Judith Gautier - Le collier des jours

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– Ah! oui! Ah! oui! disait-il.

Et d'une voix rouillée et mouillée il se mettait à raconter de confuses histoires, en phrases désordonnées et incompréhensibles, que j'écoutais les sourcils froncés, tant je m'efforçais pour n'en pas perdre les fils enchevêtrés.

Mais bientôt je le plantais là, au milieu de sa narration, le pauvre vieux canonnier, pour aller courir avec Nini, tandis qu'il hochait tristement sa grosse tête, et remettait dans sa bouche sa pipe éteinte.

Tante Zoé, qui était plus décidée, plus vive, était chargé des relations extérieures, des courses, des achats, de la cuisine. Tante Lili aimait mieux coudre et s'occuper du ménage. Elle y apportait un soin méticuleux et je connus là, de très près, toutes les manigances des parquets cirés, qui m'avaient toujours si fort intéressée. Un frotteur venait de temps en temps, mais il avait vraiment bien peu à faire, tellement tout était entretenu, luisant et irréprochable.

Moi seule je mettais du désordre; j'apportais continuellement à mes semelles le sable et la boue du dehors. Tante Lili avait renoncé à récriminer; elle me suivait pas à pas, et sans se lasser, remettait en place ce que je dérangeais; si mes pieds avaient marqué de taches ternes les luisances intactes, aussitôt j'entendais le bâton à cire faire son ronron et le coup de brosse qui réparait le désastre.

La pièce la plus soignée était la chambre des tantes, où je couchais aussi. On avait réuni là les meilleurs restes de l'ancienne aisance: de gros meubles de style Empire, tous de l'acajou le plus foncé, des rideaux de lampas, d'un rouge presque noir, des coussins à bandes de tapisserie, la précieuse garniture de cheminée, lapis et or, et toutes les épaves où s'attachaient des souvenirs.

Au mur principal, était suspendu le portrait, grandeur naturelle, de la mère défunte, si différente, physiquement, de tous ceux de sa descendance: blonde, au nez aquilin, aux yeux bleus, à la peau rosée. Il y avait aussi, dans des cadres ovales, quatre têtes de femmes que mon père, en 1829, n'ayant pas alors 18 ans, avait peintes à l'occasion de la fête de sa mère.

Dès que l'on était levé et une fois la chambre faite, on fermait les persiennes, pour maintenir une pénombre favorable à la conservation de toutes ces splendeurs.

Les deux fenêtres donnaient sur la route de Châtillon, ainsi que celle de la cuisine, séparée de la chambre par le palier de l'escalier.

La chambre de grand-père était de l'autre côté, sur le jardin, après la salle à manger. C'était la pièce la plus grande, la plus agréable, celle où l'on se tenait le plus souvent.

Ce qui frappait tout de suite en y entrant, c'était une forte odeur de chat.

On a, plus tard, attribué à mon père cet amour exagéré pour les chats: c'est sa famille, plutôt, qui en était atteinte, car je n'ai vu que là, ces aimables félins en nombre vraiment un peu excessif. On leur avait abandonné une vaste bergère, sur laquelle ils couchaient, tous ensemble.

Il y en avait de gros, de maigres, des angoras, des ras, de jolis, de laids; sept ou huit, au moins, tous très doux, mais sans beaucoup de personnalité.

Grand-père les tolérait dans sa chambre, où leur bergère tenait presque le milieu. Lui, avait son fauteuil au coin de la cheminée qui était placée d'une façon singulière, entre les deux fenêtres il se tenait là, le plus souvent lisant un journal ou un livre. Si je n'y étais pas forcée, je me risquais peu dans cette chambre, où il fallait rester tranquille, guettée, du coin de l'œil, par un juge sévère, qui ne laissait rien passer.

XVII

Je ne sais à qui vint l'idée admirable de me faire suivre, dans mes fugues à travers champs, par le frère de Nini, grand garçon de quinze à seize ans, un peu innocent, et, je ne sais pourquoi, oisif.

Ce fut alors une liberté complète, un vagabondage sans frein.

Aux sorties d'écoles, je fis la connaissance d'autres gamins, et l'idée me vint d'organiser une bande, dont je serai, naturellement, le chef. Selon toute apparence, ce bizarre projet prenait sa source dans les récits du père Rigolet, dont, malgré leur incohérence, j'avais retenu bien des choses.

Nous fûmes bientôt une douzaine, tant garçons que filles, tous plus âgés que moi, mais qui avaient promis obéissance. Le but et la nature de cette association étaient assez confus. Etions-nous des brigands?.. des conspirateurs?.. personne ne demandait d'éclaircissements; on trouvait l'invention admirable et plus amusante que tous les jeux. Nous nous mettions à la file, moi en tête et le fils Rigolet, le grand dadais de quinze ans, en blouse bleue et en sabots, fermait la marche. Nous longions les murs; d'un air sournois, ou bien nous nous lancions par les grandes routes, à travers les champs; en général nous nous contentions de cette promenade inoffensive, dont la direction changeait brusquement, selon ma fantaisie. Mais les jours de grande effronterie, nous entrions résolument dans les cours, dans les enclos, et la phrase qu'il fallait dire, à ceux que l'on rencontrait, était: «Nous désirons savoir si l'on est sage chez vous. Si on ne l'était pas, nous serions obligé de punir.»

Le plus souvent, on ne se fâchait pas; quelquefois cependant des chiens nous aboyaient aux trousses et l'on chassait tous ces gamins, en les menaçant du balai.

Une fois, très loin dans les champs, une cour de ferme se présenta. Toutes sortes de bêtes l'animaient, abandonnées à elles-mêmes. Les étables étaient vides et les fermiers absents. Ma bande, un peu effrayée, n'osa pas franchir le seuil du portail ouvert. Héroïquement, pour l'exemple, je m'avançai seule. Cela déplut, selon toute apparence, à une société de dindons, qui d'un seul élan, avec leur figure ridicule, leurs plumes toutes gonflées, s'élancèrent sur moi en glapissant. Les uns m'insultaient, tandis que les autres m'envoyaient des coups de bec et me déchiraient ma robe. J'eus une peur terrible, qui se manifesta par des cris, et une prompte retraite.

Une fois hors de danger, je me montrai très vexée de l'aventure. Mes compagnons m'assurèrent que je n'aurais pas dû me présenter ainsi, devant des dindons, avec une robe bleue, car ces animaux détestent le bleu, comme les vaches, le rouge.

Je n'ai jamais contrôlé cette affirmation, qui ne me laissa pas le moindre doute, et, aujourd'hui encore, je ne serais pas très tranquille, si je me rencontrais, vêtue de bleu, avec des dindons.

Au retour de ces expéditions, je rentrais à la maison, en coup de vent, comme une trombe, comme un orage. Les papiers volaient en l'air, les portes battaient, les chats disparaissaient sous le lit, tandis que, les cheveux emmêlés, les yeux fous, je me laissais tomber sur un siège, avec un soupir.

C'est à cette époque que l'on me donna le surnom bien mérité, d' Ouragan , que j'ai gardé longtemps.

Plus tard, un autre s'y ajouta, assez vilain et incompréhensible, trouvé sans doute par le grand-père; c'était Schabraque . Renseignements pris, ce mot désigne une couverture, en peau de chèvre ou de mouton, employée par la cavalerie légère, et importée d'Orient, par les hussards hongrois. Le mot, à peine déformé, vient du turc: Tschaprak . Mais en patois, en patois du Midi sans doute, il signifie une femme, ou une fille, d'allures désordonnées … et c'est cela que le grand-père entendait dire.

XVIII

Il fallut bien se calmer un peu, vers la fin de l'automne, quand il faisait noir de si bonne heure, et rester, bon gré mal gré, à la maison.

Grand-père guettait ce moment, et, brusquement, il démasqua ses batteries: il s'agissait d'apprendre à lire!..

Avec lui, cela menaçait d'être terrible… Et pourtant, par une contradiction imprévue, cela alla presque tout seul. J'avais beaucoup de mémoire, une curiosité très vive. Pourvu que la leçon ne fût pas trop longue, et qu'on me laissât étudier, ensuite, à mon idée, en dansant à travers les chambres, j'étais très contente d'apprendre. Cette méthode n'était pas du tout dans les principes du grand-père; mais quand il allait gronder, je lui prouvais que je savais très bien ma leçon. Il bougonnait bien un peu puis finissait par se rendre:

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