Thilliez, Franck - Gataca
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Elle parlait à présent avec gravité. Ses traits étaient tirés, fatigués. Sharko aurait mis sa main à couper qu’elle n’avait pas dormi de la nuit, plongée dans sa lecture. Autour d’eux, quelques étudiants venaient d’arriver et s’installaient à l’indienne, feuilles et feutres entre les mains. Des dessinateurs… Probablement une classe d’art plastique.
Sharko focalisa son attention sur son interlocutrice.
— Racontez-moi ce qu’avait découvert Éva Louts.
Jaspar réfléchit. Elle semblait chercher la meilleure façon d’aborder un sujet qui paraissait complexe.
— Elle a trouvé un rapport entre la latéralité et la violence.
La violence.
Ce mot claqua comme un pétard dans la tête du commissaire. Parce qu’il avait été le fer de lance de sa grosse enquête de l’année précédente et qu’il revenait brusquement à l’assaut. Parce que, immédiatement, l’image de Grégory Carnot s’imposa à lui… Il pensa aussi à Ciudad Juárez, une ville de feu et de sang où la terreur s’exprimait sous sa forme la plus brute. Était-ce là le lien entre l’agglomération mexicaine et Carnot ? La violence ?
La violence, partout, sous toutes les formes, qui se collait étrangement à lui, comme une teigne.
La primatologue le ramena à la réalité :
— Pour que vous saisissiez bien toute l’essence de son travail, je dois auparavant vous livrer quelques principes passionnant sur l’Évolution. Il est très important que vous m’écoutiez attentivement.
— Je vais faire mon possible.
D’un mouvement circulaire de bras, Clémentine Jaspar désigna les espèces qui habitaient la magnifique galerie. Des poissons, des coléoptères, des crustacés, des mammifères.
— Si ces espèces peuplent aujourd’hui notre planète, si cette petite libellule, qui semble si fragile, existe, c’est parce qu’elle est bien plus adaptée à survivre qu’un dinosaure. Regardez ces animaux, leurs excroissances, la forme de leur coquille, de leur queue, leur couleur. Des exemples criants d’adaptation à l’environnement, qui ont tous une fonction : l’attaque, la défense, le camouflage…
Elle désigna du menton une vitrine particulière.
— Voyez-vous ces deux animaux, face à vous ? Ce sont deux phalènes du bouleau. Observez-les attentivement. Que constatez-vous ?
Mains dans le dos, Sharko s’approcha de la vitre, intrigué.
— Deux mites complètement identiques, dont l’une a les ailes plutôt blanches, et l’autre, les ailes plutôt noires.
— Eh bien voyez-vous, au XIX e siècle, en Angleterre, la forme pâle était ultra-dominante. Durant le jour, les phalènes pâles se camouflaient sur les troncs de bouleaux, ce qui assurait leur survie. Voilà pourquoi elles étaient plus nombreuses : les prédateurs ne les voyaient pas. Vous allez me dire, en contrepartie, les phalènes noires n’étaient pas vues la nuit, mais les blanches non plus, puisqu’il faisait noir.
— Logique, en effet. Mieux valait donc être phalène blanche que noire…
— Oui. Si rien ne s’était passé, les phalènes noires auraient fini par disparaître, parce qu’inadaptées à leur environnement, plus vulnérables, génétiquement moins performantes, et donc éliminées par la sélection naturelle.
— Mes fameux canards boiteux…
— Tout à fait. Mais de nos jours, on a remarqué que la forme pâle devenait de plus en plus rare, et que la forme sombre se développait. En une centaine d’années, les rapports se sont complètement inversés.
Elle se leva, se plaça à côté de Sharko. À présent, ses yeux brillaient dans le reflet de la vitrine.
— Quelle pression de sélection naturelle avait pu changer la distribution à ce point ?
— À vous de me le dire.
— Celle créée par l’homme, commissaire. Avec l’avènement de l’ère industrielle, l’Angleterre a vécu un grave problème de pollution atmosphérique. Cette pollution modifiait la couleur des bouleaux de gris pâle à gris foncé. Ainsi, il devenait de plus en plus difficile pour la forme pâle du papillon de survivre puisque son camouflage n’était plus efficace, contrairement à la forme sombre. Vous avez là un exemple type de sélection naturelle influencée par la culture humaine : les individus les plus adaptés, la forme sombre, se sont mis à se développer en nombre, à l’inverse des formes claires, chassées par les prédateurs. Tout cela à cause de l’humain.
— L’homme, l’industrialisation, ont donc la capacité de modifier les choix de la nature. De prendre, je dirais même, l’avantage sur elle.
— Exactement, et c’est de mal en pis. Pour la première fois depuis la naissance de l’humanité, l’Évolution par les gènes est en retard sur l’Évolution par la culture et l’industrialisation. Nous allons plus vite que la nature. Pourquoi croyez-vous, par exemple, que les allergies existent, alors qu’on n’en parlait pas il y a cinquante ans ? Parce que le système immunitaire, ce grand sportif qui nous protège depuis des dizaines de milliers d’années, n’a plus rien pour s’entraîner, à cause des vaccins, des antibiotiques, de l’excès de médicaments que nous ingurgitons chaque jour. Alors, pour schématiser grossièrement parce qu’il n’a bien évidemment aucune conscience, il crée les allergies, simplement pour se donner du travail et garder son efficacité, dans le cas d’une éventuelle attaque virale inconnue…
Elle hocha le menton vers une courbe démographique, qui montrait l’accroissement de la population au fil du temps. On passait, en quelques siècles, de milliers d’individus à plusieurs milliards. Un véritable virus humain semblait se répandre sur la planète. Sharko en eut froid dans le dos.
— Deuxième point remarquable, que vous devez avoir en tête : chaque être humain vivant aujourd’hui est un pur produit de l’Évolution. Vous êtes un être incroyablement bien adapté à son environnement, comme je le suis, comme l’est l’Africain au fin fond de son village, malgré les conditions rudimentaires dans lesquelles il vit.
— Je n’ai pas vraiment l’impression d’être si adapté que ça.
— Pourtant vous l’êtes, je vous le garantis. Si aujourd’hui vous êtes vivant, c’est parce qu’aucun de vos ancêtres n’est mort avant de se reproduire, et ce, depuis la nuit des temps. Plus de vingt mille générations, commissaire, qui ont semé leur petite graine pour arriver jusqu’à vous.
Sharko fixait cette explosion de formes, de tailles, de couleurs. Cerné par cette puissance intrinsèque de mère Nature, on ne pouvait que se sentir humble et s’incliner. Petit à petit, le flic cernait les enjeux auxquels se confrontaient certains biologistes, il percevait à présent leurs obsessions : comprendre le pourquoi et le comment de la vie, comme lui cherchait à percer l’esprit de ses tueurs.
À l’aise dans son élément, Jaspar s’emballait :
— Vos ancêtres ont traversé les guerres, les famines, les catastrophes naturelles, la peste, les grands fléaux, pour toujours faire naître des bébés, qui ont grandi, et qui eux-mêmes ont propagé ces gènes extraordinaires, encapsulés dans de si petites cellules, jusqu’à vous. Vous rendez-vous seulement compte du combat invisible de nos générations passées, pour qu’aujourd’hui, vous et moi puissions discuter ? Et c’est le cas pour chacun des sept milliards d’hommes qui peuplent notre planète. Des êtres incroyablement adaptés…
Ses mots résonnaient d’une façon particulière dans cet endroit. Le flic se sentit perturbé, touché. Il pensait à sa petite fille Éloïse, morte, renversée par une voiture. Son sang, ses gènes, ces milliers d’années d’effort de ses ancêtres, pour en arriver à un brusque arrêt de sa lignée. Il mourrait sans personne derrière lui, sans prolonger son propre fleuve de vie. Était-il un échec, un être inadapté, le résultat d’un épuisement, que la nature, le hasard, la coïncidence, avaient jugé bon de jeter à la poubelle ?
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