Michel Benoît - Le secret du treizième apôtre

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– Quand le père Andrei est venu à Rome, il a voulu me rencontrer : nous correspondions depuis longtemps sans nous être jamais vus. En entendant mon accent il est passé au polonais, qu'il parlait parfaitement.

– Andrei était slave, et parlait une dizaine de langues.

– J'ai été stupéfait d'apprendre que sa famille russe était originaire de Brest-Litovsk, dans la province polonaise annexée en 1920 par l'U.R.S.S. et à la frontière des territoires placés sous administration allemande en 1939. Polonais depuis toujours, ce malheureux morceau de territoire n'a cessé d'être convoité par les Russes et les Allemands. Quand mes parents se sont mariés il était encore sous la botte des Soviétiques, qui le peuplaient de colons russes, déplacés là malgré eux.

– Où êtes-vous né ?

– Dans un petit village proche de Brest-Litovsk. La population polonaise native était traitée très durement par l'administration soviétique, qui nous méprisait en tant que peuple soumis – et catholiques de surcroît. Puis sont venus les nazis, après l'invasion de l'Union soviétique par Hitler. La famille du père Andrei vivait à côté de la mienne, une simple haie séparait leur maison de la nôtre. Ils ont protégé mes malheureux parents de la terreur qui sévissait avant la guerre dans cette région frontalière. Enfin, sous les nazis, ils nous ont nourris d'abord, cachés ensuite. Sans eux, sans leur générosité quotidienne et leur aide courageuse, les miens n'auraient pas survécu et je ne serais pas venu au monde. Ma mère, avant de mourir, m'a fait jurer de ne jamais les oublier, eux, leurs descendants et leurs proches. Vous étiez l'intime, le frère du père Andrei ? Les frères de cet homme sont mes frères, mon sang leur appartient. Que puis-je faire pour vous ?

Nil était stupéfait, et se rendait compte que le Polonais était allé au bout des confidences qu'il était capable de faire aujourd'hui. Dans ce sous-sol de la ville de Rome, les grands vents de l'Histoire et de la guerre les rejoignaient à l'improviste.

– Avant de mourir, le père Andrei a rédigé une brève notice, des choses qu'il voulait me dire dès son retour. Je m'efforce de comprendre son message, et je continue sur un chemin qu'il avait frayé avant moi. J'ai du mal à me convaincre que sa mort n'était pas accidentelle. Jamais je ne saurai si on l'a vraiment tué, mais j'ai le sentiment qu'au-delà de la mort il m'a légué sa recherche, un peu comme un ordre de mission posthume. Pouvez-vous comprendre cela ?

– D'autant mieux qu'il m'a confié des choses qu'il ne disait peut-être à personne d'autre, pas même à vous. Nous venions de nous découvrir un passé commun, une proximité née dans des circonstances particulièrement douloureuses. Dans ce bureau, des spectres d'êtres infiniment chers se sont levés, couverts de sang et de boue. Un choc, pour lui comme pour moi. C'est ce qui m'a poussé, deux jours plus tard, à faire pour père Andrei quelque chose que... que je n'aurais jamais dû faire. Jamais.

« Nil, mon garçon, doucement, tout doucement avec lui. Chasser les fantômes. »

– Dans l'immédiat, j'ai un problème à résoudre : retrouver deux références qu'Andrei a laissées derrière lui, des cotes Dewey plus ou moins complètes de Pères de l'Église. Si mes recherches sur Internet n'aboutissent pas, je vous demanderai de m'aider. Jusqu'ici, je n'ai osé faire appel à personne : plus je progresse, plus ce que je découvre me paraît dangereux.

– Plus encore que vous ne l'imaginez – Breczinsky se leva, signifiant la fin de l'entretien. Je vous le répète : un intime, un frère du père Andrei est mon frère. Mais vous devez être extrêmement prudent : ce qui se dit entre ces murs doit rester strictement entre nous.

Nil hocha la tête, et retourna dans la salle. Leeland était revenu devant la table, et commençait à disposer un manuscrit sous la lampe. Il jeta un coup d'œil à son compagnon, puis baissa la tête sans un mot et reprit ses réglages, le visage sombre.

54.

Jérusalem, 10 septembre 70

Iokhanân franchit la porte sud, restée intacte, et s'arrêta, le souffle coupé : Jérusalem n'était plus qu'un champ de ruines.

Les troupes de Titus y étaient entrées début août, et pendant un mois ce fut un combat acharné, rue par rue, maison par maison. Rendus enragés, les hommes de la X e légion Fretensis détruisaient systématiquement chaque pan de mur restant debout. La ville doit être rasée, avait ordonné Titus, mais son Temple épargné. Il voulait savoir à quoi peut bien ressembler l'effigie d'un Dieu capable de provoquer tant de fanatisme, et de conduire tout un peuple au sacrifice de la mort.

Le 28 août, il pénétra enfin dans les parvis qui mènent au Saint des Saints. C'est là, disait-on, que réside la présence de Yahwé, le Dieu des juifs. Sa présence, donc sa statue, ou un équivalent quelconque.

D'un coup de glaive, il déchira le voile du sanctuaire. Fit quelques pas en avant, et s'arrêta, interdit.

Rien.

Ou plutôt, posés sur une table d'or fin, deux animaux ailés, des kéroubim comme il en avait tant vu en Mésopotamie. Mais entre leurs ailes déployées, rien. Le vide.

Ainsi le Dieu de Moïse, le Dieu de tous ces exaltés, n'existait pas. Puisqu'il n'y avait dans le Temple aucune effigie qui manifesta sa présence. Titus partit d'un éclat de rire, et sortit du Temple toujours hilare. « La plus grande escroquerie du monde ! Pas de dieu en Israël ! Tout ce sang répandu en vain. » Voyant son général s'esclaffer, un légionnaire lança une torche enflammée à l'intérieur du Saint des Saints.

Deux jours plus tard, le Temple de Jérusalem finissait lentement de brûler. Du splendide monument à peine terminé par Hérode, il ne resta rien.

Le 8 septembre 70, Titus quittait Jérusalem anéantie pour rejoindre Césarée.

Iokhanân attendit que le dernier légionnaire ait quitté la ville pour s'y aventurer : le quartier ouest n'existait plus. Marchant avec difficulté parmi les décombres, il reconnut à son mur d'enceinte la luxueuse villa de Caïphe. La maison du disciple bien-aimé, la maison de son enfance heureuse, était à deux cents mètres. Il s'orienta, et progressa.

On ne voyait même plus la vasque de l'impluvium. Tout avait brûlé, et la toiture s'était effondrée. C'est là, sous ce monceau de tuiles calcinées, que se trouvaient les vestiges de la salle haute. Celle où Jésus avait pris son dernier repas quarante ans plus tôt, entouré d'abord de treize, puis de douze hommes.

Longtemps il resta debout, face aux ruines. L'un des deux esséniens qui l'accompagnaient toucha enfin son bras.

– Quittons ce lieu, Iokhanân. La mémoire n'est pas dans ces pierres. La mémoire est en toi. Où allons-nous maintenant ?

« La mémoire de Jésus le nazôréen. Ce fragile dépôt, convoité par tous. »

– Tu as raison. Allons au nord, en Galilée : l'écho des paroles de Jésus résonne encore entre ses collines. J'ai avec moi un dépôt que je dois transmettre.

Il sortit une feuille de parchemin de sa sacoche, et la porta à ses lèvres. « La copie de l'épître de mon abbou, le treizième apôtre. »

Trois siècles plus tard une Espagnole fortunée du nom d'Éthérie, qui s'était payé le tout premier voyage organisé pour participer à la Semaine sainte de Jérusalem, vit en passant le long du Jourdain une stèle gravée, qui penchait lamentablement. Curieuse, elle fit arrêter sa litière : était-ce encore un souvenir de l'époque du Christ ?

L'inscription était lisible. Elle racontait qu'aux temps de la destruction du Temple, un nazôréen du nom de Iokhanân avait été massacré, ici même, alors qu'il fuyait Jérusalem en ruine. Les légionnaires de Titus avaient dû le rattraper, songea Éthérie, l'égorger et le jeter dans la rivière toute proche. Elle s'exclama :

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