Halter,Marek - Marie
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- Название:Marie
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- Издательство:Alexandriz
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- Год:2006
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Il n’était pas une parcelle de sa face qui n’eût reçu des coups. Ses lèvres gonflées, les pommettes et une arcade sourcilière ouvertes rendaient Joachim méconnaissable. Une vilaine balafre, due à un coup de lance ou d’épée, lui avait tranché une oreille et ouvert la joue jusqu’au menton. Bien que Miryem trempât sans cesse son voile dans l’eau du lac pour laver la blessure, celle-ci suintait en permanence.
Soulevant la peau de mouton, elle découvrit la poitrine de son père. La tunique qu’il portait quand il avait attaqué les percepteurs n’était plus qu’un lambeau maculé de sang séché. Les taches violacées des coups le recouvraient du ventre à la gorge. Là aussi le sang suintait des plaies déchiquetées qui déchiraient ses épaules et son dos. Et, bien sûr, les cordes de la croix avaient laissé ses poignets et ses chevilles à vif.
De toute évidence, il avait été battu, et avec tant de violence que l’on pouvait craindre que des blessures invisibles, plus graves encore que les visibles, ne mettent sa vie en danger.
Miryem se mordit les lèvres pour ne pas céder aux larmes.
A ses côtés, dans le lent ballant du bateau, elle devina que Barabbas, Abdias et le pêcheur détournaient les yeux, effarés par ce qu’ils voyaient. Dans le jour, il devenait difficile de dire si Joachim dormait ou s’il avait perdu conscience.
— Il est fort, murmura enfin Barabbas. Il a tenu jusqu’à la croix, il sait que tu es à côté de lui, il vivra pour plaire à sa fille !
Sa voix, douce, ne contenait pas sa gouaille habituelle. Elle manquait de conviction. Abdias le perçut, qui approuva vivement de la tête.
— C’est sûr ! Il sait qu’on n’a pas fait tout ça pour le regarder mourir.
La voix du pêcheur les surprit, lui qui n’avait guère ouvert la bouche depuis Tarichée.
— Le gosse a raison, dit-il en cherchant le regard de Miryem. Même avec ses douleurs, ton père ne voudra pas t’abandonner. Un homme qui a une fille comme toi ne se laisse pas mourir. Le paradis de Dieu n’est pas assez beau pour lui.
Il se tut, le temps de tirer sur le cordage de la bôme pour retendre la voile, et ajouta avec une colère qui creusa ses rides :
— Puissent les rabbins et les prophètes ne pas se tromper et qu’un jour le Messie revienne parmi nous, qu’on en finisse une bonne fois avec nos vies de rien.
Par réflexe, Barabbas fut sur le point de se laisser aller au persiflage. Jusqu’à quand le peuple d’Israël allait-il croire à ces niaiseries que les rabbins leur serinaient ? Jusqu’à quand ces pauvres gens, qu’Hérode opprimait jusqu’à leur sortir le sang du ventre, allaient-ils attendre qu’un Messie vienne les délivrer, au lieu de se délivrer eux-mêmes ?
Cependant, le ton du pêcheur, le visage de Miryem autant que l’inconscience de Joachim le poussèrent au silence. Il n’était pas temps de se disputer. Bien lui en prit car, un peu plus tard, le pêcheur le surprit à nouveau.
Ils venaient enfin de tirer la barque sur la plage. Les habitants du village, curieux, s’étaient massés pour les accueillir. Découvrant l’état de Joachim, ils aidèrent à le transporter jusqu’à une maigre paillasse. Tandis que le cortège s’éloignait vers les maisons, Barabbas tendit au pêcheur la bourse qu’il lui avait promise. L’homme repoussa sa main.
— Non. Ce n’est pas la peine.
— Ne refuse pas. Sans toi, rien n’aurait été possible. Tu vas retourner à Tarichée, où tu auras peut-être des ennuis. Qui sait s’ils ne voudront pas brûler vos bateaux, pour contraindre tes camarades à raconter ce qu’ils savent de nous ?
Le pêcheur secoua la tête.
— Tu ne nous connais pas, mon garçon. Nous avons prévu notre coup. Je vais rentrer en faisant le tour du lac. Tous mes compères aussi. Nous arriverons à Tarichée tous ensemble, avec des bateaux pleins à craquer. La plus belle pêche qu’on n’ait jamais vue. Et je peux t’assurer que nous piquerons une belle rage en découvrant que le marché est réduit en cendres. Nous déciderons alors de donner nos poissons. Cela ameutera toutes les bonnes mères de la ville et fichera une pagaille monstre.
Barabbas, éclatant de rire, insista néanmoins.
— Prends quand même. Tu le mérites.
— Laisse, je te dis. Je ne veux pas de ton argent. Qu’ai-je besoin d’argent, moi, un Juif de Galilée, pour sauver de la croix un autre Juif de Galilée ? Ce sont les mercenaires d’Hérode qui se font payer pour leur vilaine besogne. Et ne t’en fais pas : on saura que Barabbas n’est pas un voleur, mais un honnête Galiléen.
*
* *
Malgré la mise en garde de Barabbas, Abdias, trop excité pour se retenir, raconta dès le soir de leur arrivée, et avec force détails, l’enfer d’où revenait Joachim.
Ici, dans ce village hors de l’atteinte des mercenaires, on voyait pour la première fois un homme ayant réchappé au supplice de la croix. Toutes les femmes du village s’allièrent pour le sauver. Elles rivalisèrent de science, dénichant les secrets des herbes, poudres, potions et soupes susceptibles d’estomper les meurtrissures bistre laissées par les coups, de refermer les plaies visibles et invisibles et, enfin, de rendre ses forces à Joachim.
Miryem les assista. Elle apprit en quelques jours à distinguer des plantes auxquelles elle n’avait jamais prêté attention. On lui montra comment les broyer, mélanger leur poudre à de la graisse de chèvre, de la terre fine, des algues ou de la bile de poisson, selon qu’on les transformait en pâtes, emplâtres ou huiles de massage, qu’administraient des femmes larges et vigoureuses, depuis longtemps accoutumées aux hommes nus et dans le malheur de leurs corps.
Une toute jeune fille pleine de gaieté s’activa à la préparation des infusions et des tisanes nourrissantes. Dans son combat inconscient contre la douleur, Joachim maintenait les mâchoires serrées à se briser les dents. La jeune fille aida Miryem à les lui écarter grâce à un petit entonnoir de bois. Alors seulement il lui était possible, cuillerée après cuillerée, de nourrir le blessé. La tâche était difficile, lente et désespérante. Mais la jeune compagne de Miryem parvint à en alléger la dureté et à en faire un étrange instant de douceur maternelle de la fille envers le père.
Chaque nuit, Miryem veilla Joachim sans désemparer. Barabbas et Abdias cherchèrent en vain à l’en dissuader. Ils se contentèrent, tour à tour, de lui tenir compagnie, demeurant près d’elle dans l’ombre que trouait à peine la mèche d’une lampe à huile.
Enfin, un après-midi, il apparut avec évidence qu’Abdias et le pêcheur avaient eu raison. Quelques heures avant la nuit, Joachim ouvrit les yeux. Il avait préféré le paradis de sa fille à celui de Dieu.
*
* *
Il découvrit le visage de Miryem au-dessus de lui et n’en parut pas étonné. Il esquissa un très pâle sourire. Ses mains maladroites, dont les poignets étaient encore recouverts d’emplâtres et de bandages, voulurent la toucher. Riant et pleurant tout à la fois, Miryem s’inclina. Elle baisa le visage de son père, offrit ses joues aux caresses de Joachim.
— Ma fille, ma fille !
Il marmonna de bonheur, voulut la serrer contre lui, mais ses épaules endolories lui tirèrent un gémissement.
Les femmes qui vaquaient alentour sortirent pour crier la bonne nouvelle. Tout le village accourut pour voir enfin les yeux du rescapé de la croix, entendre son rire et les mots doux qu’il ne cessait de murmurer.
— Miryem, mon ange. C’est comme si je ressuscitais ! Que l’Éternel soit remercié de m’avoir envoyé une fille pareille.
Miryem refusa ces louanges, expliqua à son père comment les uns et les autres, chacun à son tour, avaient fait en sorte qu’il vive.
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