Judith Gautier - Le collier des jours

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Il fallut apprendre de nouveaux mots: grand-père, tante Lili, tante Zoé; et me familiariser avec des personnes inconnues. Le père Gautier, comme on l'appelait, me parut très terrible tout d'abord. Assez grand, sec, imberbe le teint brun, la voix forte, armé d'une grosse canne à pomme d'argent que je remarquai tout de suite; je compris bien qu'avec lui ça ne serait pas commode. Les tantes m'inquiétaient moins; je les sentais sans volonté, assouplies à l'obéissance, et craintives devant leur père. Au premier aspect, elles semblaient à peu près pareilles; il y avait pourtant des différences: tante Lili avait un nez long, gros du bout, de tout petits yeux et la bouche trop grande tandis que tante Zoé, qui ressemblait à son père, avait le nez court, les yeux ronds et la bouche mince. Leurs cheveux noirs étaient ondulés et ramassés derrière la nuque en un simple chignon.

Une robe noire et plate, avec un volant dans le bas, les habillait toutes les deux de même.

La tante Lili était la plus douce, la plus molle, celle qui cédait tout de suite; je la préférais, sans pouvoir dire que je l'aimais le plus. En réalité, je n'aimais pas. Sans doute, j'avais dépensé trop d'amour dans ma première enfance; mon cœur, resté exclusif, n'avait plus rien à donner. Je ne retrouvais d'élan de tendresse que pour ma nourrice, toujours, quand elle venait me voir, et elle venait souvent, malgré l'énorme distance des Batignolles au Grand-Montrouge. Lorsqu'elle s'en allait, je la reconduisais à n'en plus finir, le plus loin possible, et elle devait jurer de revenir le lendemain.

Pour les autres, je savais être aimable, si l'on était doux avec moi. Je me laissais embrasser, mais je n'embrassais pas, et il était impossible de me faire dire que j'aimais. Tout ce que l'on pouvait obtenir, en mettant à ce prix quelque friandise convoitée, était par exemple:

«Je t'aime, pomme», ou «Je t'aime, confiture».

Mais: Je t'aime, tout court, jamais.

Le rez-de-chaussée de la maison était habité par un vieux soldat de Napoléon, le père Rigolet. Il avait été canonnier, ce qui expliquait sa surdité presque complète. Il vivait là, avec sa femme, sa fille mariée et les enfants de cette fille. Elle s'appelait Florine et était repasseuse, ce qui me rappelait Marie. A cause de cela, j'étais attirée vers cette famille. Florine avait un garçon d'une quinzaine d'années et une petite fille de cinq à six ans, qui devint bientôt ma camarade.

Cette liberté que l'on m'avait laissée dans les premiers temps, il fut bien difficile de me la reprendre. Le grand air, le jardin, la prairie surtout, je n'en étais jamais rassasiée; quand on me faisait rentrer, par l'appât de quelque tartine, je trépignais d'impatience, si on ne me laissait pas aussitôt ressortir.

En somme, le jardin n'offrait pas de danger et on me voyait de la chambre de grand-père. Le plus souvent, je pouvais repartir, et comme on ne voulait pas me brusquer, sachant que je n'avais été asservie à aucune espèce de discipline, la surveillance se bornait à une recommandation, que me criait tante Lili, du haut de la fenêtre:

– Ne vas pas au soleil sans chapeau!

Mais mon chapeau était toujours envolé, et, à force de répéter sa phrase, tante Lili se trompait, elle disait:

– Ne vas pas au chapeau sans soleil!

Ce qui me donnait le fou rire.

Mon ambition était d'ouvrir la porte du jardin, pour filer plus loin, là-bas, dans la prairie. Je m'y acharnais sans y arriver. Nini Rigolet, ma nouvelle amie, m'apporta un concours précieux: elle savait ouvrir la porte!.. Alors, nous nous échappions à travers les petits vergers, enclos de treillages bas, et nous débouchions dans l'affolante prairie. Je m'arrêtais d'abord, en extase devant le vaste tapis vert, devant cet espace qui me semblait sans limites. Puis, avec un cri d'oiseau délivré, je me lançais dans une galopade effrénée, où Nini me suivait, et qui nous entraînait fort loin.

Tout à coup elle s'arrêtait, comme pétrifiée, et me criait:

– Méfie-toi, v'là ton grand-père!

En effet, il paraissait, brandissant sa terrible canne, marchant dans l'herbe à grandes enjambées et m'invectivant, dans la langue pittoresque de la Gascogne, d'où il était.

J'avais vite fait de détaler et il avait beau courir!

Notre manœuvre consistait à regagner à toutes jambes, par un grand détour, la route de Châtillon, pour rentrer par la porte de la maison ouvrant de ce côté. Quand le grand-père revenait, hors d'haleine, par le jardin, je me cachais, afin de laisser passer sa colère.

Le soir, à table, pour me punir, on changeait mon couvert de place. Je n'étais pas à côté de grand-père! Je me montrais sensible à cette privation, – qui ne me privait guère, – pour qu'on n'imaginât pas d'autres représailles.

Elle était bien extraordinaire, cette table où nous dînions. En acajou, foncé comme un beau marron d'Inde, d'une taille inusitée, elle eût empli toute la salle si on avait essayé d'en déplier les battants, épais de plusieurs centimètres. Aussi était elle accotée à la plus longue cloison et toujours repliée, sauf aux heures des repas où on relevait un battant. Nous y étions drôlement installés, à côté les uns des autres, sur un seul demi-cercle, avec la muraille pour vis-à-vis.

A tout moment, l'une ou l'autre des tantes se levait, pour aller prendre les plats ou les remporter, car il n'y avait pas de domestique.

Mon grand-père, contraint à un moment de sa vie, par des revers de fortune, à chercher un emploi, avait été chef de bureau à l'octroi de Passy; maintenant c'était la maigre retraite, à peine suffisante, la vie restreinte et, pour les filles, qui dépassaient la trentaine, l'avenir sans issue, le définitif renoncement aux espoirs tenaces, tous les rêves secrets fauchés, avant d'avoir pu fleurir; le dévouement résigné au père vieilli et aigri.

Cette route de Châtillon, c'était à peu près le désert. Elle était régulièrement tracée, avec des trottoirs de chaque côté, mais il n'y avait pas de maisons, ou fort peu. Des palissades, bordant des potagers, quelques murs, dépassés par des arbres, longeaient le trottoir, surtout de notre côté. En face, il n'y avait rien, rien qui gênât la vue sur la plaine, qui s'étendait jusqu'à l'horizon. Tout d'abord cette immense étendue m'en imposa. Le ciel surtout, le ciel éblouissant, me causait une extrême surprise. Jamais je n'en avais vu, encore, un aussi grand morceau, et devant tant de lumière, tant d'air, tant d'espace, une sorte de vertige m'empêchait de traverser la chaussée.

Je me contentais de regarder, du seuil de la maison, qui devint bientôt un lieu de prédilection.

Le père Rigolet, le vieux canonnier de l'Empire, avait là son quartier général. Assis sur les marches, fumant sa pipe, il finissait de vivre, oisif, puisque son ouvrage à lui était fini. Doux, craintif, isolé dans le silence de sa surdité, il repensait, sans doute, à tant de choses qu'il avait vues, en laissant vaguer son regard sur cette plaine déserte. Quelques vestiges militaires se retrouvaient dans son costume: sa blouse bleue était serrée par un ceinturon à boucle de cuivre et une médaille était épinglée sur la toile déteinte. Il avait une bonne grosse tête, toute ronde, avec de larges oreilles rouges. Ce brave homme m'intéressait beaucoup; en le regardant, je le trouvais comique; mais ce qu'on disait de lui me faisait bien voir qu'il était autre chose que les autres. J'aurais bien voulu savoir comment avait fait le canon pour le rendre sourd. Aussi, bien souvent, je me haussais jusqu'à l'embouchure énorme de son oreille, d'où jaillissait un bouquet de poils gris qui me donnait tant envie de rire, et je lui criais de toutes mes forces:

– Père Rigolet, raconte-moi des choses!.. Alors, il retirait sa pipe; sa bouche molle s'ouvrait largement, dans un rire sans dents:

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