Pancol,Katherine - La valse lente des tortues
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— Toi, t’es grande… T’es même très très grande !
Joséphine aurait aimé lui dire que souvent, elle doutait, souvent elle s’en remettait à la chance, au hasard, au lendemain. Elle décidait en suivant son instinct, tentait de corriger le tir si elle s’était trompée ou soufflait de soulagement si elle avait eu raison. Mais elle attribuait toujours sa réussite au hasard. Et si on ne devenait jamais définitivement grand ? se dit-elle en caressant le nez, les joues, le front, les cheveux de Zoé, en écoutant son souffle qui s’apaisait. Elle resta à son chevet le temps qu’elle s’endorme, puisant dans la présence rassurante de sa fille la force de ne plus penser à ce qui s’était passé, puis regagna sa chambre.
Elle ferma les yeux et essaya de dormir ; chaque fois qu’elle allait basculer dans le sommeil, elle entendait les insultes de l’homme et sentait les coups de pied redoubler sur son corps. Elle avait mal partout. Elle se leva, alla fouiller dans un sac en plastique que lui avait donné Philippe. Ce sont des somnifères trouvés dans la table de nuit d’Iris. Je ne veux pas qu’elle les garde à portée de main. On ne sait jamais. Prends-les, Jo, range-les chez toi.
Elle prit un Stilnox, considéra le petit bâtonnet blanc, se demanda quelle était la dose recommandée. Décida d’en prendre une moitié. L’avala avec un verre d’eau. Elle ne voulait plus penser à rien. Dormir, dormir, dormir.
Demain, samedi, elle appellerait Shirley.
Parler à Shirley l’apaiserait. Shirley remettait tout en place.
Est-ce un délit de ne pas prévenir la police ? Je devrais peut-être aller les voir et demander l’anonymat. Est-ce qu’ils pourraient m’accuser de complicité plus tard si le type recommençait ? Elle hésita, voulut se relever, mais sombra dans le sommeil.
Le lendemain matin, elle fut réveillée par Zoé qui sautait sur son lit en brandissant le courrier. Elle leva les bras pour se protéger de la lumière.
— Mais, chérie, quelle heure est-il ?
— Onze heures et demie, maman, onze heures et demie !
— Mon Dieu, j’ai dormi jusqu’à maintenant ! Tu es levée depuis longtemps ?
— Lalalilalaire ! Je viens juste de me réveiller, je suis allée voir sur le paillasson s’il y avait du courrier et devine ce que j’ai trouvé ?
Joséphine se redressa, porta la main à la tête. Zoé brandissait une liasse d’enveloppes.
— Un catalogue pour Noël ? Des idées de cadeaux ?
— Pas du tout, m’man, pas du tout ! Bien mieux encore…
Dieu que sa tête était lourde ! Un régiment défilait avec des bottes cloutées. Chaque membre lui faisait mal quand elle bougeait.
— Une lettre d’Hortense ?
Hortense n’écrivait jamais. Elle téléphonait. Zoé secoua la tête.
— T’es froide, maman, mais froide ! Tu brûles pas du tout !
— Je donne ma langue au chat.
— Du sensationnel de chez sensationnel ! Du super-hyper-ultra-costaud-démentiel ! Une nouvelle que tu appuies dessus et que tu décroches la lune et toutes les galaxies du monde ! Kisses and love and peace all around the world ! Que la force soit avec toi, ma sœur. Yo ! brother !
Elle ponctuait chaque cri d’un vigoureux coup de pied qui la faisait rebondir sur le matelas tel un Sioux en transe célébrant sa victoire et faisant tournoyer un scalp.
— Arrête de sauter, chérie. J’ai la tête qui va éclater !
Zoé jeta les pieds en l’air et se laissa tomber de tout son poids sur le lit. Ébouriffée, triomphante, le visage fendu d’un sourire de gagnante au Loto, elle claironna :
— Une carte postale de papa ! Une carte de mon papounet ! Il va bien, il est toujours au Kenya, il dit qu’il a pas pu nous joindre parce qu’il était perdu dans la jungle avec plein de crocodiles autour, mais que pas une minute, maman, tu m’entends ? pas une minute, il a arrêté de penser à nous ! Et il m’embrasse de toutes ses forces de papounet chéri ! Lalalilalaire ! J’ai retrouvé mon papounet !
En une dernière galipette de joie, elle se jeta contre sa mère qui grimaça de douleur : Zoé lui avait écrasé la main.
— Je suis heureuse, maman, je suis heureuse, t’as pas idée ! Je peux te le dire maintenant, je croyais qu’il était mort. Qu’il avait été mangé par un crocodile. Tu te rappelles comme j’avais peur quand j’allais le voir là-bas avec toutes ces sales bêtes autour ? Eh bien, j’étais sûre qu’un jour ou l’autre, il se ferait manger tout cru !
Elle ouvrit une large bouche et croqua l’air en faisant Groumph, Groumph voulant imiter le bruit des mâchoires d’un crocodile mastiquant sa proie.
— Il est vivant, maman, il est vivant ! Il va venir sonner à la porte bientôt…
Elle se redressa, alarmée.
— Au secours ! Il a pas notre nouvelle adresse ! Il va jamais nous retrouver !
Joséphine tendit la main pour attraper la carte postale. Elle provenait bien du Kenya. La date sur les timbres indiquait qu’elle avait été postée, un mois auparavant, de Mombasa, et l’adresse était, bien sûr, celle de Courbevoie. Elle reconnut l’écriture d’Antoine, son style fanfaron.
Mes petites chéries,
Juste un mot pour vous dire que je vais bien et que je suis revenu à la civilisation après un long séjour dans la jungle hostile. J’ai triomphé de tout, des bêtes féroces, des fièvres, des marécages, des moustiques et surtout jamais, jamais je n’ai cessé de penser à vous. Je vous aime de toutes mes forces. À très vite.
Papa.
À soixante-sept ans, Marcel Grobz était, enfin, un homme heureux et ne s’en lassait pas. Il récitait oraisons, prières, grâces et neuvaines dès potron-minet afin que perdure sa félicité. Merci, mon Dieu, merci de me baigner de vos faveurs, de m’asperger de bonheur, de me saupoudrer de délices, de me picoter le train de ravissements, de me gaver de volupté, de me tortillonner de bien-être, de me renverser de béatitude, de me tsunamiser d’euphorie. Merci, merci, merci !
Il se le disait le matin en posant le pied à terre. Se le répétait devant la glace en se rasant. Le psalmodiait en enfilant son pantalon. Invoquait Dieu et ses Saints en faisant son nœud de cravate, promettait de donner dix euros au premier mendiant dans la rue, s’aspergeait d’« Eau de Cologne Impériale » Guerlain, augmentait son obole en bouclant sa ceinture, puis se traitait de rat musqué et, battant sa coulpe, ajoutait deux autres mendiants à régaler. C’est que j’aurais pu finir à la rue, moi aussi, si je n’avais pas été sauvé des griffes d’Henriette et recueilli sur le sein généreux de Choupette. Combien de pauvres hères trébuchent parce qu’une main secourable ne s’est pas tendue vers eux au moment où ils sombraient ?
Enfin, douché, rasé, sanglé, fleurant bon la lavande et le génépi, il pénétrait dans la cuisine pour rendre hommage à la cause de tant de ravissement, le chou à la crème de la féminité, l’Everest de la sensualité : Josiane Lambert, sa compagne, dûment rebaptisée Choupette.
Devant sa cuisinière Aga en fonte recouverte de trois couches d’émail vitrifié, Choupette s’affairait. Elle préparait les œufs au plat de son homme. Revêtue d’un déshabillé rose, qui la parait de voiles vaporeux, elle veillait, le sourcil froncé, la mine grave, à l’excellence de ses gestes. Elle savait mieux que personne jeter l’œuf dans la poêle chaude, saisir l’albumine visqueuse, dorer le jaune puis le crever, retourner l’ensemble, saisir à nouveau puis, enfin, à la dernière minute, d’une délicate virgule du poignet, lâcher une giclée de vinaigre balsamique et servir en faisant glisser dans l’assiette préalablement tiédie par ses soins. Pendant ce temps, de larges tranches de pain complet aux graines de lin grillaient dans un toaster Magimix à quatre gueules chromées. Le bon beurre salé normand baignait dans le beurrier à l’ancienne, des tranches de jambon à l’os et des œufs de saumon reposaient dans un plat blanc à liseré doré.
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