Judith Gautier - Le collier des jours
Здесь есть возможность читать онлайн «Judith Gautier - Le collier des jours» — ознакомительный отрывок электронной книги совершенно бесплатно, а после прочтения отрывка купить полную версию. В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: foreign_antique, foreign_prose, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Le collier des jours
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Le collier des jours: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le collier des jours»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Le collier des jours — читать онлайн ознакомительный отрывок
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le collier des jours», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
– La mâtine, disait-il, elle apprend en jouant mieux qu'une autre qui se donnerait de la peine.
Au printemps suivant, je croyais savoir lire, car j'avais entrepris de transmettre ma science à une autre.
Mon élève, ou plutôt ma victime, était naturellement Nini. Je lui faisais honte, d'être si grande et de ne rien savoir. Elle n'avait pas honte, mais ne refusait pas d'apprendre. Nous nous installions sur les marches du seuil, du côté de la route de Châtillon, en face de la grande plaine; j'ouvrais le livre dans lequel j'épelais, et la leçon commençait. Elle ne durait pas longtemps et finissait mal. Ma méthode d'enseignement n'était pas très bonne, à ce qu'il semble. D'un doigt impérieux je montrais une ligne du livre, et je disais: «lis». Nini restait muette. A la troisième injonction, comme elle ne lisait toujours pas, je la giflais. Alors, elle se mettait à pousser des cris et fondait en larmes. Sa mère sortait, l'empoignait par un bras, et, avec une nouvelle taloche, la faisait rentrer chez elle, tandis qu'une des tantes descendait, pour savoir ce qui arrivait.
– Elle ne veut pas lire, expliquai-je avec une pitié dédaigneuse, pendant qu'on me faisait remonter l'escalier.
En effet, la pauvre Nini ne sut jamais lire.
XIX
Du bord de la prairie, au bout des vergers de derrière le jardin, on voyait le bourg de Montrouge et le clocher de l'église, à travers des bouquets d'arbres.
Au lieu de prendre la route de Châtillon et de tourner à angle droit par la Grande-Rue, pour aller à la messe, le dimanche, on prenait par là, quand on était en retard: le sentier qui coupait la prairie en biais, raccourcissait beaucoup le chemin.
Les tantes ne m'emmenaient pas souvent à l'église; il était trop difficile de me faire rester en repos, un temps aussi long que la durée de la grand'messe. Pourtant, quelquefois, c'est moi qui voulais absolument y aller, à cause de mon ami le curé.
Cet excellent homme, charitable comme un saint, était Corse et fanatique de Napoléon. Mais ce n'était pas cela, certainement, qui m'attirait. La grande bonté, qui rayonnait de lui, m'impressionnait, sans aucun doute, car j'avais plus d'effusion affectueuse pour lui que pour tout autre. Il m'inspirait aussi une certaine admiration: cette robe de dentelle, cette étole brodée d'or, ces gestes bizarres, accomplis à l'autel, dans le silence de la foule recueillie, ou pendant la musique de l'orgue, m'émerveillaient assez; mais par-dessus tout, ce qui me séduisait irrésistiblement, c'était l'horloge mécanique…
Au presbytère, le bon curé la gardait, accrochée au mur de sa salle à manger, et quelquefois j'allais la voir fonctionner, après la messe. C'était cette perspective qui me faisait endurer cette longue pénitence de l'église, sans bouger et sans rien dire. Le sermon était le plus dur à supporter; aussi, espérant l'abréger, je me plaçais toujours au pied de la chaire et quand le prédicateur s'approchait pour y monter, je le tirais par sa robe blanche, et lui disais, tout bas:
– Dépêche-toi, parce que j'irai voir ton horloge!
– Chut! chut! faisait-il un doigt sur les lèvres, en essayant de prendre un air sévère.
J'arrivais la première au presbytère et j'avertissais la vieille bonne que la représentation aurait lieu.
En attendant, je contemplais le mystérieux tableau, immobile et muet pour le moment. Il y avait un moulin, une cascade, un pont, un meunier derrière un âne. Le tout encadré, recouvert d'une vitre et assez loin de la muraille, à cause de l'épaisseur de la boîte.
Enfin, M. le curé paraissait dans sa soutane noire, il ôtait son chapeau, et prenait un air solennel.
– Mesdemoiselles Gautier, disait-il aux tantes, cette jeune personne a-t-elle été sage?
– Hou! hou! disait tante Lili.
– Pour elle, ça n'était pas trop mal, affirmait tante Zoé.
– Alors, il faut l'encourager à faire mieux.
Il décrochait d'un clou une grosse clé carrée, montait sur un tabouret et tournait longtemps derrière le cadre.
Bientôt, tout s'animait; l'homme tapait sur son âne, qui remuait les jambes et secouait les oreilles; le moulin se mettait à tourner; la cascade à couler; tandis qu'une petite musique grêle, s'égrenait rapidement. Les yeux écarquillés, je retenais ma respiration, pour ne rien perdre de ce spectacle extraordinaire.
C'était fini, quand le meunier, ayant passé le pont, disparaissait, avec son âne, sous la voûte du moulin.
Il fallait vite s'en aller, à cause de grand-père et du déjeuner en retard. Mais ce n'était pas sans avoir promis au bon curé que je serais très sage, pour revenir bientôt voir encore jouer l'horloge.
XX
Au lieu des fables habituelles, on voulait me faire apprendre des vers de mon père.
Si j'avais été en âge de comprendre, j'aurais connu le poète avant de connaître l'homme; mais je ne m'expliquais pas la nécessité de cet exercice, et j'y étais très rebelle. Je ne voulais pas non plus écrire, et, entre mon grand-père et moi, commença un duel sans répit. Il était autoritaire et violent; moi j'étais têtue, au delà de tout ce qu'on peut s'imaginer. Nous perdions de longues heures, en face l'un de l'autre, et c'était à qui ne céderait pas.
Une fois, la lutte se prolongea très tard dans la nuit. Il s'agissait d'apprendre une poésie qui commençait par ce vers:
«Au Luxembourg souvent, lorsque dans les allées»
Je m'arrêtais au premier hémistiche, bien décidée à ne pas aller plus loin, car c'était justement à cause de cet hémistiche, que je ne voulais pas apprendre cette pièce de vers-là.
La journée passa, je fus privée de dîner, car je ne touchais pas au pain sec; la soirée passa aussi, j'en étais toujours:
«Au Luxembourg souvent…»
J'avais mes raisons pour ne pas vouloir, et ces raisons vraiment, je ne pouvais pas les dire, au grand-père surtout.
Quand on jugeait que, par extraordinaire, j'avais été sage, pour me récompenser, grand-père m'emmenait au Luxembourg. Je ne redoutais rien autant que cette récompense. Du Grand-Montrouge au Luxembourg, à pied, c'était loin pour mes petites jambes, surtout en cette austère compagnie, tenue par la main, tout le long de la route. La grille du jardin franchie, je restais sur une chaise, navrée; pour me régaler, grand-père achetait un échaudé!.. Je détestais le Luxembourg, je détestais l'échaudé, que j'émiettais, pour faire croire que je l'avais mangé, sur la pénible route du retour…
«Au Luxembourg souvent!..»
J'étais bien résolue à me laisser tuer, plutôt que d'apprendre cette pièce de vers-là.
A minuit, nous étions encore en présence, le grand-père et moi: les tantes, après d'inutiles essais de conciliation, étaient allées se coucher.
– Nous verrons qui cédera le premier?..
Je ne sais plus comment finit l'histoire. Sans doute un de nous deux s'endormit.
XXI
Les gamins de ma bande m'avaient enseigné l'art, très important, de grimper aux arbres. J'avais montré des dispositions remarquables, et le plus souvent, quand le temps permettait de vivre dehors, j'étais à califourchon sur quelque branche. Le grand catalpa central du jardin, était mon perchoir le plus habituel. Ses larges feuilles me cachaient très bien et, quelquefois, je me laissais chercher partout, quand j'étais là, tout près. Mais un éclat de rire, que je ne pouvais pas longtemps retenir, me trahissait.
Presque toujours, les après-midi, les tantes venaient s'asseoir sur la pelouse, à côté du fauteuil de grand-père. Elles causaient ou faisaient du crochet. Lui, un livre à la main, me poursuivait de quelque devoir.
– As-tu appris Paysage ?.. Descends me le réciter.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Le collier des jours»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le collier des jours» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Le collier des jours» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.