Judith Gautier - Le collier des jours

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– D'ici je le sais très bien et, c'est drôle, si je descendais, je suis sûre que je l'aurais tout de suite oublié.

Et je me dépêchais de réciter:

Pas une feuille qui bouge
Pas un seul oiseau chantant,
Au bord de l'horizon rouge
Un éclair intermittent.

– Je trouve que les feuilles bougent beaucoup et qu'il y a un gros oiseau qui chante, disait tante Zoé…

Quand il y avait des visites, on apportait des chaises et des rafraîchissements, et on restait là, sous l'ombre du catalpa.

Ceux qui venaient n'étaient pas très nombreux; les plus fréquents étaient le commandant Gruau, avec sa femme, presque des voisins; ils habitaient au Petit-Montrouge, à vingt minutes à peu près de chez nous. Avec eux, venait souvent une dame, qui, elle, était de Paris. Je ne l'ai jamais connue que sous le nom de la Tatitata. Les tantes l'aimaient beaucoup et elle m'était, à moi, très sympathique. Jolie, très brune, la bouche ombrée d'un peu de duvet, la voix grave, mais très douce, je ne pouvais pas m'imaginer autrement une Espagnole.

Un jour, la société, réunie sur la pelouse, après m'avoir longtemps taquinée de questions, m'envoya voir l'heure qu'il était, dans la chambre de grand-père. Heureuse de m'échapper, je grimpais vite le petit escalier de bois, qui montait de la cour dans la salle à manger. J'entrai dans la chambre et je pris un tabouret, pour monter dessus, et bien m'installer devant la pendule.

Cette pendule était simple autant que laide. En bois noir verni, avec un double rang de perles en cuivre, et sous le verre, autour du cadran, une guirlande ciselée, elle servait de socle à un petit buste de mon père, en plâtre stéariné.

Les coudes sur la cheminée, la figure dans mes mains, je regardais de très près le cercle des heures; mais je ne le voyais guère, occupée que j'étais à retourner dans ma tête un problème très ardu.

On venait de me faire subir un véritable interrogatoire, sur mes pensées les plus secrètes, et j'étais fâchée contre ceux qui m'avaient ainsi harcelée, fâchée contre moi-même aussi, contre moi surtout. Pourquoi devinait-on ce que je pensais?.. Ce devait être par ma faute… Est-ce que les grandes personnes voyaient à travers moi?.. Pourtant, bien des fois, on n'avait rien su; mais c'était quand on ne me faisait pas parler, comme on venait de le faire là, tout à l'heure. Certainement il y avait de ma faute, je disais ce qu'il ne fallait pas dire, ce que je ne voulais pas dire; comment faisaient-ils pour m'y forcer, sans en avoir l'air?.. Cela me remplissait de colère et de chagrin. J'avais l'impression, très singulière, que ma personne intérieure, nul autre que moi n'avait le droit de la connaître et de la juger; là, aucun grand-père, aucune tante ne pouvait gronder, ou raisonner, ni savoir surtout. Tant que j'imaginais secrètement, sans parler et sans agir, cela ne les regardait pas.

La petite personne, inconnue et solitaire, qui était au fond de moi, n'entendait pas être découverte. Sans doute quelque aveu maladroit m'avait été arraché, pour que je fusse, ce jour-là, amenée à une réflexion aussi décisive. C'était la première fois que j'essayais de m'expliquer avec moi-même, sur cet état particulier, où il me semblait être dédoublée.

Le souvenir de la pendule, à laquelle j'étais censée voir l'heure, est resté attaché à celui de cette grave méditation.

Quand je revins dans le jardin, les chiffres romains étant pour moi indéchiffrables, j'annonçais une heure impossible et l'on m'accusa, pour être restée aussi longtemps, d'avoir fouillé dans le placard et chippé des confitures.

XXII

Grand-père était très fier de son fils, célèbre depuis longtemps déjà, et il s'efforçait de me faire partager ce juste orgueil.

– Moi, je suis son père, toi, tu es sa fille! disait-il, il faut tâcher de lui faire honneur. Ça ne sera pas en gaminant sur les routes… Que diable! tâche d'apprendre à écrire, au moins, pour pouvoir tracer son nom.

– Mais, où était-il, ce père?..

«Il voyageait. Il écrivait des livres. Il avait bien le temps de s'occuper d'une schabraque comme moi!..»

Ce fut dans une maison, où il vint pendant quelque temps dîner assez régulièrement, que je vis alors, quelquefois, mon père. Un monsieur B… dont la Tatitata était la femme, ou la parente, car elle demeurait avec lui, donnait un dîner intime, chaque mois, je crois, en l'honneur de Théophile Gautier, et l'on m'amenait de Montrouge, pour le voir et qu'il me vît.

C'était toujours une des tantes; grand-père, qui souffrait d'un catarrhe, ne sortait pas le soir. Nous venions de bonne heure. La tante profitait de cette occasion pour faire des courses et des emplettes dans Paris et me laissait à la Tatitata, avec qui je passais la journée.

C'était dans le quartier de l'Odéon, rue de Condé, à ce qu'il me semble, ou rue de Tournon, une vieille maison à escalier de pierre et rampe ouvragée, le tout un peu gauchi et déjeté. Au premier étage il y avait deux portes, une en face, l'autre à droite. Celle en face, presque toujours ouverte, était celle de la cuisine, l'autre celle de l'appartement.

Tout de suite, en arrivant, je me précipitais dans la cuisine, pour prévenir la bonne et lui dire bonjour, puis je criais à la tante, restée au pied de l'escalier:

– Je suis arrivée, tu peux t'en aller!

Par la porte de droite, protégée par deux battants de drap vert, on entrait tout de suite dans la salle à manger, dallée de noir et de blanc. Un paravent déployé protégeait la table, à cause de la porte, qu'on ouvrait à chaque instant, sur l'escalier, pendant le service.

Je traversais le salon, en courant, et j'allais poliment frapper à la porte de la Tatitata.

– Ah! voilà Ouragan! disait-elle en posant sa broderie.

Dans cette chambre, triomphait l'élégant acajou, qui contrastait avec le ton clair des boiseries grises.

Bien vite, le chapeau retiré et les politesses faites, j'avais trouvé le damier et je le posais devant la maîtresse du logis. Alors, très gaîment, avec une patience charmante, elle s'efforçait de m'apprendre à jouer aux dames.

Quelquefois il arrivait des visites, le plus souvent c'était M meR… avec sa fille, Marie; elles venaient aussi pour voir mon père, qui était le parrain de Marie.

– C'est mieux que la filleule des fées, disait M meR… C'est la filleule du génie!

Vers l'heure du dîner, lassée de rester sur ma chaise, à écouter les conversations, j'allais faire un tour à la cuisine. La bonne me faisait goûter les plats, et je l'aidais à finir de mettre le couvert. Bientôt, M. B… arrivait, souriant, pressé, avec ses favoris courts, son gilet bien tendu sur son ventre où la chaine d'or mettait un double feston. Il entrait un instant dans son cabinet, à gauche de la salle à manger, pour déposer son chapeau et sa canne; puis il revenait avec un bougeoir. Il s'agissait d'aller à la cave, choisir le vin; la bonne prenait un porte-bouteilles en osier et une grosse clé, et nous descendions tous les trois. Elle passait devant; ses manches blanches, son grand tablier à bavette, son large bonnet tuyauté, mettaient de la clarté dans l'escalier noir et me rassuraient un peu, car j'avais la terreur de l'obscurité et des caves; mais c'était tout de même amusant et j'aimais presque avoir peur.

– Tu comprends, petite, disait M. B… quand on reçoit Théophile Gautier, ce n'est pas pour lui faire boire de la piquette.

Et il choisissait, dans différents coins, des bouteilles poudreuses, dont le panier s'emplissait.

J'étais la première à remonter, fière cependant d'avoir été si brave.

Enfin, mon père paraissait, accueilli par un murmure de bienvenue. Il m'enlevait du sol pour m'embrasser, me considérait quelques instants, puis me reposait doucement à terre et ne s'occupait plus guère de moi.

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