau, elle avait assisté à toute la scène de dénonciation, qu'elle évoqua avec une ingénuité terrible.

Quand elle eut terminé, Rouillon se leva de son banc. La rumeur qui remplissait la salle, s'apaisa. Il se fit un silence solennel.

«C'est vrai, dit-il, je suis un misérable. Condamnez-moi, et qu'on en finisse au plus tôt! J'aimais une femme qui ne m'aimait pas. J'étais jaloux; je n'ai pu résister à la tentation de perdre ceux que ma jalousie soupçonnait. Crime absurde et inutile! Mon rival heureux a survécu; bientôt il épousera celle pour qui je vais mourir. Voilà mon châtiment, le vrai, le seul! Il est juste. Mais je ne suis pas un traître. Je n'ai rien tramé contre la patrie. Je voudrais n'avoir jamais vécu.»

XXIV

Condamné à mort, il refusa de se pourvoir en grâce.

Quand, aux premières pâleurs de l'aube, on lui annonça que l'heure suprême était venue, il prononça ce seul mot: Enfin!

«Je me repens, dit-il à l'aumônier; et mon repentir est profond, absolu, résigné. Je ne saurais offrir autre chose au bon Dieu, s'il y a un bon Dieu, ce qui me paraît invraisemblable. N'insistez pas! Mais vous pouvez me rendre un service. Voudrez-vous remettre, vous-même, ce billet à Mlle Fraisier? Il est ouvert, je vous prie de le lire. Vous verrez que rien n'y est compromettant pour vous ni pour elle.»

La lettre était ainsi conçue:

«J'aurais voulu vous revoir, mademoiselle Lucile, et vous supplier, non de me pardonner, mais d'avoir quelque pitié pour moi.

«Ce qui me désespère, c'est l'exécrable souvenir que je vous laisse.

«Certes, je suis châtié justement. Et pourtant, aimé par vous, j'aurais été un honnête homme. Tout le mal vient de ce que vous n'avez pu m'aimer. Ce n'était pas votre faute, je le sais. Ce n'étais pas non plus la mienne.

«Je vous pardonne ce que j'ai souffert, ce que je souffre encore à cause de vous. Jamais vous ne serez aussi heureuse que je suis malheureux.

«Je n'ai que des parents éloignés. Entre eux et moi aucun lien, aucune affection. Je vous lègue toute ma fortune. Acceptez-la pour secourir ceux auxquels j'ai nui, pour réparer autant que possible le mal que j'ai fait. C'est un devoir pour vous.

«Tâchez de m'oublier. Adieu.»

XXV

Il faisait déjà grand jour.

Rouillon monta avec l'aumônier dans une voiture du train des équipages militaires.

Il en descendit sans faiblesse; et, d'un pas ferme, il alla se placer devant le poteau, préparé au pied d'une des buttes du polygone.

Il ne voulut pas qu'on lui bandât les yeux. Pendant que l'officier d'administration, greffier du Conseil de guerre, lui lisait son jugement, il ôta tranquillement sa jaquette et son gilet. La lecture finie, il embrassa l'aumônier et resta seul devant le peloton d'exécution.

Alors, par cet instinct, si profondément humain, qui entraîne les moribonds à ressaisir et à résumer leur existence entière dans une manifestation suprême, il chercha une idée, un mot, un cri, où exhaler tout son être. Mille souvenirs s'éveillèrent en lui avec une promptitude et une acuité magiques. Il se rappela, pour les avoir entendu citer, pour les avoir lues çà et là, dans les journaux, dans les romans, ou même dans ses petits livres d'écolier, les dernières paroles des condamnés célèbres. Pouvait-il crier comme eux: «Vive le Roi!» ou: «Vive la France! Vive la République! Vive l'Humanité!» Non. Il voulait pourtant crier quelque chose; il le voulait obstinément, passionnément. Dans son entêtement enfantin et tragique, il mettait à le vouloir tout ce qui lui restait de libre volonté. Il n'avait plus qu'une seconde. Il ne trouvait rien. Il vit l'officier donner le signal; et machinalement alors, avec une précipitation fébrile, il cria d'une voix folle, d'une voix tonnante: «Vive la Mort!»

XXVI

Vive-la-Mort, tel est le sobriquet funèbre sous lequel se perpétue, à

Verval, la mémoire de François Rouillon.

Le petit voiturier, qui récemment me contait cette histoire, m'avait dit en guise de préambule:

«Voulez-vous que je vous fasse connaître l'aventure de Vive-la-Mort?»

En guise de conclusion, il ajouta:

«Mieux vaut crier: Vive la Vie! n'est-ce pas, monsieur?»

Ce brave garçon n'avait pas subi la pire des invasions rudesques, celle de Schopenhauer, de Nietzsche et de Hartmann.

La Revue du Nord . 1891-1892.

Le Mariage d'Octave

I

Ma cousine Édith me dédaignait profondément et j'admirais profondément ma cousine Édith. Et, certes, nous méritions bien, elle, cette profonde admiration, moi, ce profond dédain.

Portrait de ma cousine: mignonne à ressusciter Ronsard; pas plus grande que Cendrillon, mais princesse jusqu'au bout des doigts; avec des yeux d'un brun doré et un tout petit front de déesse, autour duquel ondulaient, flottaient, volaient de légers cheveux blonds, plus aériens que les spirales de fumée d'une cigarette orientale.

Ma cousine savait merveilleusement s'habiller. Sa mise lui était aussi personnelle que l'éclat de son regard et le rayonnement de son sourire. Et sous ses toilettes, les plus simples ou les plus splendides, elle s'épanouissait aussi naturellement qu'une noble fleur parmi sa frondaison capricieuse.

II

Telle était ma belle cousine, qui me dédaignait, non sans raison. Moi? figurez-vous un grand diable très ébouriffé, ni laid ni joli, habillé par le tailleur paternel, à peine sorti de l'âge bête, moitié étudiant, moitié homme, Parisien de la rive gauche, avide de toute science, de tout plaisir, dévergondé au cabaret, et n'osant pas parler à une jeune fille dans un salon. J'idolâtrais follement, frénétiquement, sottement, les femmes en général et en particulier ma cousine Édith; et comme tous ceux qui idolâtrent follement, frénétiquement, sottement, les femmes en général et leur cousine en particulier, j'étais aussi malheureux que maladroit en amour.

Les femmes n'aiment guère que les hommes qui commencent par s'aimer eux-mêmes. Il faut leur donner l'exemple. Pour ma part, je manquais totalement de cette confiance imperturbable qui fascine les faibles et les ignorants. Puis je ne savais ni bostonner, ni chanter au piano, ni inventer une charade, ni organiser de petits jeux innocents. Une fois, dans un bal, en voulant prendre avec les dents, à cloche-pied (une figure de cotillon me l'imposait, hélas!) un sac de bonbons posé sur un tabouret, il m'était arrivé de glisser et de tomber lourdement, de tout mon long, aux pieds de ma cousine.

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