Pancol,Katherine - Les yeux jaunes des crocodiles
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— Bon, alors… Comment fait-on ?
— Comme tu veux… C’est toi qui sais, c’est toi qui décides.
Joséphine la laissa échafauder un plan.
— On descend tout en bas, tu gardes les gâteaux pendant que je vais chercher la voiture, on charge et hop ! c’est parti… Appelle l’ascenseur et bloque la porte.
— Il vient avec nous, Gary ?
— Non. Son prof de français est malade, il est tout le temps malade… Plutôt que de rester à l’étude, il rentre à la maison et lit Nietzsche ! Y en a qui ont des ados boutonneux, moi j’ai un intello ! Allez ! On perd du temps à bavarder, move on !
Joséphine s’exécuta. En quelques minutes la voiture était chargée, les gâteaux empilés à l’arrière et Jo posait une main sur les cagettes pour les retenir.
— Regarde le plan, lança Shirley, et dis-moi s’il y a un autre chemin que de passer par l’avenue Blanqui ?
Joséphine attrapa le plan qui traînait sur le plancher et l’étudia.
— Que tu es lente, Jo.
— Ce n’est pas moi qui suis lente, c’est toi qui es pressée. Laisse-moi le temps de regarder.
— T’as raison. Tu es si mignonne de m’accompagner. Je devrais te remercier plutôt que de t’engueuler.
Voilà exactement pourquoi j’aime cette femme, se dit Jo, tout en consultant le plan. Quand elle abuse, elle le reconnaît, quand elle a tort, elle le reconnaît aussi. Elle est toujours exacte. Ses mots, ses gestes, ses actes coïncident avec sa pensée. Rien n’est faux ni artificiel.
— Tu peux prendre par la rue d’Artois, tourner dans Maréchal-Joffre et prendre à droite, la première, et tu tombes sur ta rue Clément-Marot…
— Merci. Je devais livrer à cinq heures et voilà qu’ils m’appellent pour me dire que c’est quatre heures ou je peux me carrer mes gâteaux là où je pense. C’est un gros client, alors il sait bien que je vais m’exécuter le petit doigt sur le couture…
Quand Shirley était énervée, elle faisait des fautes de français. Sinon elle parlait une langue remarquable.
— La société se moque des gens. Elle leur vole leur temps, la seule chose non tarifiée que chacun possède pour en faire ce qu’il veut. Tout se passe comme si on devait sacrifier nos plus belles années sur l’autel de l’économie. Qu’est-ce qu’il nous reste après, hein ? Les années de vieillesse, plus ou moins sordides, où on porte des dentiers et des couches-culottes ! Tu vas pas me dire qu’il n’y a pas un vice là-dedans.
— Peut-être mais je ne vois pas comment faire autrement. À moins de changer la société. D’autres ont essayé avant nous et on ne peut pas dire que les résultats aient été concluants. Si tu envoies promener ta société, ils passeront par quelqu’un d’autre et tu perdras ton marché de gâteaux.
— Je sais, je sais… Mais je râle parce que ça me fait du bien ! J’évacue la tension… Et puis, on peut toujours rêver.
Une mobylette vint couper la route de Shirley qui lâcha une salve d’injures en anglais.
— Heureusement qu’Audrey Hepburn ne parlait pas comme toi ! J’aurais du mal à la traduire.
— Qu’est-ce que tu en sais ? Elle se soulageait peut-être parfois en disant des gros mots ! Ils sont pas dans la bio, c’est tout.
— Elle a l’air si parfaite, si bien élevée. T’as remarqué qu’elle n’a pas une seule histoire d’amour qui ne se termine en mariage ?
— C’est ce qu’on dit dans ton livre ! Quand elle a tourné Sabrina , elle a fricoté avec William Holden et il était marié.
— Oui mais elle l’a éconduit. Parce qu’il lui a avoué s’être fait stériliser et qu’elle voulait plein d’enfants. Elle adorait les enfants. Le mariage et les enfants…
Comme moi, ajouta Jo tout bas.
— Faut dire qu’après ce qu’elle avait vécu, adolescente, elle devait rêver d’un home, sweet home…
— Ah ! Ça t’a étonnée toi aussi ? J’aurais jamais cru ça d’elle, si menue, si fragile.
À quinze ans, pendant la Seconde Guerre mondiale, en Hollande, Audrey Hepburn avait travaillé pour la Résistance. Elle transportait des messages cachés dans les semelles de ses chaussures. Un jour, alors qu’elle revenait d’une mission, elle fut arrêtée par les nazis, embarquée avec une dizaine de femmes vers la Kommandantur. Elle réussit à s’enfuir et se réfugia dans la cave d’une maison, avec sa sacoche d’écolière et, en tout et pour tout, un jus de pomme et un morceau de pain. Elle y passa un mois en compagnie d’une famille de rats affamés. C’était en août 45, deux mois avant la libération de la Hollande. Morte de faim et d’angoisse, elle finit par sortir en pleine nuit, erra dans les rues et se retrouva chez elle.
— J’adore le test de la fille la plus sexy du monde ! ajouta Jo.
— C’est quoi, ça ?
— Un test qu’elle faisait dans les soirées, quand elle a débuté sa carrière en Angleterre. Elle était très complexée parce qu’elle avait de grands pieds et pas de poitrine. Elle se mettait dans un coin et se répétait : « Je suis la fille la plus désirable du monde ! Les hommes tombent à mes pieds, je n’ai qu’à me baisser pour les ramasser »… elle se le répétait tant et tant que ça marchait ! Avant la fin de la soirée, elle était le centre d’un embouteillage d’hommes.
— Tu devrais essayer.
— Oh ! Moi…
— Si, tu sais… Tu as un petit côté Audrey Hepburn.
— Arrête de te moquer de moi.
— Mais si… Si tu perdais quelques kilos ! Tu as déjà les grands pieds, les petits seins, les grands yeux noisette, les cheveux châtains raides.
— T’es méchante !
— Pas du tout. Tu me connais : je dis toujours ce que je pense.
Joséphine hésita, puis se jeta à l’eau :
— J’ai remarqué un type à la bibliothèque…
Elle raconta à Shirley la collision, les livres qui dégringolent, le fou rire et la complicité immédiate qui s’était établie avec l’inconnu.
— Il ressemble à quoi ?
— Il a l’air d’un étudiant attardé… Il porte un duffle-coat. Un homme ne porte pas de duffle-coat à moins d’être un étudiant attardé.
— Ou un cinéaste qui fait des recherches, ou un explorateur frileux, ou un agrégé d’histoire qui prépare une thèse sur la sœur de Jeanne d’Arc… Il y a plein d’hypothèses, tu sais.
— C’est la première fois que je regarde un homme depuis que…
Jo s’arrêta. Elle avait encore du mal à parler du départ d’Antoine. Elle déglutit, se reprit.
— Depuis qu’Antoine est parti…
— Vous vous êtes revus ?
— Une ou deux fois… chaque fois, il m’a souri. On peut pas se parler à la bibliothèque, tout le monde est silencieux… Alors on parle avec les yeux… Il est beau, qu’est-ce qu’il est beau ! Et romantique !
Le feu passa au rouge et Jo en profita pour sortir un papier et un crayon de sa poche et demanda :
— Tu sais, quand Audrey tourne avec Gary Cooper… et qu’il parle un drôle d’anglais ?
— C’était un vrai cow-boy. Il venait du Montana. Il ne disait pas yes ou no , il disait yup et nope ! Cet homme qui a fait rêver des millions de femmes parlait comme à la ferme. Et, sans vouloir te décevoir, était plutôt terne !
— Il dit aussi : « Am only in film because ah have a family and we all like to eat ! » Comment tu traduirais ça en langage cow-boy, justement…
Shirley se gratta la tête et embraya. Elle donna un coup de volant à droite, un coup de volant à gauche et réussit, après avoir insulté deux ou trois automobilistes, à se dégager de l’embouteillage.
— Tu pourrais mettre : « Ma foi, j’fais des films pace que j’dois nourrir ma famille et on aime tous bien becqueter… » Un truc comme ça ! Regarde sur le plan si je peux prendre à droite, parce que c’est tout bouché.
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